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tement M. Raffalovich, que les mesures à prendre, en vue d'une dévaluation, sont exactement les mêmes que celles qui faciliteraient le retour au pair ancien, mais je crois aussi qu'étant donné les charges élevées de la dette intérieure, quelles que soient les économies plans les dépenses, quelles que soient les conversions, le chemin de la revalorisation complète sera très long à parcourir. Pour moi, la question de savoir s'il faut revenir au pair ancien ou s'arrêter en route reste posée.

Le terme « demain » que j'ai employé signifiait non pas le « lendemain immédiat », mais une période relativement courte d'une dizaine d'années au bout de laquelle le remboursement serait effectué.

Je prétends que puisque vous voulez un retour au pair ancien, vous attendez une série de balances favorables qui, seules, peuvent vous permettre l'amélioration de votre change. Donc, dès que ces balances apparaîtront, se posera la question de l'emploi de l'excédent réalisé, et se posera la question de l'influence à l'étranger. En dehors de cette influence due aux entreprises, il faut considérer aussi le fait que, pendant cette période, l'Angleterre, grâce à ses efforts, sera peut-être parvenue à ramener la livre au pair ancien et, ainsi qu'à ce moment, une traite sur Londres vaudra de nouveau de l'or; une traite sur Paris, faute d'avoir opéré en temps voulu la dévaluation, sera une traite en francs papier.

M. Raphaël-Georges Lévy, président, dit que la question a été si brillamment exposée, qu'il n'y a rien à ajouter. Il est lui-même si fortement pénétré de tout ce qui a été dit en faveur du retour au franc, tel qu'il a été institué en l'an XI, qu'il se départirait peut-être en faisant un résumé de l'impartialité imposée au président par le règlement.

Dans les systèmes contraires à celui qu'a soutenu M. Décamps, on chargerait la Banque de France de s'opposer à l'amélioration du franc. Poser la question, c'est la résoudre. Pourquoi mettre obstacle à cette amélioration quand on est déjà sur la voie? Faut-il rappeler la différence profonde et si rapide de notre balance commerciale?

Quant à la phrase de M. Colson qu'un orateur a citée, il y a une constatation plus que la justification d'une théorie. La situation à laquelle cette phrase fait allusion est-elle celle de la France? La Russie avait connu pendant plus de cent cinquante ans les maux du papier-monnaie. La politique russe a été une politique d'expédients et nous n'en sommes pas là. Tout le monde a encore le souvenir du franc tel qu'il existait en 1914, et en considérant la force de relè

COMPTE RENDU

La politique et LA MÉTHODE, par Paul CLOAREC, professeur à l'Ecole libre des sciences politiques. 1 vol. in-18. (Librairie Félix Alcan.)

L'auteur dit avec raison: « La politique domine toute notre existence, des solutions qu'elle adopte dépendent votre liberté ou notre esclavage, la paix ou la guerre, la richesse ou la ruine. »>

Tout est relatif; mais de cette constatation, M. Cloarec tire certaines conséquences discutables. Il ne paraît pas admettre que toujours

24. Cette relation est cependant permanente et forcée.

Nous avons des réserves à faire sur le chapitre v, Economisme et Socialisme. M. Paul Cloarec reprend la phrase de Lacordaire: « Entre le faible et le fort, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit! » Mais il ajoute: «Il est facile de démontrer que la volonté de l'homme est impuissante à créér un état de choses arbitraire. >>

Avec raison, il réserve le nom de « science économique » à l'étude des lois de nature; seulement il va trop loin quand il ajoute : « Les économistes purs sont comparables à des savants qui, ayant établi le caractère scientifique de la foudre, déclareraient chimérique de vouloir s'y soustraire. » Les économistes pas plus que les physiciens n'ont refusé de s'occuper des paratonnerres; seulement ils ont cherché, comme les physiciens, à utiliser les phénomènes économiques au profit des hommes et ils refusent d'acquiescer aux sortilèges et de croire aux miracles avec lesquels les hommes politiques et les socialistes ont l'habitude de croire qu'ils peuvent résoudre les problèmes économiques.

M. Paul Cloarec prend des exemples qui condamnent sa thèse : « Supposons, dit-il, que la production du blé diminue; » il conclut: << L'homme politique, socialiste en même temps, M. Compère Morel, doit intervenir. »

M. Paul Cloarec pourrait-il nous dire combien l'intervention de M. Compère Morel a fait pousser de quintaux de blé?

Journal de la Société nationale d'horticulture de France.
La Liberté économique.

Le Moniteur des intérêts matériels.

Le Moniteur des travaux publics.

Pour la France.

Le Rentier.

La Revue d'Alsace et de Lorraine.

Revue des valeurs de l'Afrique du Nord.
L'Union des Syndicats de France.

PÉRIODIQUES ÉTRANGERS

Bolletino mensile dell' Ufficio del Lavoro e della Statistica. Cilla de Torin o Bulletin de la Chambre de commerce russe.

Bulletin de statistique agricole et commerciale. (Rome.)

Bulletin mensuel des renseignements agricoles et des maladies des plantes Bulletin mensuel de la Société de Banque suisse.

Comercio y Navegacion.

Nuova Antologia.

The Review of the American Chamber of commerce in France.

Revue mensuelle du bureau central de statistique des Pays-Bas.

La Vita italiana.

The Russian Economist.

Russian Life.

terme fort élastique qui, trop souvent ne sert qu'à dissimuler des buts profondément immoraux et qui, d'autres fois, conduisent aux pires mesures les personnes bien intentionnées qui en usent.

M. Paul C'orec termine son étude par un passage où Michelet dit: « La France s'entourera de ses enfants et leur enseignera la France comme foi. »

Dans ces mots, la France est une grande femme qui, ayant des enfants, parc à ses enfants et leur enseigne à croire en elle? est-ce qu'une pareille évocation a quelque rapport avec la méthode objective?

N. MONDET.

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

LA RÉVOLUTION SOCIALE, par KARL Kautsky, i volume in-16. (Marcel Rivière, éditeur, Paris, 1912.)

Il avait déjà été publié certaines parties de l'étude intitulée la Révolution sociale, et due au célèbre socialiste allemand Kautsky. Un édi teur parisen a eu l'excellente idée d'en donner une édition complète, qui a ce mérite de nous présenter les idées un peu confuses de M. Kautsky sous une forme très claire, grâce à une excellente traduction. En dépit du titre de l'ouvrage, nous ne croyons pas que ces idées doivent rien révolutionner, pas plus que dans la généralité des œuvres socialistes, on n'y trouve des découvertes bien remarquables; la plupart des écrivains de ce parti se recopient les uns les autres, même quand ils ne se le figurent point. Toutefois, il est une partie du livre de M. Kautsky, la seconde, qui présente un intérêt particulier: elle s'appelle « le lendemain de la Révolution sociale » et elle est destinée à nous révéler ce que sera la révolution accomplie et les idées de M. Kautsky et de ses pareils mises en pratique.

L'auteur consacre tout un chapitre à démontrer qu'il n'y a pas atténuation d'antagonisme entre les classes; Kautsky en est encore à la préten. due démonstration de Marx et, d'après notre socialiste, personne n'aurait prouvé le contraire jusqu'ici. Ce qui suppose qu'il n'a guère lu ce qui a été publié sur la matière alu avec des yeux un peu

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prévenus. Ce qu'il tient à mettre en lumière c'est le développement rapide et ininterrompu du prolétariat dans le domaine intellectuel et moral. I insiste en affirmant que ce n'est pas le prolétariat qui met aujourd'hui la civilisation moderne en péril, le communisme étant le soutien le plus sûr de la science et de l'art. Pour lui, l'antagonisme le plus net se manifeste de plus en plus entre ce prolétariat et la petite bourgeoisie, qui devient un ennemi exaspéré de ce prolétariat. Ce qui revient à dire qu'il ne se rend pas compte du développement des classes moyennes, qui fait que ceux qui sont arrivés par l'effort et le travail à un certain bien-être, prétendent ne pas en être spoliés par ceux qui se plaignent sans réfléchir des défauts de la société moderne.

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Dans son esprit, il s'agit pour le prolétariat de conquérir le pouvoir politique par une lutte longue et rude, mais qui amènera à l'accomplissement de la révolution; et qui nous amène, nous, au lendemain de la révolution sociale avec l'auteur. Kautsky commence par expliquer ce que le prolétariat devra faire après l'expropriation des expropriateurs.

On procédera à la nationalisation des moyens de production; ce qui amène notre auteur à dire qu'on peut exproprier sans aucune difficulté, d'un trait de plume, le capitaliste qui n'a pas de fonctions per. sonnelles à remplir dans la vie économique. Tout cela, comme on le voit, n'est pas particulièrement original.

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