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III. SECTION.

Qu'on croit n'être en vos fers qu'efclave volon

Et

lontaire.

IV. SECTION

que la liberté trouvera peu de jour

A détruire un pouvoir que fait regner l'amour.

On voit que dans la premiere de ces deux Périodes, c'est le premier Membre qui eft partagé en Sections; & que dans la derniere, c'est le fecond.

SECTION 11.

Des diverfes efpeces de Périodes.

L y a des Périodes de deux, de trois & de quatre membres : voici des exemples de chacune en particulier.

PERIODES A DEUX MEMBRES

M. Boffuet, Oraifon funebre de la Reine d'Angleterre,

Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appas de la liberté, elle fuit en aveugle, pourvu qu'elle en entende feulement le nom.

M. Fléchier, Oraifon funebre de Monfieur de Turenne.

» Ce Héros étoit auffi admirable, forf» qu'avec jugement & avec fierté il fauvoit les reftes des troupes battues à » Mariandal, que lorfqu'avec des trou≫pes triomphantes il battoit lui-même » les Impériaux & les Bavarois.

Tragédie de Mithridate.

Ainfi ce Roi, qui feul a durant quarante ans Laffé tout ce que Rome eut de Chefs importans, Et qui, dans l'Orient balançant la fortune, Vengeoit de tous les Rois la querelle commune Meurt, & laiffe après lui, pour venger fon trépas Deux fils infortunés qui ne s'accordent pas

ZAIRE à Orofmane.

Ah! fi votre grand cœur

A fur mes fentimens pu fonder fon bonheur,

S'il dépend en effet de mes flammes fecrettes, Quel mortel fut jamais plus heureux que vous P'êtes

ELECTR E, Tragédie d'Oreste.

Eht qui pourroit des Dieux encenfer les Autels, S'ils voyoient fans pitié les malheurs des Mortels

Si le crime infolent dans fon heureuse ivreffe, Ecrafoit à loifir l'innocente foibleffe.

THÉSÉE, dans la Tragédie de Phédre.

O toi, Neptune, ô toi! fi jadis mon courage
D'infames affaffins nettoya ton rivage,

"Souviens toi que pour prix de mes efforts heureux Tu promis d'exaucer le premier de mes vœux.

PHEDRE, dans la même Tragédi:.

Je connois mes fureurs, je fais mes perfidies,
none, & ne fuis point de ces femmes hardies,
Qui goûtant dans le crime une tranquille paix,
On: iu fe faire un front qui ne rougit jamais.

PERIODES A TROIS MEMBRES.

M. Mafcaron, Oraison funebre de M. de Turenne.

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S'il y a y a une occafion au monde où l'a» me pleine d'elle-même foit en danger » d'oublier fon Dieu, c'eft dans ces poftes » éclatans, ou un homme, par la fageffe » de fa conduite, par la grandeur de fon » courage, par la force de fon bras, & par le nombre de fes foldats, devient comme le Dieu des autres hommes; & rempli de gloire en lui-même, rem

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plit le refte du monde d'amour, » miration ou de frayeur.

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d'ad

M. Boffuet, Oraifon funebre du grand Condé,

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Trois fois le jeune Vainqueur (le » Grand Condé) s'efforça de rompre ces » intrépides combattans (l'Infanterie Efpagnole), trois fois il fut repouffé par le valeureux Comte de Fontaines, qui, porté de rang en rang dans fa chaife, faifoit voir, malgré les infir» mités, qu'une ame guerriere eft maîtreffe du corps qu'elle anime.

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Mithridate, Roi de Pont, implacable ennemi du nom Romain, dans l'admirable difcours où il déclare à fes fils le projet qu'il a formé contre Rome, fait cette belle Période, en parlant des Peuples d'Italie.

Ah! s'ils ont pu choifir pour leur libérateur,
Spartacus, un efciave, un vil gladiateur,

S'ils fuivent au combat des brigands qui les vengent,

De quelle noble ardeur penfez-vous qu'ils fe ran

gent;

* Sous les drapeaux d'un Roi long-tems victorieux, Qui voit jufqu'à Cyrus remonter fes Ayeux?

AGAMEMNON à Ulyffe, dans la Tragédie d'Iphigénie.

Ah! Seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'op

prime,

Votre cœur aifément le montre magnanime:

ceint du bandeau mortef

Mais que fi vous voyez
Votre fils Télémaque approcher de l'Autel,
Nous vous verrions troublé de cette affreuse image
Changer bientôt en pleurs ce fuperbe langage,
Eprouver la douleur que j'éprouve aujourd'hui,
Et courir vous jetter entre Calcas & lui!

IPHIGENIE à Achille.

C

Montrez que je vais fuivre au pied de nos Autels
Un Roi, qui non content d'effrayer les Mortels,
A des embrâfemens ne borne point fa gloire,
Laiffe aux pleurs d'une épouse attendrir sa victoire,
Et par les malheureux quelquefois défarmé,
Sait imiter en tout les Dieux qui l'ont formé.

PHEDRE, parlant d'Hippolyte.

Hélas! lorfqu'à mes vœux l'ingrat inexorable
S'armoit d'un œil fi fier, d'un front fi redoutable
Je penfois qu'à l'amour fon cœur toujours fermé
Fût contre tout mon fexe également armé.
Une autre cependant a fléchi fon audace,
Devant fes yeux cruels une autre a trouvé grace

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