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Sur l'instruction publique, à l'occasion d'un rapport de M. Cousin,
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Profanations et jugemens à ce sujet, 39, 56, 246, 342, 375, 406, 454 534

Sur deux collèges,
30, 501

Vexations et jugemens d'ecclésiastiques, 40, 54, 88, 89, 103, 120, 165, 198, 215
262, 294, 298, 310, 325, 326, 391, 471, 601

Des Colonies de bienfaisance à établir en France,

Nouvelles Considérations sur l'auteur de l'Imitation,

Sur la secte Châtel,

Sur MM. Moricheau-Beaucamp, de Gourgues, Say, de Montgelas, Delpech, Cotta,

de Bonsol,

56, 123, 165, 202, 218, 474, 537

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JEUDI 4 NOVEMBRE 1832.

(N° 2018.)

L'AMI DE LA RELIGION.

Sur un procès au sujet d'une procession.

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Les 20 et 21 octobre dernier, on a plaidé aux assises de Dordogne l'affaire des habitans de Bergerac, compromis au sujet d'une procession. L'histoire de cette procession est une chose fort extraordinaire; nous l'avons racontée cet été, numéro 1966. Le peuple, à Bergerac, vouloit que la procession se fit, les autorités ne le vouloient pas. Depuis 1814, les processions s'étoient toujours faites dans cette ville, sans aucun trouble et sans opposition de la part des protestans. Au mois de mai dernier, le curé, M. Macerouze, après avoir lu le Mandement de M. l'évêque de Périgueux, qui ordonnoit des prières pour le choléra, annonça que la neuvaine seroit terminée par une procession. Le sous-préfet n'approuva pas cette pieuse cérémonie, et, sur son rapport, le préfet ordonna qu'il n'y auroit point de cérémonie extérieure, et qu'on emploiercit, s'il le falloit, la gendarmerie pour l'empêcher. La procession ne se fit pas, les catholiques réclamèrent. M. l'évêque, M. le curé de Bergerac, adressèrent des représentations à l'autorité; elles ne furent pas écoutées. M. l'évêque recourut au ministre, qui, moins prévenu, répondit qu'on pouvoit faire les cérémonies extérieures là où c'étoit l'usage. M. le curé de Bergerac veut instruire le maire de cette décision, il ne le trouve point. L'adjoint, qu'il consulte, ne s'oppose point à la cérémonie. La procession étoit impatiemment désirée par le peuple. Elle eut lieu le 28 mai, premier jour des Rogations, et se passa avec beaucoup d'ordre. Mais l'autorité vint troubler le calme. La procession rentroit, lorsque le commissaire de police arrive, fait arrêter la croix, se plaint de l'infraction des ordres reçus et verbalise. L'effervescence fut grande dans la ville. Le lendemain, mardi des Rogations, M. le curé annonce qu'il n'y aura pas de processions, et engage les fidèles à se résigner à ce sa

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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crifice. Mais la population étoit exaltée, elle deman de ́les processions, elle les demande avec instance; le curé s'y refuse. On veut faire sortir la procession malgré lui, il a besoin de toute son énergie pour arrêter ce zèle. Plusieurs personnes se détachent pour aller réclamer auprès du maire ; celui-ci objecte qu'il a des ordres, on lui crie de les montrer. On murmuroit contre cet acte arbitraire. Quelques-uns des plus échauffés sont arrêtés; c'est pour cela qu'on a traduit en cour d'assises Ruffet, Briand, Versanne, Conil, Lantia et la femme Colombet. Leur crime étoit d'avoir fait partie d'un attroupement le 29 mai, et d'avoir, par des cris proférés publiquement, provoqué à la révolte et à la désobéissance aux lois. On entendit 26 témoins à charge et 10 à décharge. Les débats affoiblirent beaucoup les charges, et le maire lui-même, rétractant loyalement sa déposition écrite, déclara qu'au moment de la plus grande irritation l'autorité n'avoit été l'objet d'aucune insulte, d'aucune menace, d'aucune voie de fait,

Cependant M. Delisle, procureur du Roi, soutint l'accusation contre les prévenus, sauf Conil et Lantia; il prétendit qu'il y avoit eu dans la journée du 29 un complot formé d'avance pour résister, à force ouverte, aux prohibitions de l'autorité, et pour saisir le prétexte de la religion, afin de soulever les esprits contre les mesures ordonnées. M. Magne, avocat, a plaidé pour les prévenus. Il s'est un peu moqué des alarmes de l'autorité dans cette affaire. Comment voir un complot là où on n'aperçoit que des démarches, des représenta→ tions, des prières auprès de l'autorité? Les prévenus ne seroient coupables que s'ils avoient insulté le maire en fonctions. Seroient-ils passibles de quelque peine pour avoir fait la procession malgré la défense? Non, a dit l'avocat; car on ne doit obéir à l'autorité que lorsqu'elle commande conformément à une loi existante, et aucune loi en vigueur ne prohibe les processions, puisque les chartes de 1814 et de 1830 proclament la liberté des cultes. On dit qu'il y a eu complot et révolte ; mais comment l'admettre, quand on sait que la procession se fit tranquillement le 28, et que ce fut l'autorité qui commit le premier acte d'hostilité, en verbalisant à la rentrée de la procession? Le 29 au matin, tout le monde étoit persuadé que le maire avoit ordre de laisser sortir la procession, puisque la lettre du ministre avoit été lue publiquement. Le premier

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