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Le dernier bulletin du choléra dans les départemens contient les résultats suivans: Yonne, le 28 octobre, 78 nouveaux malades et 47 morts. Côtes-duNord, les 26 et 27, 77 cas et 35 décès. Áisue, le 29, 39 cas et 28 décès. Morbihan, le 27, 30 cas et 16 décès. Meurthe, le 27, 28 cas et 17 décès. (L'épidémie paroît éteinte à Nanci). Bouches-du-Rhône, le 23, 8 cas et 3 décès. Gironde, le 27, 2 cas.

Le grand quartier-général du maréchal Gérard a été transféré le 24 octobre à Saint-Vaast-là-Haut, banlieue de Valenciennes, dans la ville. On achève en ce moment l'armement de la place. Elle sera défendue par 296 bonches à feu.

Dix-sept bateaux attendent sur le canal de l'Escaut, à Valenciennes, des affûts et un grand matériel d'artillerie que l'on doit embarquer pour Anvers.

Le maire de Montpellier et ses adjoints ont donné leur démission. Ils ont consenti à continuer leurs fonctions jusqu'à ce qu'on ait pu les remplacer.

Des militaires, qui étoient à la poursuite de réfractaires auprès de Ségré, rencontrèrent le 20 un jeune homme de bonne mine, vêtu à la manière des paysans. Ils arrêtèrent cet individu, qui se déclara d'abord le fils du maréchal ferrant. Une circonstance ayant bientôt fait reconnoître la fausseté de cette déclaration, le jeune homme s'échappa et s'enfuit dans la campagne. Les militaires tirèrent aussitôt sur lui, et une balle l'atteignit. On le ramena à Angers, où il expira au bout de quelques heures : ce n'est qu'au procureur du Roi qu'il a voulu dire que son vrai nom étoit de Beauregard. On a su depuis que c'étoit un chouan surnommé le beau lancier, et qui avoit été officier dans les lanciers de la garde royale.

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Une colonne mobile a arrêté le 25 octobre, dans son domicile, auprès d'Ancenis, le sieur René Courant, l'un des chefs de chouans de cet arrondissement; il étoit sans armes " et a opposé peu de résistance: on l'a conduit dans la prison de cette ville.

Le nouveau préfet de la Vendée, M. de Jussieu, à son arrivée dans ce département, a voulu présider à une visite minutieuse du château de M. de Mesnard, ancien pair de France et écuyer de madame la duchesse de Berri. Ses perquisitions, dans ce domaine, n'ont pas eu plus de succès que les précédentes. On n'y a rencontré ni l'un ni l'autre personnage.

Le pont suspendu en chaînes de fer, qui a remplacé l'ancien pont de Saint-Vincent à Lyon, est entièrement terminé. Il sera livré au public après les épreuves pour constater sa solidité.

Un second convoi de 38 prévenus d'insurrection dans l'Ouest est arrivé le 28 octobre à Orléans, à 6 heures du matin. Leur entrée n'a pas été troublée, graces à la présence de la garde nationale et de la gendarmerie, que l'autorité a fait mettre sur pied. Quelques cris de mort s'étoient fait entendre sur leur passage à Beaugency.

Le maire de Gaillac (Tarn), aussitôt qu'il a connu la nomination du ministère doctrinaire, a donné sa démission, en la motivant sur ce qu'il le juge incompatible avec les principes de la révolution de juillet.

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Le gouvernement ayant donné le choix, pour colonel de la garde national de Châlons-sur-Saône, à un cordonnier nommé Boiteux, l'installation a dû être faite suivant l'usage; mais il ne s'y est présenté qu'une cinquantaine de garde nationaux sur 1400; et les spectateurs, qui étoient plus nombreux, ont fait entendre pendant la cérémonie des huées et des sifflets dont le nouveau colonel a été poursuivi jusqu'à son domicile.

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Le tribunal du Havre a fait, le 23, pour la première fois, l'application de la loi du 28 avril 1831, qui, entre autres modifications au Code pénal, répute voleurs et punit comme tels les débiteurs saisis qui enlèvent leurs propres meubles mis sous la main de la justice. Un locataire qui se trouvoit dans ce cas, par suite de dettes de loyer, a été condamné à l'emprisonnement, qui toutefois a été borné à deux mois, attendu des circonstances atténuantes.

Le duc Ch. de Brunswick, qui s'étoit rendu incognito à Genève, est reparti après un séjour de 48 heures on ignore sur quel point il s'est dirigé. M. le comte de Talleyrand, ancien ambassadeur de France en Suisse, est mort le 20 octobre à Milan.

L'escadre française, qui est partie de Cherbourg le 28 octobre pour se réunir à l'escadre anglaise de Spithead, est composée du vaisseau le Suffren, commandé par M. Kerdrain, et monté par le contre-amiral de Villeneuve; des frégates la Melpomène, la Calypso, la Médée et la Résolue, commandées par MM. Rabaudy, Casy, Troude, Lemaître; et des corvettes l'Ariane, la Créole et la Bayonnaise, commandées par MM. Leray, Dubreuil et Ménétrier. La Melpomène et la Créole sont restées dans la rade de Cherbourg, prêtes à se réunir au premier ordre au pavillon de M. de Villeneuve.

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— Le Courrier belge assure que deux corps d'armée prussiens sont actuellement en marche, le premier passant par Cologne, vers la frontière, du côté de la Belgique, et l'autre par Trèves, vers la frontière française. Cette feuille ajoute que la diète germanique a ordonné de concentrer, dans les environs de DeuxPonts (Bavière rhénane), des forces considérables prises dans les différens contingens de la confédération.

Le roi de Hollande a rapporté l'arrêté qui permettoit l'introduction, dans les ports hollandais des Indes, des toiles de coton étrangères. Cette mesure est fâcheuse pour les fabriques belges qui y faisoient parvenir leurs produits.

Sur la demande de l'envoyé extraordinaire M. Vilain XIV, le gouvernement sarde a décidé que le pavillon belge sera reconnu et reçu dans tous les ports du royaume, que les passeports belges seront respectés dans les Etats de Sardaigne, et que les nouvelles de la Belgique seront placées dans les journaux du gouvernement, sous la rubrique : Royaume de la Belgique.

Le roi d'Espagne, dont la santé est presque rétablie, a fait son entrée à Madrid le 18; il a été reçu avec les plus grandes acclamations : toute la population étoit allée au devant de lui. Ferdinand a jugé utile de maintenir l'amiral Laborde au commandement de la Havane, et a donné le portefeuille de la marine, qu'il lui destinoit, à M. Ulloa.

- Un des premiers actes de la reine d'Espagne, a été d'accorder une amnistie générale pour tous les délits politiques. C'est le 15 octobre qu'elle a rendu ce décret, que l'on a publié après l'entrée du roi d'Espagne à Madrid. Il n'y a d'exception que pour ceux qui ont prononcé la déchéance du roi à Séville et pour ceux qui ont commandé les armées rebelles.

- Le Correspondant de Nuremberg, pour réfuter les assertions de plusieurs journaux qui prétendoient que tous les membres de la famille Buonaparte se trouvoient à Rome près de madame Lætitia, montre de la manière suivante combien cette famille est dispersée en ce moment. Joseph Buonaparte, ex-roi d'Espagne, est à Londres; sa femme et sa fille sont à Florence. Charles Buonaparte, fils de Lucien, et marié à la fille de Joseph, est à Riccia. Lucien Buonaparte est à Sinigaglia; le fils de Lucien est en Colombie. Louis Buonaparte, ex-roi de Hollande, est à Florence; madame Hortense, son épouse, est en Suisse. Jérôme Buonaparte, ex-roi de Westphalie, est à Livourne. Achille Murat, fils de l'ex-roi de Naples, est à Londres; son jeune frère est à New-Yorck; et madame Caroline, ex-reine de Naples, est à Florence.

- Après les combats du 14, don Pédro a fait parvenir aux soldats de l'arméc de don Miguel une proclamation, pour les engager à déserter leurs rangs et à l'aider à élever un gouvernement de vérité et de justice.

Une discussion a eu lieu le 12 octobre dans la seconde chambre de Hanovre, au sujet de la responsabilité des ministres. La proposition de M. de Honstedt, qui demandoit que les ministres fussent déclarés responsables de tous leurs actes, a été écartée; mais on a du moins adopté celle du docteur Klenze, tendant à faire peser une responsabilité particulière sur les ordonnances qui contiendroient une violation de la charte, ou des droits des citoyens reconnus par cette charte. – Plusieurs députés de Nassau qui, dans la dernière session, ont protesté contre les résolutions de la diète, ont été arrêtés et enfermés dans la forteresse de Maxbourg.

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Les tribus arabes des environs d'Alger, excitées par leurs marabouts, se disposant à de nouvelles excursions contre Alger, le général en chef Savary a envoyé à leur poursuite le général Fandoas avec un détachement de la garnison et de la garde nationale algérienne. Il y a eu dans la plaine de Mitidja quelques engagemens, à la suite desquels les Arabes se sont retirés dans l'intérieur.

L'audience de la cour d'assises de la Seine, du 30 octobre, a été consacrée aux plaidoiries des défenseurs des jeunes gens arrêtés le 6 juin au coin de la rue St-Méry. On remarquoit dans l'auditoire M. Sauzet, avocat de Lyon, qui s'est illustré par la défense de M. de Chantelauze dans le procès des anciens ministres. M. Saunières a plaidé pour Rossignol, Fournier et la fille Alexaudre; et M. Briquet pour Goujon, Rojon et Brunelle, qu'il a représentés comme ne devant être rangés que dans la seconde catégorie de l'accusation. MM. Caron, Sebire, Syrot, Lafargue, Wollis, Trinité, St-Amand, Boussi, Pelleport et Rouhier, ont ensuite

présenté la défense des autres accusés. M. Delapalme a interrompu les plaidoiries pour lire une lettre écrite au commandant Désollier par M. Soubiranne, témoin de l'insurrection de la place de la Bastille, qui étoit absent lors de sa citation. Sur la demande d'un juré, qui s'est dit indisposé, et de l'accusé Jeanne, qui a représenté que le jury avoit besoin de recueillement ponr prononcer sur le sort de vingt-deux personnes, le président a consenti à renvoyer la fin du procès au lendemain.

Le 31, M. le président Jacquinot - Godard a présenté son résumé qui a duré trois heures. Les jurés ont ensuite délibéré depuis onze heures et demie jusqu'à quatre heures. Quatre-vingt-quatre questions leur avoient été posées. D'après leur déclaration, la cour a condamné Jeanne à la déportation, Rojon à 10 ans de travaux forcés, Rossignol à 8 ans de réclusion, Goujon et Vigoureux à 6 ans de la même peine, Fourcade à 5 ans de prison et à 10 ans de surveillance. Les autres accusés ont été acquittés.

La Voie du salut, par le B. A. M. Liguori; traduite pour la première fois par M. l'abbé G. (1).

Les succès des diverses traductions qu'on á faites de Liguori, dans ces dernières années, a engagé M. G. à entreprendre la traduction d'un ouvrage inconnu jusqu'ici en France, et qu'il croit destiné à produire de grands fruits. Le Bienheu reux traite ici des plus importantes vérités, du salut, de la mort, du jugement, de l'éternité; il met sous les yeux du lecteur les considérations les plus propres à le toucher, et lui suggère les sentimens que ces grands sujets doivent exciter en lui Il y a en tout 37 chapitres, et chaque chapitre est divisé en 3 points, probablemen dans l'intention que chacun puisse y trouver un sujet de méditations. L'auteu termine chaque chapitre par une petite prière. Son zèle et sa piété paroissent ic comme dans les autres productions du Bienheureux. Le traducteur annonce qu'il fera paroître bientôt la Voie de la perfection, autre opuscule également inédit et qui est comme la suite et le complément du premier.

(1) In-18, prix, 90 cent. et 1 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Bricon rue du Vieux-Colombier, et au bureau de ce journal.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 31 octobre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 00 c. et fermé à 68 fr. 00 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. 25 c. et fermé à 96 fr. 40 c. Actions de la Banque.

1670 fr. 00 e.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLARE ET COMP

SAMEDI 3 NOVEMBRE 1832.

ROYAL

Bref du Pape aux évéques de Bavière, sur les mariages mixtes, commençant par ces mots : Summo jugiter.

A nos vénérables frères les archevêques et évêques du royaume de Bavière.

GRÉGOIRE XVI, Pape,

Vénérables frères, salut et bénédiction apostolique. Le siége apostolique a de tout temps veillé avec le plus grand soin au maintien exact des canons de l'Eglise, qui défendent rigoureusement les mariages des catholiques avec les hérétiques. Quoi qu'il ait été quelquefois nécessaire de les tolérer en quelques lieux pour éviter un plus grand scandale, les pontifes romains n'ont cependant jamais manqué d'employer tous les moyens qui étoient en leur pouvoir pour qu'on y fit comprendre au peuple fidèle tout ce qu'il y a de difforme et de dangereux pour le salut dans ces sortes d'unions, et de quel crime se rend coupable l'homme ou la femme catholiques qui osent enfreindre les saintes lois de l'Eglise sur cette matière. S'ils ont consenti quelquefois à dispenser dans quelques cas particuliers de cette sainte et canonique défense, ce n'a jamais été que contre leur gré, et pour des motifs graves; mais, en accordant cette grâce, ils ont eu pour coutume d'exiger, comme condition préalable au mariage, que non-seulement la partie catholique ne fût point exposée au danger d'être pervertie par l'autre, qu elle s'engageât plutôt à faire tout ce qui dépendroit d'elle pour faire rentrer celle-ci dans le sein de l'Eglise, mais encore que les enfans de l'un et de l'autre sexe fussent élevés dans les principes de notre sainte religion.

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C'est pourquoi, nous, que la divine Providence a élevé, malgré notre indignité, sur la chaire suprême de saint Pierre, considérant la très-sainte conduite de nos prédécesseurs à cet égard n'avons pu, sans en être profondément affligé, apprendre, par des rapports exacts et en grand nombre, que dans vos diocèses et dans plusieurs autres lieux, il se trouve queques personnes qui s'efforcent, par tous les moyens possibles, de propager parmi les peuples qui vous sont confiés une entière liberté de contracter des mariages mixtes, et avancent, pour les mieux autoriser, des opinions contraires à la vérité catholique.

En effet, nous sommes informé qu'ils osent affirmer que les catholiques peuvent, librement et licitement, former de telles unions, non-seulement sans aucune dispense préalable du saint siége (laquelle, selon les canons, doit être demandée pour chaque cas particulier), mais encore sans remplir les conditions précédentes

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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