LET TRES DE MESSIR E88653 COMTE DE BUSSY, Du Roy , ET MESTRE DE CAMP Avec les Réponses. A PARIS, Saint Jacques à l'Empereur. M. DCC. XVI. NOU V ELLES LETTRES DU COMTE DE BUSSY RA BU TI N. SIXIE ME PARTIE. I. L E T T R E. Du Comte de Bussy à Made. moiselle du Pré. A Paris , ce 7. Février 1678. E vous envoie la Lettre de remerciement que j'écrivis l'autre jour au Roy, Made moiselle , & je vous rends en même tems mille graces de l'enyie que yous avez de me faire plaiTome VI, A > fir. C'eft ce coeur fi rebelle à l'amour & G propre à l'amitié, qui vous fait obliger vos amis lorsqu'ils y pensent le moins. Aussi est-ce pour l'amour de lui que je vous aime , que je vous aimerai & que je vous estimerai toute ma vie. Je souhaite extrêmement d'être ami du Reverend Pere Verjus ; c'est pour cela que je lui écris un mot. Achevez cette liaison, Mademoiselle , à laquelle vous dites qu'il a tant de panchant , & soïez-lui caution de ma fidelicé ; je vous promets que je ne vous réduirai pas à vous repentir de l'avoir été. Monsieur de Corbinelly est un bon & un fidele ami ; mais il en a tant , que ceux qui sont les plus empressez lui ôrent la liberté de se partager comme il feroit , fi on le laiffeit à la discré. tion. Monsieur le Camus a quelque raison de m'aimer, car c'est un des hommes du monde que j'estime le plus, La devise que Monsieur Clement a faite pour lui eft noble , & lui convient mieux qu'à qui que soit, Nufquam temerato murice, Il est admirable pour ces sortes d'ou. vrages. Și j'étois à Paris , je vous rendrois auprès de Madame de Sevigny ce que vous me donnez du Pere Verjus, Je suis comme vous ravi de faire amis ceux que j'aime ; ma Cousine en seroit ravie , & je ne lui sçaurois faire un plus beau prefene, ni dont je faffe plus de cas que de votre amitié. Je ne suis pas encore à bout sur le chapitre de mon Infidele ; j'espere que vous vous rendrez sur votre déchainement contre l'a. mour plûcôt que moi contre l'infidelité. Voilà encore un Sonnet assez vif. SONNET. Јдаго Aurois pour mon Iris vendu jusqu'au chaudron, Car elle avoit pour moi les charmes d'une fille; Cependant n'est pas or tout ce qu'on voit qui brille. J'avois donné mon coeur & ma bourse au larron. Elle aimoit le muscat , elle aimoit le maron, Elle avoit , en un mot, les sentimens d'un drille, Qui promet, qui trahit, qui deserte, qui pille, Qgi fait enfin graad bruit , & n'est qu'un fanfaron. De cette Iris encor, la pensée me lanterne; - Fút-on de Neufchâtel, ou da Canton de Berne, On lui gagnoit le cour avec de la hipocras. |