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néral Dupin aîné a insisté, dans un réquisitoire, sur la gravité de ce fait. Il s'est ensuite retiré, ainsi que les avocats-généraux. La cour, après avoir délibéré pendant deux heures, toujours à huis-clos, a décidé que M. Bandouin seroit cité le 14 janvier, et qu'il auroit la faculté de se faire assister d'un défenseur, Dans ce cas, l'audience sera publique.

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En défendant un des accusés de l'insurrection de juin, M. Pelleport, jeime avocat, avoit laissé échapper une phrase injurieuse pour le pouvoir. Traduit à ce sujet, le 17, devant la cour d'assises, il a d'abord soutenu l'incompétence, puis il a déclaré faire défaut. La cour, considérant que ses paroles avoient pu n'être suffisamment réfléchies, s'est bornée à enjoindre à l'avocat d'être plus circonspect à l'avenir..

Le même jour, deux jeunes gens nommés Chretien et Dedidier, accusés d'avoir pris part aux troubles des 5 et 6 juin, ont été acquittés, sur la déclara tion du jury.

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- La cour royale, jugeant par défaut, a confirmé le jugement du tribunal de Meaux, qui a annulé un legs universel fait par un sieur Robinet au préjudice dé son épouse en faveur du sieur Enfantin, chef du culte saint-simonien.

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La Quotidienne a été saisie le 16, pour la publication de plusieurs adresses. à madame la duchesse de Berry.

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M. Bernard, de Rennes, député et conseiller à la cour de cassation, traversoit le 16 le Pont - Royal, avec sa famille, dans une voiture de place. Cette voiture a versé, et M. Bernard a été atteint d'une contusion à la tête, qui l'éloignera quelque temps de ses fonctions.

Le choléra continue dans quelques départemens. Voici le relevé des derniers bulletins : Pas-de-Calais, le 13, 97 nouveaux malades et 64 morts; Côtesdu-Nord, le 15, 9 cas et 1 décès (la veille, il y avoit eu 26 cas et ro décès); Finistère, le 12, 13 cas et v décès; Ille-et-Vilaine, le 14, 4 cas et 7 décès; Finistère, le 13, 5 cas et 5 décès; Morbihan, le 15, 2 décès; Manche, du 1 10, 18 cas et 15 décès. Il y a eu depuis l'invasion 1,378 cas et 556 décès dans te département de Maine-et-Loire.

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Dans la soirée du dimanche 9, des groupes de jeunes gens ont parcour les vieux quartiers de Marseille, en faisant entendre les cris de l ́ive madame La duchesse de Berry! et en proférant des injures contre le gouvernement actuel et contre son chef.

· Le même jour, un rassemblement s'est formé à Nantes sur la route de Pa-Lis, et les personnes qui le composoient ont poussé à plusieurs reprises les cris de: Vive madame la duchesse de Berry! à bas les patriotes! à bas LouisPhilippe! La police est accourue et s'est saisie de trois personnes.

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- Un événement affreux a troublé en même temps la tranquillité de Marseille. Le sieur Reyne, forgeron, connu par ses opinions royalistes, a été assassiné d'un coup de tranchet par le nominé Rauzan, cordonnier, repris de justice, l'un des plus zélés patriotes de la ville. Plus de 4,000 personnes ont assisté au convoi

de la victime. La police s'est opposée à ce que l'on entrât dans le cimetière pour prononcer des discours.

M. de Kersabiec, qui vient d'être mis en liberté d'après la déclaration du jury de Blois, avoit été condamné d'abord à la déportation par le conseil de guerre de Nantes, mais la cour de cassation avoit cassé cette sentence, incompélamment, rendue.

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M. de la Serrie s'est pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises de Blois, qui l'a condamné à 6 ans de détention.

- Le tribunal correctionnel de Rennes a confirmé le jugement du tribunal de simple police, qui a condamné M. Dupuis, employé des postes, à l'amende, pour avoir refusé une pièce de dix sous ancienne, sous-prétexte que le millésime étoit effacé. Ainsi il a été implicitement décidé que toute pièce portant un vestige quelconque de fabrication › française ne sauroit éprouver de refus dans la circulation.

M. Jules de Puy-Larroque, l'un des rédacteurs de la Gazette du Languedoc, que la justice libérale tenoit depuis six mois en prison, à cause des affaires de la Vendée, vient d'être rendu à la liberté à la suite d'une ordonnance de non lieu.

– Malgré les instances de M. de Preissac, préfet de la Gironde, qui s'est rendu à Blaye pour solliciter une adresse sur le coup de pistolet, le conseil municipal s'est refusé à en souscrire une.

Le conseil de discipline d'Orléans a condamné à douze heures de prison un garde national qui, étant de faction, a refusé de porter la cocarde tricolore.

Les étudians en droit de Toulouse qui avoient signé une adressé à madame la duchesse de Berri sont exclus des cours jusqu'à l'époque de la secoude inscription de l'année scholaire. N'ayant aucun moyen de se pourvoir avec succès contre la décision du conseil académique, ils ont pris le parti de protester contre cette mesure arbitraire dans la Gazette de Guienne.

Après 6 mois d'interruption forcée et illégale, la Gazette de Bretagne a reparu le 15 de ce mois.

On embarque depuis quelques jours beaucoup de matériel de l'arsenal de Toulouse.

M. Monier, président du club de Caluire (Rhône), que l'autorité a fermé, a été arrêté et conduit à la prison de Roanne.

Le nommé Segalié, qui se faisoit passer pour sorcier, à Foulagronne (Lotet-Garonne), a été condamné le 28 novembre, par le tribunal correctionnel d'Agen, à 6 mois de prison, pour avoir déterré dans le cimetière de cette commune le cadavre d'un enfant.

- On a continué, le 16, les travaux qui doivent faciliter l'attaque de la citadelle d'Anvers. La descente souterraine du fossé du bastion no 2 a été commencée, et la batterie de brèche fort avancée. Le temps pluvieux a fort contrarié ces opérations, surtout pendant la nuit. Les militaires souffrent beaucoup. La garnison

de la citadelle a redoublé son fen sur les travailleurs. De son côté, l'action de l'artillerie française ne se ralentit pas. On ne fait pas connoître le nombre des tués et des blessés. Les journaux hollandais l'élèvent beaucoup, surtout dans la division Sébastiaui.

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L'escadre hollandaise a toujours des prises avec les troupes placées sur les rives de l'Escaut. Le contre-amiral Lew-Van-Aduard a été tué, le 12, dans un engagement meurtrier. Les Hollandais n'ont pu réussir à inonder complètement le village de Doel: ils y ont lancé des fusées. Une douzaine de maisons et l'église ont été endommagées. Ils ont brûlé aussi deux fermes dans la campagne.

Il ne s'est passé rien de remarquable le 17. On a avancé les travaux de siége autant que le mauvais temps l'a permis. On transporte continuellement une quantité de fascines pour combler les fossés, et l'on construit un grand nombre d'échelles pour l'assaut. Le maréchal Gérard a fait connoître que les militaires blessés pourroient être admis de suite à l'Hôtel des invalides, et que les familles de ceux qui succcmberont seront l'objet de la généreuse bienveillance du gouver

nement.

- Après une dernière et inutile tentative pour composer une administration nouvelle, dit le Moniteur officiel de Bruxelles, le roi des Belges, voulant mettre fin à un état de choses qui ne pouvoit se prolonger sans les conséquences les plus fâcheuses pour le pays, a continué dans leurs fonctions les ministres de la justice, de l'intérieur et des affaires étrangères.

Le nommé Magnien, natif de Dammartin, soldat au 12a régiment d'infanterie belge, accusé de désertion à l'ennemi et d'avoir colporté des proclamations du colonel hollandais Cléerens, pour exciter des militaires belges à déserter, a été condamné à mort, et exécuté le 13 à Tervueren.

= Un des bâtimens de guerre anglais des deux escadres combinées, que l'on avoit cru perdu par suite des tempêtes qui ont dispersé et endommagé dans la mer du Nord les différens bâtimens, est arrivé le 12 dans les Dunes.

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Les élections sont en général favorables au système actuel du gouvernement en Angleterre; mais il n'en est pas de même en Frlande : le fameux radical Willíam Cobbet a été élu. M. O'Connell l'a été, ainsi que plusieurs de ses amis politiques, à une grande majorité.

Il y a eu quelque désordre à Bolton, en Angleterre, pendant le scrutin, mais la tranquillité publique a été rétablie par l'intervention des autorités : le riot-act a été lu.

S'il faut en croire des journaux de Londres, les efforts des agens de la Russie, pour contracter un emprunt avec les banquiers anglais, ont complètement échoué.

Ayres,

A la date du 25 septembre, la tranquillité étoit rétablie à Buenosmais la discussion avec les Etats-Unis, relativement à la possession des îles Falkland, prenoit une tournure sérieuse. Le consul américain venoit de prendre ses passeports.

CHAMBRE Des députés.

Le 18, la séance est présidée par M. B. Delessert.

La loi relative à la prescription des dépôts d'argent confiés à la poste est votée, au scrutin, à la majorité de 174 contre 73.

M. Calmon fait un rapport favorable sur le projet de loi portant réglement définitif des comptes de 1829.

M. Harlé fils développe sa proposition tendant à faire cesser l'agiotage à la Bourse, et à donner plus de sécurité au public dans les négociations qui s'y font, M. le ministre des finances fait observer que les marchés à terme ne sont pas toujours illicites, et que l'établissement d'une caisse de dépôt, démandée par le pétitionnaire, seroit d'une exécution difficile. Il ne s'oppose pas toutefois au renvoi à une commission, qui indiquera peut-être des moyens plus efficaces contre l'agiolage. M. Baillot n'approuve pas les mesures proposées pour y parvenir. M. de Podenas ne parvient pas à se faire entendre. La prise en considération est prononcée.

M. Aug. Portalis développe la proposition qu'il a renouvelée, pour abroger la loi de 1816, qui prescrit un deuil général à l'anniversaire de la mort de Louis XVI. M. Laugier de Chartrouse, qui appartenoit à l'ancienne droite, essaie inutilement de combattre cette proposition, en déclarant qu'il n'est pas possible d'effacer de l'histoire le souvenir du 21 janvier. Sa voix est couverte de toutes parts, et on ne permet pas même à M. Clerc-Lasalle de lui répliquer. On se hâte de prononcer la prise en considération sans discussion.

Encore une proposition de loi à développer. C'est celle de M. Eschassériaux sur l'instruction primaire. Il déclare que le projet qu'il soumet n'est autre chose que celui qu'une commission de la chambre avoit amendé l'année dernière. M. le ministre de l'intérieur annonce que son collègue, M. Guizot, doit apporter un nouveau projet de loi sur cette matière, dès que sa santé sera rétablie. La prise en considération n'en est pas moins ordonnée.

Le 19, il n'y a pas eu de séance publique. La chambre s'est réunie dans ses bureaux pour nommer des commissions, examiner des propositions, et notamment le budget.

LE PERCHERON, almanach pour le département d'Eure-et-Loir en particulier, et pour tous les départemens en général (1). ̧

On ne rend pas toujours aux almanachs la justice qu'ils méritent; ils renferment souvent de bonnes vérités. Mais quand ils n'obtiendroient pas en général toute la confiance dont ils sont dignes, il faudroit demander une exception pour celui du département d'Eure-et-Loir. En effet, il vient d'un pays renommé pour la sapience et les prédictions; du même pays, en un mot, que les prophéties de Martin.

(1) Un vol. in-32, prix, 50 cent. et 65 cent. frane de port. Chez les libraires du département d'Eure-et-Loir, et à Paris, au bureau de ce journal.

Du reste, ce n'est pas seulement à ce premier titre que l'almanach le Perche ron m'inspire de la confiance. Je trouve dans sa partie prophétique pour l'année 1833, un mélange de terreurs et de consolations qui me vont à l'âme. J'y cherche, avec une sorte d'effroi s'il n'y a rien qui me regarde en particulier; et j'avoue que, pour ma part, je n'y vois pas la moindre chose qui soit de nature à me tourmenter personnellement l'esprit. Ainsi, par exemple, je remarque de grandes fortunes qui tomberont dans le courant de l'année. Or, je défie à la mienne de tomber. L'almanach Percheron me montre de gros capitalistes qui feront filer leur argent dans les pays étrangers avant d'y filer eux-mêmes. Cela ne me regarde point; c'est tout au plus si le gouvernement à bon marché me laisse de quoi payer mon impôt de quotité, et la lourde augmentation du tarif de l'octroi de Paris.

Heureux ceux qui vivront jusqu'à la fin de l'année! Après avoir passé par de bien mauvais mois, ils verront arriver de grands soulagemeus et luire des jours sereins. L'ordre se rétablira partout, et une grande diminution d'impôts sera annoncée aux contribuables pour leurs étrennes de 1834. Ainsi, ce ne sera pas comme pour leurs étrennes de 1833, qui ne promettent pas d'être bonnes sous ce rapport, et sur lesquelles ils savent déjà malheureusement à quoi s'en tenir. i Il y a de tout dans les 200 petites pages de l'almanach Percheron : d'excellens préceptes de morale; des anecdotes piquantes et bien choisies; des recherches historiques; des plaisanteries de bon goût; des morceaux de poésie pleins de grâce et de facilité. Nous allons placer ici une courte citation qui donnera l'idée du genre de récréation que les gens d'esprits, aimeront à rencontrer dans ce petit ouvrage.

Les habitans de Nogent-le-Rotrou passent pour être les Champenois de leur pays; de sorte qu'on s'amuse souvent à les cribler de brocards. Or, vous allez voir qu'on n'est pas toujours heureux à la guerre dont ils sont l'objet : Un certain professeur se plaisoit à mystifier un de ses élèves, qui, étant de Nogent-leRotrou, se trouvoit être le martyr naturel de tout le monde. A chaque classe il lui conseilloit d'aller se faire recevoir à l'académie des ânes. Le jeune homme, impatienté de ce refrein qui revenoit toujours, finit par dire à son maître : « Je » m'y suis présenté, Monsieur; mais on n'a pas voulu m'admettre. On à trouvé que j'avais besoin pour cela de passer encore six mois à votre école. »

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COURS DES EFFETS PUBLICS.- ·Bourse du 19 décembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 68 fr. 60 c., et fermé à 68 fr. 50 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 98 fr. 80 c., et fermé à 98 fr. 75 c. Actions de la Banque.

1700 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD, LE CLERE ET COMP.

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