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parties sur ces articles; établissant de son côté tout haut la nécessité des bonnes œuvres.

Quant au dessein de Votre Grandeur, je ne doute pas qu'elle n'ait remarqué que pour prouver que l'on enseignoit et croyoit dans l'Église catholique ce qu'il y a de bon dans la réforme, les rituels ou agendes des églises particulières d'Allemagne, dont on se servoit en ce temps-là, sont d'un grand secours. J'en ai vu qulques uns Paris dans la bibliothèque de feu M. l'abbé Dufort, qui ont passé depuis, à ce qu'on m'a dit, en celle de M. l'archevêque de Reims. Le livre de Flaccus Illyricus, qu'il a intitulé Catalogus testium veritatis, peut encore être utile au même but; et quant à la prétendue divinité de l'esprit de Luther, on ne manquera pas de bons mémoires pour la rabattre. Je m'y emploierai de mon mieux, étant avec un très profond respect, etc.

A Strasbourg, ce 10 juin 1692.

que les enfants ne communiassent que sous l'espèce du vin, on croyoit néanmoins qu'ils recevoient le corps et le sang; puisqu'on leur disoit : Corpus cum sanguine Domini nostri Jesu Christi custodiat, etc., mettant même le corps in recto, et le sang seulement in obliquo.

Je crois qu'il faut lire dans le concile de Tolède in armario, et non in imaginario ordine, ainsi que je l'ai lu en plusieurs endroits. Et en effet ce fut à peu près en ce temps-là qu'on cessa de réserver dans les armoires, au moins en quelques endroits, les hosties pour les malades; et qu'on les exposa sur l'autel dans des tabernacles suspendus, au-dessous néanmoins de la croix, qui étoit toujours plus élevée, comme nous le voyons encore dans quelques cathédrales; sub crucis titulo. Je suis avec respect, etc..

DEVERT.

Au prieuré de Saint-Pierre d'Abbeville, ce 20 juillet 1686.

LETTRE XIÍ.

DE DOM CLAUDÉ DEVERT, TRÉSORIER DE L'ABBAYE
DE CLUNY

LETTRE XIII.
DU MÊME.

Il lui envoie l'extrait d'un ancien Cérémonial de Corbie, qui prouvoit qu'on ne communioit le vendredi saint que sous une seule espèce.

Voilà la copie du manuscrit de Corbie, c'està-dire, la Rubrique du Vendredi-Saint: celui de Saint-Denis, qui est égaré, porte précisément les mêmes termes. Je crois qu'on vous aura fait voir ce que j'ai extrait d'un Pontifical romain, touchant la communion des enfants. Je suis avec un profond respect, etc.

Sur la communion sous une seule espèce. J'ai reçu ici la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire de Germigny mais n'ayant point avec moi les paroles du manuscrit de Corbie, je vous prie de vouloir bien attendre jusqu'à ce que je retourne au lieu où est la copie que j'en ai faite, pour vous l'envoyer aussitôt. Je ne pense pas qu'on retrouve celui de SaintDenis, l'ayant fait chercher exprès depuis six mois : mais vous pouvez compter que c'est la même chose que celui de Corbie, l'ayant vu et lu moi-même; et je suis d'autant plus croyable" sur cela, que je n'ai recherché tous ces manuscrits que dans la vue d'y trouver de quoi confirmer l'opinion de ceux qui croient la consécration de l'espèce du vin par le mélange de celle du pain: sur quoi, si vous vouliez bien que je visse ce que vous répondez à cela, peut-être trouveriez-vous en moi, plus que dans un protestant même, des difficultés qui vous obligeroient de satisfaire à tout.

J'ai envoyé depuis huit jours à M. de Cerbelle un endroit d'un pontifical que j'ai trouvé à Senlis, que je ne doute point qu'il ne vous ait fait tenir. Il est visible par ces paroles que quoi

Il est connu par plusieurs ouvrages, mais principalement par sou Explication littérale et historique des cérémonies de l'Église, en 4 vol. in-8o, dont les deux derniers n'ont été publiés qu'après sa mort, arrivée le premier jour de mai 1708.

Abbeville, ce 16 août 1686.

« Composito corpore Domini in corporali super altare, et incensato, dicet dominus abbas: » Confiteor, et incipiet cantare Oremus: Præ»ceptis salutaribus moniti, et Pater noster, et » Libera nos, quæsumus, Domine. Fractio fiet; » et post fractionem dicet secundò, Per omnia » sæcula sæculorum: Conventus respondebit, » Amen. Pax Domini, et Agnus Dei, et Hæc » sacrosancta commixtio, non dicentur; sed >> frustum fractionis sinet cadere infra calicem, » nihil dicendo. Domine Jesu Christe, Corpus » Domini, Quod ore sumpsimus, dicentur : sed » sanguinis non nominabitur. Placeat tibi non » dicetur. Omnibus communicatis, capiet quis» que de vino per fistulam, et post bibet, ca»licibus ante majus altare paratis. De corpore » Domini nihil debebit remanere. Omnibus >> communicatis, et domino abbate devestito, » sonabuntur vesperi, et dicentur. »

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absque sanguine Domini. Je suis, monseigneur, avec tout le respect possible, etc.

Au prieuré de Saint-Pierre d'Abbeville, ce 26 septemb. 1686.

LETTRE XV.

DU MÊME.

Sur un ancien Cérémonial de l'abbaye de Saint-Denis, conforme, pour la communion du vendredi-saint, à celui de l'abbaye de Corbie.

in eâ statione, ubi Apostolicus salutat crucem, nemo communicat; cela s'entend, à mon avis, du peuple, et non pas du Pape lorsqu'il officioit ce jour-là; encore, bien que, dans cet Ordre romain de Saint-Gal, il soit porté expressément que lors même que le Pape officie, communicant omnes. Voilà, monseigneur, ce que j'ai pu trouver là-dessus : si je trouve quelque chose davantage dans la suite, je ne manquerai pas de vous en donner avis. Je n'aurois pas tant différé à m'acquitter de ce devoir, si je n'avois su que Votre Grandeur étoit ces jours passés à Fontainebleau. Maintenant que vous êtes de retour, permettez-moi, s'il vous plaît, monseigneur, de vous remercier de toutes les bontés que nous avons reçues de vous pendant notre séjour à Germigny, et de vous assurer qu'on ne peut être avec plus de reconnoissance et de

On m'a dit que Votre Grandeur travailloit actuellement à répondre au ministre La Roque sur la communion sous les deux espèces; et comme ilm'a paru que je vous avois fait plaisir de vous envoyer un endroit du cérémonial de Corbie sur la communion du vendredi-saint, je suis bien aise aussi de vous dire que je lus l'année passée, mot pour mot, la même chose dans celui de l'ab-respect que je suis, etc. baye de Saint-Denis, qui me parut de sept ou huit cents ans. J'ai été cette année pour le revoir; mais je ne l'ai plus trouvé, quoique je l'ai fait chercher, et il faut que quelqu'un l'ait enlevé. J'en fis même un extrait, qui est tout pareil à celui de l'abbaye de Corbie, et où il paroît visiblement que, quoique les moines fissent ce jour-là, à l'égard du vin, les mêmes cérémonies qu'ils fai- Sur différents points de la liturgie des Grecs, le Pontifical

soient les autres jours à l'égard du sang de No-
tre-Seigneur, néanmoins ils croyoient, comme
il est précisément marqué dans ce cérémonial,
que ce n'étoit que du vin, même après le mélange
avec l'espèce du pain.

Je suis avec tout le respect possible, etc.
A Paris, ce 28 juin 1687.

LETTRE XVI.

DE DOM MABILLON.

Fr. J. MABILLON, moine bénédictin.

A Paris, ce 29 octobre 1686.

LETTRE XVII.

de M. l'abbé renaudot.

de M. Habert, et les affaires d'Ecosse. Je viens, monseigneur, de recevoir la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire du 8 de ce mois. Comme la discussion plus ample des faits dont vous voulez être éclairci pourroit aller à quelques jours, et qu'il faut même que je la fasse hors de chez moi, parceque je n'ai pas tous les livres dont j'ai besoin pour cela, je commencerai à vous rendre un compte sommaire de ce que j'en sais.

Les Grecs célèbrent la liturgie parfaite le jeudi-saint, comme le témoigne Siméon de

Sur les paroles de l'Ordre romain touchant la communion Thessalonique dans sa réponse LVII: Cùm et

du vendredi-saint.

J'ai examiné, suivant vos ordres, nos anciens cérémoniaux romains, touchant la messe des présanctifiés pour le vendredi -saint. Je l'ai trouvée partout depuis le dixième siècle; mais je n'ai rien trouvé ni pour ni contre avant ce temps-là. Il n'y a qu'un Ordre romain tiré d'un manuscrit de Saint-Gal, qui porte expressément la communion le vendredi-saint, et ce manuscrit me paroît être au moins de huit cents ans et on ne peut douter de l'antiquité de cet ordre, d'autant qu'il est cité en propres termes par Amalaire, au chapitre xv du livre premier des Offices ecclésiastiques, dès le commencement du chapitre. Pour ce qui est de l'addition ou interprétation de l'archidiacre, qui porte que,

in magno jejunio, sabbato et dominicá, perfeclum missum celebramus, et in aliis etiam jejuniis quæ violare nefas, veluti vigilia Christi natalium, luminum, et magná Feriá quintá ita peragimus, nec in illis jejunium solvimus, quòd perfecto sacrificio utamur. Ce passage est cité par Allatius, dans sa Dissertation de la liturgie des présanctifiés, pages 1575 et 1576, au bout du livre De perpetuo consensu. Je suis trompé si cette discipline n'est marquée aussi dans le Typicon que je consulterai. Il semble que Balsamon et Zonare, aussi bien que les autres canonistes grecs, n'aient pas excepté le jeudi-saint. Mais comme Siméon est postérieur, et que l'usage présent appuie son témoignage, il n'y a point de difficulté.

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