A furpaffé l'art de la Chine; LETTRE LETTRE 'A MONSEIGNEUR LE CARDINAL DU BOIS. De Cambray, Juillet 1722. Ne beauté qu'on nomme Rupelmonde, Nous courons depuis peu le monde; Veut qu'à l'inftant je vous écrive. Ma Mufe, comme à vous, à lui plaire attentive; Accepte, avec tranfport, un fi charmant emploi. Nous arrivons, monseigneur, dans votre mé tropole, où je crois que tous les ambaffadeurs & tous les cuifiniers de l'Europe fe font donné rendez-vous. Il femble que les miniftres d'Allemagne ne foient à Cambray que pour faire boire la fanté dé l'empereur. Pour mef fieurs les ambaffadeurs d'Efpague, l'un entend était fille du Maréchal d'Alègre mariée à un Seigneur Flamand, & mére du Marquis de Rupelmonde tué en Bavière. ! 182 LETTRE A MR. LE CARDINAL DU BOIS. tend deux meffes par jour, l'autre dirige la troupe des comédiens. Les miniftres Anglais envoyent beaucoup de couriers en Champagne, & peu à Londres. Au refte, perfonne n'attend ici votre éminence: on ne penfe pas que vous quittiez le palais - royal pour venir vifiter vos ouailles. Vous feriez trop faché, & nous auffi, s'il vous falait quitter le ministère pour l'apoftolat. Puiffent Meffieurs du Congrès, En buvant dans cet asyle, Je fais que vous pouvez faire des homélies, Marcher avec un porte-croix, Et marmoter des litanies.. Donnez, donnez plutôt des exemples aux Rois; Qu'on publie en tous lieux vos grandes actions: Sans donner à Cambray des bénédictions. Souvenez-vous quelquefois, monfeigneur d'un homme, qui n'a en vérité d'autre regret que de ne pouvoir pas entretenir votre éminence auffi fouvent qu'il le voudrait, & qui de toutes les graces que vous pouvez lui faire, regarde l'honneur de votre converfation comme la plus flateufe. LET LETTRE DE MONSIEUR LE CARDINAL JE DE FLEURY, A MR. DE VOLTAIRE. A fi ce 14. Novembre 1740; J E reçois dans le moment, monfieur, une feconde lettre de vous, & je n'en perds pas un auffi pour y répondre, dans la crainte que Mr. le marquis de Beauveau ne foit parti de Berlin. Je ne puis qu'approuver le voyage que vous y allez faire ; & vous êtes attaché par des titres trop juftes & trop puiffans au roi de Pruffe, pour ne pas lui donner cette marque de votre refpect & de votre reconnaiffance. Le feul motif de la reine de Saba vous eût fuffi pour ne pas vous y refufer. Je ne favais pas, que le précieux préfent que m'a fait madame la marquife du Châtelet, de l'Anti-Machiavel, vînt de vous; il ne m'en eft que plus cher, & je vous remercie de tout mon cœur. Comme j'ai peu de momens à donner à mon plaifir, je n'ai pû en lire jufqu'ici qu'une quarantaine de pages, & je tâcherai de l'achever dans ce que j'appelle fort impro prement ma retraite; car elle eft par malheur trop troublée pour mon repos. Quel que foit l'auteur de cet ouvrage, s'il n'eft pas prince, il mérite de l'etre, & le peu que j'en ai lu eft fi fage, fi raifonnable, & renferme des principes fi admirables, que celui qui l'a fait ferait digne de commander aux autres hommes, pourvû qu'il eût le courage de les mettre en pratique. S'il eft né prince, il contracte un engagement bien folemnel avec le public: & l'empereur Antonin ne fe ferait pas acquis la gloire immortelle, qu'il confervera dans tous les fiécles, s'il n'avait foutenu, par la juftice de fon gouvernement, la belle morale, dont il avait donné les leçons fi inftructives à tous les fouverains. Vous me dites des chofes fi flateuses pour moi, que je n'ai garde de les prendre à la lettre; mais elles ne laiffent pas de me faire un fenfible plaifir, parce qu'elles font du moins une preuve de votre amitié. Je ferais infiniment touché, que fa majefté Pruffienne pût trouver dans ma conduite quelque conformité avec fes principes, mais du moins puis-je vous affurer, que je fens, & regarde les fiens comme le modèle du plus parfait & du plus glorieux gouvernement...... Je tombe fans y penfer dans des réflexions politiques, & je finis en vous affùrant, que je tâcherai de ne pas me rendre indigne de la bonne opinion que fa majefté Pruffienne dai gno |