Je taifois tout pour lui, j'efpérois de lui rendre Déja même la Reine à mon zele propice, On la retient: que dis-je...!....... Ah! Zaïre, elle-même Qubliant les Chrétiens pour ce Soudan qui l'aime... Noradin m'éleva près de cette Zaïre, Qui depuis... pardonnez fi mon cœur en soupire Pour un Maître barbare abandonna fon Dieu. Dans la Tragédie d'Orefte, Electre n'ofant avouer à Clytemneftre que l'un des deux étrangers arrêtés par l'ordre d'Egifte, eft Orefte, s'embarraffe dans la vivacité des tranfports avec lefquels elle conjure fa Mere de fauver ces étrangers. Vous voyez que les Dieux ont refpecté leur vie, Ils les ont arrachés à la mer en furie; Le Ciel vous les confie: & vous répondez d'eux; L'un d'eux.... fi vous saviez.... tous deux font malheureux. Endimion à Diane, lorfque cette Déeffe qu'il aime, lui avoue l'amour qu'elle a pour lui. Déeffe, eft-il donc vrai! Quelle ardeur!.... Quel hommage!.... Tout mon cœur. De mon trouble entendez le langage. E Rien n'étoit en effet plus éloquent que ce trouble. L'embarras de Zaïre, lorfqu'elle est reconnue pour Fille de Lufignan, & qu'Orofmane, qui ne fait rien de cet important fecret, vient la preffer de lui donner la main, eft exprimé par des interruptions accumulées avec goût. ZAIRE. Seigneur, fi vous m'aimiez; fi je vous étois chere; OROSMAN E. Si vous l'êtes? Ah Dieu! ZAIRE. Souffrez que l'on differe... Permettez que ces noeuds par vos mains affemblés... OROS MANE. Que dites-vous, & Ciel! Eft-ce vous qui parlez, Zaïre? Zaïre? ZAIRE. Je ne puis foutenir sa colere. OROSMANE. ZAIRE. Il m'eft affreux, Seigneur, de vous déplaire, Excufez ma douleur... non, j'oublie à la fois Et tout ce que je fuis & tout ce que je dois, Je ne puis fontenir cet afpect qui me tue, Je ne puis.... ah! souffrez que loin de votre vue Seigneur, j'aille cacher mes larmes, mes ennuis, Mes vœux, mon défespoir, & l'horreur où je fuis. Mérope interrogeant un jeune homme qui eft fon fils, fans qu'elle le fache, s'attendrit au récit de fes avantures, & laiffe échapper des pleurs; Euriclès lui dit : Eh! Madame, d'où vient que vous versez des larmes ? MEROPE, Te le dirai-je? hélas ! tandis qu'il m'a parlé, Oui, j'ai cru démêler quelques traits de Cresfonte. En Elide. En quel lieu le Ciel vous fit-il naître ? EGYSTHE. MEROP E. Qu'entends je! en Elide! ah! peut être.. L'Elide.... répondez.... Narbas vous eft connu ; Que tout ce défordre exprime bien les mouvemens que la nature excitoit alors dans l'ame de cette tendre mere! L'interruption eft auffi d'ufage dans la Comédie. Madame PERNELLE, dans l'Impofteur. Mille caquets divers s'y font en moins de rien, Et comme l'autre jour un Docteur dit fort bien; Car chacun y babille, & tout du long de l'aune; dire. GERONTE Arifte, dans le Méchant. Tenez, voilà Cléon, il pourra vous apprendre, S'il veut, des procedés que je ne puis comprendre. C'eft de mon amitié faire bien peu de cas..... Je fors.... car je dirois ce que je ne veux pas. MENECHMEà Araminthe, dans Regnard. En vérité, Madame, il faut que je vous dise..... Si d'ailleurs... Par ma foi, je ne fais que répondre De Pobfécration. L'Obfécration eft une figure par la→ quelle on demande une grace avec un empreffement plein d'ardeur. L'art confifte à présenter à ceux qu'on |