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TÉLÉPHORĖS. Groupe de Champignons-Hyménomycètes, dont les représentants se développent sur du bois ou des écorces, plus rarement sur le sol. Leurs réceptacles fructifères, de dimensions très-variables, sont plus ou moins aplatis, en forme de croûte, d'éventail ou de coquille, et ont leur surface inférieure recouverte en partie par l'hyménium, qui est lisse ou tout au plus ridé ou pointillé.

Ce groupe a pour type le genre Telephora, établi par Ehrhard, puis adopté et caractérisé par Persoon. Il renferme environ une trentaine d'espèces, vivant les unes sur les mousses des vieux troncs d'arbres, sur des feuilles et des branches tombées, les autres, en plus petit nombre, sur la terre dans les bois. Leur chapeau est sessile, quelquefois rétréci en un pédicule placé d'ordinaire sur le côté. Il en est qui croissent renversés, c'est-à-dire couchés sur le sol, de manière que la partie inférieure ou fructifère se trouve en dessus.

Le Telephora laciniata Pers. est une espèce commune qu'on rencontre dans les grands bois, surtout de sapins. Ses réceptacles, d'abord blanchâtres, puis d'un brun de rouille, sont sessiles, étalés et ordinairement disposés les uns sur les autres; leurs bords sont repliés et munis d'une frange fibreuse.

Une autre espèce, le T. caryophyllea Pers., se développe, en automne, dans les taillis, au pied des souches pourries ou sur la terre parmi les feuilles et les plantes. Elle est d'un rouge brun, avec le chapeau parcheminé, irrégulièrement infundibuliforme. C'est l'Auricularia caryophyllea de Bulliard (Champ., p. 278, pl. 483, f. 6-7). ED. LEFEVRE.

TÉLESCOPE. Les télescopes sont des instruments destinés spécialement à observer les astres dont ils donnent une image renversée, produisant ainsi le même résultat que les lunettes astronomiques dont ils diffèrent par les dispositions optiques.

Dans les lunettes astronomiques et les télescopes un objectif donne de l'objet une image réelle et renversée que l'on peut considérer comme se produisant dans le plan focal à cause de la très-grande distance à laquelle se trouve cet objet; l'observateur regarde cette image à travers l'oculaire fonctionnant comme loupe, c'est-à-dire que cette lentille est située de telle sorte que l'image réelle se forme entre elle et son plan focal: on a alors de l'image réelle une image virtuelle et droite (renversée par conséquent par rapport à l'objet); on fait varier la distance à laquelle on voit cette image virtuelle en déplaçant l'oculaire par rapport au plan focal de l'objectif jusqu'à ce que le grossissement (voy. ce mot) soit le plus considérable possible.

Ce qui différencie la lunette astronomique du télescope, c'est la nature de l'objectif, qui est une lentille convergente dans la lunette et un miroir concave dans le télescope; mais la théorie générale n'est pas modifiée par cette différence, puisque le miroir concave, comme la lentille convergente, et dans les mêmes conditions, donne des images réelles et renversées.

Une complication se présente cependant dans le télescope, provenant de ce que l'image réelle se forme devant le miroir, tandis qu'elle est derrière la lentille dans le cas de la lunette; on ne saurait alors placer directement l'oculaire derrière l'image réelle, car l'observateur intercepterait les faisceaux qui arrivent sur le miroir. Il faut par une disposition spéciale changer la direction des faisceaux qui forment l'image réelle, et rejeter celle-ci de telle sorte qu'elle

puisse être observée aisément; les divers modèles de télescope diffèrent par le moyen adopté pour atteindre ce résultat.

Nous croyons inutile d'entrer dans le détail des dispositions propres à atteindre ce but et qui ont pour résultat de déplacer, en même temps que l'image réelle, l'oculaire et l'image virtuelle que fournit celui-ci.

Les télescopes, comme les lunettes, comprenant une image réelle, peuvent contenir un réticule dans le plan focal de l'objectif : les appareil sont dès lors un axe optique nettement défini (ligne joignant le centre optique de l'objectif, miroir ou lentille, à la croisée des fils du réticule) et peuvent servir à préciser une direction; adaptés à un cercle gradué, ils peuvent aussi, par conséquent, permettre de mesurer des distances angulaires.

Les télescopes ont sur les lunettes un avantage, avantage moins grand cependant qu'il ne paraît au premier abord le miroir objectif, différant en cela de la lentille objective, est exempt de l'aberration de réfrangibilité. Il n'y a donc pas à achromatiser l'objectif, mais il n'en faut pas moins employer des systèmes achromatiques à cause de l'oculaire qui présente cette aberration.

Les miroirs des télescopes, par contre, lorsqu'ils sont sphériques, présentent comme les lentilles l'aberration de sphéricité; mais il est possible d'y obvier en remplaçant la surface sphérique par une surface parabolique qui en diffère trèspeu. Ce changement est facile à exécuter, grâce à l'emploi des miroirs de verres argentés proposés et employés par Foucault. Le miroir de verre avant d'être argenté est étudié à l'aide de méthodes spéciales indiquées par ce savant et qui permettent de reconnaître les points où il existe des défauts de courbure, ceux qu'il faut modifier pour arriver à la forme parabolique (méthodes des retouches locales); le verre s'usant assez facilement, l'expérimentateur attaque les points signalés, y modifie progressivement la forme de la surface jusqu'à ce qu'elle représente dans toute son étendue la forme parabolique nécessaire. Cette surface est alors argentée et c'est l'argent ainsi déposé qui réfléchit la lumière, le verre servant seulement de support.

L'emploi du verre argenté a été un progrès très-grand. Dans les anciens télescopes, le miroir était en métal, un alliage spécial; son poids était beaucoup plus considérable et son prix plus grand que ceux du miroir en verre ; — le 'travail du métal, moins facile, était plus coûteux et ne se prètait guère aux retouches locales: on ne pouvait donc atteindre exactement la forme théorique: - enfin lorsque, par suite des actions chimiques résultant des corps qui existent dans l'atmosphère, le miroir métallique venait à se ternir, le pouvoir réflecteur diminuait et, s'il devenait nécessaire de lui rendre sa valeur primitive, il fallait avoir recours à un polissage analogue au polissage primitif et très-coûteux; dans les miroirs de Foucault, il suffit, lorsqu'ils se ternissent, d'enlever la couche d'argent et d'en déposer une autre, opération simple et peu coûteuse.

La lunette qui ne comporte pas de métal est, à ce point de vue, inférieure an télescope. La lentille objective présentant deux surfaces, la méthode des retouches locales s'y applique beaucoup moins aisément, puis, tandis que le verre dans le miroir n'est qu'un support et qu'il suffit qu'il ne présente pas de défauts matériels superficiels, le verre dans la lentille est traversé par les faisceaux lumineux dans toute sa masse: il faut donc pour obtenir une action régulière que cette masse soit optiquement homogène dans son étendue, condition trèsdifficile à réaliser, de telle sorte que le prix de la substance employée à la confection d'une lentille objective l'emporte de beaucoup sur le prix de la

substance nécessaire pour la construction d'un miroir de mêmes dimen

sions.

Les conditions générales du grossissement (voy. ce mot) sont applicables à la lunette astronomique et au télescope; nous n'insisterons pas. Nous dirons seulement que, comme il arrive toujours, à mesure que le grossissement augmente, le champ de l'instrument diminue. Aussi pour les grands instruments astronomiques devient-il très-difficile de diriger l'appareil vers un point déterminé du ciel, d'autant que les mouvements sont obtenus par l'intermédiaire de rouages divers. Chaque instrument est accompagné d'une lunette de puissance plus faible, mais d'un champ beaucoup plus vaste et qui est monté sur l'appareil principal et parallèlement à sa direction: c'est le chercheur. C'est avec le chercheur qu'on explore le ciel pour y découvrir l'astre que l'on veut étudier; on dirige son axe vers cet astre et ce mouvement entraîne l'instrument puissant qui se trouve alors convenablement orienté. C.-M. G.

TELESCOPE. Wagler a désigné sous le nom de Télescopes des Serpents (voy. OPHIDIENS) pourvus de dents venimeuses à la partie postérieure de la mâchoire supérieure, au corps grêle, allongé, revêtu d'écailles lisses, à la queue courte et cylindrique, à la tête peu distincte du cou, aux yeux grands, proéminents et placés latéralement.

Le Télescope obtus ou Couleuvre obtuse (voy. COULECVRE) habite l'Égypte; c'est un animal d'environ 30 centimètres de long, à la coloration d'un brun grisâtre, orné de bandes blanchâtres disposées en travers du dos et de la queue. Une seconde espèce, le Télescope annelé, a été trouvée dans le sud de l'Afrique et se distingue de l'autre par sa couleur d'un gris brunâtre relevé de grandes taches noires disposées transversalement. H. E. SAUVAGE.

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SCHLEGEL. Essai sur la physioFITZINGER. Syst. Rept., p. 27, 1842. · JAN. Elenco degli Ofidi, E. S.

BIBLIOGRAPHIE,WAGLER. Syst. Amph., p. 182, 1830. nomie des Serpents, t. I, p. 161; t. II, p. 274, 1837. -Detan et BIBRON. Erpétologie générale, t. VII, p. 1054, 1854. p. 102. 1863.

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TELESIO (BERNARDINO). Philosophe italien, né à Cosenza en 1509, mort à Naples en 1588. Il est cité par les historiens de la médecine à cause de l'ardeur avec laquelle il combattit Aristote et Galien. Il fit ses études à Milan, sous la direction de son oncle, le philosophe Antonio Telesio (1482-1554). Il refusa l'emploi de précepteur de l'infant Philippe que lui offrait Charles-Quint pour suivre en 1525 son parent à Rome. Lors du pillage de cette ville par le puissant empereur, il perdit tout ce qu'il possédait et resta en prison plusieurs années. Il alla ensuite étudier la philosophie et les mathématiques à Padoue, fut reçu. docteur en philosophie en 1555 et, après un séjour à Rome, revint dans sa patrie donner une nouvelle vie à l'Académie fondée par Parrasio (Académie télésienne ou cosentine). Il enseigna en outre la philosophie à Naples.

Telesio combattit Platon et Aristote aux doctrines desquels il s'efforça de substituer les règles de l'observation. « La nature, disait-il, toujours d'accord avec elle-même, agit toujours suivant les mêmes lois et produit les mêmes. résultats. Malheureusement, le système qu'il édifia à son tour ne repose que sur des données imaginaires. Pour Telesio, le monde est le résultat de la lutte entre le chaud et le froid; c'est l'idée de Parménide restaurée. En psychologie, il peut être considéré comme l'un des fondateurs de l'École sensualiste. Le

magnétisme quand la plaque se rapproche, diminution lorsqu'elle s'éloigne. Ces variations du magnétisme du barreau aimanté ou plutôt du champ magné tique correspondant, variations périodiques et liées au mouvement vibratoire qui les détermine, donneront naissance dans la bobine et dans le circuit dont elle fait partie à des courants d'induction. Les courants induits, en général, sont liés directement aux variations du champ magnétique, tant au point de vue de leur rapidité de succession qu'à celui de leur intensité: il en résulte donc que ces courants induits sont en rapport, par leur durée et leur intensité, avec le mouvement vibratoire qui en est la cause et dont ils suivent dès lors toutes les variations.

Ces courants induits, ainsi constamment variés dans leur sens, leur intensité, parviendront à la bobine du téléphone récepteur, qui, comme nous l'avons dit. est identique au téléphone transmetteur. La bobine qu'il contient sera done parcourue par ces courants variés qui réagiront sur le magnétisme du barreau aimanté qu'elle entoure. Ce magnétisme subira à chaque instant des variations en rapport avec le sens et l'intensité du courant, et par suite le barreau exercera sur la plaque de fer située dans son voisinage une attraction plus ou moins forte; la plaque se rapprochera quand l'action magnétique augmentera et, pår son élasticité s'éloignera quand celle-ci diminuera elle vibrera donc et son mouvement vibratoire, réglé par les variations magnétiques de l'aimant, 'sera en relation directe avec les courants induits qui produisent ces variations et, par suite, avec le mouvement vibratoire de la plaque du téléphone transmetteur. La plaque du téléphone récepteur, en vibrant, produira des sons, et ces sons présenteront des variations analogues de tous points à celles des sons produits devant le transmetteur : ils seront donc analogues comme hauteur et comme timbre, ils les reproduiront à l'intensité près. On conçoit que la parole, dès lors, pourra être ainsi transmise disons cependant que, avec ces appareils, il est au moins difficile de reproduire le timbre des sons d'une manière satisfaisante, la parole prenant presque toujours, après la transmission, un caractère nasillard plus ou moins accusé.

Cette théorie admet la réversibilité absolue des effets produits dans le transmetteur et dans le récepteur; elle a été rejetée par plusieurs auteurs, en ce qui concerne les actions produites dans le récepteur. L'expérience a montre, en effet, que la plaque du récepteur n'est pas indispensable et que le son peut êtr transmis en l'absence de cette plaque. Il se produirait alors directement par les variations magnétiques qui se manifestent dans le barreau: Page a montré, en effet, que de rapides variations dans l'état magnétique d'un barreau donnent naissance à des sons. Ce fait ne parait pas niable, mais il est possible, probable même que les vibrations de la plaque de fer concourent à la production du son, augmentent son intensité.

L'ensemble de deux téléphones, un transmetteur et un récepteur, et d'une ligne. constitue un système complet de transmission; on peut améliorer l'audition. sans rien changer au principe d'ailleurs, en se servant à la réception de deux téléphones récepteurs placés dans le circuit et permettant l'audition binat riculaire; outre que la sensation sonore est plus forte naturellement, l'auditerr n'est pas troublé par les bruits extérieurs.

3. Nous dirons tout à l'heure comment l'emploi du microphone a permis d'am liorer les conditions d'emploi du téléphone comme transmetteur de la parole. mais il est intéressant d'insister sur quelques circonstances dans lesquelles on

peut employer le téléphone pour la production des sons ou des bruits qu'il peut rendre dans les conditions que nous allons indiquer.

Si un courant traverse le téléphone d'une manière continue, il n'y aura pas variation de l'état magnétique pendant toute la durée du passage, et par suite il n'y a point production de son. Si, au contraire, le courant est interrompu, chaque passage et chaque interruption du courant produiront une variation de l'état magnétique du barreau et un son prendra naissance, un bruit plutôt, car les caractères musicaux sont alors mal définis. Le résultat sera le même, quoiqu'il n'y ait pas interruption du courant, si celui-ci varie périodiquement d'intensité, car chaque variation en plus ou en moins amènera une variation correspondante de l'état magnétique.

Un son sera donc produit dans un téléphone à la double condition que le circuit dont il fait partie soit traversé par un courant et que ce courant subisse périodiquement et à de courts intervalles de temps, soit des interruptions, soit des variations d'intensité.

Cette propriété permet d'utiliser le téléphone comme galvanoscope pour reconnaitre l'existence de courants même très-faibles dans un circuit. A cet effet, on intercale dans le circuit un téléphone et un interrupteur, un diapason, par exemple; si le circuit est traversé par un courant, l'auditeur entend un son dans le téléphone, quelque faible que soit le courant; le téléphone ne reste guère silencieux que si le courant est presque absolument nul. Le téléphone, dans ce mode d'application, est un appareil très-sensible, il présente seulement l'incouvénient de ne pas indiquer le sens du courant, ni même de permettre de distinguer un courant continu d'un courant alternatif.

M. d'Arsonval a fait une expérience qui montre bien la grande sensibilité de l'appareil il a relié le téléphone au fil de la bobine induite de l'appareil à chariot de Dubois Raymond usité en physiologie et il a cherché la distance à laquelle il fallait éloigner les bobines pour cesser d'entendre un son dans le téléphone. Il a trouvé que cette distance est quinze fois plus grande que celle qu'il faut établir pour obtenir la plus petite contraction appréciable du nerf sciatique de la grenouille.

Le téléphone peut être très-avantageusement employé pour reconnaître l'exi stence de courants faibles, mais présentant de rapides variations ou interruptions; il n'y a pas alors, naturellement, à intercaler d'interrupteur dans le circuit. M. d'Arsonval a pu se servir de cet appareil pour mettre en évidence des phénomènes qui se produisent dans le tétanos électrique du muscle. Ce mode d'emploi est d'autant plus intéressant que, pour des courants alternatifs se succédant rapidement, les galvanomètres ne peuvent fournir aucune indication à cause de l'inertie de l'aiguille.

Il importe de remarquer que, comme nous l'avons dit incidemment plus haut, le téléphone peut n'être pas dans le circuit qui est traversé par le courant en expérience. Il suffit, par exemple, que le courant traverse une bobine inductrice et que le téléphone soit dans un circuit induit; les courants induits qui prendront naissance quand l'appareil fonctionnera seront interrompus et alternatifs : le téléphone sera donc dans les conditions nécessaires à son fonctionnement.

On a donné au téléphone des formes diverses dans le but d'obtenir des effets plus intenses, sans que, d'une manière générale au moins, rien soit changé aux éléments constituant cet appareil. Nous signalerons seulement le téléphone Ader, dans lequel le barreau aimanté est recourbé en cercle et sert de poignée

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