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Renaud, évêque de Béziers, en 1209', et Bertrand, évêque du Puy, en 12122.

A partir du xir siècle, on voit apparaître sur les sceaux d'évêques des objets divers accompagnant la représentation principale; par exemple, Jordan du Houmet, évêque de Lisieux, en 1201, sur son sceau de l'an 1204, est accosté de deux clefs 3; Guillaume II, aussi évêque de Lisieux, en 1221, de deux croissants; Gui, évêque d'Auxerre, en 1248, de deux oiseaux 5; Odilon, évêque de Mende, en 1 266, de deux étoiles". Mais l'accompagnement le plus fréquent, ce sont des fleurs de lys, ordinairement au nombre de deux, comme sur le sceau de Clarin, évêque de Carcassonne, de l'an 12297; Geoffroi, évêque de Saintes, en 1281, en a huit, quatre de chaque côté ; Hugues de Châteauroux, évêque de Poitiers, a, sur son sceau de l'an 1263, deux clefs à dextre, et une fleur de lys à sénestre 9.

Le cas le plus curieux et tout à fait exceptionnel de ces accompagnements du sceau ecclésiastique se trouve à un sceau de Robert, évêque de Troyes, de l'an 1232. On y voit deux petites figures de saint Pierre et de saint Paul, à mi-corps, qui accompagnent la figure principale 1o. Sur un sceau de Maurice, évêque du Mans, de l'an 1223, se trouve une petite croix, à droite de la tête 11. Un très-beau sceau de Jean I", évêque de Langres, de l'an 1296, le représente déjà sous une arcade gothique, genre de représentation qui n'appartient en général qu'au siècle suivant 12.

Au XIVe siècle, le champ de ces sceaux se couvre d'un travail guilloché. On en a même un exemple, dès l'an 1299, sur un sceau d'un évêque de Meaux 13. Le sceau du fameux évêque de Pamiers Bernard Saisset, de l'an 1308, le représente sur un champ guilloché, et accosté de deux fleurs de lys. Sur sa tête il y a une petite niche où est placée la Vierge, à mi-corps, avec l'enfant Jésus. Sur le sceau de Robert de Courtenay, archevêque de Reims, de l'an 1314, le champ est à frettes dont les vides sont remplis par des fleurs de

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10 N° 6916.11 N° 6686.

19 N° 6633. 20 N° 6760.

et 6704.

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21 N° 6836.

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lys.

On y voit deux écus en losange, chargés des besants de la maison de Courtenay 15. Un fragment de sceau de Foulques de Chanac, évêque de Paris, de l'an 1345, le représente debout, dans une niche gothique, surmontée d'un clocheton du travail le plus fini 16.

:

On peut tirer du type ecclésiastique des détails utiles pour le costume. Des six vêtements liturgiques du prêtre, l'amict, l'aube, la ceinture, l'étole, le manipule ou fanon, et la chasuble, il en est un que nos sceaux ne sauraient nous montrer c'est la ceinture, qui rattache l'aube, et qui disparaît presque entièrement sous la chasuble. Quant à l'amict, qui est ce linge que le prêtre prend en premier, pose sur sa tête, puis rabat sur ses épaules, il est assez difficile à saisir sur les sceaux. Cependant il nous semble qu'on peut le reconnaître, dans certains cas, à ce léger repli que fait l'aube autour du cou; par exemple sur les sceaux de Henri, évêque de Bayeux, en 116417, et d'Arnoul, évêque de Lisieux, en 117018; de Roger, évêque de Laon, en 1177 19; de Hugues, évêque d'Orléans, en 120020, etc. Le meilleur exemple se trouve sur un sceau de Pierre, évêque de Rodez, de l'an 121921. L'amict serait des plus reconnaissables sur les sceaux, si l'on voulait le reconnaître dans ce large collet retombant que l'on voit sur beaucoup de sceaux du xm° siècle 22, et qui quelquefois est brodé 23.

L'aube se distingue bien sur la plupart des sceaux, où elle dépasse plus ou moins la tunique ou la dalmatique 24. Sur un sceau de Hugues II, évêque d'Auxerre, de l'an 1226, nous croyons distinguer l'aube dans toute la partie du costume qui n'est pas la chasuble, laquelle ne descend qu'à peu près à mi-corps, car ici il n'y a ni tunique, ni dalmatique 25. Au reste, il faut remarquer que l'aube devient d'autant moins facile à reconnaître qu'on se rapproche davantage des sceaux d'un âge relativement moderne; on n'en découvre alors que l'extrémité, qui se confond avec le galon ou orfroi de la dalmatique.

Quant à l'étole, il s'en faut bien qu'elle paraisse sur tous les sceaux; elle est, au contraire, le plus

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13 N° 6704. 14 N° 6774. 15 N° 6350.

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7 N° 6544. 8 N°6849. 9 N° 6818. 16 N° 679717 N° 6499. 18 N° 6657.

22 Par exemple sur les numéros 6903, 6481, 6715, 6791, etc.

24 Voir, entre autres, les numéros 6485, 6509, 6633, 6831 et 6760.

25 N° 6473.

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23 Voir les numéros 6949

communément cachée par la tunique ou la dalmatique. Ce vêtement, comme on le sait, se compose uniquement d'un long morceau d'étoffe qui, après avoir été passé par derrière le cou, se croise sur la poitrine et retombe par devant en deux longues bandes. Ces deux bandes, retombant droit par devant, se voient bien sur les sceaux de Hugues II, évêque d'Auxerre, en 1126, et de Guillaume, évêque du Mans, en 11622. Il est à remarquer que, sur certains sceaux du x siècle, on n'aperçoit qu'une de ces bandes, soit que le vêtement fût ainsi fait, soit que l'une des bandes cache l'autre. Au reste, il faut prendre garde de confondre, dans ce cas-ci, l'étole avec les plis de la robe, car ce n'est pas toujours facile à distinguer. Nous croyons être sûr de l'étole pour les trois exemples que nous citons en note 3.

Le manipule, ou fanon, est un linge plié en deux, qui s'attache au poignet gauche, et qui, dans l'origine, servait au prêtre comme d'une sorte de mouchoir. On voit des manipules qui sont terminés par un orfroi et par des franges, par exemple sur des sceaux des années 1201, 12025, 12256 et 12967. Un sceau d'Adam de Chambli, évêque de Senlis, de l'an 1258, montre le manipule porté à droite 3. Ce ne peut être là qu'une erreur du graveur. Le manipule se portait toujours à gauche.

Pour se faire une idée de ce qu'était la chasuble dans les temps anciens, il faut se figurer une sorte de cloche en étoffe, fort ample, et n'ayant qu'une ouverture par le haut pour y passer la tête. Dom Martenne avait vu dans l'église de Notre-Dame-de-Sales, à Bourges, la chasuble de saint Ursin, premier évêque de Bourges, du I° siècle, laquelle, dit-il, est toute ronde par le bas. Dans un autre endroit, il parle encore d'une ancienne chasuble de Thierri, évêque de Metz, et il remarque qu'elle est de violet et toute ronde, comme le sont toutes les anciennes chasubles 10. Un tel vêtement était nécessairement de l'usage le plus incommode, puisqu'il emprisonnait le corps et qu'il fallait le retrousser sur les bras en plis lourds et gênants, quand on voulait agir. Aussi en a-t-on, dans la

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suite, changé la forme, en le fendant par les côtés et l'évidant, comme on le voit sur la chasuble de nos jours. Quoi qu'il en soit, tous nos sceaux représentent la chasuble ancienne, celle qui se retrousse sur les bras et qui retombe en rond par-devant. Cette chasuble est, sur le plus grand nombre des sceaux ecclésiastiques, accompagnée d'un parement qui a beaucoup d'analogie avec le pallium, mais qu'il ne faut pas pourtant confondre avec lui. On sait que le pallium est une bande d'étoffe étroite qui, après avoir embrassé les épaules, retombe verticalement par devant, et qui est brodée de cinq croix. On en voit un bon exemple sur un sceau de Guillaume II, archevêque de Sens (11691176)". Que ce parement de la chasuble, tel qu'il paraît sur une foule de sceaux, ne soit qu'une simple broderie de la chasuble, ou qu'on le regarde comme une bande d'étoffe mise par-dessus, toujours est-il qu'il affecte différentes formes dont il faut tenir compte. Quelquefois c'est une bande d'étoffe tombant droit pardevant, depuis le haut de la chasuble jusqu'au bas, comme sur les sceaux d'Henelin, évêque du Mans, en 1203 12; de Bernard, évêque de Maguelonne, en 1228 13; de Guillaume d'Aurillac, évêque de Paris, en 1236 14. Cette bande droite est ornée en haut d'un fermail sur le sceau de Pierre, évêque de Meaux, de l'an 1225 15. On pourrait désigner cette forme par le terme, de chasuble à parement perpendiculaire. Le plus souvent, ce parement de la chasuble ressemble tout à fait au pallium. Nous l'appellerons alors parement à l'Y, par exemple pour le sceau d'Adam de Chambli, évêque de Senlis, de l'an 125816. Lorsque dans ce parement à l'Y, la bande perpendiculaire remonte jusqu'au haut de la chasuble et forme, par conséquent, sur la poitrine une espèce de fourche, à défaut de dénomination plus précise, nous l'appellerons parement en trident. On le trouve ainsi sur les sceaux de Richard, évêque d'Amiens, en 120617; d'Amanieu, évêque de Tarbes, en 1217 18; de Ramnulfe, évêque de Périgueux, en 1926 19. Dans d'autres cas, le parement perpendiculaire de la chasuble se termine au haut par une bande d'étoffe placée hori

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2 N° 6684. 3 Voir les numéros 6760, 6761, 6577. Voyage Littéraire de deux Religieux bénédictins, t. I, partie 1, p. 31. 14 N° 6788.15 N° 6702.—16 N° 6858. 17 N° 6439.

18

10 N° 6810.

4 N° 6301. 5 N° 6774. - N° 6702. 10 lbid. partie 11, p. 112. - N° 6385. 6886.

* N° 6858.

7 N° 6622.

12 N° 6685.

zontalement et figurant un T; nous l'appellerons parement au tau. Le sceau de Gui, évêque d'Auxerre, de l'an 1248, offre une chasuble avec ce parement au tau1. Enfin ce parement a quelquefois la forme de la croix qui se met de chaque côté sur la chasuble moderne. Un sceau de Guillaume de Broue, archevêque de Narbonne, de l'an 1 249, a sur cette croix une autre petite croix brodée au centre 2.

Les vêtements qu'on vient d'énumérer sont communs aux prêtres et aux évêques. Il en est d'autres, comme la tunique et la dalmatique, qui sont propres aux évêques seuls. Il faut encore ranger, dans cette catégorie du costume épiscopal, les gants, les sandales, le sudarium, l'anneau, la mitre et la crosse. La dalmatique se rencontre fréquemment sur les sceaux d'évêques, où elle se reconnaît facilement à ses larges manches, qui laissent passer les manches étroites de l'aube. Entre bien d'autres, un bon exemple de la dalmatique se voit sur un sceau de Gui, évêque d'Auxerre, de l'an 1248. Le bas et les manches sont ornés d'un large orfroi ou galon 3. La dalmatique était fendue par bas de chaque côté, à peu près jusqu'à la hauteur du genou. Ce détail s'apprécie bien sur un sceau de Philippe, évêque de Rennes, de la fin du xir siècle, et sur un autre de Guillaume, archevêque de Sens, de l'an 12625. Les gants se voient très-distinctement sur quelques sceaux d'évêques du xIII° siècle. Il y en a même qui donnent jusqu'au très-petit détail de l'anneau épiscopal 7. Le sudarium, qui était une espèce de mouchoir que l'évêque attachait au haut de sa crosse et qui est formé de deux petits pendants, peut souvent, sur les sceaux, se confondre avec le manipule, attendu que ce manipule se portait à la main gauche, qui portait aussi la croix. On distingue très-bien le sudarium sur un sceau de l'évêque de Noyon, de l'an 1213, grâce à ce que de sa main gauche, qui est placée à la hauteur de sa poitrine, il tient sa crosse penchée sur l'épaule, en sorte que les deux pendants partent visiblement de la crosse 8.

Ce qui caractérise surtout l'évêque, c'est sa mitre ou sa crosse, qui sont comme sa couronne et son

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sceptre. Il y a peu de chose à dire sur la crosse. On doit seulement remarquer qu'elle est toujours portée à gauche partout où l'évêque est représenté bénissant. Presque toujours la crosse est portée perpendiculairement. La crosse portée de biais caractérise, dans presque tous les cas, un sceau du x11° siècle. Un sceau d'un évêque de Noyon, de 1213, nous paraît une exception rare. Quant au croçon de la crosse, il est indifféremment tourné en dedans ou en dehors; il ne présente quelques ornements que sur la fin du xur° siècle.

Sur les sceaux la mitre a plus d'importance que la crosse. Comme cette coiffure est formée, indépendamment de sa coiffe, de deux parties proéminentes

à

peu près en forme de triangle, l'une par devant et l'autre par derrière, il s'ensuit que, quand elle est de face, elle n'offre qu'un triangle; tandis qu'au contraire, quand elle est vue de côté, elle présente ces deux triangles comme deux pointes ou deux cornes, ce qui lui a fait donner le nom de mitre cornue. On voit clairement cette disposition sur un sceau de Geoffroi, évêque de Langres au xII° siècle. L'évêque, qui est assis de face, a la tête de profil, et, comme il porte la mitre de face, il s'ensuit que par le mouvement de la tête cette mitre présente les deux pointes ou cornes dont nous parlons, l'une au front et l'autre au derrière de la tête 10. Il faut donc, pour s'entendre, indiquer ces deux manières de porter la mitre, soit de face, soit de côté, par les termes de mitre droite et mitre cornue. C'est la mitre cornue qui paraît la première sur les sceaux, et, à très-peu d'exceptions près ", la seule pour les sceaux du x1° siècle. A partir du xII° siècle, on ne rencontre plus que des mitres droites. Nous citerons pourtant, comme exception, un sceau de Guillaume, évêque de Mende, de l'an 1214, où se retrouve encore la mitre cornue12. Les pendants de la mitre se voient sur un assez grand nombre de sceaux et, ce qui est à remarquer, aussi bien sur les mitres cornues que sur les mitres droites. Ce fait semblerait prouver que la différence entre les deux genres de mitres ne consistait pas seulement dans la manière de les poser sur la tête, mais aussi dans leur fabrication

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1 N° 6481. et 6826. 8 N° 6745. 9 Voir les numéros 6394, 6622, 6826. 10 N° 6615. (n° 6458), 1157 (n° 6851), 1167 (n° 6476), 1177 (n° 6633). 12 N° 6713.

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11 Les exceptions se trouvent sur des sceaux de 1143

même. La mitre de Guillaume II, archevêque de Sens, au x siècle, qui est cornue, a deux pendants trèsvisibles 1.

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Un des plus beaux types de sceaux d'évêques de la collection, celui de Jean de Rochefort, évêque de Langres, de l'année 1296, peut jusqu'à un certain point servir à récapituler ce que nous venons de dire. L'évêque y est représenté debout sous une arcade thique soutenue par deux colonnettes couronnées de petits édicules; il est vu de face, la tête coiffée d'une mitre triangulaire assez basse et garnie d'orfrois; il bénit de la main droite et tient sa crosse à la main gauche. La tête est fort bien conservée, le visage plein et aimable, les yeux très-ouverts, les oreilles tellement accusées qu'on peut y supposer une intention, celle de montrer que l'évêque doit avoir l'oreille ouverte à tous. Les plis de l'aube descendent jusque sur les sandales; la dalmatique, ornée d'une large broderie au bas et aux manches, a de plus une rangée de points ou de perles qui indiquent les fentes de chaque côté. Le croçon de la crosse est ouvragé; le manipule, trèsbien indiqué, est brodé comme la dalmatique. On reconnaît le gant à la main qui bénit; on y voit même très-nettement l'anneau pontifical2.

Les évêques élus qui n'étaient pas encore consacrés avaient un genre de sceau très-différent des autres. Ils n'y prenaient ni la crosse, ni la mitre, ces emblèmes du haut rang et de la puissance épiscopale. Renaud Surdelie, évêque élu de Laon, en 1207, se montre sur son sceau debout, de face, la tête nue, avec l'amict, l'aube, la dalmatique et le manipule, mais sans la chasuble, et tenant devant lui un livre des deux mains3. Geoffroi, évêque élu de Meaux, en 1208, est représenté de même, mais seulement à mi-corps*. Laurent, évêque élu de Metz, en 1270, est debout, vu de face, tête nue, avec l'amict, la chasuble, l'aube et le manipule, et tenant un livre des deux mains; il est accosté de six croisettes 5. On voit par là que le caractère du sceau de l'évêque élu, c'est d'avoir la tête nue et de tenir un livre des deux mains.

Ce type est à peu près celui de tous les autres sceaux du clergé séculier, archidiacres, doyens, etc.

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Nous ne signalerons que les différences. Gautier, archidiacre de Paris, en 1169, est représenté tenant un livre de la main droite et la gauche ouverte; il porte l'aube, la dalmatique et la chasuble. Manassès, archidiacre de Sens, en 1198, tient un livre fort grand penché sur son bras gauche et le retient de la main droite; il porte la dalmatique à larges manches et, dessous, l'aube, ou bien la tunique. Étienne, archidiacre de Paris, en 1221, tient, couché sur son bras gauche, un livre dont on voit les fermoirs; la main droite a le mouvement propre à un homme qui prêche; au bas de sa chasuble passent les deux pendants de l'étoles. Barthélemy, doyen du chapitre de Chartres, est représenté, sur son sceau de l'an 1221, debout. tête nue, de face, les deux mains étendues; au haut du champ, deux étoiles; au bas, deux fleurs de lys. Lebert, doyen d'Orléans, en 1236, tient une croix de la main droite, et a la main gauche ouverte 10. Le sceau de Pons de Mortagne, doyen de Saint-Martin de Tours, de l'an 1275, le représente debout sur un piédouche; la tête nue, cum corona, c'est-à-dire rasée sur le sommet, est légèrement inclinée; il s'appuie à droite sur sa crosse, et tient un livre de la main gauche; de chaque côté de la figure est une fleur de lys ". Henri, chantre de l'église de Troyes, en 1227, est vêtu d'une tunique à manches larges et, par-dessus, d'une chape étroite; il tient à la main droite, et penché, son bâton de chantre, qui est terminé par un fleuron, et, à la main gauche, un livre ouvert 12. Un autre chantre de Troyes, au XIVe siècle, tient devant lui un livre de la main droite et, de la gauche, un tau; une croix penchée paraît derrière son épaule droite 13. Galon, sous-chantre de Paris, au XIIIe siècle, bénit des deux mains 14. Par une exception très-rare, un doyen de Laon, en 1174, est représenté de profil, et le livre aussi 15. Un très-joli sceau à représentation en profil est celui d'Imbert, prévôt de la Sainte-Chapelle de Dijon, de l'an 1272 : il est vu de profil à gauche, les mains jointes, la tête encadrée dans son aumusse, portant une robe longue à larges manches et, par-dessus, un manteau ou chape à capuchon 16.

• N° 6718.

Les sceaux des docteurs se rattachent à ceux du

14

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clergé séculier. Généralement ils sont représentés assis de profil, et lisant dans un livre ouvert sur un pupitre devant eux. Un très-joli spécimen de ce genre est un sceau de Jean de Blanosco, de l'an 12721.

Le type le plus ordinaire des sceaux d'abbés représente ces ecclésiastiques debout, de face, la tête rasée avec une sorte de couronne, cum corona, tenant une crosse à la main droite et un livre à gauche. C'est ainsi qu'est représenté Robert, abbé de Corbie (11121142), sur l'un des plus anciens sceaux d'abbés de la collection2. La crosse est quelquefois portée à gauche, par exemple sur les sceaux de Herbert, abbé de SaintPierre de Sens, en 11483; de l'abbé de Longpont, en 11534, et de Guillaume, abbé de Fécamp, en 1 231 5. La crosse est remplacée par une fleur de lys montée sur une tige, sur les sceaux de Philippe, frère de Louis le Jeune, qui était abbé de plusieurs abbayes (11371152), et de Hugues IV, abbé de Saint-Germaindes-Prés, en 1138 7. Sur un sceau d'Étienne, abbé de Marmoutier, de l'an 1275, c'est un tau3. Raoul, abbé de Saint-Martin-aux-Jumeaux, en 1207, n'a pas la crosse; il tient un livre des deux mains. Hugues, abbé de Corbie, en 1221, ne l'a pas non plus; il bénit de la main droite et tient un livre de la gauche 10. Il y a quelques abbés qui sont représentés assis, genre de représentation qui indique toujours des prétentions ou un rang supérieurs: par exemple Guillaume, abbé de Saint-Denis, en 1185 "; Henri, abbé de Fécamp, et l'abbé du Val, tous deux du xII° siècle 12. On retrouve encore de ces sceaux où des abbés sont représentés assis, au xiv siècle, notamment sur les sceaux de Raoul, abbé de Savigny, de l'an 133113, et d'Hervé, abbé de Prully, en 1345 4. D'autres enfin sont vus à mi-corps, comme les abbés de Froidmont et de Cluny, en 1207 et 120815, et même encore, en 1317, l'abbé de Bellaigue 16.

Vers la seconde moitié du XIe siècle, on trouve des abbés mitrés. Geoffroi, abbé de Marmoutier, en 1246, est vu de face, la mitre en tête, tenant sa crosse à droite et un livre à gauche. Ce sceau est en même temps l'un des premiers où la figure principale se

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trouve accompagnée: on y voit à dextre une étoile, et à sénestre une croix à pied, posée sur un autel17. Un peu plus tard il se fait sur le sceau abbatial une modification encore plus importante ou, pour mieux dire, un changement total; car, à partir de là, apparaît, conjointement avec le type abbatial que nous avons décrit, un autre type qui rentre complétement dans le type épiscopal. C'est ainsi, par exemple, qu'en 1266 Bertrand, abbé de Moissac, est représenté sur son sceau tout à fait à la manière d'un évêque, c'est-à-dire mitré, crossé et bénissant 18.

Le sceau abbatial à niche, qui est très-commun dans la seconde moitié du xiv siècle, se montre déjà à la fin du XII: tel est celui d'un abbé de Gorze, en 129119, et d'un abbé d'Issoire, en 1 296,20. Un des sceaux de ce genre, et qui mérite d'être signalé, c'est celui de Pierre, abbé de Pontigny, de l'an 1379. L'abbé est debout dans une niche gothique qui porte sur un pont à trois arches: ce pont rappelle la situation de l'abbaye de Pontigny, au diocèse d'Auxerre, qui avait été fondée sur la petite rivière du Serain 21.

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Ce n'est guère qu'au xiv° siècle que les abbés ont mis leurs armoiries sur leurs sceaux. Un des premiers que nous puissions citer est celui de Thibaut III, abbé de Cormery, de l'an 1303; il y est représenté debout, vu de face, la tête nue, cum corona, les pieds portant sur un lion, tenant sa crosse à la main droite, et un livre à la gauche. De chaque côté du champ est un écu à la bande accompagnée de deux étoiles, l'une en pointe, l'autre en chef; c'est, avec la brişure des deux étoiles, la bande de la maison de Châlon, dont il était 22.

On voit sur un grand nombre de sceaux ecclésiastiques, et principalement sur les contre-sceaux, divers objets servant au culte, tels que des croix, des calices, des encensoirs, des livres, des mitres, des crosses, ou se rattachant aux fonctions, comme des clefs, des cloches, des balais, des ciseaux, etc. qui embrassent, pour le type ecclésiastique, ce que nous appellerons le mobilier.

La croix qui se voit sur les sceaux est généralement N° 9048. 17 N° 8822.

5 N° 8706. • N° 9181.

13 N° 9091.

21 N° 8956.

14 N° 8980.

22 N° 8676.

7 N° 8899.- 8 N° 8823. 9 16 N° 8529.15 N° 8731 et 8651.

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