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Bohrbacher, I rancois Rome.

HISTOIRE UNIVERSELLE

DE

L'ÉGLISE CATHOLIQUE

PAR

L'ABBÉ ROHRBACHER

PRÉCÉDÉE D'une notice biographique et litiÉRAIRE PAR CHARLES SAINTE-FOL
AUGMENTÉE DE NOTES INÉDITES DE L'AUTEUR

COLLIGÉES PAR A. murcier, ancien elève de l'ecoLE DES CHARTES

ET SUIVIE D'UN ATLAS GEOGRAPHIQUE SPECIALEMENT DRESSE POUR L'OUVRAGE

PAR A. H. DUFOUR

̓Αρχὴ πάντων ἐστὶν ἡ καθολικὴ καὶ ἀγια Εκκλησία,

S. EPIPHANE, l. 1, c. 5, Contre les hérésies.

Ubi Petrus, ibi Ecclesia.

S. AMBROS., in psalm. 40, n. 30.

3e EDITION

TOME CINQUIÈME.

PARIS,

GAUME FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS,

RUE CASSETTE, 4.

1857

Droits de traduction et de reproduction réservés.

BR 145 ..R74 1857 1.5

HISTOIRE UNIVERSELLE

DE

L'ÉGLISE CATHOLIQUE

LIVRE VINGT-SEPTIÈME.

DE L'ANNÉE 100 A L'ANNÉE 197 DE L'ÈRE CHRÉTIENNE.

Rome idolatre persécute l'Église; PÉglise régénère
le genre humain.

Rome était la mère de l'idolâtrie: elle faisait adorer ses dieux à toute la terre; et parmi ses dieux, ceux qu'elle faisait plus adorer, c'étaient ses empereurs. Elle se faisait adorer elle-même, et les provinces vaincues lui dressaient des temples; de sorte qu'elle était en même temps, pour ainsi parler, idolâtre et idolâtrée, l'esclave et l'objet de l'idolâtrie. Elle se vantait d'être, par son origine, une ville sainte, consacrée avec des augures favorables, et bâtie sous des présages heureux. Jupiter, le maître des dieux, avait choisi sa demeure dans le Capitole, où on le croyait plus présent que dans l'Olympe même et dans le ciel où il régnait. Romulus l'avait dédiée à Mars, dont il était fils : c'est ce qui l'avait rendue si guerrière et si victorieuse. Les dieux, qui habitaient en elle, lui avaient donné une destinée sous laquelle tout l'univers devait fléchir. Son empire devait être éternel; tous les dieux des autres peuples et des autres villes devaient lui céder, et elle comptait le Dieu des Juifs parmi les dieux qu'elle avait vaincus.

Au reste, comme elle croyait devoir ses victoires à sa religion, elle regardait comme ennemis de son empire ceux qui ne voulaient pas adorer ses dieux, ses Césars et elle-même. La politique s'y mêlait. Rome se persuadait que les peuples subiraient plus volontiers

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