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de la Savoie qui fut en même temps l'un de ses plus grands écrivains, en reproduisant la première de ses æuvres avec tout le luxe des éditionis modernes et avec les ornements que l'imprimerie et la gravure ont employés dans sa réimpression à diverses époques.

L’Introduction à la Vie dévote, cette Quvre écrite pour la direction d'une seule ame, ce recueil de conseils donnés à une femme du monde a survécu à tant de traités de piété, tracés par des mains savantes et babiles, à peine commus

, aujourd'hui des bibliophiles. Ce livre est resté le manuel des personnes pienses, l'objet de l'étude et de l'admiration des érudits après tant de variations et de changements dans les idées et dans les

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esprits. C'est la douce charité du saint Évêque qui déborde, milie de ce parfum de la nature, à laquelle son ame prite sa candeur et sa pureté, qui en fait le charme et attire encore les hommes qui ont fui les livres d'austère dévotion contemporaine.

Le jugement porté dans l'approbation a été confirmé par tous ceux qui ont lu et admiré ce livre 912 l'on place avec l'Imitation de Jésus-Christ immédiatement après les Livres Saints.

Ne croyant pouvoir, après tant d'arivains de mérite, exprimer notre appriciation d'une manière complète, nous 110us sommes bornés à emprunter à chacun d'eux les pensées que renferme notre préface.

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La violence des passions religieuses et des luttes du XVIe siècle étaient loin d'etre calmées lorsque parut ce recueil qui ouvrait une voie, jusqu'alors inconние,

de mansuétude et de conciliation.' La parole du Saint dome, conciliante, éminemment pratique, s'élève tout à coup de nos vallées, ses accents si suaves et si bons se répandent en rosée bienfaisante et tous les caurs s'écrient : est le vrai, et, comme la lumière, la voix de l'apôtre

1. Henri IV n'a-t-il pas exprimé le désir, que, pour sanctionner son autre pacificatrice, une voix autorisée réconciliat la religion même avec le monde ? Pour répondre à ce væu, l'évêque de Genève, François de Sales, écrit son Introduction à la Vie Dévote, ou la pratique même des vertus chrétiennes n'a rien que de civil, que de « traitable », que de riant.

(M. F. Brunetière, la Réforme de Malherbe, Revue des Deux-Mondes, per décembre 1892, p. 66.)

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se propage avec rapidité en tous puil's. Son Introduction devient le litre de tous les livres et le livre de tous. Jamais personne ne se lasse de le lire et quiconque l'aura lu le voudra relire et, l'avant relu, sentira toujours une nouvelle avidité de le reprendre. Sa pensée vole de ses propres ailes, elle est douce de son propre sucre, elle est embellie et enrichie de ses propres couleurs et jopaux; chacune de ses paroles peut etre encadrée comme autant de perles resplendissantes. Son style est naturel, varié, limpide comme les eaux de nos lacs, gracieux et semé d'images comme de fleurs nos vallons. Plein du feu de cet amour pour lequel il était créé et qui a réalisé cette parole qu'il adressait au président Favre, dans un moment d'accablement sous les poursuites acharnées de l'envie : « Un jour « viendra que de m'aimer ne sera plus « reproche à personne, comme persone « de ceux qui m'aiment particulièrement « ne inérita jamais reproche. »

L'envie osa méme attaquer l'Introduction à la Vie dévote, dont la tolerance fut trouvée exagérée et souleva des colères violentes, mais toutes individuelles. S'il en faut croire Baulacre, un religieux préchant à Annecy en aurait témoigné son indignation ; bien plus, tirant de sa mancbe ce livre qu'il jugeait si pernicieux, il se serait fait apporter un cierge allumé et l'aurait briilé publiquement en chaire.

Le fait rapporté par Baulacre est vrai,

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