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Le sieur Barthélemy, ouvrier à La Villette, a comparu le 3 novembre devaut la cour d'assises comme prévenu de complicité dans le pillage du poste de La Villette lé 5 juin. Il a été acquitté sur la déclaration du jury.

Jeanne, Rossignol, Vigouroux, Rojon et Goujon, condamnés

pour l'affaire du cloître St-Méry, ne se sont point pourvus en cassation. Fourcade seul s'est pourvu contre l'arrêt qui le condamne à 5 ans de prison pour pillage.

Ces jours derniers, les élèves du collège de Henri IV se sont insurgés contre le nouveau professeur d'histoire naturelle. Ils l'ont assiégé dans sa chaire, au chant de la Marseillaise et du Départ. Les chefs d'institution sont parvenus à faire cesser ce désordre de leurs écoliers.

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Des voitures d'une nouvelle construction viennent d'être mises en circulation dans Paris. Ce sont des voitures de place qui feront le même service que les fiacres; elles sont suspendues sur deux roues, et traînées par un seul cheval. La porte, au lieu d'être de côté, se trouve placée derrière; les banquettes sont disposées en long comme les Omnibus. Sur le devant se trouve un petit cabriolet pour mettre le cocher à l'abri du mauvais temps. On peut tenir six personnes dans l'intérieur de ces voitures, et le prix de chaque course est de i fr. 25 c.

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Le musée égyptien, le musée de la marine et la chambre à coucher de Henri IV sont presque achevés. Ils ont été visités par Louis-Philippe le 2 de ce mois.

M. Locquet, maire du 9o arrondissement, a donné sa démission, à la suite, dit-on, d'une discussion avec M. d'Argout.

Le maréchal Gérard est parti de Paris le 1er novembre, pour son quartiergénéral de l'armée du Nord. Il est arrixé à Valenciennes le 3 au matin.

M. Paul Delaroche a été élu membre de l'académie des beaux-arts, section de peinture, en remplacement de M. Meynier. Ses concurrens étoient MM. Drolling, Abel de Pujol, Picot et Schnetz.

M. Libes, ancien professeur de physique aux écoles centrales de Paris, est mort le 25 octobre dans un âge avancé. M. Libes est auteur d'un Traité et d'un Dictionnaire de physique, d'une Histoire de la physique, du Monde moral comparé au monde physique, et de différens Mémoires sur la météréologie. Nous ne connoissons point assez ces ouvrages pour dire dans quel esprit ils sont écrits et si nous pourrions les recommander.

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En réponse à la sommation qui lui en a été faite le 2, au nom de la France et de l'Angleterre, le roi de Hollande a refusé positivement d'évacuer le territoire belge. Cette nouvelle, transmise aussitôt par le chargé d'affaires à La Haye, est parvenue à Paris le 4, par le télégraphe. D'après la convention conclue dernièrement, le blocus devra alors commencer le 5, et la guerre le 12. On assure que le général Chassé, commandant la citadelle d'Anvers, a déjà signifié au gouvernement belge qu'au premier mouvement de troupes, soit belges, sois françaises, à la première apparition d'un drapeau étranger, il tireroit sur la ville, ainsi qu'i! en a reçu l'ordre.

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On charge avec activité sur le canal de l'Escaut à Valenciennes, pour le siége d'Auvers, des bombes, des boulets et des obus, ainsi qu'un matériel considérable d'artillerie.

Le général Drouet d'Erlon, qui exerce et ordonne tant de persécutions dans l'Ouest, qui remplit les chaumières de garnisaires, qui fait tirer sans sommations sur de prétendus conspirateurs, etc., avoit été compris dans l'ordonnance du 24 juillet 1815. Il sortit alors de France, et c'est à la clémence de Charles X, dont il poursuit les partisans avec tant de chaleur, qu'il dut de rentrer dans sa patrie il a été compris dans l'amnistie accordée par le Roi à l'occasion de son

sacre.

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Le général Drouet d'Erlon a formé opposition au jugement du tribunal de Fontenay, qui l'a condamné personnellement à des dommages-intérêts et aux dépens, pour le placement de garnisaires qui se sont livrés à des actes de pillage.

Le préfet de la Vendée, M. de Jussieu, vient d'annoncer dans une proclamation, qu'il a publiée en prenant les rênes de l'administration, que le gouvernement alloit redoubler d'activité et d'énergie pour arriver à la destruction des bandes. « Les maisons signalées comme des foyers d'agitation, a-t-il dit, seront visitées avec un nouveau zèle; tous les moyens de surveillance et de répression seront déployés contre les rebelles. » Pour augmenter l'action des colonnes mobiles qui parcourent nuit et jour la Vendée, un nouveau régiment a été demaudé au gouvernement.

Les 27 prévenus politiques, détenus à la Flèche, sont partis de cette ville pour Orléans le 28 octobre, à 5 heures du matin. Aucun désordre n'a eu lieu à leur départ, ni à leur passage au Lude et au Vaas. A la Châtre et à Meung, une portion de la population s'est rassemblée, et a hué les prisonniers. L'escorte a fait prendre aussitôt le trot aux voitures; et, quoiqu'une d'elles se fût renversée et brisée, les prisonniers qu'elle contenoit n'ont reçu aucune insulte. Dans toutes les localités un peu importantes, la garde nationale étoit sous les armes. MM. de Beauchamp, Rouyon et M. le curé de Boissé sont partis en chaise de poste pour

Tours.

Les révolutionnaires étrangers, réfugiés en France, ne cessent de donner lieu à des plaintes. Une horrible tentative d'assassinat, avec guet-à-pens, vieut encore d'épouvanter Rodez. Les assassins avoient pour but de se défaire de ceux de leurs compatriotes qui ne veulent pas souscrire aux statuts du parti dit de la Jeune Italie. Le maire a ordonné le transfert dans une autre ville de plusieurs dés réfugiés du dépôt de Rodez, et a publié un arrêté pour défendre aux autres de circuler et de se réunir le soir dans les cafés. Cependant, plusieurs d'entre eux se sont encore rassemblés sous les fenêtres du malheureux Emiliani, à demi-mort des coups de ses assassins; et là, ils ont proféré d'horribles menaces et des cris de mort. La force armée a été obligée d'intervenir, et l'on a arrêté quatre de ces braves gens, dont deux ont même exercé des actes de violence envers les militaires.

A Jazeneuil, diocèse et arrondissement de Poitiers, un incendie éclata dans la soirée du 20 octobre dernier, et consuma la maison d'un malheureux journalier. Les habitans ont montré beaucoup de zèle pour arrêter les ravages. Le maire, quoique infirme, s'est transporté sur les lieux, ainsi que M. Boisseau, ancien secrétaire de l'Académie de Poitiers, destitué depuis la dernière révolution celui-ci et M. Charpentier, curé de la paroisse, n'ont cessé de travailler à éteindre le feu, et ne se sont retirés que lorsqu'il n'y a plus rien eu à craindre pour les maisons voisines. M. le curé a même donné de l'argent au journalier, et lui a procuré un logement jusqu'à ce que sa maison soit réparée.

Un garde national de Kouen, M. Pichard, ayant été condamné à 5 jours d'emprisonnement pour refus itératif de service de la garde nationale, s'étoit pourvu en grâce. Mais sa requête a été rejetée.

Les gardes nationaux de Bussy-le-Graud et de Sainte-Reine (Côtesd'Or) ont été sur le point d'en venir aux mains. Les premiers s'étoient emparés du drapeau du bataillon communal; les autres prétendoient le conserver, attendu que le commandant demenre à Sainte-Reine. Il a fallu envoyer quatre compagnies du 53° de ligne pour reprendre le drapeau aux habitans de Bussy, à qui une décision ministérielle a donné tort.

Le professeur Delpech, de Montpellier, a été assassiné le 29 octobre, à cent pas de la ville, ainsi que son domestique, par un sieur Demptos, négociant à Bordeaux, qui a tiré sur chacun un coup de fusil à bout portant, et qui s'est immédiatement donné la mort.

La police a découvert, dans une île du Rhône, canton de Bourg-SaintAndéol, une fabrique clandestine de poudre. Le propriétaire a été aussitôt

arrêté.

Un drapeau blanc a encore été placé à Bordeaux à l'un des arbres des quinconces, dans la nuit du 27 au 28 octobre. La police cherche en vain l'auteur de ce fait.

Une explosion a eu lieu le 24 octobre dans une chambre de la caserne d'Angers, qui renfermoit 3,500 cartouches, et où l'on laissa imprudemment une chandelle. Deux militaires ont été grièvemont blessés, et un grand nombre d'effets ont été brûlés.

Les incendies des bois se propagent dans le département du Var, et on les attribue à la malveillance. Dernièrement encore, 150 hectares d'une forêt appartenant à M. de Colbert ont été brûlés, et il a fallu les efforts de 300 hommes pour que le désastre ne fût pas plus considérable.

Les armemens pour la pêche de la baleine ont pris une si grande activité au Havre, que l'on compte 19 baleiniers français en cours de voyage, ou sur le point de prendre la mer. On prépare 6 autres navires pour la même destination.

L'ingénieur anglais Glower, et plusieurs notables commerçans de Marseille, se sont réunis à la préfecture de cette ville le 29 octobre, pour s'occuper des moyens d'établir un chemin de fer de Lyon à Marseille.

M. Bérard, commandant le brick le Loiret, vient de rentrer à Toulon après avoir achevé la reconnoissance hydrographique de la côte de la régence d'Alger.

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Le général portugais Stubbs, résidant à Dunkerque avec le dépôt des Portugais, vient d'être appelé pour faire partie de l'armée de don Pédro.

Quelque tumulte a eu lieu dans la soirée du 25 octobre à Montpellier, par suite de l'arrestation d'un jeune homme qui avoit eu une discussion avec des agens de police, et que des jeunes gens de la ville ont voulu délivrer.

Le brick le Nisus, commandé par M. Henri de Villeneuve, et qui a séjourné près de trois ans dans la mer du Sud, est arrivé à Brest le 30 octobre, venant en dernier lieu de Rio-Janeiro. Ce bâtiment rapporte environ 400,000 piastres fortes appartenant au commerce.

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- On a apporté à Londres un couple de condors; c'est la première fois que l'on voit en Europe de ces oiseaux gigantesques d'Amérique. Le mâle a près de 14 pieds d'envergure et 3 pieds de haut. Une plume de ses ailes, qui est tombée au moment du débarquement, avoit un pouce et demi de circonférence.

Les ambassadeurs étrangers se sont réunis le 30 octobre, à Londres, chez un des membres de la conférence. La discussion a duré plus de six heures. Le soir, des courriers extraordinaires ont été expédiés pour Paris, Berlin et SaintPétersbourg.

L'amiral Malcolm s'est rendu le 31 octobre de Portsmouth à Londres, pour conférer avec l'amirauté sur ses futures opérations avec la flotte française de l'amiral de Villeneuve.

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Les consuls anglais et français à Anvers ont signifié aux capitaines de navires de leurs nations qu'ils eussent à partir sans le moindre retard, attendu que les escadres combinées alloient faire le blocus du port, si le roi de Hollande n'obtempéroit pas à la sommation de la France et de l'Angleterre.

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- M. de Laborde, aide-de-camp de Louis-Philippe, n'a pu se rendre en Hollande par Bréda, comme il en avoit le projet. Arrêté à la frontière hollandaise, il a été obligé de retourner à Anvers.

Les banques de Bruxelles et d'Anvers viennent d'adopter des mesures susceptibles de déprécier le crédit public de la Belgique. La banque de Bruxelles, qui prêtoit sur dépôt de fonds nationaux à 5 172 p. 100, et donnoit 60 p. 100 de la valeur nominale, a réduit la quotité du prêt à 3 172. Celle d'Anvers a même supprimé tout-à-fait ces prêts, et il est résulté de là une baisse de 374 p. 100, qui s'accroîtra peut-être à chaque Bourse.

Un violent ouragan a surpris l'escadrille française dans le port d'Ancône. La Bretonne et la Caravane ont beaucoup souffert. Plusieurs marins ont péri. Le conseil de marine a décidé que les bâtimens prendroient le large, attendu que la position offroit des dangers.

- La santé du roi d'Espagne s'améliorant de jour en jour, ce prince se promène maintenant presque tous les jours. Il parcourt sans escorte les rues de Madrid.

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La reine régente d'Espagne a levé l'interdit qui existoit pour les ecclésiastiques de se rendre à Madrid et dans les résidences royales, a autorisé l'enseignement de la philosophie dans le collége des Jésuites établi au Passage, à quelques lieues de Bayonne, et-a prescrit la fermeture des tribunaux les jours fériés. On a arrêté à Stockholm les barons de Duben et de Vegesack, comme ayant ourdi une conspiration, tendant à faire remonter l'ancienne famille de Suède sur le trône.

Le choléra s'est manifesté, mais foiblement, à Drammen, en Norwège.

Une tempête sans exemple a ravagé, du 21 au 24 septembre, les parages d'Odessa, dans la mer Noire; 40 à 50 bâtimens marchands ont péri.

Le prince Démétrius Ypsilanti, qui a combattu pour l'indépendance de la Grèce, est mort dernièrement dans ce pays. L'assemblée nationale a résolu d'accorder le droit de bourgeoisie à toute la famille du défunt, et de lui laisser la inaison qu'il habitoit pour honorer sa mémoire.

M. de Lamartine, après avoir vu Nauplie et Athènes, est arrivé le 10 septembre à Baruth en Syrie, où sa famille passera l'hiver. Le poète emploiera ce temps à visiter la Syrie, à étudier le désert et les ruines de Palmyre. A son retour, il visitera avec sa famille Jérusalem et les lieux saints.

Ali-Pacha, qui s'est emparé du pouvoir à Tripoli de Barbarie, consolide son usurpation. Le parti de Joussouf, dont il est le second fils, s'affoiblit chaque jour, et il n'y a plus guère que le consul anglais, M. Warrington, qui le soutienne. Le jeune Bey a établi, dit-on, des institutions quasi-libérales.

Des colonies de bienfaisance à établir en France, par M. de Monglave, in-8°.

Un auteur espagnol a remarqué que ce qui manque le moins aux pauvres, ce sont les administrateurs. On pourroit dire la même chose des pays où l'on gaspille la fortune publique : ce qui manque le moins, ce sont les économistes. Ils affluent de tous côtés pour vous offrir leurs services et se mettre à votre disposition.

En voici un qui nous arrive encore avec une petite brochure de 15 pages, où il a su faire entrer assez d'idées d'économie pour ruiner tout un royaume. C'est à M. d'Argout qu'il propose ses Colonies de bienfaisance; et, pour ne pas trop l'effaroucher, il commence par lui montrer qu'en créant seulement ponr quarantequatre mille francs d'emplois qu'il lui indique, il trouvera des administrateurs du bien des pauvres qui feront l'affaire.

Malheureusement ce n'est là qu'un des moindres chapitres de la dépense. Il y en a d'autres qui font bien autrement frémir. Dans le plan de l'auteur, il s'agit de` procurer des travaux de défrichement à cette innombrable population de prolétaires, de pauvres et d'ouvriers sans ouvrage, dont la France se trouve encombrée. Or, voulez-vous savoir de quelle manière on pourvoit à leur établissement et à leurs moyens d'existence ? Après leur avoir donné des landes, des terrains

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