» devenu homme, je me fuis défait de » tout ce qui tenoit de l'enfant.. Boffuet, Oraifon funebre du Grand Condé, Combien de fois pria-t-il le Sauveur des ames, en baifant la croix, que fon fang répandu pour lui ne le fût pas inutilement ? C'eft ce qui juftifie le pécheur, c'eft ce qui foutient le juste; » c'eft ce qui raffure le Chrétien. Oraifon funebre de la Reine d'Angleterre. » Là, on expie fes péchés, là on épure »fes intentions, là on tranfporte fes de» firs de la terre au ciel; là on perd tout » le goût du monde, & on ceffe de s'ap» puyer fur foi-même & fur fa prudence. כל 20 Fléchier, Oraifon funebre de Madame d'Aiguillon. >> Moment fatal pour tant de pauvres » dont elle étoit la protectrice & la mere! > Moment heureux pour elle qui entroit » en poffeffion de l'éternité Moment » trifte, mais utile pour nous, fi nous apprenons à vivre & mourir comme elle! Oraifon funebre de M. Montaufier. n » Je vis ce vifage que la crainte de la » mort ne fit point pâlir, ces yeux qui chercherent la Croix de Jefus-Chrift, & ces lévres qui la baiserent. Je vis un cœur brifé de douleur dans le Tribu»nal de la Pénitence, pénétré de reconnoiffance & d'amour à la vue du faint Viatique, touché des faintes Onctions & des Prieres de l'Eglife. Je vis » un Ifaac levant avec peine fes mains » paternelles, pour bénir une fille que la nature & la piété ont attachée à tous »fes devoirs; auffi eftimable par la ten» dresse qu'elle eut pour lui, que par l'attachement qu'il eut pour elle, & >> des enfans qui firent fa joie & qui » feront un jour fa gloire. Je vis enfin » comme meurt un Chrétien qui a bien » vécu. Le vieux Neftor dans l'Odiffée, pleure le trépas de fon cher Antiloque. Là gît le grand Ajax & l'invincible Achille; JOA D. Jéhu qu'avoit choifi fa fageffe profonde, pures. - Erixene, dans la Tragédie d'Idoménée. Lieux terribles, témoins de la mort de mon pere? Cette figure eft propre à exprimer le caractere des paffions violentes, dans lefquelles l'efprit fortement occupé de fon objet, s'y attache avec une espece d'opi niâtreté, ne le perd pas un moment de vue, & par cette raifon, répete fouvent les termes qui le représentent. Voici quelques exemples d'une figure qui a rapport à celle-ci, & qui eft pleine d'agrémens; on peut l'appeller retour ou refrain. Madrigal de Mademoiselle Deshoulieres. N'êtes-vous plus fenfible à des tranfports fi doux ! Ma voix pour mon amant n'a-t-elle plus de charmes! Chere ombre de Tirfis, hélas! où fuyez-vous? AIR par la même. Taifez-vous, Roffignols, votre tendre ramage Tirfis à son départ, fous ce même feuillage, Tandis que de l'amour vous chantiez les douceurs, Mêloit en me parlant fes foupirs à mes pleurs. Hélas! d'un fi touchant langage Je ne goûterai plus les plaifirs enchanteurs, Tirfis de l'Acheron a vu l'affreux rivage. Dans la Paftorale d'Endimion, Ifmene qui défefpérée des mépris de ce Berger, s'étoit fait recevoir parmi les Nymphes de Diane, dans l'efpérance de recouvrer la liberté & la paix du cœur que l'amour lui avoit ravies, s'entretient ainfi feule avec fes ennuis. Sombres Forêts qui charmez la Déeffe ! Doux azile ou coulent mes jours! Cependant fans favoir ce que mon cœur fouhaite, Plaisirs nouveaux qui vous offrez fans ceffe, Pourquoi ne pouvez-vous furmontér ma tristesse? Ah! j'attendois de vous un plus puiffant fecours." Voici les feuls vers tendres de Boileau; |