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Le général Horace Sébastiani, ancien ministre des affaires étrangères, est arrivé le 24 novembre à Nice, et est reparti le lendemain pour Gênes.

L'armée française pousse avec activité le siége d'Anvers. Les efforts se dirigeoient toujours sur la lunette St-Laurent. Après avoir transporté toute la nuit des gabions et plus de 3,000 fascines, on a beaucoup avancé, le 13, la mine qui doit faciliter l'entrée dans ce fort. Le feu de la citadelle a été peú nourri dans cette journée, mais les batteries francaises ont continué leur action. Les Hollandais ne peuvent plus tenir que sous les casemates souterraines; les embrasures sont détruites et les bâtimens brûlés ou percés à jour.

La lunette Saint-Laurent a été prise le 14 à quatre heures du matin. Après l'explosion de la mine à laquelle on travailloit sans que les Hollandais le sussent, les compagnies d'élite du 65o régiment se sont élancées à l'assaut; elles ont traversé le fossé à la baïonnette et sans tirer, et ont fait mettre bas les armes à la garnison. Les voltigeurs sont entrés les premiers par la brèche, les grenadiers, qui avoient pris l'ouvrage à revers, sont arrivés presque en même-temps par des échelles. La garnison étoit de 108 hommes; 63 Hollandais et l'officier ont été faits prisonniers, les autres ont été tués ou se sont enfuis dans la citadelle par une porte de secours. Les prisonniers et surtout les blessés ont été traités avec beaucoup d'égards par les militaires français. On les a conduits à Berchem où est le quartier-général. Pendant le reste de la journée on a travaillé à s'établir dans le fort, et l'on a continué la canonnade contre la citadelle. On a maintenant une position avantageuse pour l'assiéger.

A peine les Français ont été possesseurs de la lunette d'Anvers que le fen de la citadelle a été dirigé sur ce point. Ils ont achevé dans la nuit du 14 au 15 à s'y consolider des logemens de manière à s'abriter de ces coups. On a établi le 15 la batterie de brèche qui se trouve poussée à 60 pas du mur de revêtement de la citadelle qu'elle doit abattre, et l'on a terminé dans la contregarde une batterie destinée à battre la courtine et à détruire le batardeau qui retient les eaux du fossé. Le maréchal Gérard a fait des offres de services au commandant Chassé, relativement à ses blessés, et lui a envoyé de la charpie.

La reine des Belges est occupée depuis plusieurs jours à faire de la charpie. Beaucoup de dames de Bruxelles suivent cet exemple. Les habitans d'Anvers de leur côté prodiguent des soins aux blessés.

L'escadre hollandaise a tenté, le 11, une nouvelle attaque contre les forts des deux rives de l'Escaut. Plus de 600 coups ont été tirés par les bâtimens hollandais. Les troupes placées dans les forts et sur les rives ont repoussé cette agression. L'escadre s'est retirée, et a eu plusieurs graves avaries.

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– Le ministre des affaires étrangères en Hollande a fait, le 6 décembre, une communication aux Etats-généraux sur le commencement des hostilités, et l'inutilité des derniers efforts du plénipotentiaire hollandais à Londres pour faire accepter l'arrangement proposé par la Prusse, et aplanir les difficultés qui restoient dans les négociations existantes depuis l'origine.

Suivant la Gazette d'Augsbourg, une armée russe de 50,000 hommes stationne sur les frontières de Prusse.

La régence bavaroise du cercle du Rhin a ordonné une battue générale de vagabonds et gens sans aveu qui se tiennent habituellement cachés le long de la rive droite du Rhin.

La tranquillité a été troublée à Heidelberg dans la nuit du 1er décembre Les étudians, armés de haches, de pierres et de bâtons, ont parcouru la ville, on frappé aux volets des maisons, enfoncé et brisé à coups de pierres beaucoup de fenêtres. Ils ont commis surtout des dégats à la maison du tailleur Keppler. Le directeur de la ville et le commissaire de police ont été blessés en cherebant à ré tablir l'ordre.

Un commissaire de la Prusse est arrivé à Constantinople, avec une mission relative à la guerre contre le vice-roi d'Egypte.

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Le dernier des signataires de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, M. Ch. Caroll, est mort dernièrement à Baitimore, à l'âge de 95 ans, laissant une fortune considérable et une famille nombreuse.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 17, M. le président Pasquier nomme des commissions pour les projets de loi sur la police du roulage et sur les biens communaux.

Il cède ensuite le fauteuil à M. Séguier, vice-président, et lit à la tribune un éloge de M. Cuvier.

A l'ouverture de cette séance, le général Rogniat a expliqué avec un plan le opérations du siége d'Anvers..

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 15, M. Aug. Portalis reproduit sa proposition de l'année dernière, tendant à abroger la loi de 1816, qui prescrit un deuil général le 21 janvier.

On fait ensuite un rapport de pétitions. La commission propose l'ordre du jour sur un mémoire du sieur Lepayen, à Jouy-aux-Arches, tendant à abolir la peine de mort. MM. de Tracy, Dugas-Montbel et Lafayette demandent le renvoi au garde-des-sceaux. L'ordre du jour est appuyé par MM. Fulchiron, Dumon et Pataille, et rejeté. Le renvoi sollicité se trouve ensuite égalemeni rejeté. M. Pataille demande alors le dépôt au bureau des renseignemens, et il est prononcé.

Le même dépôt est prescrit pour une pétition du sieur Pélican, à Vitry-leFrançais, tendant à faire rétablir le divorce.

M. Vigier, rapporteur, appelle l'intérêt de la chambre sur le sieur Ragon, an cien jardinier du château de Meudon, octogénaire et paralytique, qui sollicite les arrérages de sa pension sur la liste civile. MM. de Schonen, Lherbette et Larence appuient le renvoi au président du conseil, proposé par la commission : il

est ordonné.

La discussion, s'ouvre sur le projet de loi relatif au crédit de 900,000 fr. pour

la construction, sur la place de la Bastille, d'un monument en l'honneur des patriotes tués en combattant dans les journées de juillet. M. Audry de Puyraveau dit que cette demande du gouvernement n'est qu'une mystification, puisque les hommes de la révolution sont chassés des emplois, et journellement vexés par la police. Il vaudroit mieux leur donner l'argent, pour fuir à l'étranger la loi de proscription que l'on prépare sur l'état de siége. M. Comte seroit d'avis de ne consacrer que 30,000 fr. à une pyramide modeste, et d'employer les 870,000 fr. restant à l'établissement d'écoles gratuites, où l'on graveroit le nom des patriotes. M. de Laborde insiste pour l'adoption du projet.

M. Passy appuie la proposition de M. Comte. M. le ministre des travaux publics la combat, en faisant observer qu'il faut un monument digne du sujet, et qu'il ne conviendroit pas d'élever une petite pyramide sur un soubassement qui a coûté un million. M. Fiot pense qu'il suffiroit de consacrer 300,000 fr. à ce projet. M. Demaǹçay est d'avis de l'ajourner jusqu'à ce que les revenus publics excèdent les dépenses.

M. Paixhans propose d'affecter à cette destination l'obélisque de Luxor. M. Eschassériaux représente que ce monument égyptien est couvert d'hieroglyphes que l'on doit conserver, et qui n'ont rien de commun avec l'objet. M. d'Argout appuie cette observation.

M. Mauguin préféreroit des institutions à un monument à qui l'on devroit consacrer au moins 4 millions. Il s'étonne d'ailleurs que la loi soit proposée par un ministre qui, lors de la révolution de juillet, ne sympathiscit guère avec ́îes pa triotes. M. d'Argout s'empresse de justifier sa conduite à cette époque. Répondant ensuite au préopinant, qui avoit demandé ce qu'étoit devenue la révolution de juillet, il dit qu'entre les mains d'un ministère probe, loyal et courageux, cette révolution a perdu tout caractère d'anarchie, et qu'elle a été reconnue et est maintenant respectée par toutes les puissances.

Le débat de personnalités sur leur conduite dans la révolution de juillet continue encore quelque temps entre MM. Mauguin et d'Argout. Les amendemens sont ensuite rejetés, et les articles de la loi sont adoptés. Le ministre obtient même le rejet de la soumission du plan à un concours, que la commission avoit demandé. On passe au scrutin sur l'ensemble; mais, tous les membres de l'opposition s'étant retirés, il devient nul, attendu qu'il n'y a que 227 boules, et qu'il en faut ́ 230, moitié plus un de 459.

Le 17, après la lecture du procès-verbal, M. de Corcelles se plaint de ce qu'on ait communiqué à la chambre, à propos du monument de la Bastille, le plan d'un monument destiné à M. Casimir Périer, qui ne fut pas, dit-il, l'homme de juillet, mais qui n'a travaillé qu'à arrêter l'élan de notre glorieuse révolution. M. d'Argout fait observer à l'orateur qu'il s'est mépris, et explique comment sera le monument des héros de juillet.

On renouvelle le scrutin pour la loi relative à ce monument. Elle est définitivement adoptée, à la majorité de 212 contre 66.

M. Eschasseriaux lit une proposition de loi sur l'instruction primaire.

On passe à la discussion du projet de loi tendant à déclarer acquis à l'Etat, a bout de cinq ans, les envois d'argent déposés à la poste et qui n'ont pas été re tirés.

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M. Chamaraulle regarde cette mesure comme une confiscation, et propose de rendre l'argent aux expéditeurs. M. Dupin aîné, qui a laissé le soin de préside à M. de Schonen, défend la loi, et soutient qu'elle n'établit qu'une prescription fondée. Après quelques observations de M. le ministre des finances, l'amendement est rejeté.

M. Mauguin propose de porter à 20 ans la déchéance à l'égard des militaires e des marins; M. Lefèvre de verser à la caisse des consignations les dépôts non retirés; M. Garnier-Pagès de les remettre au bout de 8 ans aux hospices; et M. de Mosbourg de donner des avertissemens préalables aux dépositaires. Tous ces amendemens sont écartés, et l'article unique de la loi est adopté.

On procède au scrutin d'usage; mais il se trouve nul, la chambre n'étant plus en nombre.

Méditations divisées en neuf exercices sur les quatorze stations du chemin de la croix (1).

Ces Méditations sont précédées d'un exposé de la dévotion du chemin de la croix, et suivies de méditations pour chaque jour de la semaine sur les souffrances du Sauveur et sur celles de Marie. A la fin du volume, on trouve une Instruction sur l'amour de Jésus-Christ pour son père, tirée des OEuvres du P. Grou, et les Vrais principes et les solides fondemens de la vie chrétienne et intérieure. Quant aux exercices sur le chemin de la croix, ils sont tirés pour la plupart des Méditations du Père Paschal Ancion; seulement on les a retouchés et augmentés. M. l'abbé Gros, grand-vicaire de Reims, dans une approbation datée du 15 septembre dernier, déclare n'avoir rien trouvé dans ce livre que de trèsconforme aux principes de la foi et aux règles d'une saine morale, et que toutes les pratiques et prières qui y sont contenues, en respirant la piété, paroissent très-propres à nourrir et à fortifier la vertu dans les cœurs.

(1) In-24. A Reims, chez Delannois.

Le Gérant, Adrien Le Clerc.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 12 décembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 75 c. et fermé à 68 fr. 75 Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 98 fr. 75 c. et fermé à 98 fr. 95 Actions de la Banque.

C.

C.

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1700 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

JEUDI 20 DÉCEMBRE 1832.

(N° 2039.)

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Etat actuel de la cour de Rom

Grégoire XVI (nommé avant son exaltation Maur appellan né à Bellune le 18 septembre 1765, étoit de ordre de am dules, fut fait cardinal en 1825, et a été éluape le 1831. S. S. a retenu les préfectures de la congregation quisition et de la congrégation consistoriale.

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Le sacré Collége se compose en ce moment de 54 cardinaux, dont 6 de l'ordre des Evêques, 38 de l'ordre des Prêtres et 10 de l'ordre des Diacres. Le doyen est M. le cardinal Barthélemi Pacca, né en 1756. Le premier de l'ordre des Prêtres étoit M. le cardinal Louis Ruffo-Scilla, archevêque de Naples, né en 1750, et qui vient de mourir; M. le cardinal Brancadoro est le plus ancien après lui. Le premier de l'ordre des Diacres est M. le cardinal Joseph Albani, né aussi en 1750. Il y a 21 cardinaux de la création de Pie VII, 18 de celle de Léon XII, 4 de celle de Pie VIII et 11 de celle de Grégoire XVI. Il y a, en outre, 3 cardinaux réservés in petto dans le consistoire du 30 septembre 1831. Le Pape actuel n'a fait encore que deux promotions, celle du 30 septembre de l'année dernière et celle du 2 juillet dernier. La première n'étoit que deux cardinaux et 10 réservés in petto; la seconde étoit de 9, parmi lesquels étoient 7 de ceux réservés précé→ demment in petto. Il y a donc en ce moment 16 places vacantes dans le sacré Collège. Les cardinaux les plus âgés sont LL. EEmm. Albani, Cacciapiatti et Frosini; ils ont 81 ou 82 ans. Les cardinaux les plus jeunes sont les cardinaux Barberini, qui est né en 1781, Spinola, qui est né en 1791, et Mario Mattei, qui est né en 1792. Ceux qui occupent les places et charges les plus importantes sont M. le cardinal Pacca, pro-dataire; M. le cardinal Galeffi, camerlingue; M. le cardinal Arezzo, vice-chancelier; M. le cardinal de Gregorio, graud pénitencier; M. le cardinal Pedicini, préfet des congrégations de la Propagande et des Rits; M. le cardinal Odescalchi, préfet de la congrégation des Evêques et des Réguliers; M. le cardinal Zurla, vicaire de S. S.; M. le cardinal Caprano, préfet de la congrégation de l'Index; M. le cardinal Jacques GiusTome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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