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PARME. Voyez BOUCLIER, page 248.
PAVOIS. Voyez BOUCLIER, page 249.

Ceux qui portaient ces grands boucliers s'appelaient pavesieux, du temps de Charles VII. Monstrelet dit : << que pavesieux, c'étoient porteurs de pavois, grands « écus à couvert de quoi les arbalétriers rebandoient. » Ce qui fait voir que les pavois ou les targes étaient portés par des gens particuliers, destinés à cet effet, et qui n'étaient que pour targer, ainsi qu'on parlait alors, c'est-à-dire, pour couvrir les autres qui travaillaient ou qui couvraient des flèches.

PENNON OU PANON (Pannus). C'était un étendard à longue queue que portait autrefois à la guerre tout gentilhomme qui y allait avec ses vassaux pour servir sous un Chevalier-Banneret : le pennon était, en quelque sorte, le guidon du Banneret. Il différait principalement de la bannière en ce que celle-ci était carrée, et que le pennon se terminait en pointe; mais pour faire du pennon une bannière, il ne s'agissait que de lui couper la pointe, d'où est venu l'ancien proverbe : Faire de pennon bannière.

Dans la suite, les plus grands Seigneurs usèrent indifféremment de pennons et de bannières, suivant les occasions de combattre à pied ou à cheval, et encore suivant l'importance de l'action où ils se trouvaient.

Les bannières particulières n'étaient pas en usage avant le réglement des fiefs, et, depuis, on en distingua de plusieurs sortes, celle des Rois, celle des grands Seigneurs, celle des Chevaliers, puis celle des nobles, qui fut nommée pennon.

RONDACHE OU RONDELLE. Voy. BOUCLIER, page 250,
ROUSSIN. Voyez PALEFROI, page 336.

SALADE. Voyez CASQUE, page 260.

SAYON OU SAIE. Roccus, que les Allemands ont traduit en robe, et les Français en rochet.

La saie était cet habit militaire dont l'usage était interdit aux clercs, et au lieu duquel ils devaient porter ce qu'on appelait casula en latin de ce temps-là, et d'où vient encore aujourd'hui le mot chasuble. Les anciens Germains attachaient la saie avec une agrafe, et elle ne leur couvrait qu'une partie du corps: les plus riches avaient des habits fort justes, qui marquaient la forme des membres, mais qui ne les empêchaient pas de porter la saie, laquelle était un véritable manteau. On distingua toujours dans l'habillement des Germains la saie et l'habit (vestis): celui-ci était haut, étroit, quelquefois de plusieurs couleurs, et descendait à peine jusqu'aux genoux qu'il laissait à découvert ; les manches ne couvraient que le haut des bras. Il y a beaucoup d'apparence que le réglement de police dont je viens de parler est le même dont parle le moine de Saint-Gal, lorsqu'après avoir décrit l'habillement français, il ajoute, « que les Francs quittèrent l'usage des grands manteaux doubles, profonds et quarrés, qui allaient jusqu'aux pieds par devant et par derrière, en laissant pourtant « les côtés découverts, depuis le genou jusqu'en bas, << pour prendre les sayons rayés qu'ils voyaient porter << aux Gaulois avec lesquels ils servaient. Charles ne s'opposa point à cette innovation, parce que le sayon « était plus commode pour la guerre, mais cela ne l'empêcha pas de tourner en ridicule les sayons, qui, <«< selon lui, ne couvraient bien ni le corps, ni les jambes, et qui ne pouvaient servir de couverture de

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« lit: » cela prouve que les grands manteaux étaient employés à cet usage. C'était même un des meubles qui servaient à la décoration intérieure des maisons; mais, ajoute le même auteur, « Charlemagne, s'aper<< cevant que les fripons abusaient du changement ar«rivé dans la mode, pour vendre ces petits manteaux <«< courts aussi chers qu'ils avaient vendu les grands, or<< donna qu'on ne leur payerait le prix accoutumé, que <«< des grands manteaux. » On voit par là que le sayon était un manteau (palliolum) de même que le roccus ou pallium. Ce manteau était communément fait de pelleteries grises ou noires, marquetées de jaune : celui dont Charlemagne se servait en campagne était ordinairement de peau de mouton, et ne valait qu'un sou. Il sut mauvais gré aux Seigneurs de sa cour d'avoir porté dans le camp toute la magnificence des Orientaux. Ils avaient acheté des Vénitiens des peaux de phénix qu'ils avaient fait border de pourpre, pour s'en faire des manteaux ; ils avaient de même fait border de pourpre des peaux de paon, préparées avec de la sève de cèdre. D'autres s'étaient habillés de peaux de loire, et tous ces habits étaient fort chers, car Charlemagne prétendait qu'il fallait les évaluer par talens et non par livres d'argent. C'était un luxe excessif; mais il me semble qu'il y en avait déjà assez à porter un manteau de pelleterie qui valait quinze bœufs gras. Parmi les officiers de la cour, il y avait un fourreur ou pelletier, ce qui prouve que chez les Francs, comme chez les Germains, les fourrures furent l'habit le plus somptueux, et qu'on mettait de l'art dans la coupe et dans le mélange des différentes

peaux.

TARGE. Voyez BOUCLIER, page 250.

TASSETTE. C'était la pièce de l'armure qui se trouvait au bas de la cuirasse, et qui couvrait les cuisses de toutes pièces on l'appelait aussi cuissart.

VOUGE. Vauga, venabulum. Espèce d'armes de la longueur d'une hallebarde, qui servit long-temps aux francs-archers. Philippe de Commines dit: Il lui donna d'une vouge parmi l'estomac. Depuis, les veneurs en ont fait usage.

CHAPITRE XXVI.

DES ANCIENS PREUX, PALADINS ET CHEVALIERS ERRANS, ET DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE.

On désignait sous le nom de preux,

preux, les anciens paladins, ainsi nommés du mot latin palatium, parce qu'ils habitaient souvent les palais des grands et des Princes, où ils exerçaient, sous le nom de palatins, les offices les plus considérables de leur cour. Rolland, Renaud et Olivier, qui étaient des Princes de la cour de Charlemagne, et dont les auteurs des vieux romans ont décrit les grandes prouesses, sont qualifiés du nom de paladins.

En Angleterre, les romanciers imaginèrent aussi les preux ou les chevaliers de la Table ronde, dont ils firent remonter l'institution à leur prétendu roi Arthur.

L'origine de ces fictions se perd dans la nuit des temps héroïques.

Les poètes les firent revivre pendant les premières croisades ; ils attribuèrent à ces guerriers les exploits les plus étonnans. Ces aventures gigantesques suffisaient pour exciter la valeur d'une nation belliqueuse, ignorante et avide de tout ce qui portait un caractère de merveilleux. On conservait encore dans le seizième siècle la forme de l'habillement des héros de ces siècles reculés; et dans les joutes et les tournois, on accordait le nom de preux à ceux qui se distinguaient par leur valeur et leur probité : ce sont des titres qu'ont mérités le connétable Duguesclin, le Chevalier Bayard, et tant d'autres guerriers renommés.

François Ier, le prince le plus galant, le plus spirituel et le plus brave de son temps, se faisait un plaisir de paraître quelquefois devant ses courtisans, habillé comme ces preux du premier âge, armé de toutes pièces, ayant des brodequins, une sorte de mante en forme de draperie, et la barbe parsemée de boutons d'or, de paillettes et de poudre du même métal.

Lorsque le Duc de Lorraine vint, après la journée de Nancy, rendre les derniers devoirs à Charles-le-Téméraire, tué à cette bataille, il portait, disent nos vieilles chroniques, une grande barbe d'or, venant jusqu'à la ceinture, à l'imitation des anciens preux, et en mémoire de la victoire qu'il venait de remporter.

La devise des anciens preux était : Fais ce que dois, advienne que pourra.

On nous montre encore les anciens paladins comme des chevaliers errans qui cherchaient des occasions pour signaler leur valeur et leur galanterie. Les combat et l'amour étaient leur unique occupation, et pour justi

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