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On annonce que le généra! Jackson a été réélu président des Etats-Unis d'Amérique, à une grande majorité. L'état de New-Yorck seul lui a donné une majorité de 30,000 voix.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 14, M. Cornudet développe sa proposition sur les biens communaux. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi sur les douzièmes provisoires. M. de Dreux-Brézé se plaint du provisoire, de l'accroissement considé rable des dépenses depuis la révolution de juillet, des mesures extra-légales employées par le gouvernement. Il demande quand le désarmement, tant promis, aura lieu.

M. le ministre des finances prétend que c'est la restauration qui a fait des profusions et qui nous a légué des dettes. La révolution de juillet, dit-il, avoit au contraire à satisfaire à des intérêts sacrés; et, si tous se rallioient à elle, il n'y auroit plus de guerre à craindre. M. de Brézé répond à des personnalités du ministre, fait observer qu'il n'a jamais défendu le ministère Polignac, et rappelle que la restauration avoit laissé les finances dans une prospérité complète. Les articles du projet de loi sont successivement adoptés, et l'ensemble passe à la majorité de 115 contre 3.

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CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 13, M. Delaborde fait un rapport favorable sur le projet de loi tendant à voter un crédit de g00,000 fr. pour l'établissement, sur la place de la Bastille, d'un monument à la mémoire des patriotes tués dans les trois journées de juillet 1830. La commission demande seulement que la forme et les dimensions de ce monument soient fixées par un concours.

sur le mode

On reprend la discussion de la proposition de M. Demarçay, d'examen du budget. M. Lefèvre, rapporteur de la commission, à laquelle les différens amendemens ont été renvoyés, propose de donner la priorité à la rédaction de M. Pelet. M. Demarcay insiste en vain pour que l'on discuté d'abord la sienne. M. Pelet étoit d'avis de nommer deux commissaires pár bureau. On s'accorde à porter ce nombre à quatre; mais l'article ainsi sous-amendé se trouve rejeté, et l'on est obligé d'en revenir à l'amendement de la commission.

M. le ministre des finances présente de nouvelles observations contre la mesure que l'on veut établir; une commission peu nombreuse lui paroit préférable. M. Ch. Dupin soutient le contraire. Après de longs débats, pour savoir de combien de membres elles seront, chacun proposant son chiffre, on décide que commission chargée d'examiner la loi des comptes aura neuf membres, et que celle qui examinera la loi des recettes et des dépenses en aura trente-six. Les autres dispositions, relatives à la division par sections pour examiner un minis

la

tère, et à la présentation des rapports de ces sections, sont ensuite adoptées. Le tout prendra place au règlement de la chambre.

M. Salverte développe sa proposition tendant à reprendre les travaux non achevés à une session précédente. M. Mahul seul y fait des objections. La prise en considération est prononcée.

Le 14, M. Benj. Delessert fait un rapport sur la loi relative à la déchéance des envois d'argent déposés à la poste et non réclamés. Il propose de la porter å huit ans, et émet le vœu que le prix de ces transmissions d'argent soit diminué.

M. Harlé fils lit une proposition concernant les agens de change et l'agiotage de la Bourse. Il s'agiroit d'établir une caisse de dépôts pour recevoir les effets publics à vendre et les sommes destinées à les acheter. L'agent de change qui feroit des marchés à termes fictifs seroit traduit en police correctionnelle, suspendu ou destitué.

Sur une Association révolutionnaire en Italie.

en

La Notice du jour, journal de Rome, contenoit dans un supplément, du 29 novembre, in long exposé du plan d'une association révolutionnaire en Italie. Les projets des factieux, dit-il, ne sont plus un mystère; le plan de la grande association nationale, pour la délivrance de l'Italie, a été trouvé chez un des associés, maintenant en prison: ses complices pourront en reconnoître l'exactitude. Le développement progressif de ce plan et la résolution de le mettre en œuvre par tous les moyens, et même par les tentatives de petites bandes armées, résultent évidemment d'un document original qui est aux mains du gouvernement pontifical, et qui vient en partie de la ville qui est comme le foyer de la jeune Italie, partie d'autres villes de l'Etat en correspondance avec la première. On y donne des instructions, on y concerte des mesures, et, sous prétexte d'affaires de commerce ou de littérature, on prépare de nouvelles secoussés. Après avoir organisé le comité de la jeune Italie, une lettre du 27 septembre dernier indique les signes auxquels les conjurés pourront se reconnoître. Il est à remarquer que ces signes sont exactement les mêmes qui se trouvent tracés, avec de l'encre chimique, dans d'autres lettres venant d'une ville de l'Etat pontifical, et adressées à Rome. Une de ces lettres finit d'une manière fort remarquable : « Je vous prie de recueillir de l'argent; ce doit être toujours là notre mot d'ordre. Point de relâche; redoublez d'activité s'il est possible. Allez à la chasse dans le bas peuple; ces Transtéverins, qu'on regarde comme des assassins pontificaux, pourront être à mon avis un instrument fort utilé on pourroit faire valoir l'orgueil du nom et de l'antiquité. Ecrivez au peuple, si vous pouvez; les choses vont assez bien.

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Dans une autre lettre, du 6 octobre, après avoir parlé d'affaires de commerce, il étoit dit en caractères qu'on ne pouvoit lire sans un réactif : « Plus d'activité, soignez le peuple, et surtout recueillez de l'argent; c'est l'unique chose dont nous ayons besoin. Il est nécessaire d'avoir des armes ; vous avez des riches, excitez leur patriotisme. Sans de grands sacrifices, nous ne ferons jamais rien; montrons à

l'Italie que la ligue de la jeunesse est invincible. Le projet des bandes armées que feront nos ventes est excellent; régularisez cela. Prêchez les principes républicains; Rome en doit être le centre. Avez-vous des armes? avez-vous des fusils?.... » Ces mêmes idées ont été accueillies dans une ville de l'Etat pontifical où réside le congrès de la jeune Italie. Une lettre écrite de cette ville demandoit 200 écus pour mettre à exécution notre projet de guérillas. Il en est encore question dans une lettre adressée à Rome, où l'on parle aussi d'une réunion centrale dans un Etat étranger, et d'un député à y envoyer. Toutes ces lettres sont signées d'initiales arbitraires; mais il paroît qu'on en connoît les auteurs véritables. Ces extraits peuvent servir à montrer, s'il en étoit encore besoin, quels sont les desseins des factieux, et par quels moyens ils comptent réussir.

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Dans le plan de l'association, elle prend le titre de Fédération de la jeune Italie. « L'ère de cette fédération commence en 1831, son but est d'améliorer la condition politique de l'Italie. Ses moyens sont l'union de tous les fédérés dans la Péninsule et les îles adjacentes, les armes, la correspondance, l'unanimité de leurs principes et le soin de les propager parmi le peuple. Les mesures qui conduiront immédiatement à la grande œuvre et au dernier but, sont un mouvement révolutionnaire aussi général que possible. La fédération renonce à toute transaction avec l'ennemi sur le sol sacré de la patrie. Pendant qu'elle combat et repousse les ennemis étrangers, elle cherche à exterminer les traîtres, comme aussi les ennemis déclarés de la fédération et de ses principes. Le serment est horrible; on y jure de frapper et de diffamer les tyraus, d'encourager l'éducation des peuples pour la liberté, de faire en sorte par tous les moyens que les hommes de la jeune Italie obtiennent, la direction des affaires publiques, de propager la fédération, et d'exterminer ceux qui en révéleroient l'existence. On se dévoue soi-même à l'infamie et à la mort, si on manquoit à son serment. Tout fédéré doit être muni d'un poignard, d'un fusil et de cinquante cartouches. Au moment de l'action on distribuera des cartes de fédération et le mot d'ordre. On indique un uniforme provisoire. Nul ne peut être admis dans la société s'il a passé quarante ans, et s'il n'est pas Italien. Il est défendu aux fédérés de faire connoître celui qui les a reçus ; il est défendu aux illétrés de propager la fédération. Chaque fédéré paiera un écu en entrant, et six paoli par mois. Telles sont les dispositions principales du plan, qui est en vingt articles.

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Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 05 c., et fermé à 68 fr. 30 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 98 fr. 10 c., et fermé à 98 fr. 40 c. Actions de la Banque..

1680 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP".

MARDI 18 DÉCEMBRE 1832.

(N° 2038.)

De l'église de Lausanne.

ROYAE

SEIN

Nous avons parlé plusieurs fois des besoins des catholttes de Lausanne, privés d'église, ou n'en ayant qu'une queur est commune avec des protestans. Leur situation avoit éressé les catholiques des pays voisins, des quêtes furent fares par eux; nous les annonçâmes à plusieurs reprises dans ce journal, entre autres nos 1486 et 1598, tome LVII et LXII. Ces quêtes n'ont point été stériles, et une église à trois nefs avoit été élevée; mais un malheur affreux vint tout à coup renverser ce qu'on avoit eu tant de peine à construire. Nous devons laisser parler ici les catholiques de Lausanne, qui rendent compte de ce triste événement, et qui montrent qu'il n'a pu être ni prévu, ni réparé. La simplicité de leur exposé a quelque chose de touchant. C'est cet exposé qui a donné lieu au singulier procès jugé à Pontarlier, et dont nous avons entretenu nos lecteurs, no 2035; l'appel des catholiques de Lausanne a été pris un moment pour quelque trame mystérieuse et perfide qui menaçoit l'Etat de nouveaux malheurs. En le lisant, on eût vu que cet imprimé n'avoit rien d'effrayant pour le repos public, mais il annonçoit un désastre, et invitoit les bons fidèles à y porter remède; voici le texte de cet écrit :

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Proscrite à Lausanne par la révolution religieuse de 1536, ce fut seulement en 1794, et à la suite des événemens politiques de cette époque que la religion catholique commença à y rentrer. Une pieuse dame allemande, connue sous le nom de baronne d'Olcah, moins distinguée par sa naissance que par l'éclat de ses hautes vertus, procura à un petit nombre de catholiques, domiciliés dans cette ville et dans ses environs, les moyens de partager avec elle, une chapelle domestique, les bienfaits et les consolations de la foi. Son aumônier remplit la plupart des fonctions de curé.

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Accédant ensuite aux pressantes sollicitations des catholiques, le conseil d'Etat du canton de Vaud régla, en 1810 et 1812, les diverses conditions, auxquelles il attachoit la tolérance de l'exercice public de leur culte; ces conditions, quoique onéreuses, furent acceptées par eux avec reconnoissance, et ils s'efforcent chaque jour de prouver au gouvernement qu'ils méritent sa bienveillante protection. Pourvoir à l'entretien du culte, au roulement

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

X

de deux écoles, au soulagement des pauvres, n'étoit pas chose facile. Les catholiques se cotisèrent; les premières difficultés furent surmontées, les premiers obstacles aplanis, et un nouveau triomphe de la charité signala, d'une manière bien attendrissante, cette glorieuse restauration de la foi.

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La chapelle que l'Etat fournit à trois cultes, et dont les catholiques jouissent concurremment avec les anglicans et les protestaus allemands, est, depuis plusieurs années, insuffisante, vu l'augmentation toujours croissante du nombre des paroissiens. Cette population se compose de Sardes, de Français, d'Allemands, d'Italiens, d'Anglais, de Suisses, de Polonais. Elle s'élève à 1200, dans les temps ordinaires; mais, dans la belle saison, ce chiffre est doublé tant par les voyageurs que la beauté du climat fixe momentanément dans le canton de Vaud, que par les ouvriers piémontais et savoyards qui viennent s'y livrer aux travaux de la campagne. Il y a en général peu d'aisance parmi les catholiques à domicile; ils n'en doivent pas moins supporter toutes les dépenses entraînées par l'exercice du culte, et ces dépenses, loin de diminuer, tendent à s'accroître de jour en jour. C'est peu de subvenir aux honoraires du curé, aux appointemens du régent et de la régente, aux frais du luminaire, à l'entretien du linge et des ornemens d'église; les catholiques ont à cœur d'exercer l'hospitalité chrétienne qu'implorent tant de pauvres voyageurs arrivant des différentes parties de l'Europe. La paroisse de Lausanne doit son existence à la charité, elle tient à se maintenir par la charité, se rappelant que Son illustre fondatrice ne détourna jamais les yeux d'aucun pauvre, et qu'elle se privoit elle-même pour ménager un obole au pélerin.

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L'impossibilité de célébrer les offices convenablement, dans une chapelle à peine capable de contenir la moitié des fidèles, les jours de fêtes; le danger de s'entasser dans une étroite enceinte, où règne une chaleur étouffante, évidemment nuisible à la santé; la nécessité d'évacuer le local à neuf heures précises pour faire place aux protestans allemands; le manque de temps pour donner au culte toute la majesté de ses cérémonies, et, ce qui est bien plus grave, pour donner aux vérités saintes leur développement si nécessaires dans ces temps d'indifférence et de relâchement; tou cela avoit enflammé le zèle de l'administration de la paroisse pour la construction d'une église spacieuse, uniquement destinée à nos besoins religieux. Un appel fait à la piété de tous les catholiques de l'Europe avoit trouvé de l'écho dans bien des cœurs. Les fondemens de cette église, objet de tant de vœux, avoient été jetés sous les auspices d'un architecte habile du gouvernement, et connu par le succès de nombreuses constructions. L'édifice, basé sur un terrain jugé très-propre à cet objet, touchoit à son couronnement, et tous les catholiques saluoient avec transport le jour qui devoit éclairer

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