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peut avoir d'effet sur les obligations que la Pro«vidence nous impose.

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L'époux que Dieu et vous-même m'avez donné, l'enfant que j'ai porté dans mon sein, composent aujourd'hui mon existence; avec «< cet époux j'ai partagé un trône, avec lui je partagerai l'exil et le malheur : la violence seule peut m'arracher d'auprès de lui. Mais, ô mon « roi! ô mon père ! je connais votre cœur, votre justice et la rectitude de vos principes; je sais «< ce qu'ont été en tout temps ces principes au sujet des devoirs que vous saviez faire respecter « par ceux de votre maison.

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« Je ne demande point à Votre Majesté que moi elle fasse aucun change<< par affection pour <«<ment dans le système de conduite qui a été adopté en conformité des déterminations des plus puissans princes de l'Europe; mais je << me jette à vos pieds pour implorer votre permission, afin que mon mari et moi-même nous puissions rester près de votre personne. Mais, ô << mon père! si cela nous est encore refusé, qu'au moins nous rentrions en grâce près de vous << avant que nous partions pour un sol étranger. « Ce n'est qu'après avoir reçu quelque preuve de << votre amour paternel, que je puis avoir assez « de force pour paraître devant vous. Si nous «< devons partir ce soir, partons du moins avec l'assurance de votre affection et de votre

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protection dans des temps plus heureux. Nos << malheurs doivent avoir un terme : la politique << ne commandera pas toujours, à notre égard, ce qui est humiliant, et ne se plaira pas toujours dans la dégradation de tant de princes, recon<< nus dans des traités précédens, et qui ont été alliés aux plus anciennes et aux plus illustres « maisons de l'Europe: leur sang n'est-il pas « mêlé au nôtre?

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Pardonnez-moi, mon père et mon souve« rain, pour m'être ainsi exprimée moi-même, «<et daignez me faire savoir que cette lettre n'a pas reçue avec déplaisir. ›

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Le prince Jérôme et sa noble épouse partirent le soir même du palais de Stuttgard. Après avoir séjourné quelque temps en Suisse, ils furent reçus dans les états autrichiens, et passèrent quelques années à Trieste.

La déclaration officielle qui autorisait le roi de Naples à fixer sa résidence dans les états autrichiens ne changea point sa destinée; il voulut ne dépendre que de son épée; et, dédaignant le repos qui lui était offert, il fut chercher la mort qui l'attendait. Voici le récit qui fut publié par le gouvernement napolitain, relativement à l'inconcevable tentative, au jugement, et à la mort de ce prince. Roi de Naples en vertu des traités, et

reconnu pour tel par toutes les puissances du monde, Joachim n'avait pas abdiqué lorsqu'il fut mis à mort. Le journal officiel de Naples (Giornale delle Due Sicilie), du 15 octobre, donnait les détails qu'on va lire. Il faut toutefois ne les admettre qu'avec la sage réserve et la juste méfiance que doivent inspirer des récits faits par un ennemi qui préféra la sécurité de la vengeance à l'honneur de se montrer généreux ou indifférent à l'égard d'un ennemi désarmé.

Traduction littérale.

<«<< Joachim Murat, qui s'était enfui de Naples <<< dans le cours du mois de mai, chercha un asile « en France, où l'apparition imprévue de Napo«<léon semblait ouvrir son cœur à de nouvelles espérances.

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Depuis les événemens auxquels donna lieu la « bataille de Waterloo, Murat resta en Provence, <«< moins dans l'intention d'y trouver sa sûreté, << que pour exciter des troubles parmi les habitans << de ces départemens, et y rallumer les feux éteints « de la guerre civile.

« Les progrès des armées alliées, et le dévoue«ment de Toulon et de Marseille à leur souve<< verain légitime, forcèrent ce général à aban<< donner la France.

« La police de Naples, qui avait constamment TOME IV.

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suivi ses traces pendant tout le temps qu'il était « resté sur le territoire français, ne le perdit point « de vue lorsqu'il quitta ces parages.

« Murat se rendit en Corse. Il y fut reçu par M. Colonna Ceccaldi, maire de Vescovato, L'apparition du général fugitif appela l'attention du commandant militaire de l'île, qui eut « bientôt l'occasion d'être convaincu que ce nou<< vel hôte ne s'était rendu dans ces lieux que pour «< conduire à leur fin les nouvelles machinations qu'il méditait.

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« Vescovato devint le quartier-général de tous les Corses qui avaient servi à Naples sous les << ordres du général Murat, lequel, par une vio«lation atroce du droit des gens, projetait de surprendre Bastia, et d'essayer ainsi de troubler la tranquillité de l'île, déjà soumise à la « domination des Bourbons.

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<< Le 15 septembre, une proclamation de M. le «< chevalier Verrières, commandant par intérim de «< cette division militaire, dévoila les projets du général fugitif aux habitans séduits, et déclara << traîtres et rebelles ceux qui recevraient de l'ar<< gent de Murat, lequel se réfugia alors à Ajaccio, «< où il continua de tenir à sa solde jusqu'à six cents << hommes.

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Cependant diverses feuilles publiques annon« cèrent que la générosité des alliés avait offert

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« à ce général un asile en Allemagne, sous la protection de S. M. l'empereur d'Autriche, roi << de Bohême; qu'il pouvait ainsi que sa famille «< choisir une demeure dans une des villes de la

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Moravie, de la Bohême ou de l'Autriche supérieure, et y vivre tranquillement en simple par«<ticulier; qu'enfin une frégate anglaise était des<< tinée à le transporter de Corse à Trieste.

« On attendait le résultat de ces bruits quand, « dans la nuit du 28 septembre, le général Murat « s'enfuit d'Ajaccio.

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« Quoique ses projets parussent entièrement << romanesques, le gouvernement napolitain avait disposé des croisières de vaisseaux légers pour << veiller sur les côtes du royaume, en sorte qu'il << y avait en station une ligne de canonnières de « Gaëte à Montecirullo, une autre de la pointe << de la Campanie au phare; une troisième enfin << du cap des armées à la mer d'Ionie. Le succès «< a justifié la sagesse de ces précautions.

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« Le 8 de ce mois, à midi, le général Murat << aborda avec deux petits bâtimens à la côte du « Pizzo dans la Calabre ultérieure. Il débarqua

immédiatement avec une suite de trente per<< sonnes, parmi lesquelles étaient le général Francheschetti et le maréchal de camp Natali. « De la côte il se dirigea tranquillement vers la place. Lorsqu'ils y furent arrivés, il essaya d'exci<< ter les mouvemens d'une guerre civile, criant au

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