Nul ne fut mieux que lui le grand art de féduire; Caractere du grand Prêtre Oroës dans Obfcur & fo'itaire, Renfermé dans les foins de fon faint miniftere, Portrait de Radamifte, fait par lui-même. Et que fais-je, Hieron? Furieux, incertain, Ce portrait eft admirable, parce qu'il eft faffreux. Portrait du Prince de Condé. J'ai le cœur comme la naissance; Je porte dans les yeux un feu vif & brillant ; Je fu's prompt, je fuis fier, généreux & vaillant, Rien n'eft comparable à ma gloire: Le plus fameux Héros qu'on vante dans l'hiftoire Si je n'ai pas une Couronne, On peut prendre pour modele de cette figure quatre Portraits inférés dans le premier volume des Euvres de Madame de Lambert, & celui que fait M. l'Abbé de Vertot de ce fameux Vafconcellos, Miniftre Efpagnol, miférablement maffacré dans cette grande révolution qui chassa. la Maifon d'Autriche du Trône de Portugal, pour y faire monter la Maison de Bragance à qui il appartenoit fuivant les loix du Pays. De la Profographie. La Profographie eft la peinture d'un objet considéré par rapport à ses qualités extérieures. Portrait du Vieillard Thermofyris. Pendant que ces paroles rouloient » dans mon efprit, je m'enfonçai dans >> une fombre forêt où j'apperçus tout-à coup un Vieillard qui tenoit un Livre » à la main: ce Vieillard avoit un grand » front chauve & un peu ridé; une barbe » blanche pendoit jufqu'à fa ceinture: fa taille étoit haute & majestueuse, fon teint étoit encore frais & vermeil, >>fes yeux vifs & perçans, sa voix dou»ce, fes paroles fimples & aimables; jamais je n'ai vu un fi vénérable Vieil»lard. Portrait de Boccoris mourant. Je me fouviendrai toute ma vie d'a» voir vû cette tête qui nageoit dans le fang; ces yeux fermés & éteints, ce » vifage pâle & défiguré, cette bouche » entr'ouverte qui fembloit vouloir en≫ core achever des paroles commencées, cet air fuperbe & menaçant que la >> mort même n'avoit pu effacer. Portrait de Calipfo agitée, jaloufe & » En parlant ainfi, Calipfo avoit les » yeux rouges & enflammés, fes regards ne s'arrêtoient en aucun endroit; ils >> avoient je ne fais quoi de fombre & de » farouche:fes joues tremblantes étoient » couvertes de taches noires & livides; elle changeoit à chaque moment de » couleur ; fouvent une pâleur mortelle » se répandoit fur tout fon visage: fes >> larmes ne couloient plus comme autre» fois avec abondance; la rage & le défefpoir fembloient en avoir tari la fource, & à peine en couloit-il quelques-unes fur fes joues : fa voix étoit » rauque, tremblante & entrecoupée. Portrait de Télémaque dompté & accable par l'amour. n » Il demeuroit fouvent étendu & im» mobile fur le rivage de la mere. Sou » vent dans le fond de quelque bois fom»bre, verfant des larmes ameres & pouf» fant des cris femblables aux rugiffe» mens d'un lion: il étoit devenu maigre » fes yeux creux étoient pleins d'un feu » dévorant, à le voir pâle, abattu & défiguré, on auroit dit que ce n'étoit plus Télémaque. Sa beauté, fon en» jouement, fa noble fierté s'enfuyoient loin de lui; il périffoit. Telle qu'une fleur qui étant épanouie le matin, répand fes doux parfums dans la »gne, & fe flétrit peu à peu vers le foir : » fes vives couleurs s'effacent; elle lan» guit, elle fe deffeche, & få belle têre » fe panche ne pouvant plus fe foutetic Q ▾ campa |