Des auteurs nouveaux Qu'on juge au parterre. Les dédains critiques, Les brigues publiques. Jamais ne m'enflamme: Seulement dans l'âme Sous un double empire, Le thyrse et la lyre : Quel sort plus heureux! Je n'ai qu'à saisir Un riant loisir; Pour l'heure présente, Toujours un plaisir, Coulez, mes journées, Mais j'aurai vécu. Sans date ni titre, Finit son épître. Je serai l'arbitre : Sois-le de mes vers, S'ils sont sans justesse, Sans délicatesse, Sans ordre et sans choix, En de folles rimes On lit quelquefois CE Poëme, tour-à-tour loué avec outrance, et critiqué amèrement, offrait, plus que tout autre, les moyens d'être donné par fragmens à nos lecteurs. Roucher, né à Montpellier le 22 février 1745, mourut à Paris sur l'échafaud révolutionnaire en juillet 1794. Sans nous occuper des motifs qui le conduisirent à la mort, nous n'avons dû voir en lui qu'un poëte, et ne point faire rejaillir sur son ouvrage ses erreurs politiques, comme semble l'avoir fait un des aristarques du dernier siècle, autrefois son ami. Reconnaissant, au surplus, trop d'exagération dans la louange, et trop de sévérité dans la critique, nous n'avons pris du poëme des Mois, que les passages avoués par le goût, et cités avantageusement par les littérateurs impartiaux. L'auteur a quelquefois étendu ses descriptions jusques au-delà des mers, et quelquefois même jusques aux quatre parties du monde. Dans les fragmens que nous avons pris, nous nous sommes renfermés en Europe, et plus particulièrement en France. |