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fur ceux de Vigilius Tapsensis, qui meritent d'estre veuës.

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Henrici Spelmani Glossarium, continens
Latino-barbara, peregrina, obsoleta, &
novata significationis vocabula, in folio,
Londini.

CE Vocabulaire eft fort utile à ceux qui
lisent les Auteurs de la Latinité corrom-
puë, & qui veulent expliquer de vieux titres
& d'anciennes Chartres. Spelman l'avoit
fait imprimer de son vivant, jusques à la let-
tre M. Depuis sa mort on a pretendu avoir
trouvé dans ses papiers dequoy le rendre
parfait. Mais ce supplément ne respond pas
au reste. Nous avons encore de cét Auteur
les Conciles d'Angleterre, qui font auffi de-
meurez imparfaits. On dit qu'on les ache-
ve d'imprimer fur ce qu'il en a laissé. Mais
il ny a pas lieu de rien esperer des œuvres
posthumes de cét Auteur; parce que n'a-
yant commencé à estudier qu'à cinquante
ans, il se hasta de faire imprimer ce qu'il ju-
gea meriter d'estre donné au public. Et
comme il mourut peu de temps apres, il
n'eut pas le temps de beaucoup travailler, ny
de rien achever de ce qu'il avoit entrepris.

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Respublica Achaorum & Veientium, in ufum prafentis faculi delineata à Martino Schokio. Trajecti ad Rhenum. in 24.

Polybe a efcrit affez amplement de la Republique des Acheens dans le prelude de son histoire. Auffi quelques recherchesqu'ait fait Schokius des Auteurs qui en on dit quelque chofe, il n'a fait que confirmer ce que cét Hiftorien nous en apprend: Son Gouvernement a tousiours esté un des plus estimez de la Grece: C'est pourquoy l'Auteur de ce livre affecte de dire que celuy des Provinces Unies y eft conforme en beaucoup de choses. Mais comme il pretend que les villes alliées & comprises sous le nom de la Republique des Acheens se perdirent par la divi. fion qui se mit entre elles; il exhorte les Provinces Unies à profiter de cét exemple & à demeurer fermes dans l'union crainte de se perdre comme firent les Acheens. Il parle en fuitte de la Republique des Veiens, ausquels la paix & l'oifiveté furent plus funestes que la guerre. D'où il semble vouloir conclure , que la guerre vaut mieux pour les Estats Unis, que la paix.

de

Si

Si l'on doit dire le Comete, ou la

Comete.

CHacun parle du phoænomene, qui depuis prés de deux mois paroist sur nostre horifon. Les Astronomes en examinent la nature & en observent toutes les demarches: le peuple en craint les effets, & s'informe des miferes qu'il presage: & ceux qui ne font pas affez éclairez pour en descouvrir la nature, ny affez superstitieux pour en apprehenderles evenemens, se debattent du genre qu'il doit avoir. Ces derniers, qui ne composent pas la moindre partie du monde, ont bien fait du bruit dans Paris. Et comme les personnes intelligentes dans les belles lettres n'ont pas crû que ce differend fut indigne de les occuper; on s'est perfuadé que P'on ne trouveroit pas mal à propos, si on rapportoit dans ce Journal ce qu'on a pû recueillir de cette contestation.

Ceux qui veulent qu'on dise le Comete, se pretendent fondez en raison & en exemple. Ils tirent leur raison de la regle des Latins, qui faisoient Cometa mafculin: & ils ont en leur faveur l'autorité de M. Coëffeteau, l'un des Maistres de nostre langue, qui dans plusieurs endroits de son Histoire Romaine l'a fait de ce genre.

Les autres au contraire ont estimé que la regle des Latins ne devoit point faire loy chez

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chez nous: & que nostre langue aimant fur tous les genres le feminin, pouvoit bien faire cette metamorphose, comme elle a fait à l'esgard de plusieurs autres mots, qui par le changement de genre "ont, ce semble, acquis une grace particuliere. De plus ils ont trouvé que tous les habiles du dernier fiecle & de celuy-cy, fe font servis de Comete comme d'un terme feminin. Et fans parler en particulier de du Bartas, de Ronsard, du Cardinal du *Perron & de l'Abbé des Portes; il suffit de reprefenter que la Porte, qui a recueilly ses Epithetes de tout ce qu'il y avoit de plus galands & de plus doctes Poëtes en France, n'en range point sous le mot de Cometes qui ne foient feminines: parce qu'en effet les Poëtes ne 's'en servoient point autrement: fi ce n'est que la necessité du nombre des vers ou de la rime, les ait obligez quelquefois de prendre le masculin.

Quant à nostre fiecle, il n'est pas moins favorable à cette opinion. Monfieur du Ryer l'a suivie dans la traduction qu'il a faite de Seneque, au livre dernier des questions naturelles, où ce Philofophe traite amplement la matiere des Cometes. Monsieur de Balzac dans son discours à la Reine Regente, s'en fert de la mesme forte. Et Messieurs du Port Royal dans leur nouvelle Methode, expliquant la regle latine, qui deffend de faire Cometa d'autre genre que

de

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de masculin; l'ont neantmoins traduit feminin au mesme lieu: ne croyant pas devoir s'assujettir aux loix des Latins; qui n'ont d'autorité parmy-nous, qu'autant que nous voulons bien leur en donner.

Enfin pour conclufion, l'on joint à tous ces fuffrages des anciens & des modernes, l'usage; qui, comme l'on sçait, eft le tyran des langues vivantes, & ne rend jamais raison de ce qu'il veut. C'est pourquoy ce seroit en vain que l'on pretendroit luy refifter; puis qu'il n'y a pas moyen de renverser ce qu'il a une fois estably; & que de mespriser ses loix, c'est s'expofer à se faire prendre ou pour un esprit foible, ou pour un factieux dans l'Empire des belles lettres.

Fin du cinquième Journal.

VE

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