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rets et de cinq Chevaliers-Bacheliers; savoir : des Seigneurs d'Aumont et de Garancières, bannerets; de Messires Renault et Jean de Trie, de Galois d'Aunoy, de Charles de Chambly, et du Seigneur de Saint-Clair, bacheliers.

Quand un noble était vassal d'un Duc ou d'un autre grand Seigneur, et qu'il avait lui-même des vassaux qui marchaient sous sa bannière, il était banneret du Duché, du Marquisat ou du Comté de son suzerain.

Les anciens officiers de la couronne et leurs lieutenans avaient droit de porter bannière, quoique d'ailleurs ils ne fussent pas bannerets. «Tous royaux et tous « leurs lieutenans, connétables, amiraux, maîtres des << arbalestriers, et tous les Maréchaux de France, sans « être Barons ni bannerets, disant qu'ils sont officiers << par dignité de leurs offices, peuvent porter bannière

« et non autrement.

«En guerre, pour ôter les débats des envies, le droit << ordonne que les bannières plus anciennes soient les plus prochaines de celle du Roi (Menetrier, Origines, 194, 195). »

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On énumérait autrefois les armées par le nombre des bannières, comme on le fait aujourd'hui par le nombre de régimens.

Les Chevaliers bannerets, suivant le père Daniel, ne paraissent dans notre histoire que sous Philippe-Auguste. Ils subsistèrent jusqu'à la création des compagnies d'ordonnances par Charles VII. Alors il n'y eut plus de bannières ni de Chevaliers-Bannerets: toute la gendarmerie fut mise en compagnie réglée.

Les Chevaliers-Bannerets avaient le privilége du cri

de guerre, ou cri d'armes, qui leur était particulier, et qui leur appartenait privativement à tous les Bacheliers et à tous les écuyers, comme chefs des vassaux qu'ils conduisaient à la guerre sous leur bannière. Ils se servaient de ce cri, lorsqu'ils se trouvaient en péril, pour animer leurs troupes à défendre courageusement l'honneur de leurs bannières, ou pour leur servir de ralliement.

L'investiture était donnée au Chevalier-Banneret par la bannière carrée. Il se présentait devant le Prince ou son délégué, tenant en main sa bannière, se mettait à genoux, la remettait au Prince, qui la lui rendait après l'avoir agitée, et lui donnait l'accolade.

Les Chevaliers de Bretagne portaient leurs armoiries dans des écussons carrés, pour désigner qu'ils étaient descendus de Chevaliers-Bannerets.

Les armoiries de ces Chevaliers étaient décorées dans leurs ornemens extérieurs d'un vol banneret, qu'on plaçait en bannière de chaque côté du cimier, et qui était coupé en carré, comme l'écu des anciens Chevaliers bannerets l'était par le bas. Cet écu était aussi décoré, autrefois, d'un cercle d'or, sans être émaillé, mais orné de trois grosses perles.

Ils jouissaient de tous les honneurs, droits, prérogatives et prééminences mentionnés au chapitre des Chevaliers militaires, parmi lesquels ils tenaient souvent le premier rang.

La paie d'un Chevalier banneret était de 50 sous par jour.

Il y avait aussi des Écuyers-Bannerets qui possédaient des fiefs avec le droit de bannière; mais qui, n'ayant pas encore reçu l'honneur de la Chevalerie, n'osaient

s'en attribuer le titre. Ils ne prenaient point non plus la qualité de Messire, de Monseigneur ou de Monsieur, et portaient des éperons d'argent. Quoiqu'ils marchassent après les Bacheliers qui étaient Chevaliers, il y a eu des circonstances, néanmoins, où l'écuyer banneret commandait au Chevalier, même banneret, lorsque le commandement était donné spécialement par le Roi à ces écuyers.

CHAPITRE XXI.

DES CHEVALIERS - BACHELIERS.

Le nom de Bachelier, selon quelques auteurs, dérive de celui de buccelarii, sorte de cavaliers, qui étaient très-estimés dans les armées romaines. Ducange le fait venir de baccalaria, bachellerie, bacelle, nom donné à un fief, un domaine, qui se composait de plusieurs pièces de terre nommées mas ou meix, formant douze acres chacune, et ayant plusieurs manoirs, mais toujours moins de douze vassaux. D'autres disent que Bacelle ou Bachellerie se formait de dix mas ou meix, et qu'elle contenait le labourage de deux charrues à deux bœufs. Ces noms de Bacelle et Bachellerie étaient connus dès l'an 881; d'autres auteurs font venir le nom de Bacheliers de celui de Bas-Chevaliers, parce qu'ils for

la

maient le second ordre de la Chevalerie, et tenaient le milieu entre le banneret et l'écuyer, milites mediæ nobilitatis.

Le Bachelier, n'étant pas assez riche pour avoir un grand nombre de vassaux, servait avec eux sous la bannière d'un banneret; mais il avait pour étendart un pennon ou cornette à deux pointes, en forme de banderolle, sous lequel il réunissait ses hommes de guerre.

Un ancien cérémonial dit : « Quand un Bachelier a « la terre de quatre Bachelles, le Roi lui peut bailler << bannière à la première bataille où il se trouve, à la « deuxième, il est banneret ; à la troisième, il est Baron.»>

<< Tout Bachelier n'était mie riche : de plus, il fallait «< avoir servi quelque temps à la guerre en qualité d'é«< cuyer et de Bachelier sous un Chevalier-Banneret, «< pour devenir Banneret ou Baron. >>

On donnait aussi le nom de Bacheliers à ceux même de l'ordre des bannerets, qui, n'ayant pas encore atteint l'âge requis pour déployer leur propre bannière, étaient obligés de marcher sous la bannière d'un autre.

par

L'investiture du Chevalier-Bachelier se donnait son pennon, tandis que le banneret la recevait par la

bannière carrée.

Dans les anciennes montres des gens d'armes, les Bacheliers se trouvent compris, sans aucune différence, sur le même pied que les Chevaliers-Bannerets. Ils recevaient le double de la paie des écuyers, et la moitié de celle des bannerets.

A l'instar des bannerets, ils étaient honorés des titres de Messire et de Monseigneur, et jouissaient des priviléges de la Chevalerie,

Les Bacheliers cessèrent d'exister, ainsi que les bannerets, lorsque Charles VII créa les compagnies d'ordonnance et forma son armée sur un nouveau pied; et, depuis, le titre de Bachelier, qui ne se ne se donnait vant qu'à des nobles servant à la guerre, passa aux particuliers qui se livraient à l'étude des lois, des sciences, de la théologie et à la pratique des arts.

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Une autre Chevalerie fut instituée par les souverains, ce fut celle des Chevaliers d'honneur, qui ne quittaient pas leur personne et leur appartenaient; elle remonte au-delà du treizième siècle. Amaury de Meudon, Jean de Voyse, Rodolphe Bonel, Guillaume de Pavay, Guillaume de Flavencourt, Jean de Soisy et Hugues de la Celle, sont qualifiés Milites regis (Chevaliers du Roi), dans les anciennes Chartes.

On les appelait quelquefois Chevaliers de l'hôtel du Roi, ce qui se rencontre dans un statut fait au bois de Vincennes en 1285, où ils sont ainsi qualifiés.

Dans un arrêt du 10 février 1384, Étienne de Flavigny est qualifié Chevalier d'honneur du roi Charles VI.

Froissard fait mention de plusieurs autres Chevaliers

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