POÉSIE S. PORTRAIT DE MADAME LA DUCHESSE DE MIREPOIX. La beauté que je chante ignore ses appas. Mortels qui la voyez, dites-lui qu'elle est belle, Naïve, simple, naturelle, Et timide sans embarras. Telle est la jacinthe nouvelle; Sa tête ne s'élève pas Sur les fleurs qui sont autour d'elle: Elle se plaît dans la prairie; MIREPOIX reçut en partage Se faire voir sur son visage. Son esprit a cette chaleur Du soleil qui commence à naître: ADIEUX A GENES EN 17 28. DIEU, Gênes détestable; Adieu, bourgeois, et noblesse Adieu, superbes palais Là le magistrat querelle a Cette pièce avoit été donnée par M. de Montesquieu à un de ses amis, à condition de ne la point faire voir, disant que c'étoit une plaisanterie faite dans un moment d'humeur, d'autant qu'il ne s'étoit jamais piqué d'être poëte. Il la fit étant embarqué pour partir de Gênes, où il disoit s'être beaucoup ennuyé, parce qu'il n'y avoit formé aucune liaison, ni trouvé aucun de ces empressemens qu'on lui avoit marqués par - tout ailleurs en Italie. Il faut que les Génois se soient bien civilisés depuis, et aient beaucoup changé de méthode dans l'accueil qu'ils font aux étrangers; ou bien l'ennui fit que l'auteur voulut se divertir par cette petite satyre, qui ne sauroit être prise pour une chose sérieuse, ni comme un jugement de ce voyageur éclairé. Le vieux noble, quel délice! Qui lui fait montrer le cu. Vous entendez d'un jocrisse Mais un vent plus favorable CHANSON. Nous n'avons pour philosophie Que l'amour de la liberté. Portez dans cette compagnie Le nocher qui prévoit l'orage La saison: On manque, à force d'être sage, Le fier Caton, quand il se perce, Attend le trépas et se berce Que chacun boive à sa conquête. Mais vos femmes, dans cette fête CHANSON. AMOUR, MOUR, après mainte victoire, Croyant régner seul dans les cieux, Alloit bravant les autres dieux, Vantant son triomphe et sa gloire. Eux, à la fin, qui se lassèrent Banni du ciel, il vole en terre, Dans vos yeux il vint se loger, Pour de là faire aux dieux la guerre, |