L'islamisation de l'Afrique du Nord: Les siècles obscurs du Maghreb

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Payot, 1927 - 432 pages
 

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 64 - Ibn-Khaldoun a écrit des choses terribles. « Le naturel farouche des Arabes en a fait une race de pillards et de brigands. Si les Arabes ont besoin de pierres pour servir à l'appui de leur marmite, ils dégradent les bâtiments afin de se les procurer; s'il leur faut du bois, ils détruisent les toits des maisons pour en avoir... hostiles à ce qui est édifice... toujours prêts à enlever de force le bien d'autrui... à piller sans mesure et sans retenue 1...
Page 382 - Expulsés des grandes villes dont ils avaient poussé à bout les habitants par leur insolence et leur injustice, ces bandits allèrent s'emparer des campagnes; et là ils ont continué, jusqu'à nos jours, à opprimer les populations, à piller les voyageurs, et à tourmenter le pays par leur esprit de rapine et de brigandage 1.
Page 172 - Tout s'agitait dans une rougeur épandue, car le Dieu, comme se déchirant, versait à pleins rayons sur Carthage la pluie d'or de ses veines. Les éperons des galères étincelaient, le toit de Khamon paraissait tout en flammes, et l'on apercevait des lueurs au fond des temples dont les portes s'ouvraient. Les grands chariots arrivant de la campagne faisaient tourner leurs roues sur les dalles des rues. Des dromadaires chargés de bagages descendaient les rampes. Les changeurs dans les carrefours...
Page 398 - L'on raconte que Yarmoracen, ayant entendu des personnes faire remonter sa famille à Idris, s'écria, dans le dialecte barbare de sa nation : « Si c'est vrai, cela nous profitera auprès de Dieu, mais dans ce monde nous ne devrons notre succès qu'à nos épées. » Les guerres de la dynastie abd-el-ouadite nous montrent la vallée du Chéliff peuplée tout entière de Zenata autonomes, le haut Chéliff de Beni-Toudjin, le bas Chéliff de Maghraoua, les derniers restes de cette vieille tribu 1.
Page 356 - ... d'Abou-Corra l'Ifrenide, pendant la grande explosion kharedjite. Ce sont les Beni-Ifren d'Abou-Corra qui « fondèrent Tlemcen », dit Ibn-Khaldoun. Mais Tlemcen fut disputé aux BeniIfren par les Maghraoua et à certains moments il appartint aux Maghraoua (1). On peut préciser davantage. « Plusieurs branches de la tribu d'Ifren, dit Ibn-Khaldoun, habitaient cette partie du Maghreb central qui s'étend depuis Tlemcen jusqu'à la montagne habitée par les Beni-Rached (djebel Amour d'aujourd'hui)....
Page 24 - Maghreb ne soit jamais arrivé à s'appartenir. Aussi loin que nous remontions dans le passé, nous voyons ici une cascade ininterrompue de dominations étrangères. Les Français ont succédé aux Turcs, qui avaient succédé aux Arabes, qui avaient succédé aux Byzantins, qui avaient succédé aux Vandales, qui avaient succédé aux Romains, qui avaient succédé aux Carthaginois. Et notez que le conquérant, quel qu'il soit, reste maître du Maghreb jusqu'à ce qu'il en soit expulsé par le conquérant...
Page 330 - II, p. 6. s'établirent à Bougie, sur le territoire des Zouaoua, ils les obligèrent à faire leur soumission. Depuis ce temps, ils sont toujours restés dans l'obéissance, excepté quand on leur réclame le paiement de l'impôt; alors seulement ils se laissent aller à la révolte, étant bien assurés que, dans leurs montagnes, ils n'ont rien à craindre 1. » Vous entendez bien que ce dernier trait, sous la plume d...
Page 199 - Lucova (4), qui avait chez les siens le titre de roi, ces enragés se mirent à égorger les Grecs et les Romains, mangeant la chair de ceux qu'ils avaient égorgés, se faisant des ceintures avec leurs boyaux, se frottant de leur sang, les écorchant et se couvrant de leur peau. On vit des forcenés scier des malheureux de haut en bas par le milieu du corps.
Page 327 - Tachefîn, sortit au-devant de lui et implora sa miséricorde, en faisant valoir les liens de parenté qui existaient entre les deux nations sanhadjiennes. Profondément touché de la démarche de cette dame, le vainqueur l'accueillit de la manière la plus honorable, épargna la ville et reprit, la même matinée, le chemin de sa capitale, El-Calâ.
Page 85 - Apprenez vos généalogies, disait-il, et ne soyez pas comme les Nabatéens de la Babylonie. Quand on demande à l'un d'eux d'où il sort, il répond : de tel ou tel village (3) ». Ce qui est assez exactement la négation formelle de la patrie territoriale.

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