O DE SUR L'INGRATITUDE. I. Toi, mon fupport & ma gloire, Que j'aime à nourrir ma mémoire De l'oubli honteux des bienfaits. II. Doux nœuds de la reconnaiffance, La voix du fang, de la nature, Près de la voix de l'amitié. III. Eh quel eft en effet mon père? Dont le fecours m'eft affuré; IV. Ingrats, monftres que la nature A paîtris d'une fange impure V. Nous admirons ce fier courage VI. Quel monftre plus hideux s'avance? La † Gacon était un mifé- univerfellement méprifé. rable écrivain fatyrique Chauffon fut brûlé publi que La nature fuit & s'offenfe A l'afpect de ce. vieux Giton; De Gacon † l'efprit & le ftile, Et l'ame impure de Chauffon. VII. C'eft Desfontaines; c'eft ce Prêtre, Venu de Sodome à Biffètre, VIII. Il m'a dû l'honneur & la vie, Et dans fon ingrate furie, De Rufus lâche imitateur, Avec moins d'art & plus d'audace, IX quement pour le même des Fontaines fut mis à crime pour lequel l'abbé Biffêtre, IX. Qu'un Hibernois, * loin de la France, Aille enfevelir dans Bizance Sa honte à l'abri du Croiffant; D'un œil tranquille & fans colère, Je vois fon crime & fa mifère, Il n'emporte que mon argent. X. Mais l'ingrat dévoré d'envie, Qui cherche à flétrir mon honneur, Voilà le raviffeur coupable, Voilà le larcin déteftable, Dont je dois punir la noirceur. XI. Pardon, fi ma main vengereffe * Un abbé Irlandais, fils d'un chirurgien de Nantes, qui fe difait de l'ancienne maifon de M**, ayant fubfifté longtems des bienfaits de Mr. de Voltaire, & lui ayant en dernier lieu emprunté deux mille livres, s'affocia en Sur 1732. avec un Ecoffais, nommé Ramfai, qui fe difait auffi des bons Ramfai, & avec un officier Français, nommé Mornay; ils paffèrent tous trois à Conftantinople, & fe firent circoncire chez le comte de Bon neval, Sur ce monftre un moment s'abaiffe Et fi de la douce peinture, Mais lorfque Virgile, & le Taffe, STAN |