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du poids total et pour £ 54 millions soit un douzième de la valeur. Des exportations totales, charbon compris, trois quarts en poids et un peu plus de deux cinquièmes en valeur, allaient en Europe et dans la Méditerranée.

Beaucoup des objets ayant cette destination étaient transportés par des navires étrangers; par exemple 60 p. 100 du charbon. On peut dire que la moitié des exportations de charbon sont transportées par des navires étrangers.

D'un autre côté, les quatre cinquièmes des transports entre le Royaume-Uni et les pays étrangers situés en dehors de l'Europe et de la Méditerranée sont faits par des navires anglais.

La moitié des navires, engagés dans le commerce de l'Océan, le pratiquent avec l'Amérique, qui fournit au Royaume-Uni près des trois quarts en poids des importations des pays extra-européens, y compris la plus grande partie des grains. Le mouvement des passagers sur l'Atlantique a aussi une grande importance.

Les autres commerces océaniques sont en fait des commerces entre des parties de l'Empire britannique.

Le développement des ressources impériales pourra apporter un grand stimulant à la marine britannique; mais si elle maintient sa suprématie dans le commerce du monde, elle prendra part aussi dans le commerce des pays étrangers, notablement de l'Amérique du Sud et de l'Extrême-Orient que l'ouverture du canal de Panama développera.

Les services directs facilitent la vente des marchandises britanniques au dehors, tandis que les Tramps sont indispensables comme moyens de transporter dans les diverses parties du monde les marchandises saisonnières, les grains, le coton, la laine, le riz, etc. 1.

Qu'est-il arrivé, demande M. Alexandre Hurd, après la fin de la guerre? Les mineurs, au lieu d'essayer de regagner les marchés du charbon, ont fait une politique telle qu'ils pouvaient les compromettre. Il faut ajouter que le gouvernement les y a aidés. Les ouvriers des autres industries ont été aussi aveugles. Pendant le premier trimestre de 1921, l'importation des matières premières a baissé de 25 p. 100; les exportations ont diminué de 46 p. 100, le charbon de 69 p. 100, les objets demi-manufacturés et finis de 44 p. 100.

Les statistiques du second trimestre, avril à juin, donnent les chiffres suivants d'après les prix de 1913:

1. V. Journal des Économistes, l'Industrie maritime britannique,août 1918.

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L'importation des objets d'alimentation, les boissons et le tabac est égale à celle de 1913; mais tandis qu'en 1920, celle des matières premières était supérieure de 10 p. 100 à celle de 1913, elle était en 1921, y compris le charbon que le Royaume-Uni avait dù importer, d'un tiers inférieur à celle de 1913; les importations d'objets finis et demi-fabriqués étaient de 45 p. 100 inférieures à celles de 1913 et de 41 p. 100 inférieures à celles de 1920. Exportations d'après les prix de 1913:

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Le grand déficit de l'exportation des matières premières vient de la suspension de l'exportation du charbon.

La grève des mineurs a retenti aussi sur l'importation des objets fabriqués inférieure de 23 p. 100 relativement à celle de 1920 pour le premier trimestre, elle est descendue dans le second trimestre à 49,3 p. 100. Comparé avec 1913, le second trimestre montre un déficit de 60 p. 100 en objets manufacturés, de 80 p. 100 en matières première et de 52 p. 100 en objets d'alimentation et en boissons.

Nous avons déjà cité les adjurations de lord Inchape, inspirées par ces faits. Nous en répétons le passage suivant :

« Pour nourrir une population trois fois aussi grande que celle à laquelle peut pourvoir notre sol, nous dépendons de l'étranger pour les trois quarts de notre consommation de blé et pour environ la moitié de notre consommation de céréales et de viande. Pratiquement, les sept huitièmes de nos importations consistent en objets d'alimentation nécessaires à notre vigueur physique, et en matières sans lesquelles fermeraient nos manufactures. Pour payer nos approvisionnements essentiels, nous devons vendre au dehors et ce que nous devons vendre, ce sont d'abord des objets fabriqués et du charbon; en 1913, ils représentaient - p. 100 du total de nos cx

portations; ensuite des services de transport et de banque; et en troisième lieu, notre capital qu'avant la guerre nous placions dans le monde entier, et qui nous revenait sous forme d'intérêts et de dividendes. >>

« La moitié ou les deux tiers de la population ne peuvent soutenir leur existence que parce que de toutes les parties du globe nous arrivent des objets d'alimentation et des matières premières que nous ne pouvons obtenir nous-mêmes. Un tiers, et d'après certains statisticiens, 40 p. 100 de notre production sont envoyés au dehors: 15 000 000 de personnes sont engagées directement ou indirectement dans le commerce d'exportation; il résulte de ce fait, que même sans la grève du charbon, nous n'aurions pu éviter une grave période de chômage. »

Lord Inchcape rappelle que la viande achetée en Nouvelle-Zélande est payée par les cotonnades envoyées en Chine. Telle est la complication des échanges.

Les chefs du Labour Party, et certainement la grande majorité des ouvriers britanniques, ne paraissent pas avoir encore compris ces vérités si évidentes. Ils en sont encore à la vieille théorie du fonds des salaires. Ils croient que si les chefs des industries ne le partagent pas généreusement avec eux, ils sont coupables d'avarice, d'égoïsme. Ils ne savent pas que tout établissement industriel qui vit sur son capital est condamné à la ruine. Le salaire dépend non de la fortune de l'employeur, mais des besoins et du pouvoir d'achat de l'acheteur. Le salaire est payé par le client. Le fonds des salaires. c'est le débouché.

Si les ouvriers le ferment en relevant le prix de revient, ils se condamnent au chômage.

«Nos intérêts sont internationaux, dit M. Archibald Hurd. Notre commerce, notre marine, nos finances et nos assurances vivent des services que nous rendons aux autres peuples. Dans la vaste circonférence du commerce britannique, vous trouvez chaque incident, chaque fluctuation, qui se produit de la Chine au Pérou, réfléchi comme dans un miroir. Il en résulte que nous ne devons jamais regarder quoi que ce soit d'un point de vue purement insulaire et que nos fortunes sont liées intimement et immédiatement à celles du monde entier et de chacune de ses sections. Notre prospérité dépend de la prospérité des autres nations, et il est de notre intérêt, sans négliger notre propre fortune, de faire tout notre possible pour développer la fortune des autres peuples et préparer ainsi des marchés pour nos marchandises. Il n'y a pas de plus absurde erreur

économique que la croyance que le pays peut d'autant plus s'enrichir que les autres nations seront réduites à la pauvreté.

« La preuve de cette erreur a été faite par tous les événements qui se sont produits depuis la conclusion de la guerre. On avait dit que, la défaite de l'Allemagne et les réparations qu'elle entraînerait, que l'écrasement de l'Autriche-Hongrie, que la révolution de la Russie nous seraient profitables par l'élimination de ces concurrents. L'expérience, au contraire, a prouvé que les ruines dont ces pays et autres ont souffert, ont réagi sur notre situation économique, parce qu'ils étaient nos clients. Une étude étroite des courants économiques du monde prouve que nous ne pouvons revenir à des conditions normales que lorsque la Russie sera rétablie et que lorsque l'Allemagne se sera relevée des conséquences de la guerre. »

Cette dernière phrase fait comprendre certaines des attitudes de l'Angleterre à l'égard de la Russie et de l'Allemagne qui sont en opposition avec la thèse exposée : le rétablissement de la Russie ne peut se faire par les soviets et tout appui qu'on peut leur donner a pour résultat de le retarder l'Allemagne doit exécuter les obligations qui résultent du Traité de paix, et toute manifestation, de nature à lui faire croire qu'elle peut trouver des appuis pour s'y dérober, a pour résultat d'empêcher la reconstitution d'une Europe normale.

Mais nous approuvons complètement M. Archibald Hurd, quand il conclut :

«Il est temps de revenir à la politique que nous avons adoptée au moment du développement de la vapeur. La grande population qui vit dans ces îles ne peut vivre que si nous maintenons notre politique traditionnelle. Nous devons comprendre une fois de plus, notre dépendance de la mer, pour notre existence comme pour notre défense, et ignorant les dogmes étroits du nationalisme, trouvant leur expression dans les lois d'exclusion de l'industrie et du commerce, nous devons admettre que notre plus grand bien résulte de notre coopération à la prospérité des autres peuples. Nous avons gagné dans le passé la liberté des mers; nous devons les tenir ouvertes; des mers libres impliquent des ports libres, car des navires qui ne peuvent user des ports, sur un pied d'égalité, sont handicapés, et la communauté doit en payer la charge. De même, nous sommes engagés irrévocablement dans une politique de libreéchange, par les conditions dans lesquelles nous vivons, l'obligation d'avoir une alimentation à bon marché, si nous voulons vendre des marchandises à bon marché et conserver notre situation dans

les marchés du monde. Par-dessus tout, nous devons en finir avec l'intervention du gouvernement dans l'industrie. »>

V. La section I du « Safeguarding of Industries Act. » C'est très bien. Mais la Grande-Bretagne a adopté the Safeguarding of Industries Acts que le memorandum de la Tarijf Commission' représente« comme le résultat d'une évolution qui a reçu une approbation à la fois nationale et impériale ». Où? Quand? Comment ?

Dans la «Chronique » d'octobre, nous avons donné une analyse des deux sections de cet Act.

La section I, clause 5, du Safeguarding Act chargeait le Board of Trade d'établir une liste de tous les articles auxquels il s'appliquait.

La première liste comprend 6 500 numéros qui, s'ils ne sont pas importés de l'Empire, doivent payer 33 1/3 p. 100 ad valorem, pendant un délai de cinq ans, à partir du 1er octobre dernier,

Les verres d'optique comprennent 44 numéros; les instruments d'optique, 155; la verrerie de laboratoire, 209; la porcelaine de laboratoire, 75; les instruments scientifiques, 120; les jauges. Quant aux produits chimiques, voici ce qu'en dit M. O. F. C. Bromfield, Secretary to the British Chemical Trade Association:

« Les promoteurs, y compris les ministres, ne cessèrent pas de répéter que la « Key Section ne s'appliquerait qu'aux industries qui devaient être maintenues à tout prix pour assurer la sécurité de la nation; on ne discuta pas au comité de la Chambre des communes un sixième de la Schedule des Key Industries; la section des produits chimiques, comprenant six mille sortes de produits, ne lui fut pas soumise il ignora un grand nombre de suggestions et d'avis du commerce.

Ce Bill fut ensuite déclaré Money Bill de manière qu'il fût soustrait à tout examen de la Chambre des lords.

Telle fut la méthode appliquée par le gouvernement.

Résultat six mille produits chimiques tombent sous l'application du Bill, sur lesquels deux mille n'ont jamais été fabriqués dans le Royaume-Uni, parce que leur consommation y a été insignifiante cu nulle.

Des centaines d'autres produits ne peuvent, mème avec l'interprétation la plus élastique, être désignés comme des « produits Key ».

((

« Il eût été plus loyal, dit M. Bromfield, que le gouvernement eût nettement fait part de ses intentions de déposer le Bill comme

1. The Free Trader, n° 9.

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