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DEUXIÈME PARTIE.

SYNTAXE DES PROPOSITIONS.

I.

Définitions.

534. La première partie de la syntaxe nous a appris à assembler deux ou plusieurs mots pour en former une proposition simple: la seconde nous apprendra à réunir deux ou plusieurs propositions simples pour en former une proposition composée.

535. Il n'y a que deux manières de réunir les propositions simples pour en former une proposition composée ou bien les propositions simples restent indépendantes, et l'on se borne, soit à les placer à côté l'une de l'autre (je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu), soit à les réunir par une conjonction (Dieu est juste et sa bonté est infinie); ou bien, des propositions simples, l'une dépend de l'autre, lui est soumise, ou comme on dit subordonnée, et on obtient alors une proposition composée de deux propositions simples, l'une principale, l'autre dépendante: L'homme sait que l'âme est immortelle est une proposition composée de deux propositions simples (l'homme sait, et l'âme est immortelle), mais la seconde dépend de la première, qui est dite proposition principale.

536. Il y a donc deux espèces de propositions

composées, et il n'y en a que deux : 1o la première, composée de deux ou plusieurs propositions simples indépendantes l'une de l'autre (le roi est mort et son fils lui a succédé); 2o la seconde, composée de deux propositions simples dont l'une est principale et dont l'autre est dépendante ou subordonnée.

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537. On peut étudier toute proposition dépendante ou subordonnée à deux points de vue: 1° celui du sens, c'est-à-dire du changement ou des modifications que la proposition dépendante apporte au sens de la proposition principale; 2o au point de vue de la forme, c'est-à-dire de la manière dont la proposition dépendante est grammaticalement unie à la proposition principale :

1o Au point de vue du sens, je viendrai - quand il fera nuit, est une phrase composée d'une proposition principale (je viendrai) qui affirme une action, et d'une proposition dépendante (quand il fera nuit), qui marque à quel moment se fera l'action indiquée dans la proposition principale.

2o Au point de vue de la forme, je viendrai - quand il fera nuit, est une proposition composée d'une proposition dépendante unie à la proposition principale par la conjonction quand.

538. Au point de vue du sens, les propositions subordonnées sont de deux sortes :

1o Les unes sont indispensables à la proposition principale pour en compléter le sens. Exemple: Il faudra que vous veniez nous voir. La proposition subor

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donnée que vous veniez nous voir, donne à l'ensemble de la proposition son véritable sens, complète en un mot la proposition, d'où son nom de proposition subordonnée complétive.

2o Les autres se bornent à modifier la proposition principale en énonçant quelque circonstance accessoire, par exemple le temps, le lieu, la cause (J'irai quand vous serez à Paris; venez me voir, lorsque vous irez à la campagne). Quand vous serez à Paris, lorsque vous irez à la campagne, propositions dépendantes qui modifient la proposition principale par diverses circonstances secondaires de temps ou de lieu, sont dites pour cette raison propositions subordonnées circonstancielles.

539. Au point de vue de la forme, la langue française crée des propositions dépendantes et les unit à la proposition principale de cinq manières diffé

rentes.

540. La proposition dépendante est formée : 1o soit à l'aide d'un participe (Je lis- en marchant. Le coupable, - poursuivi par la justice, sera bientôt atteint); 2o soit à l'aide d'un infinitif (J'aime à travailler); - 3o soit à l'aide d'une conjonction (Je sais que Dieu est bon);

pronom relatif (Aimez Dieu

4° soit à l'aide d'un

qui vous protége); (Savez-vous – où

5o soit à l'aide d'un interrogatif - vous allez?).

541. On a donc réparti en cinq classes les propositions dépendantes ou subordonnées, en leur donnant respectivement les noms de propositions participes, propositions infinitives, propositions conjonctives,

propositions relatives, propositions interrogatives. Nous allons les passer brièvement en revue.

CHAPITRE I.

PROPOSITIONS PARTICIPES.

542. On appelle proposition participe toute proposition dépendante dont le verbe est au participe, soit présent (je lis- en marchant), soit passé (l'homme – poussé par la faim - devient criminel). En marchant, poussé par la faim, sont des propositions participes.

543. Le participe peut occuper trois places différentes dans la proposition : 1° il peut se rapporter au sujet (l'homme - poussé par la faim - devient criminel); 2o il peut se rapporter au complément (plaignons l'homme - tombé dans le vice); 3° il peut, en apparence, ne se rapporter ni au sujet, ni au régime (tout étant fini, - nous nous séparàmes). On l'appelle, dans ce dernier cas, participe absolu.

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544. Quand la proposition participe se rapporte au sujet et que celui-ci précède (l'enfant - ayant mangé des mets empoisonnés, - mourut sur-le-champ), on ne doit pas répéter le sujet devant le verbe. Il ne faut donc pas dire: l'enfant, ayant mangé des mets empoisonnés, il mourut sur-le-champ.

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