Images de page
PDF
ePub

- Une pension de 6,000 fr. vient d'ètre accordée à la veuve de M. Chaptal, qui en avoit une de 24,000 fr. en qualité d'ancien sénateur. L'ordonnance motive celte mesure sur la nécessité de donner à cette dame les moyens de soutenir le rang de veuve d'un pair de France.

Le conseil-général de la Banque de France a élu M. Vernes, sous-directeur de cet établissement, en remplacement de M. Rodier, décédé. Ce choix sera soumis à la sanction du ministre.

La cour de cassation a rejeté le pourvoi des chouans Bernard et Guillet, condamnés à mort par la cour d'assises de Bourbon-Vendée.

M. Bascans, gérant de la Tribune, étoit traduit le 5 devant la cour d'assises, sous la prévention de plusieurs délits, dont un qualifié provocation suivie d'effet au renversement du gouvernement, entraînant la peine de mort. Ces délits résultoient des numéros des 29 et 31 mai, 1oo, 5 et 6 juin. MM. Boussi et Sarrut, cités en témoignage, ont rendu compte de l'apposition illégale des scellés sur les presses, dans la nuit du 5 juin. M. Bascans a été acquitté. Mais la cour a refusé de faire droit sur sa plainte contre cette apposition de scellés, qui existe encore. M. Thouret, l'ancien gérant de la Révolution, étoit cité le 6 devant la 'cour d'assises, pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement. Ita fait défaut, et la conr, reconnoissant que le délit n'existoit pas, l'a renvoyé de la plainte.

[ocr errors]

Le tribunal correctionnel a condamné à 3,000 fr. d'anrende le sieur Lambert, propriétaire du château d'Arcueil, pour avoir mis ce château en loterie. Le sieur Vuilleniot, agent de cette opération, a été condamné à 50 fr. d'amende, dix personnes, qui avoient distribué des billets, à 10 fr. d'amende. Les prévenus sont tenus, en outre, solidairement au paiement des frais, qui dépassent 3,000 fr.

[ocr errors]

Les individus arrêtés lors du charivari donné à M. Aubernon, préfet de Seine-et-Oise, à l'occasion de sa nomination à la pairie, ont été traduits le 6 devant le tribunal correctionnel de Versailles. Les sieurs Béraud et Gossin ont été condamnés à cinq jours d'emprisonnement, Jeanin à trois jours, Eingenschenck

à 15 fr. d'amende.

M. Ferd. Bascans se retire de la Tribune; il est remplacé dans la signature de ce journal par M. Lionne, gérant du Mouvement.

M. Roul, député de la Gironde, a déposé sur le bureau de la chambre de députés une pétition tendant à obtenir une réduction des droits d'entrée sur les sucrés étrangers.

On assure que des cas de choléra se sont manifestés à Paris depuis quelques jours. On cite le faubourg Saint-Antoine et la garnison, comme ayant fourni plu

de malades.

[ocr errors]

Le gouvernement vient de retirer le brevet d'imprimeur, à Bordeaux, M. Lebreton, gendre et successeur de madame Cazzava, dont le mari a été guil

lotiné en 1793.

Le numéro du 29 novembre de la Gazette du Languedoc, journa royaliste de Toulouse, a été saisi.

· — Le Sémaphore de Marseille et le Constitutionnel avoient parlé d'une tentative d'évasion par M. le comte de Kergorlay et plusieurs de ses compagnons de captivité; M. de Kergorlay a écrit à ces journaux que cette nouvelle étoit fausse, et qu'aucune offre n'a été faite aux geôliers.

· Le bruit s'étoit répandu que de graves désordres avoient éclaté à Châlonsr-Saône, à l'occasion du désarmement de la garde nationale. Il paroît que cette opération s'est faite sans trouble, au moyen de la précaution que l'autorité avoit ene de faire venir dans cette ville trois escadrons de dragons pour en renforcer la garnison.

→ Dans la nuit du 2 au 3, un orage a renversé une trentaine de pieds du clocher d'Harfleur, qui, dans sa chute, a défoncé la voûte de l'église et encom¬ bré une rue de ses débris. Ce clucher, bâti par les Anglais au 15° siècle, étoit un des plus beaux monumens de la Normandie.

Le dimanche 25 décembre, la police a fait évacuer, à Lyon, et a fermé la salle où les saint-simoniens se livroient à la prédication de leurs doctrines.

Les individus qui avoient chanté des couplets séditieux au spectacle de Dijon, le 4 novembre, ont été condamnés chacun à 5 fr. d'amende. Celui qui est monté sur le théâtre a été condamné à 5 jours de prison et 15 fr. d'amende.

- M. Chambon, gérant des Mélanges occitaniques, feuille royaliste de Montpellier, a été candamné, par défaut, à deux ans de prison et 5,000 fr. d'amende, pour un article du 8 août sur les troubles de la Vendée.

M. Emmanuel Gaillard, chargé de la direction des fouilles de Lillebonne, a annoncé au préfet de la Seine-Inférieure, que l'on est parvenu à découvrir à dix pieds sous terre une vaste salle, dont on commence à voir la muraille. Les fouilles pratiquées dans la magna cavea ont mis à nu le pourtour du théâtre et les stalles les plus élevées.

Les batteries françaises, placées devant la citadelle d'Anvers, ont commencé la canonuade le 4, à onze heures du matin, en présence du maréchal Gérard : c'étoit le jour de sainte Barbe, fète des canonniers. Cent pièces d'artillerie ont tiré jusqu'au soir, sans interruption, sur la citadelle et sur la lunette St-Laurent. La garnison a répondu assez mollement. Le premier feu de nos troupes a été dirigé du fort Montebello, quoique le général Chassé eût menacé, dans sa seconde réponse, de bombarder Anvers si on se servoit de cette position, qui fait partie des fortifications de la ville. A six heures du soir, on étoit parvenu à démonter plusieurs batteries hollandaises, et à atteindre la grande caserne de la citadelle. Les autorités d'Anvers avoient averti les habitans de se retirer; une grande partie a suivi ce conseil ; les autres se sont renfermés dans leurs maisons. Le roi Léopold est entré dans la ville.

- L'artillerie française a fait un feu nourri pendant toute la journée du 5. Plusieurs incendies ont éclaté dans la citadelle, et quelques embràsures ont été démolies. Le fort Saint-Laurent étoit presque au pouvoir de nos troupes. Les Hollandais n'avoient point encore tiré sur la ville, et leurs coups sur les assiégeans devenoient plus rares.

-

Les opérations des escadres anglaises et françaises continuent à être contr riées par le mauvais temps. L'amiral de Villeneuve a été obligé de revenir a Dunes avec la frégate la Syrène, sur laquelle il avoit transféré son pavillon, la corvette l'Ariane. La Syrène a perdu une de ses chaînes et une ancre. vaisseau anglais le Revenge est aussi rentré aux Dunes. Les frégates français la Médée et la Résolue sont encore à la mer. Le but de l'expédition ne peut êt atteint. Les vents sont extrêmement violens et fes tempêtes continuelles.

-

Le gouvernement anglais a donné l'ordre de relâcher les bâtimens hollat dais ayant à bord des marchandises susceptibles de se détériorer, et leur a perm de se rendre à destination. Il a autorisé aussi les bâtimens anglais à faire vol pour les ports hollandais situés dans les Indes orientales et occidentales.

[ocr errors]

Par une proclamation du 3 décembre, le roi d'Angleterre a dissous le pat lement, qui étoit prorogé au 11 décembre, et en a convoqué un nouveau pot le 23 janvier. Les pairs d'Ecosse sont requis de se réunir le 14 janvier, à Holy-Roo pour choisir les seize pairs qui devront siéger et voter à la prochaine session.

no

- Quelques soldats enrôlés pour l'armée de don Pédro ayant voulu, le 29 vembre, forcer à Ostende la consigne qui étoit donnée, sur le bâtiment à bord du quel ils se trouvent, pour les empêcher d'aller à terre, la garde s'est vue obligé d'accourir, et après de vaines sommations, de faire feu sur les mutins; l'un d'eux a été tué et deux autres blessés grièvement.

- Le gouvernement portugais a signifié au consul anglais à Lisbonne, et au commandant des forces navales britanniques dans le Douro, de veiller à ce qu'aucun bâtiment ne prenne position dans la ligne des batteries portugaises, et ne viole les droits de la neutralité. Le vicomte de Sainte-Marthe, signataire de celle notification, s'est plaint en même temps de ce que le bâtiment anglais le Raven avoit cherché à forcer l'entrée du Douro, et avoit protégé une tentative des rebelles. C'est donc à tort que l'on avoit protesté contre le feu que le Raven a essuyé.

Des journaux prétendent qu'il a été signé à Paris un traité entre le comte d'Ofalia pour l'Espagne, le maréchal Soult pour la France, et sir Stratifort Canning pour l'Angleterre.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 7, la discussion s'ouvre sur le projet de loi tendant à autoriser le gouvernement à percevoir sur le pied actuel le 1" trimestre des impôts en 1833. M. Dumeylet montre le danger d'accorder à l'avance des crédits considérables, sans être as suré des ressources de l'année. M. Giraud vote la loi, d'après la promesse que c'est la dernière fois que l'on réclamera des douzièmes provisoires.

M. Salverte dit que l'inconvénient qui se rencontre provient du fait du ministère, qui a hésité pendant quelques mois à ouvrir la session. Il propose de n'ac corder que deux douzièmes, et de prendre les moyens d'opérer un dégrèvement. M. Audry de Puyraveau attribue le provisoire à cette obséquieuse diplomatie qui s'est mise à genoux devant la sainte alliance.

M. Thouvenel, après avoir remarqué que nos finances étoient plus prospères mieux dirigées sous la restauration, déclare refuser toute espèce de subsides à 1 ministère qui devroit se retirer. M. Larabit se plaint aussi du retard de la seson; il voudroit un dégrèvement sur l'impôt des boissons et du sel, et sur l'octroi › Paris. M. Beauséjour ne pense pas qu'un vote de confiance doive être donné au inistère actuel.

M. le ministre des finances insiste sur la nécessité et l'urgence de voter le prode loi. Ce vote, dit-il, n'empêchera pas les dégrèvemens possibles, et le gou ernement s'occupe en ce moment de préparer des projets sur différentes branches e contribution. Toutefois, les dépenses ordinaires et extraordinaires seront condérables l'année prochaine.

er

L'art. 1 porte que les contributions directes se feront, pendant l'année 1833, onformément à un état annexé. M. Podenas demande qne ce taux ne soit déteriné que pour le premier trimestre. Son amendement est appuyé par MM. Péan, le Mosbourg, combattu par MM. de Rambuteau et Lepelletier-d'Aulnay, et reeté. Un sous-amendement de M. Salverte a le même sort.

L'article 1er est adopté, ainsi que les suivans. Le 9o, qui autorise l'émission le bons du trésor pour une somme de 250 millions, passe également, à la suite June discussion à laquelle prennent part MM. Demarçay, Voyer-d'Argenson, Salverte, le ministre des finances et Lepelletier-d'Aulnay. Tous les amendemens ont successivement rejetés.

Le scrutin sur l'ensemble de la loi est remis au lendemain.

Les grands comédiens de quinze ans après les petits.

[ocr errors]

Jusqu'à présent les principaux acteurs de la comédie de 15 ans avoient laissé à leurs doublures la partie la plus désagréable de leur rôle, qui étoit de confesser publiquement qu'ils avoient été fourbes, hypocrites et menteurs devant Dieu et devant les hommes, pendant les quinze années de la restauration. C'étoit par l'organe des écrivains subalternes du parti que nous avions connoissance de leur forfaiture et de leur honte; de sorte que les chefs, si l'on en excepte M. Laffitte, s'étoient ménagé la ressource de pouvoir s'en défendre, et de nier un si mauvais cas. Mais voici que le masque tombe de tous les visages, et que les plus grandes renommées politiques se résignent volontairement à boire la honte sur laquelle il pouvoit encore rester quelques doutes à leur égard.

Dans la séance de la chambre des députés, du 30 novembre, M. Odilon Barrot, voulant fixer l'opinion sur ses principes par une solennelle profession de foi, a dit à la tribune: « Nous n'avons jamais vu dans la restauration qu'un état provisoire, qu'une suspension d'armes. La Charte n'étoit qu'un traité temporaire entre le principe légitimiste et le principe révolutionnaire.

[ocr errors]

Assurément, il est impossible d'y mettre moins de pudeur, et de s'avouer plus frauchement parjure, hypocrite et comédien à la face du monde. Voilà qui est bien entendu; M. Barrot et son parti n'avoient point pris d'engagemens sérieux vis-àvis de la restauration, et ce seroit faire preuve de mauvais esprit que de leur

[ocr errors]

soupçonner aucune arriere-pensée, ni aucun reste d'affection pour elle. Le régime des suspects aura beau revenir, ces Messieurs sont justifiés d'avance.de toute im putation de carlisme, et nul soupçon de ce genre ne sauroit planer sur eux sans. la plus criante injustice. Mais voici un embarras d'une autre espèce: comment s'assurer qu'il ne leur prendra plus fantaisie de tromper personne, et que leurs paroles d'aujourd'hui soient de l'or plus pur que leurs paroles d'autrefois? A quels sigues reconnoîtra-t-on qu'ils ont cessé d'être comédiens, et que leurs sermeus nouveaux valent mieux que leurs sermens passés ? car, enfin, il n'y a pas deux manières de jurer fidélité. Ce qu'ils ont promis en dernier lieu à Louis-Philippe, ils l'avoient promis auparavant à Charles X. Cette même main qu'ils étendent maintenant sur la Charte-vérité, ils l'ont étendue sur la Cbarte de Louis XVIII ils se sont liés à l'une et à l'autre par les mêmes protestations, par les mêmes mots sacramentels: c'est exactement la même garantie, la même forme d'engage ment. Nous savons, par leur aveu, qu'il y en a une mauvaise dans les deux; mais qui pourra nous assurer qu'il y en ait une bonne ?

Voilà le grand inconvénient d'avoir été comédien et d'en convenir; il n'y a plus ni paroles ni sermens qui vaillent, et, quand on rencontre des gens qui refusent de se fier à vous, on n'a pas le droit de s'en fächer. Quand on n'a jamais vu dans la restauration qu'un état provisoire, qu'une suspension d'armes, qu'un traile temporaire avec le principe légitimiste, et que malgré cela on n'a lever la main pour jurer d'agir en bon et loyal député, il n'y a pas de raison pour exiger que l'on vous croie incapable de jouer à la branche cadette le même tour que vous avez joué à la branche aînée.

pas hésité à

Quel malheur cependant, pour les anciens ministres de Charles X, que ces aveux ne soient pas venus à leur secours, lorsqu'ils se trouvoient en jugement, comme criminels d'état, devant la chambre des pairs! Leur justification étoit là tout entière. Il leur eût suffi de dire à leurs juges : Vous le voyez, Messieurs, nous avions affaire à des ennemis, traîtres et parjures, qui prenoient la restauration pour une suspension d'armes, qui n'attendoient, pour violer leurs sermens et jeter leurs masques de comédiens, que la fin de cet état provisoire. Vous te voyez, nous étions parfaitement vis-à-vis d'eux dans le cas de légitime défense. Ils conviennent qu'ils en vouloient à notre vie; pourquoi ne conviendrions-nous pas que nous voulions la sauver ?

B.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 7 décembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 05 c. et fermé à 68 fr. 10 c.

Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 98 ir.
Actions de la Banque.

O c. et fermé à 98 fr. 00 c.

. 1685 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AU. LE CLERE ET COMP".

« PrécédentContinuer »