tres, nommément au fecond d'Auvergne, où l'on Voyez Saint Grégoire de Tours, Hift. l. 5. c. 46. SAINTE GERTRUDE, VIERGE ET ABBESSE DE NIVELLE EN BRABANT. GERTRUDE naquit +652 ERTRUDE naquit en 626, & eut pour pere le B. Pepin de Landen, Maire du Palais des Rois d'Auftrafie. Sa mere étoit la B. Itte ou Iduberge, fœur de faint Modoald, Evêque de Treves. Dès fon enfance, l'amour de la vertu lui parut comme naturel. Elle fut élevée dans le palais de fon pere, qui étoit l'afyle de l'innocence & une école de piété. Les exemples domeftiques qu'elle avoit fous les yeux, ne contribuerent pas peu à l'affermir dans les faintes difpofitions qu'elle montroit. Elle conçut de bonne heure le deffein de faire à Dieu (b) Les Conciles auxquels notre Saint affifta, font le troifieme d'Orléans de l'an 541. le cinquieme de la même ville del l'an 549. le deuxieme d'Au- le facrifice de fa virginité. Un jour qu'on la prefMARS 17. foit de fe marier, elle dit en préfence du Roi Dagobert : « J'ai choifi pour mon époux celui » dont la beauté éternelle eft le principe de la » beauté de toutes les créatures, celui dont les » richeffes font infinies, celui que les Anges ado» rent ». Le Roi, frappé de cette réponse, ne voulut point qu'on gênât fes inclinations. La Sainte, devenue maîtreffe de fa liberté, fe retira dans le Monaftere que fa mere avoit fondé à Nivelle, en Brabant. On l'en fit Abbeffe, quoiqu'elle n'eût que vingt ans. La B. Itte fe mit fous la conduite de fa fille, & y vécut cinq années. Elle mourut en 652. Elle eft nommée fous le 8 de Mai, dans les Martyrologes de Flandre. Gertrude gouverna fa Communauté avec un zele & unę prudence qui donnerent de l'étonnement aux perfonnes les plus confommées en vertu. Elle vivoit, ainfi que fes Religieufes, dans la plus grande pauvreté ; mais elle verfoit des aumônes abondantes dans le fein des malheureux. A l'exercice fréquent de la priere & de la méditation, elle joignoit la pratique des austérités de la pénitence, & de toutes les vertus propres à fon état. Elle fe démit à l'âge de 30 ans, de la charge d'Abbeffe, en faveur de Wilfétrude fa niece, & employa les trois années qu'elle vécut encore, à fe préparer au paffage de l'éternité. Sa bienheureufe mort arriva le 17 de Mars, l'an 659 de J. C. & le 33 de fon âge. Sa fête eft d'obligation à Louvain & dans tout le Brabant. Elle eft nommée dans le véritable Martyrologe, de Bede, & dans plufieurs autres Martyrologes (a). (a) Le Monaftere des Reli- pitre de Chanoineffes. Nivelle gieufes de Nivelle fut changé eft environ à cinq lieues de au douzieme fiecle, en un Cha- Bruxelles. Voyez dans Bollandus & dans Mabillon, la Vie de fainte Gertrude, écrite par une perfonne MARS 17. qui avoit affifté à fes funérailles, & qui avoit été témoin oculaire des miracles opérés par fon interceffion. Un Anonyme du dixième fiecle fit à cette Vie des additions qui méritent peu de créance. Cet ouvrage fut imprimé en 1632, par les foins, de D. de Ryckel, Abbé de fainte Gertrude à Louvain; mais les Bollandiftes ne l'ont pas jugé digne d'être réimprimé. Voyez encore une Vie de la Sainte par Defcoeuvres, imprimée à Paris en 1612, in-12. D. Rivet, Hift. littér. T. 4. p. 39. & D. Bouquet, Recueil des Hift. de France, T. 2. p. 603, &c. XVIII. JOUR DE MARS. SAINT ALEXANDRE, MARTY R. Tiré de Saint Jérôme, Catal. c. 62. & d'Eufebe, L'AN 251. CE Saint étudia les mysteres de notre Religion dans la fameufe Ecole d'Alexandrie, où il eut pour maîtres faint Pantene & Clément fon fucceffeur. Il fe lia d'une amitié fort étroite avec Origene, fon compagnon d'étude. Ses talents & fa vertu l'ayant fait connoître, on l'éleva fur le Siege Epifcopal d'une ville de Cappadoce, dont le nom n'eft point parvenu jufqu'à nous. Il confeffa généreufement la Foi en 204, & fut chargé de fers pour le nom de Jefus-Chrift. De fa prifon, où il refta fept ans, il écrivit à l'Eglife d'Antioche, pour la féliciter de ce qu'elle avoit choifi faint Afclepiade pour Patriarche. Cette élection, difoit-il dans fa lettre, m'a comblé de joie; elle a diminué le poids de mes chaînes, & adouci la rigueur de mon fort. Il envoya cette lettre par le Prêtre Clément, homme d'une rare vertu, & qu'il avoit chargé du gouvernement de fon Diocèfe, durant fon emprisonnement. Alexandre recouvra enfin fa liberté, & fut élargi en 212. Bientôt après, il alla vifiter les la Lieux Saints à Jérufalem, conformément à l'ordre qu'il en avoit reçu du ciel dans une révélation. MARS 18. La veille de fon arrivée à Jérufalem, Dieu en voya auffi une vifion à fon fujet au faint Evêque Narciffe & à plufieurs Fideles de fon Eglife. Ils entendirent pendant la nuit une voix diftincte qui leur commandoit d'aller au-devant d'Alexandre, & de le recevoir comme un homme que Providence deftinoit à être leur Evêque. Saint Narciffe étoit alors fort âgé; il fe faifit d'Alexandre, de concert avec fon troupeau, & le fit fon Coadjuteur, avec l'agrément de tous les Evêques de la Paleftine, qui furent affemblés pour ce fujet (4). Ces deux grands hommes gouvernerent donc conjointement l'Eglife de Jérufalem. Alexandre le dit expreffément dans une lettre qu'il écrivit aux Antinoîtes en Égypte. Voici comment il s'y exprime: « Je vous falue de la part de Narciffe, » qui a gouverné avant moi le Siege Epifcopal » de cette Eglife, & qui le gouverne encore pré» fentement par fes prieres, étant âgé de plus » de 116 ans. Il vous conjure avec moi de con » server entre vous une paix & une union inal α » térables ». Quand faint Alexandre fut établi dans fon nouvel Evêché, il forma une Bibliotheque, où il recueillit entr'autres livres, les Ouvrages & les Lettres des plus grands hommes de fon temps. Eufebe dit que cette Bibliotheque fubfiftoit encore lorfqu'il écrivoit, & qu'il en avoit tiré beaucoup (a) C'est la premiere fois qu'il | de S. Narciffe, celui-ci ne confereft parlé dans l'Hiftoire Ecclé-vant en quelque forte que l'honfiaftique de la tranflation d'un neur de l'Epifcopat, & ne pouEvêque à un autre Siége, & de vant plus en partager les foncTélection d'un Coadjuteur. Du tions à caufe de fon extrême refte, on pourroit regarder faint vieilleffe. Alexandre comme le fucceffeur Tome 111. C |