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Ourika. Ce joli petit volume avait d'abord été imprimé cinquante exemplaires seulement, et ne se trouvait chez aucun libraire; le Mercure en rendit compte., Imprimé de nouveau, pour être vendu au profit des pauvres, huit jours ont suffi pour épuiser la première édition; la seconde a déjà paru. Cette Nouvelle, ouvrage d'une dame de beaucoup d'esprit et même d'un talent rare, offre un intérêt puissant et est écrite avec un charme inexprimable. Une femme seule pouvait atteindre à cette vérité de sentimens, à cette délicatesse d'expressions, à cette justesse d'observations qui donnent tant d'attraits à la lecture d'Ourika.

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OEuvres complètes d'Etienne Jouy, de l'Académie française, 3o. livraison composée des tomes III et XX de la collection, qui contiennent la suite de l'Essai sur les mœurs, et les pièces de l'Héritage, M. Beaufils, le Mariage de M. Beaufils, l'Homme aux Convenances, l'Avide Héritier et la comédie inédite et non représentée des Intrigues de cour, ouvrage dans lequel l'auteur développé tout le talent d'observation dont il a donné tant de preuves, et cette richesse de vues morales et philosophiques qui l'ont classé au premier rang des écrivains de notre époque.

Vues des côtes de France, peintes et gravées par Louis Garnery, décrites par E. Jouy. - Cet ouvrage aura quinze livraisons; ce sont les deux premières qui viennent d'être publiées. Il se recommande assez par les noms du peintre et par celui de l'auteur auquel le texte

est confié.

Vie politique et militaire de Napoléon, par A. V.

Arnault; XVI®, livraison. Nous l'avons déjà dit, ce sont de précieux documens historiqués.

Du pouvoir et de l'opposition dans la société civile, par M. Ganilh, ex-député du Cantal; 1 vol. in-8°.. Ouvrage d'un publiciste savant et d'une philantropie éclairée.

Tablettes Romaines, ouvrage qui présente l'aspect moral, politique et religieux de Rome sous un point de vue d'observations neuves et piquantes, et qui a obtenu le suffrage des littérateurs distingués et des hommes du monde.

OUVRAGES DRAMATIQUES.

Le Oui des jeunes filles, vaudeville de MM. Depeuty, Villeneuve et Jouslin-de-Lassale, au Gymnase. C'est une imitation, ou un abrégé d'une des meilleures pièces du comique espagnol Moratin. Les auteurs se sont trompés, et sur le sujet qu'ils croyaient neuf, et sur l'exécution qui est par trop négligée.

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Le Mauvais sujet, vaudeville de MM. Frédéric et Edmond Crosnier. La Porte-Saint-Martin n'en plus joli,

Les deux Contrats de mariage, opéra en deux actes, de MM. Planard et Garcia. Les acteurs de Feydeau ont fait de vains efforts pour ressusciter cette triste production.

Don Quichotte, pantomime qui doit son principal mérite aux chevaux de Franconi,

Le Vieillard et la Jeune fille, vaudeville de MM. Mélesville, Brazier et Carmouche, aux Variétés. Seconde

imitation du Oui des jeunes filles, qui ne vaut pas mieux que la première.

Un Jour d'embarras, petite pièce assez gaie, de MM. Etienne et Saint-Alme, qui a été applaudie à l'Ambigu.

Léonie, ou la Vengeance d'une femme, drame en quatre actes et en prose, qui a complètement échoué à l'Odéon.

La Corbeille de mariage, vaudeville de M. Varner, qui n'a pas entièrement réussi au Gymnase, qui est mal fait, et dans lequel pourtant l'esprit ne manque point.

Les Femmes romantiques, au même théâtre; vaudeville piquant et amusant. Les auteurs se sont fait désiguer sous nom de M. Degarencourt.

Le Mariage de convenance, en deux actes, de MM. Achille et Théodore d'Artois. Troisième imitation, pour la rue de Chartres, de la pièce de Moratin, qui est à peu près de la même force que la seconde.

Le Déménagement de la Fontaine, joli petit tableau en un acte et en vers, de M. Théodore Pein, qui a obtenu du succès à l'Odéon.

La Famille du porteur d'eau, de MM. Francis et Gabriel. Petit tableau assez bien entendu, qui ne dépare point la galerie des Variétés.

Entre Chien et Loup, vaudeville de M. Hippolyte, qui n'est pas mal pour l'Ambigu-Comique.

La Vivandière, petit mimodrame de M. Ludovic, qui a fait pleurer et frémir les amateurs du Cirque Olympique.

Ourika, drame en un acte, de MM. Depeuty et Ville

neuve, qui n'a obtenu qu'un demi-succès au Gymnase. Cette première épreuve a suffi pour démontrer que le sujet du roman qui porte le même titre, était inadmissible au théâtre.

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Ourika, aux Variétés; autre drame de MM. Mélesville et Carmouche. Même observation que pour le précédent.

La Place du Palais, mélodrame. Voyez le dernier Mercure.

Le Vol, mélodrame qui a reçu un mauvais accueil à l'Ambigu. Le public commence à se lasser, même des voleurs et des assassins.

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Ipsiboé, grand opéra en quatre actes, poëme de M. de Saint-Yon, musique de M. Kreutzer. C'est une longue énigme qu'on a applaudie sur parole, et dans laquelle on a trouvé quelquefois de ces airs gracieuxou expressifs, qui signalèrent jadis le beau talent de l'auteur de Paul et de Virginie et de Lodoïska. Mais quoi qu'on ait pu faire pour arriver à un succès, il faut d'autres ouvrages que celui-là, pour rendre à l'Académie Royale de musique l'éclat qu'elle perd tous les jours.

Le mois de mars n'a pas été très-littéraire avec les ouvrages dont nous avons donné la suite; il a vu naître beaucoup de petites brochures, des réimpressions, et un grand nombre d'ouvrages d'église ; mais il a été particulièrement absorbé par les productions financières; et chacun sait qu'aujourd'hui l'argent suffit à tout, supplée à tout, même à l'esprit, au talent et aux scrupules de conscience.

E. D.

FRAGMENT DE PHILIPPE-AUGUSTE,

POEME INEDIT (1).

Des Français, cependant, l'âme au dogme soumise
Veut réclamer en vain les secours de l'église,
Et des prêtres, partout le peuple abandonné,
Sous l'interdit fatal baisse un front consterné.
L'enfant qui naît, frappé de l'horrible anathême,
Ne vient plus se laver, aux sources du baptême,
Du mal anticipé, du crime originel,

Qui l'a déjà flétri dans le sein maternel.

Aox pieds du tribunal que la pénitence ouvre,
Le chrétien, des forfaits que son remords découvre,
N'obtient plus le pardon, par un sincère aveu,
Et le prêtre interdit la clémence à son Dieu.
O vierges! qui d'arbour languissez dès l'aurore,
Le soir, en soupirant, vous languissez encore ;
N'espérez plus d'hymen: les temples en courroux
Sur leur porte ont fixé d'inflexibles verroux.

(1) S'il faut en croire plusieurs journaux, l'épopée de M. Parseval, attendue depuis si long-temps par les véritables amateurs de la haute poésie, est près d'être terminée, l'auteur en a fait récemment dans diverses sociétés de brillantes lectures auxquelles notre mé→ muire a dérobé un passage qui nous a vivement frappé. Si ce larein déplaît à M. Parseval, qu'il s'en prende à lui-même : pourquoi fait-il des vers si faciles à retenir? Il s'agit des effets de l'interdit lancé contre la France par le nonce du pape.

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