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CXXXVII. LETTRE:

De Mademoiselle de Ragny au

Comte de Buffy.

A Epiry, cc 10. Juillet 1686. 'Ai été ravie de voir Madame votre

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completre si vous aviez été de la partie. Je vous prie de vous souvenir que vous apportâces la colique ici, & que vous en eussiez été bien plus malade ailleurs, l'air natal vous fervit. Vous feriez toû. jours en parfaite santé si vous le preniez un peu plus souvent que vous ne faites , & je in'en trouverois mieux ; je vous assure, Monsieur, que je ne changerois pour rien au monde de condition, si je croiois que cela vous fic changer de sentimens pour moi. Vos chansons me font

trop d'honneur & beaucoup de plaifir; muis l'amitié dont vous avez la bonté de m'asfurer, me plaît encore d'avantage, & répond à la maniere solide avec laquelle je vous estime & je vous honore.

CXXXVIII. LETTRE.

Du Pere Bonhours au Comte

de Bussy.

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A Paris,ce 30. Juillet 1686.
TE n'aurois
JE

pas

éré près d'un an sans me donner l'honneur de vous écrire, Monsieur, si je l'avois pû faire. Les maux de tête que j'ai ells depuis le dé. part

de Madame votre fille ont été si vio lens & fi opiniâtres, que la vie m'en est devenuë amere,& qu'il ne m'a pas été possible d'entretenir aucun commerce avec mes amis ; j'ai crû même que je ne pourrois pas long-tems solltenir des douleurs cruelles qui ne me donnoient aucun relâche , & enfin je me suis regardé comme un homme qui devoit mourir bientôt, ou qui étoit déja more ; car ce n'est pas vivre que de souffrir & de lan

& guir toûjours. Cependant me voila ré. suscité encore une fois , & mon mal m'a quitté presque tout à coup sans m'en laisser aucun reste. Il me semble que j'en ai la tête plus libre & plus nette, & je vous assure du moins que j'en ai le

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cæur plus content & que je n'ai jamais mieux compris le plaisir qu'il y a de fe porter bien. Comıne je me flate, Monfi-ur, que vous m'aimez toûjours, je ne doute pas que vous n'aïez de la joïe de ma guérison. On m'a dit que votre santé étoit parfaite , & je m'en réjouis avec vous de tout mon cæur. C'est selon mes. principes, la meilleure fortune du monde , que d'avoir une santé constante ; avec cela on peut se paffer de tout , quand on est détrompé des vanitez du monde, & qu'on à de la raison. Faites-moi la grace,

Monsieur, de croire que je suis avec plus de zéle que jaa mais, vôtre, &c.

CXXXIX.. LETTRE.

Du Pere Rapin au Comte de

Busly. A Paris, ce 30. Juillet 1686. 'Occasion de Monsieur l'Abbé de

Bulsy, Monsieur, qui vous va trouver, me donne aujourd'hui lieu de vous écrire pour vous demander de vos nouvelles qui font toûjours cheres à un homme qui connoît votre mérite autant que je

de vo

fais , & qui trouve peu

de

gens tre prix dans le monde. Que vous êtes heureux , Monsieur , de ne vous plus soucier de la Cour & de la fortune! Un peu de

repos, beaucoup de santé, un peu de tranquilité , & beaucoup d'indépendance , sont préférables à tout, Je travaille pour prouver que le sublime d'esprit , de raison & de fagelse que j'ai donné à Monsieur le Prince, est préferable au sublime de la valeur.

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CXL. LETTRE.

Du Comte de Bully au Pere

Bouhours.

A Bully, ce j1. Aouft 1686.

E

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appris vos maux qu'après qu'ils ont été passez. Vous aimant au point que je fais , j'aurois été dans des inquiétu. des terribles des douleurs que vous aviez, & même de la mort que j'eusse appréhendée pour vous. Je n'ai plus aujourd'hui qu'à me ré oüir de l'état où vous êtes que j'espere qui durera , parce que yos maux n'étant causez que par la cha

leur de votre sang , il ne se rafraîchira que trop avec l'âge. Pour moi qui en ai plus que vous, mon R. P. & qui fuis de même tempérament, je me porte mieux que quand j'étois plus jeune, & je ne suis sajet qu'à des coliques qui viennent encore de trop de chaleur. Je suis d'accord avec vous que la bonne santé vaut mieux que la plus grande fortune mal saine, sur tout quand elle est accompagnée d'un bon csprit qui sçait en connoître le prix. Je suis du meilleur de mon cæur, & avec toute l'estime qui vous est dûë , mon R. P. vôtre , &c.

CXLI. LETTRE.

Du Comte de Bussy au Pere

Rapin. A Bussy, cC11. Aoust 1686. L ’Abbé de Bully que j'ai été bien aise

de revoir, mon Reverend Pere, a encore été mieux reçû avec une de vos Letrres , qui m'apprend votre bonne santé, & que vous m'aimez togijours. Pour moi je me porte fort bien ; la tranquilité de mon elprit entretient la bon

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