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1 Bureau. MM. de Rambuteau, de Mosbourg, Lepelletier-d'Aulnay, Ch. Dupin.

2 MM. Passy, J. Lefèvre, de Montozon, de Laroche.

3 MM. Calmon, Gouin, B. Delessert, Odier.

4e MM. D'Estourmel, Dumon, Cunin-Gridaine, Genin.

5 MM. Rihouet, Beslay père, Prunelle, Duvergier de Hauranne.

6 MM. Cam. Périer, Bresson, Ardaillon, Martin.

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7 MM, Bérard, Legrand, Legendre, Larabit.

8 MM. Sapey, Gillon, Saint-Aignan, Estancelin.

9° MM. de Cormenin, Eschassériaux, Marchal, Dulong.

On parle beaucoup moins des saint - simoniens, malgré leur désir d'occuper le public d'eux. Leur procés n'a pas réussi, pas plus auprès du public qu'auprès des juges. La saison n'est pas favorable pour attirer les curieux à Ménilmontant. Ila donc fallu chercher un autre moyen pour exciter l'attention; on va faire des missions, ou plutôt on est déjà en route pour cela. Des saint - simoniens sont partis dans diverses directions. M. E. Barrault est arrivé dernièrement à Troyes, précė. dant quatorze de ses confrères qui vont évangéliser. Il a appris que M. Naudin, qui les a jugés à Paris, venoit de terminer la session de la cour d'assises à Troyes, et il a jugé l'occasion favorable pour l'exhorter à rentrer en lui-même, et à ouvrir les yeux à la lumière. Il lui a adressé une lettre ainsi conçue :

« M. le président, je suis arrivé hier à Troyes, précédant quatorze de mes frères qui y entrent aujourd'hui, et j'ai appris que vous vous trouviez dans cette même ville comme président des assises closes depuis hier. J'ai cherché le sens religieux de cette rencontre du juge et des condamnés. Rassurez-vous; je ne veux point me livrer à d'amères récriminations. Mais je vous le dis, M. le président, et ne refusez pas aujourd'hui d'écouter ma parole:

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Dieu en vous plaçant sur le passage de ces hommes, qui, frappés par arrêt, et plus dévoués que jamais à leur cause et à leur père, vont vivre de la vie de travail et de salaire du peuple, afin de le moraliser; Dien sans doute a voulu que vous puissiez apprécier les actes de ces hommes dont vous avez condamné tes idées. Dieu à voulu que le juge ne restât pas enfermé dans le respect avelgle de la chose jugée, et que sa conscience fût avertie; et c'est pourquoi, aut nom de Dieu qui est la bonté infinie, au nom du Père en prison, je fais auprès de vous cette démarche afin que vos yeux commencent à s'ouvrir à la lumière, en attendant ce jour où la femme achèvera de les dessiller, en jugeant en dernier ressort, d'accord avec l'homme, la question d'une morale nouvelle.

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La lettre finissoit sans aucune des formules usitées entre gens bien élevés. Seulement M. E. Barrault se donnoit modestement le titre d'apôtre. Il est probable que sa lettre étoit bien autant pour le public que pour M. Naudin, et que l'apótre a cru faire de l'effet par cette pathétique exhortation, et par cette espèce d'appel au jugement de Dieu. Quoi qu'il en soit, M. Naudin, qui est trop poli

pour laisser une lettre sans réponse, a, comme on le dit vulgairement, assez bien rivé à M. Barrault son clou; il lui a adressé cette lettre, qui nous paroît une judicieuse et solide réfutation des rêveries de l'apôtre :

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Monsieur, en passant à Troyes pendant que je m'y trouve pour la présidence des assises, vous cherchez un sens religieux à cette rencontre du juge et du condamné, et vous souhaitez que j'y voie la volonté divine pour ouvrir mes yeux fermés à ce que vous appelez la lumière.

Sans vouloir découvrir des décrets de la Providence dans tous les accidens et les hasards de la vie, ne pourrai-je pas, monsieur, aussi être amené par vos ré-` flexions mèmes à considérer sous un point de vue tont opposé, cette circonstance fortuite, qui vous conduit vous et vos compagnons à Troyes, pendant la tenue des assises que je viens d'y présider, sur les pas du même magistrat qui fut l'organe de la justice, alors qu'elle s'eşt prononcée contre vos doctrines, et semble ne vous replacer ainsi incessamment en présence de cette même justice, que pour mettre sans cesse la vérité en place de l'erreur, la raison à côté de l'égarement? Pourquoi donc, quand trois jours sont à peine écoulés, depuis qu'un nouvel arrêt d'un tribunal souverain est venu, en quelque sorte, appuyer d'une sanction nouvelle celui que les hommes du pays ont rendu, après de solennels débats, s'obstiner à ne pas voir dans ces décisions auxquelles l'opinion publique prête sa puissante autorité, mieux encore que dans la rencontre fortuite à laquelle vous vous attachez en ce moment, un grand enseignement salutaire, (pour me servir de l'une des expressions qui vous sont familières) qui devroit vous avertir de quitter la voie d'égarement et d'erreur dans laquelle vous cherchez à entraîner le monde qui ne veut pas vous suivre.

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Ne voyez, monsieur, dans ces réflexions suggérées par votre lettre, aucune intention de vous blesser; descendu du siége où j'ai dû remplir un ministère sévère, je suis toujours disposé à plaindre le sort de ceux qu'ont frappés les arrêts que j'ai prononcés.

» Je n'ai jamais conçu, je ne conçois pas, je l'avoue, ce que ceux qui professent ce qu'on nomme saint-simonisme, appellent leur mission apostolique. Je n'ai pas cru, je ne crois pas que la volonté divine se soit révélée à eux plus qu'à nous autres du commun des hommes. Nous ne vivons pas dans un temps où l'on puisse facilement inculquer la croyance à une mission divine. N'est pas apôtre qui veut, monsieur, aujourd'hui,

J'ai néanmoins trouvé dans les doctrines saint-simoniennes des idées quelquefois séduisantes au premier aspect; des théories sociales ou industrielles qui prenoient naissance dans des âmes généreuses et amies des hommes, mais que le moindre examen ne pourroit faire considérer que comme des rêves dans lesquels échappe toujours l'objet à la main qui cherche à l'atteindre, et dont, ce qui pis est, le résultat ne seroit que de porter le trouble et le désordre dans les Etats en bouleversant la société, telle que les temps et les besoins l'ont établie.

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J'ai rencontré parmi les saint-simoniens des hommes qui courent après une

chimère, mais des hommes qui emploient à cette poursuite des talens réels, qui eussent pu faire la gloire de leur famille, l'honneur de leur pays, et produire de plus heureux résultats pour la société, dont ils cherchent dans de fausses routes l'amélioration.

» Ce n'est pas la chose jugée, ni le respect que sur le siège je lui dois, qui m'aveugle, mais c'est la raison, la raison qui clame au fond de ma conscience. Cette méme raison, aidée du secours de la bonté de Dieu, que comme vous je crois infini, me commande l'espérance que le temps et l'âge éclaireront votre esprit, qui cherche avec ardeur la vérité. Cherchez, cherchez-la toujours avec bonne foi, monsieur, et je ne puis penser qu'un jour nous ne nous entendions pas mieux.

» La femme, j'aime mieux dire les femmes, ce complément si précieux de notre société; cet être, je dirois si foible, si je ne craignois de trop choquer vos idées, et près duquel nous puisons tant de force, qui adoucit nos mœurs, par qui nous connoissons les douceurs de la famille, la source enfiu de nos plus douces émotions, comme de nos plus vives et plus pures jouissances; comme vous, mieux que vous, peut-être, je les apprécie : je vante leur commerce, je prêche l'union avec elles...., mais l'union sociale et sacrée d'aujourd'hui, l'union sainte et légale, sans chercher dans les mystères hasardés d'unions moins licites la solution d'une morale nouvelle et équivoque.

NAUDIN. »

Semaine eucharistique, ou Instructions et effusions d'amour pour la communion. Nouvelle édition (1).

Ces instructions et effusions sont pour chaque jour de la semaine, et sont si vies d'observations sur les mystères de Jésus et de Marie, et de diverses prières. On a inséré à la fin les Motifs de consolation pour l'ame chrétienne et religieuse, tirés des OEuvres de l'abbé Roissard et d'autres opuscules. M. l'abbé Léger, grand-vicaire de Reims, déclare, dans une approbation du 20 décembre dernier, que tout, dans ce livre, lui a paru respirer la piété la plus sincère et la plus tendre.

(1) In-24. A Reims, chez Delannois.

COURS DES Effets publiCS.

Le Gérant, Adrien Le Clerc,

Bourse du 2 janvier 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 70 fr. 00 c., et fermé à 70 fr. 40 c.
Cing pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 99 fr. 85
Actions de la Banque.

C.,

et fermé à 99 fr. 95.

0000 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

SAMEDI 5 JANVIER 4833.

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Sur les anciens droits des fondateurs de chapelles

Il s'est élevé souvent des contestations entre des fabriques et d'anciens propriétaires ou bienfaiteurs sur des droits de 49 chapelle ou de banc dans les églises. Les anciens propieta arguoient de leurs droits d'après des titres, et les fabriques se prévaloient des lois et décrets qui leur avoient rendu les églises nettes et quittes de charges. Un arrêt de la cour royale de Rennes vient, dans l'espèce, de confirmer la législation suivie depuis 1802, mais en appuyant son arrêt sur un motif nouveau. Faisons quelques observations préliminaires.

Une loi du 2 novembre 1789 déclara nationaux tous les biens ecclésiastiques, à charge par le gouvernement de pourvoir d'une manière convenable aux frais du culte et à l'entretien de ses ministres. Une partie de ces propriétés nationales fut vendue, le reste demeura entre les mains du domaine. Celles qui furent vendues furent cédées avec les garanties suivantes consignées dans les lettres-patentes du 17 mai 1790 : « Les biens vendus nationalement sont déclarés libres de toutes taxes, rentes, etc. Art. 7. Les biens vendus seront francs de toutes rentes, redevances. Art. 8. Seront pareillement lesdits biens affranchis de toutes dettes, rentes constituées et hypothèques. » Après les malheurs de la révolution, le culte catholique fut rendu à la France. Un accord fut fait entre les deux puissances, et, d'après l'art. 12 du concordat, les églises non aliénées furent remises à la disposition des évêques. Un grand nombre de décrets appliquèrent les conséquences de ces concessions, entre autres celui du 7 thermidor an XI, ceux du 18 nivose au XII, du 15 ventose an XIII, du 28 messidor an XIII. On pourroit citer encore, comme renfermant des dispositions analogues, ceux du 17 mars 1809, du 30 décembre 1809, du 8 novembre 1810, et l'ordonnance royale du 28 mars 1820; on en tireroit la conséquence que toute la législation confirme ce principe, que le gouvernement a voulu remettre les fabriques en possession de tous les biens non aliénés dont elles avoient été dépouillées; mais il n'est pas moins constant qu'il a voulu les leur rendre libres et quittes de toutes charges.

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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En effet, en les leur rendant, il ne leur a imposé aucune charge, et des avis du conseil d'Etat, notamment un avis du 30 novembre 1810, approuvé le 9 décembre suivant, ont fait connoitre que c'étoit à l'Etat à porter les charges dont le bien rendu étoit grevé, et que c'étoit envers lui qu'il falloit exercer le recours. Toutes les instructions et circulaires du ministre avoient confirmé cette législation; entre autres une circulaire de M. de Cazes, en date du 12 avril 1819. Il seroit facile d'ajouter un grand nombre d'autorités à ces notes trop abrégées, et l'on en concluroit que les fabriques ont été remises en possession des églises sans être tenues à aucunes charges, droits anciens, concessions, etc. On sent ce que ces dispositions législatives ont de sévère et de pénible envers d'anciens propriétaires, bienfaiteurs; mais le droit, quoique rigoureux, est acquis aux fabriques, qui, elles-mêmes, ont été dépouillées de leurs priviléges.

Une question de cette nature étoit élevée entre la fabrique de La Boissière, diocèse de Nantes, et M. Bureau de La Gaudinière. En 1676, un sieur Louis Goguet fit construire à ses frais deux chapelles latérales dans l'église paroissiale de La Boissière-du-Doré, l'une sous le nom de chapelle de NotreDame du Rosaire, l'autre sous celui de saint Jean-Baptiste; elles forment avec le vaisseau principal une croix, et rien ne les en sépare. Une inscription constate que cette construction étoit due à M. Goguet. Du consentement du seigneur de La Boissière et des paroissiens, il fut convenu que M. Goguet auroit le droit de deux bancs clos et fermés dans les chapelles, et que ce droit seroit non-seulement pour lui, mais aussi pour se héritiers et ayant-cause. Ces conventions ne sont point contestées; mais survinrent les lois de la révolution, et notamment celles du 13 avril 1791, dont les art. 18 et 20 statuèrent sur les droits honorifiques, et ordonnèrent aux ci-devant seigneurs justiciers et patrons de faire retirer des églises et chapelles publiques les bancs ci-devant seigneuriaux et patronaux qui pou voient s'y trouver. M. Bureau assure qu'en 1791 une discussion s'éleva devant le directoire du district de Clisson, par rapport aux bancs de La Boissière, et que ces bancs ne furent jamais ni enlevés ni déplacés.

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Après le concordat de 1081, l'église de La Boissière fut érigée en succursale. M. Bureau maintient que la jouissance des

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