Images de page
PDF
ePub

de voftre pere fpirituel : & croyez moy: les lieures deviennent blancs parmy nos montaignes en hyuer; parce qu'ils ne voyent ni mangent que la neige, & à force d'adorer & manger la beauté, la bonté & la pureté mefmes en ce diuin Sacrement, vous deuiendrez toute belle, toute bonne, & toute pure.

[graphic]
[graphic][subsumed]
[graphic][merged small][merged small][merged small]

Du choix que l'on doit faire, quant à l'exercice des vertus

CHAPITRE I.

[graphic]

E Roy des abeilles ne fe met point aux chaps qu'il ne foit enuironné de tout fon petit peuple; & la charité n'entre iamais dans vn cœur,

qu'elle n'y loge auec foy tout le train des

T. II.

8*

autres vertus, les exerçant & mettant en befongne, ainfi qu'vn Capitaine fait ses foldats; mais elle ne les met pas en œuure, ny tout à coup, ny efgalement, ny en tout temps, ny en tous lieux. Le iufte eft comme l'arbre qui eft planté fur le cours des eaux, qui porte fon fruit en fon temps, parce que la charité, arroufant une ame, produit en elle les œuures vertueuses chacune en fa faifon. La musique tant agreable de foy mefme; eft importune en vn dueil, dit le Prouerbe. C'est vn grand defaut en plufieurs, qui entreprenans l'exercice de quelque vertu particuliere, s'opiniaftret d'en produire des actions en toutes fortes de rencontres, & veulent come ces anciens Philofophes, ou toufiours pleurer, ou toufiours rire, & font encore pis, quand ils blasment & cenfurent ceux, qui comme eux, n'exercent pas toufiours ces mefmes vertus. Il fe faut refiouïr auec les ioyeux, & pleurer auec les pleurans, dit l'Apoftre: & la charité eft

« PrécédentContinuer »