Il n'y avait qu'une simple succursale dépendant de la cure de Thiescourt, et dont l'évêque de Noyon désignait le vicaire. L'église a conservé ce titre de succursale en recevant pour annexe la commune d'Evricourt; on y fête la nativité de la Vierge (8 septembre). L'église a été bâtie en 1315, mais elle a subi des réparations et des agrandissemens qui ont détruit les caractères de son architecture; on a ajouté des bas-côtés au seizième siècle; le clocher qui était sur le choeur, ayant été renversé par le tonnerre vers 1750, on en a construit un autre en charpente au-dessus de la porte; à la même époque, les voûtes ont été remplacées par un plancher. Cet édifice est fort dégradé, enterré de plusieurs pieds, soit par l'exhaussement du sol du cimetière, soit par toute autre cause non reconnue; l'excès de l'humidité qui y règne constamment le rend très-malsain. La ferme de la Carmoye est un écart dans la plaine méridionale au-dessus des bois. Orval, ancien hameau, est réuni au chef-lieu par des habitations intermédiaires. La commune avait une école qui lui fut donnée en 1761 par M. de Haussy, chanoine de Noyon et curé à cette époque : elle a été incendiée récemment. Il y a une fontaine publique, un jeu d'arc, un jeu de tamis, et quelques arpens de friches communales. Le cimetière, clos de murs, entoure l'église. On trouve trois moulins à cau dans l'étendue du territoire, des carrières de pierre de taille et de grès. : po Contenance Terres labourables, 379 h. 70,80. Jardins tagers, 7 h. 66,45. Vergers et pépinières, 3 h. 74,70. — Prés, 47 h. 20,15. Pâtures, o h. 47,90. Bois, 228 h. 50,60. Aunaies, 27 h. 00,10. Friches, 42 h. 76,50. Chemins et places, 15 h. 13,45. Eaux, o h. 57.55. Propriétés bâties, 4 h. 73,50. Total, 757 hect. 91,20. Distance de Lassigny, 7 k. — De Compiègne, 2 m. 4 k. — De Beauvais, 9 myr. Marché, Noyon. - Bureau de poste, Noyon. Population, 482. Nombre de maisons, 112. - Revenus communaux, 150 fr. 45 c. CANNY-SUR-MATZ, Cauni, Canni-Varesnes, Canni, Cauny (Cautium, Cannisium, Cannetum, Caniacum) entre Fresnières au nord, Lassigny à l'est, Plessier-de-Roye, Gury au midi, Roye à l'ouest. Le territoire de Canny est une plaine au milieu de laquelle le chef-lieu est bâti. Le Matz a sa source près de l'église qu'il sépare du reste du village. Les maisons forment une rue principale sur l'ancienne route de Flandre. La cure de Canny, sous l'invocation de saint Michel, avait pour patron l'abbé de Saint-Corneille de Compiègne. C'est aujourd'hui une succursale de laquelle dépend la commune de Fresnières. L'église est cruciforme, d'architecture gothique tertiaire; les voûtes du chœur et des transepts ont de nombreuses nervures; la nef est lambrissée et de construction moderne; le portail paraît être du seizième siècle, il supporte le clocher qui est recouvert d'ardoises. Le chœur est orné d'un carrelage blanc et noir; le reste de l'église est pavé en dalles. Il y a des restes d'assez beaux. vitraux du seizième siècle. La ferme de Canny forme un écart à l'est du Matz. C'est le reste d'un ancien château fortifié d'épaisses murailles et de larges fossés, qui a été détruit sous le règne de Louis XIII. Le domaine appartint aux seigneurs de Monchy-Humières, ensuite à M. de Barbanson, chancelier du tems d'Henri IV, et à ses descendans qui l'ont conservé jusqu'en 1790. Les mêmes possédaient aussi la terre de Varesnes près Noyon, d'où est venu le double nom imposé à celle-ci. Le château avait une chapelle dépendant, comme la cure, de l'abbé Saint-Corneille de Compiègne. Il y a une école communale qui a été interdite récemment à cause de son insalubrité. Le cimetière placé près de l'église, est partagé en deux parties par une rue. Une clôture convenable garantit l'une et l'autre sections. Jardins po On trouve un moulin à vent dans l'étendue de la commune. Il y a quelques tisserands dans le village. Contenance: Terres labourables, 447 h. 45,70. tagers, 9 h. 50,55. — Prés, 25 h. 77,70.- Bois, 176 h. 17,75. Friches, 9 h. 44,75. Eaux, o h. o5,80. Chemins et places, 16h. 10,45. - Propriétés bâties, 4 h. 30,05. - Total, 688 hect. 80,75. Distance de Lassigny, 4 k. - De Compiègne, 2 m. 4 k. - De Beauvais, 7 m. - Marchés, Ressons, Roye. - Bureau de poste, Ressons-sur-Matz.-Population, 357.- Nombre de maisons, 81. Revenus communaux, 185 fr. 85 c. CRAPEAUMESNIL, Crapaumesnil, Capauménil, Craspeau-Mesnil, Crapeaumoinil, Crapau - Mesnil, Crapeauménil, Crapau - Menil (Crapomansionile, dans les titres ecclésiastiques), à la limite boréooccidentale, entre Amy à l'est, et Fresnières au midi. Son territoire, très-irrégulier, a une enclave considérable dans celui d'Amy. Le sol constitue une plaine de terres fortes qui se lient sans interruption au pays de Santerre. D Le village, placé dans la région orientale, forme une seule rue pavée sur l'ancienne route de Flandre. Il n'y a point d'eau dans l'étendue du pays. La cure de Crapeaumesnil, sous l'invocation de la Vierge, était conférée par l'évêque de Noyon. Ce n'était primitivement qu'un oratoire fondé en 1250 par Aubry de Roye, dépendant de l'église de Neufville-les-Beuvraignes (Somme) aujourd'hui détruite. Elle est réunie maintenant à la succursale d'Amy. L'église a subi plusieurs reconstructions qui ont rendu sa forme irrégulière; elle est bâtie en grès et pierres de taille. La travée du portail qui supporte le clocher, est ogivale; tout le reste a été remanié, ainsi que l'indiquent les dates de 1659, 1762, 1786 inscrites en plusieurs parties de l'édifice; les anciennes voûtes ont été remplacées par un lambris. La porte est entourée d'un cintre en anse de panier: une tourelle hexagone en pierre conduit au clocher qui est couvert d'ardoises. On conserve dans cette petite église des reliques de saint André, de sainte Françoise et de saint Vincent de Paule. Crapeaumesnil dépendait de la seigneurie d'Amy. Haussu était au quinzième siècle un village dans les bois à l'est de Crapeaumesnil; il y avait une chapelle sous le titre de SaintJacques, à la nomination de l'évêque de Noyon. Ce n'était plus qu'une ferme au commencement de ce siècle, et elle a été démolie depuis dix ans. Le Tronquoy, autre hameau, avait un Hôtel-Dieu qui était originairement un établissement de Templiers: ce village a été entièrement détruit dans les guerres du dix-septième siècle. On a découvert, près de l'emplacement qu'il occupait, une quantité immense de tuiles romaines, dont on s'est servi pendant long-tems pour réparer les chemins; on a retrouvé aussi les restes des fours à tuiles. La commune a une école et une trentaine d'hectares de bois, ou de pâtures. Le cimetière, clos de murs, tient à l'église. Elle avait un hôpital que dota, dans le quatorzième siècle Mathieu de Roye, troisième du nom, maréchal de France; cet établissement ayant été dévasté par les guerres, les revenus furent réunis à l'hospice de Noyon, à la charge par celui-ci de recevoir deux vieillards ou quatre orphelins pauvres : les habitans de Crapeaumesnil se plaignent de l'inobservation de cette condition depuis 1820. La population est composée en majeure partie de bûcherons. Contenance Terres labourables, 350 h. o3,95. - Jardins po : tagers, 1 h. 76,40. - Vergers et pépinières, o h. 66,60.-Prés, 14 h. 46,30.-Pâtures, o h. 54,45.-Bois, 99 h. 05,75. — Che mins et places, 13 h. 03,15.—Propriétés bâties, 2 h. 03,55, Total, 481 hect. 60,15. - Distance de Lassigny, 7 k. De Compiègne, 3 m. 2 k. - De Beauvais, 7 m.-Marché, Roye. -Bureau de poste, Noyon.Population, 210.-Nombre de maisons, 47.-Revenus communaux, 149 fr. 15 c. GUY, Cui, sur la limite orientale, au midi de Lagny, à l'est de Dive, au nord de Thiescourt et d'Evricourt. Petite commune dont le territoire est occupé dans sa partie centrale par une colline sablonneuse sur les pentes de laquelle le chef-lieu est placé. Ce village forme sur la route départementale de Beauvais à Noyon une longue rue, dont les maisons sont séparées par des jardins garnis de plantations; une seconde rue croisant la première se dirige au midi sur le côté occidental de la colline. Les rues sont payées en cailloutis, ombragées par les arbres qui entourent de tous côtés le village. Plusieurs ruisseaux descendent de sources situées sur la déclivité de la butte centrale. Philippe-Auguste donna vers 1213 tout ce qu'il possédait dans cette paroisse, aux évêques de Noyon. La cure de Cuy était conférée par l'évêque diocésain. Elle est devenue succursale sous l'invocation de la vierge. L'église est un bâtiment en pierre et grès, qui a été remanié, et qui présente à peine quelques restes d'ogives et de vitraux. Le clocher en bois, sur la porte, vient d'être démoli et remplacé par une construction plus solide; le chœur est élevé de quatre marches audessus de la nef, qui a un seul collatéral; tout l'édifice est plafonné; il est fort dégradé, et semble exiger de promptes réparations. Le château des Essarts, de construction moderne, forme un écart dans la vallée au nord-est du village. Il y a au sommet du mont de Cuy, dans les bois, un emplacement nommé le Châtelet, où il ne reste, aucun vestige quelconque de construction, quoique la tradition le désigne comme ayant été le siége d'un château dans le moyen âge. La route départementale de Beauvais à Noyon traverse tout le territoire et le village dans la direction de l'ouest à l'est. La commune a un presbytère et quelques hectares de pâtures marécageuses. Le cimetière, devenu trop petit, entoure l'église. Il y a un moulin à eau nouvellement construit dans la vallée, à l'ouest du village. Les habitans sont exclusivement adonnés aux travaux des bois et de la culture. Contenance: Terres labourables, 262 h. 80,65. — Jardins potagers, 18 h. 24,45. Vergers, o h. 09,20. Prés, 43 h. 14,60. Marais, 2 h. 33,70.- Pâtures, o h. 63,85. Oseraies, 1 h. 12,15. Bois. 72 h. 15,75. - Aunaies, 5 h. 36. Friches, 4 h. 78,55. Eaux, o h. 24,65. Routes, chemins, places, 12 h. 58,80. Propriétés bâties, 4 h. 60,25. Total, 428 h. 42,60. Distance de Lassigny, 5 k. De Compiègne, 3 m. 5 k. — Dę Beauvais, 10 m. 5 k. Marché, Noyon. Bureau de poste, Noyon. Population, 357.- Nombre de maisons, 92. nus communaux, 132 fr. 50 c. Reve DIVE, Dives, (Diva), entre Candor au nord, Lagny au nord-est, Cuy à l'est, Thiescourt au midi, Lassigny à l'ouest. Le sol de cette commune, sans présenter de coteaux distincts, est inégal et tourmenté; sa principale dimension est dans la direction du nord au midi. Le ruisseau de Dive prend naissance dans le chef-lieu même, qui est traversé par la route départementale de Beauvais à Noyon : ce village est mieux bâti que les voisins à cause des reconstructions nécessitées par les nombreux incendies dont il a été le théâtre. Dive est un lieu ancien; on a une charte de 988, par laquelle Lyndu¦phe, évêque de Noyon, donne à l'abbaye Saint-Eloi des terres qu'il possédait dans cette paroisse. La cure, qui était conférée par l'évêque, avait Evricourt pour succursale. Elle est devenue succursale elle-même sous le titre de Saint-Martin. Il y avait à Dive un château fortifié détruit dès long-tems, dont il reste encore une tour et un pan de mur, entourés de larges fossés remplis d'eau; on y a joint un pavillon construit en briques. L'église qui est auprès de cet ancien manoir a été bâtie en 1555 par le cardinal Bertrand, seigneur de Dive. Elle est cruciforme ; voûtes du chœur et des transepts sont multinervées; la nef est lambrissée, et on y a ajouté des collatéraux de construction moderne; le clocher est carré, massif, à gros contreforts, placé à côté du portail; il n'a point de flèche. L'édifice est en pierres de taille sur solins de grès. Le chœur est orné de boiseries; l'ensemble du vaisseau est vaste, aéré, proprement tenu; on y conserve une parcelle de la vraie croix, et l'on y voit les pierres sépulc ales de la famille Langlois de Plémont, qui possède depuis deux cents ans au moins le domaine principal du pays. |