Oui. SCAPIN. GÉRONTE. Que diable alloit-il faire dans cette galère? SCAPIN. Vous avez raison: mais hátez-vous. GÉRONTE. N'y avoit-il point d'autre promenade? SCAPIN. Cela est vrai: mais faites promptement. GÉRONTE. Ah! maudite galère! SCAPIN, à part. Cette galère lui tient au cœur. GÉRONTE. Tiens, Scapin, je ne me souvenois pas que je viens justement de recevoir cette somme en or; et je ne croyois pas qu'elle dût m'être sitôt ravie. (tirant sa bourse de sa poche, et la présentant à Scapin.) Tiens, va-t'en racheter mon fils. SCAPIN, tendant la main. Oui, monsieur. GÉRONTE, retenant sa bourse, qu'il fait semblant de vouloir donner à Scapin. Mais dis à ce Turc que c'est un scélerat. Que je ne les lui donne ni à la mort ni à la vie. Fort bien. GÉRONTE, de même. si jamais je l'attrape, je saurai me ven SCAPIN. Oui. GÉRONTE, remettant sa bourse dans sa poche, et s'en allant. Va, va vite requérir mon fils. SCAPIN, courant après Géronte. Holà, monsieur ! Quoi? GÉRONTE. SCAPIN. Où est donc cet argent? GÉRONTE. Ne te l'ai-je pas donné? SCAPIN. Non vraiment; vous l'avez remis dans votre poche. GÉRONTE. Ah! c'est la douleur qui me trouble l'esprit. Je le vois bien. SCAPIN. GÉRONTE. Que diable alloit-il faire dans cette galère? Ah! maudite galère! traître de Turc, à tous les diables! SCAPIN, seul. Il ne peut digérer les cinq cents écus que je lui arrache; mais il n'est pas quitte envers moi, etje veux qu'il me paie en une autre monnoie l'imposture qu'il m'a faite auprès de son fils. SCÈNE XII. OCTAVE, LÉANDRE, SCAPIN. OCTAVE. Hé bien! Scapin, as-tu réussi pour moi dans ton entreprise? LÉANDRE. As-tu fait quelque chose pour tirer mon amour de la peine où il est? LÉANDRE, voulant s'en aller. Il faut donc que j'aille mourir ; et je n'ai que ́ faire de vivre, si Zerbinette m'est ôtée. SCAPIN. Holà, holà, tout doucement. Comme diantre vous allez vite! LÉANDRE, se retournant. Que veux-tu que je devienne? SCAPIN. Allez, j'ai votre affaire ici. |