-On a remarqué la prolongation du séjour à Paris de M. le marquis de Lan down; il restera, dit-on, jusqu'à l'ouverture des chambres. Il a eu une conféren avec le ministre des affaires étrangères, en présence de l'ambassadeur d'A gleterre.

➡ Une commission de pairs, de députés, de conseillers d'Etat et de magi trats, s'est réunië, le 10, sous la présidence du ministre du commerce et des tr vaux publics, pour examiner un projet de loi préparé à la direction générale de ponts et chaussées, sur l'expropriation pour cause d'utilité publique.

M. Chopin-d'Arnouville, préfet du Haut-Rhin, es nommé conseiller-d'Et en service extraordinaire.

MM. Delpuech, Hamel, Jégo et Bouessel de Lecousselle, sont nommés pr cureurs du Roi à Cahors, Vitré, Fougères et Savenay.

Une nouvelle commission a été formée dans le sein de la chambre de com merce de Paris, pour préparer un travail de stationnement et de manutentio dans l'entrepôt de Paris. Elle se compose de MM. Vernes, Dubois-Daveluy, Sam son, Mermet et Legentil.

Le général Duchâtel est nommé au commandement du département d l'Oise, en remplacement du général Merlin, promu au grade de lieutenant général.

Le nombre des décès arrivés à Paris, par le choléra, a été de 327 dans mois de septembre, et de 63 dans le mois d'octobre. Il résulte des renseignemen recueillis par la commission nommée pour observer la marche et les diverses pé riodes du choléra, 1o que cette maladie a sévi dans une proportion très-grand contre les personnes âgées; 2° que les quartiers les plus malsains n'ont pas toujour été les plus attaqués, par exemple, la Halle-au-Bled, où il n'est mort qu'un sen individu ; 3o que, dans la saison chaude, il est mort plus de personnes jeunes qu de personnes âgées.

--

Les députés de l'opposition présens à Paris, au nombre de 36, se sont as semblés le 10 rue Neuve-St-Augustin, hôtel de la caisse hypothécaire, et se son ajournés au 17 de ce mois, pour nommer leur président et commencer l'exame des diverses questions parlementaires qui vont occuper la chambre.

C'est encore M. Duchâtel qui sera cette année président d'âge à la chambre des députés. La première discussion devra nécessairement être celle d'une lo pour les douzièmes provisoires, car il est indispensable qu'elle soit publiée dans le Bulletin des lois avant le 20 décembre.

M. le vice-amiral de Rosily - Mesros est mort le 12 d'une attaque d'apoplexie foudroyante. Il étoit âgé de 85 ans, et avoit servi pendant près de 70 ans sans interruption.

Le général Horace Sébastiani, ex-ministre des affaires étrangères, est parti pour l'Italie, où il va passer l'hiver.

Le bruit s'étoit répandu, le 11, que M. le prince de Polignac étoit parvenu s'évader du château de Ham. Cette nouvelle a été promptement démentie.

Le Courrier français dit que le bruit de l'évasion de M. de Polignac a roduit peu de sensation, parce qu'on ne comprend plus guère pourquoi cet anien ministre reste avec ses trois collègues dans la tour de Ham, pour avoir violé a Charte, puisque ce crime a été renouvelé si solennellement depuis, et avec une i complète impunité.

Deux ecclésiastiques du diocèse de Lille, vicaires, l'un à Neuville, l'autre Wazemines, avoient distribué à l'hospice de Wazemmes un remède imaginé par un curé voisin. On les a poursuivis pour exercice illégal de la médecine. Malgré la plaidoierie de leur avocat, et sur les conclusions conformes du procureur du Roi, le tribunal correctionnel de Lille, considérant le délit comme constant, mais appréciant les circonstances atténuantes tirées de l'intention charitable des deux ecclésiastiques, les a condamnés à 1 franc d'amente.

- La cour d'assises du Loiret a condamné le 9, à la déportation, le sieur Gastineau, pour faits de chouannerie.

Le jeudi 8, l'Orléanais a été condamné à Orléans, par défaut, à 6 mois de prison et 5,000 fr. d'amende, sur le réquisitoire de M. Phalary, substitut du procureur-général. Le principal grief étoit le récit de la mort de Cathelineau. Or, l'Orléanais n'avoit fait que reproduire textuellement deux articles empruntés à la Gazette de l'Ouest et à la Mode; et, de ces deux feuilles, la première n'a êté nullement inquiétée pour son article, et la seconde n'a subi un instant l'épreuve de l'accusation que pour être ensuite acquittée à l'unanimité.

1

-M. de Dampierre, ancien pair de France; M. Dallis, ancien sous-préfet, et sa femme, étoient poursuivis devant le tribunal de Sonzac, pour complot contre la sûreté de l'Etat. Ce tribunal a déclaré qu'il n'y avoit pas lieu à suivre.

Les sieurs Bravard et Vergès, condamnés par contumace pour avoir insulté un maire qui s'opposoit à la plantation d'un arbre de la liberté le 29 juillet, ont élé, par jugement du tribunal correctionnel de Clermond-Ferrand, condamnés, le premier à deux mois d'emprisonnement, et l'autre à un mois de la même peine.

de

-Quelques troubles ont eu lieu à Brioude, par suite du refus des vignerons payer les droits. On est parvenu à faire entrer la vendange gratuitement. Un escadron de hussards a été envoyé dans cette ville pour y rétablir l'ordre.

Dans une lettre adressée aux journaux de Nantes, pour rectifier des inexac • titudes relatives à l'arrestation de madame la duchesse de Berri, M. Guibourg dément principalement le projet d'un soulèvement prémédité par la princesse pour le 19; il affirme que la pensée ne lui en étoit aucunement venue.

- Le maire de la commune de St-Veran (Hautes-Alpes) a été arrêté, comme soupçonné de contrebande, à la suite d'une lutte qui s'est engagée entre les préposés des douanes qui vouloient visiter sa maison et plusieurs habitans excités par le maire.

Une ordonnance du 1er novembre fait remise de toutes les peines prono cées par les conseils de discipline contre les gardes nationaux de la ville Reims.

- Le général Delort, député ministériel, venant de Lyon, s'étant rendu à A bois, sa ville natale, a reçu le 5 un charivari par une troupe de jeunes gens, do plusieurs burlesquement déguisés ou masqués. C'est en vain que la gendarmerie la police gardoient les issues de la maison; les tapageurs n'ayant pu forcer cet garde, qui avoit tiré le sabre, se sont rendus par derrière les bâtimens, et o exécuté leur infernale symphonie.

- Le conseil municipal de la ville d'Ajaccio a été dissous, par ordonnance 23 octobre.

Les patriotes ont troublé la tranquillité à Marseille dans la soirée du Ils ont parcouru les rues en faisant entendre les chants et les cris les plus révo lutionnaires. Les nouveaux sergens de ville organisés à Marseille ont été envoyés la poursuite de ces mutins. Dans leur fuite, l'un de ces derniers a frappé d'u coup de stylet un royaliste qu'il rencontra.

Tous les bâtimens de l'Etat qui sont en rade à Toulon ont reçu l'ordre de s tenir prêts à partir au premier avertissement.

-

Le conseil municipal de Vizille (Isère) vient de décider, comme celui d Sarlat, que ses séances seroient publiques.

Les journaux du Midi parlent du voyage que vient de faire dans ces con trées M. le comte de Montalembert, un des anciens rédacteurs de l'Avenir. C jeune pair arriva le 24 octobre à Agen. Il reçut de nombreuses visites, et des ami politiques allèrent chercher auprès de lui aide et consolation : ce sont les expres sions du Mémorial agenais.

Les ducs d'Orléans et de Nemours ont rejoint le maréchal Gérard à Valen ciennes le 12. Ils sont ensuite repartis pour St-Amand, où sont leurs régimens. On forme sur la Meuse une nouvelle division d'infanterie de réserve, com posée de compagnies d'élite (grenadiers et voltigeurs ). Le commandement en es donné au lieutenant-général Pelet.

L'ordre de mettre l'embargo sur les navires hollandais qui se trouvent dans les ports de France a été transmis, le 7, par le télégraphe : neuf ont été frappé aussitôt de cette mesure à Bordeaux. Un seul ne porte que 30 tonneaux; les autre sont de 80 à 100 tonneaux. On a écrit à Paris pour demander ce que l'on devoi faire des hommes d'équipage. A Brest, il ne se trouvoit qu'un seul navire hollandais; encore venoit-il de partir pour Bordeaux. A Toulon et à Boulogne, mesure n'a atteint qu'un bâtiment de cette nation. A Rouen, il y en avoi plusieurs.

-

Trois divisions des escadres combinées ont pu enfin faire voile des Dune pour les côtes de Hollande. Ce sont 3 frégates françaises, 3 frégates anglaises e une corvette anglaise. Les autres bâtimens sont restés en observation sur la rade des Dunes, prêts à faire voile. La frégate la Syrène est partie le 10 de Cherbourg pour rallier le pavillon du contre-amiral Ducrest de Villeneuve, aux Dunes.

Plusieurs plans d'attaque d'Anvers ont été soumis au ministre de la guerre par les officiers du génie. Le maréchal Soult a gardé le silence le plus complet sur celui qui seroit adopté aussitôt la campagne ouverte, laissant toutefois entrevoir que les difficultés pour l'attaque de la citadelle d'Anvers seroient facilement vaincues. On a, au reste, exercé l'armée à différentes évolutions de siége.

Des négocians-armateurs avoient demandé au gouvernement des lettres de marque contre les bâtimens hollandais; mais M. de Rigny n'y a pas consenti, regardant ce moyen comme une mesure extrême.

Les autorités civiles d'Anvers ont, par une nouvelle proclamatiou du 8, engagé les habitans à prendre sans retard des mesures pour leur sûreté.

Le choléra a enlevé 570 personnes à Anvers, du 24 juin, jour de l'invasion, au 1er novembre. Dans ce nombre, il y a 307 hommes et 263 femmes ; 202 sont morts à domicile, 307 à l'Athénée, et 19 à l'hôpital Sainte-Elisabeth ; 42 soldats ont succombé à l'hôpital militaire. Ce relevé authentique prouve que là comme ailleurs on avoit beaucoup exagéré le nombre des victimes.

M. le vicomte Ch. Vilain XIV, ministre plénipotentiaire de la Belgique près le saint Siége, et chargé d'une mission spéciale près les autres cours d'Italie, a été reçu officiellement par la duchesse de Parme et le grand-duc de Toscane, et leur a notifié l'avénement et le mariage de Léopold.

· La reine de Hollande est arrivée à Berlin le 6 novembre.

— L'impératrice de Russie est accouchée le 25 octobre d'un fils, qui a reçu le nom de Michel.

La population entière du Bas-Canada est de 494,598 habitans. Ce pays comprend les districts de Montréal, de Québec, des Trois-Rivières et de Gaspé, et le nouveau canton de Bonaventure.

-

Les journaux de Philadelphie parlent de la découverte de quatorze îles, ·à 14 degrés 30 minutes de latitude nord, et 168 degrés 40 minutes de longitude orientale. Ces îles sont habitées. On n'y parle que l'espagnol. On les a appelées Groupe-Cowel, du nom du capitaine qui les a découvertes.

Pierre Desbordes, ou le Danger des mauvaises liaisons;
par M. d'Exauvillez (1).

Si ce livre est un roman, quant aux noms des personnages et quant à quelques faits accessoires, on peut dire que c'est une histoire trop véritable quand au fond et quant aux suites des mauvaises liaisons. Les malheurs de Desbordes sont l'image très-fidèle des malheurs de tant de jeunes gens qui, doués de quelques qualités heureuses, mais en même-temps légers, imprévoyans et faciles, se sont laissés engager dans des sociétés pernicieuses où ils ont perdu en peu de temps l'habitude du travail, le goût des plaisirs honnêtes, la simplicité des mœurs, le respect pour

(1) In-18, prix, 1 fr. 25 cent. et 1 fr. 75 cent. franc de port. A Paris, chez Gaume, rue du Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

la religion et la vertu, tout ce qui enfin fait le charme et le bonheur de la vi Combien de pauvres jeunes gens qu'une seule liaison a entraînés de chûte en chû aux plus grands excès ! Il ne faudra pas chercher ailleurs la cause de la plupar des désordres, des scandales et des crimes mêmes qui retentissent chaque jour à no oreilles, et celui qui interrogeroit ces hommes coupables dont les attentats ef fraient la société, apprendroit peut-être avec étonnement, s'ils consentoient à lu ouvrir les secrets de leurs cœurs, que l'origine de leur dépravation remonte au perfides conseils et aux exemples pervers de quelque mauvais ami.

C'est à montrer les suites funestes de ces sortes de liaisons que M. d'Exauville a consacré son nouvel ouvrage. Pierre Desbordes étoit un cultivateur aisé et d'un bonne réputation; il étoit rangé dans sa conduite et intelligent dans ses affaires Une femme, un fils, sembloient lui promettre le bonheur domestique. Une fâcheuse liaison vint tout à coup l'arracher à cette vie paisible, et son caractèr facile le disposa à être la dupe des mauvais conseils d'un intrigant adroit. En vair sa femme, en vain son curé cherchèrent à l'éclairer sur les piéges qu'on lui ten doit. Desbordes ferma les yeux à leurs sages avis, changea peu à peu ses habitu des, contracta le goût de la frivolité et de la dépense, négligea ses affaires et finit par se ruiner complètement. Sa femme mourut de chagrin, son fils suivit les exem ples pernicieux qu'il lui avoit donnés, et tous deux moururent dans la misère.

Il faut voir dans l'ouvrage par quels degrés le malheureux Desbordes tomba dans ce déplorable état. Nous ne trouverons là que ce que l'on remarque tous les jours dans le monde. M. d'Exauvillez n'a rien outré, nous dirions presque qu'il n'a rien imaginé. Il y a là un bon curé, comme il s'en trouve beaucoup dans nos campagnes, homme droit, prudent, zélé, qui fait tous ses efforts pour empêcher Desbordes de courir à sa perte. L'astuce et la perfidie du faux ami déjouent toutes les mesures de l'ami véritable, et le cultivateur, simple et confiant, est entraîné peu à peu dans l'abîme.

Cet ouvrage est dans le même genre que plusieurs autres du même auteur. Il fait suite au Bon Curé, au Bon Paysan, au Docteur de village, etc. La collection de ces petits livres forme comme une espèce de bibliotèque populaire qui ne sauroit être trop répandue dans les campagnes et dans les classes laborieuses des villes.

རི་པ Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 14 novembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 67 fr. 45 c. et fermé à 67 fr. 35 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. 00 c. et fermé à 95 fr. 85 c. Actions de la Banque.

1660 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP*,