Premières poésies: 1830-1845

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Charpentier, 1866 - 356 pages

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Fréquemment cités

Page 163 - Drf.sse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert. Mais le matin elles quittent les branches : Comme un collier qui s'égrène, on les voit S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches, Et se poser plus loin sur quelque toit. Mon...
Page 123 - Retrouvera leurs os sur les débris du monde; Car aucun de ceux-là ne doit ressusciter. Le Christ lui-même irait, comme il fit au Lazare, Leur dire : Levez-vous ! que le sépulcre avare Ne s'entr'ouvrirait pas pour les laisser monter. Mes vers sont les tombeaux tout brodés de sculptures; Ils cachent un cadavre, et sous leurs fioritures Ils pleurent bien souvent en paraissant chanter.
Page 226 - L'ange qui l'emmena Ne voulut pas me prendre. Que mon sort est amer ! Ah ! sans amour, s'en aller sur la mer ! La blanche créature Est couchée au cercueil.
Page 282 - J'aboie à pleine gueule, et plus fort que les autres. 0 poètes divins, je ne suis plus des vôtres! On m'a fait une niche où je veille tapi, Dans le bas du journal comme un dogue accroupi ; Et j'ai pour bien longtemps, sur l'autel de mon âme, Renversé l'urne d'or où rayonnait la flamme.
Page 319 - Que t'a donc fait le monde, et, dans tout ce carnage, Quel ennemi secret, de tes coups poursuis-tu? Pour tant de sang versé quel était donc l'outrage? Ce martyr, c'est le corps d'un rival abattu ; Et ce n'est pas toujours au cœur de Prométhée Que fouille l'aigle fauve avec son bec pointu. De quelle ambition du ciel précipitée, De quel espoir traîné par des coursiers sans frein, Ton âme de démon était-elle agitée?
Page 318 - La Douleur, la Misère et la Caducité. Pour toi, pas d'Apollon, pas de Vénus pudique ; Tu n'admets pas un seul de ces beaux rêves [blancs Taillés dans le paros ou dans le pentélique.
Page 122 - L'arabesque fantasque après les colonnettes Enlace ses rameaux et suspend ses clochettes, Comme après l'espalier fait une vigne en fleur. Aux reflets des vitraux la tombe réjouie, Sous cette floraison toujours épanouie, D'un air doux et charmant sourit à la douleur.
Page 29 - Albertus, je n'ai pas besoin de vous le dire, Est le fin cortejo que je viens de décrire Quelques stances plus haut. — C'était un homme d'art, Aimant tout à la fois d'un amour fanatique La peinture et les vers autant que la musique.
Page 317 - Il est des cœnrs épris du triste amour du laid. Tu fus un de ceux-là, peintre à la rude brosse Que Naple a salué du nom d'Espagnolet. Rien ne put amollir ton âpreté féroce, Et le splendide azur du ciel italien N'a laissé nul reflet dans ta peinture atroce. Chez toi, l'on voit toujours le noir Valencien, Paysan hasardeux, mendiant équivoque, More que le baptême à peine a fait chrétien.
Page 256 - L'ombre d'un if? ••• Sur l'if, une pâle colombe, Triste et seule, au soleil couchant, Chante son chant; Un air maladivement tendre, A la fois charmant et fatal, Qui vous fait mal, Et qu'on voudrait toujours entendre; Un air, comme en soupire aux cieux L'ange amoureux. On dirait que l'âme éveillée Pleure sous terre à l'unisson De la chanson, Et du malheur d'être oubliée Se plaint dans un roucoulement Bien doucement. Sur les ailes de la musique On sent lentement revenir Un souvenir; Une...

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