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On a arrêté à Nantes, le 8, M. Rousseau, ancien sous-officier du 8o régiment cuirassiers, prévenu d'embauchage.

- C'est le 7 novembre 1793 qu'eut lieu l'exécution de Louis-Philippe d'Orins, surnommé : Égalité; c'est le 7 novembre 1832 que l'on a mis la main

† madame la duchesse de Berri.

Les ducs d'Orléans et de Nemours sont partis dimanche 11 pour l'armée du brd. Leurs aides-de-camp et officiers d'ordonnance avoient quitté Paris la veille. Il vient d'être créé quatre nouveaux pairs par ordonnance du 8; ce sont IM. Louis de Saint-Aignan, ancien préfet à Nantes; Gueheneuc, ancien député; acqueminot, comte de Ham; conseiller d'Etat en service extraordinaire, et le arquis de Sercey, vice-amiral.

Une ordonnance vient d'autoriser l'importation des farines de froment Arangères, en tout temps, dans les colonies de la Guadeloupe et de la Martinique, quel que soit l'état des prix en France et dans les colonies, sans autorisations ni ustifications spéciales, à la seule condition de payer un droit permanent de *1 fr. 50 cent. par baril de 40 kilogrammes.

M. Heroux, conseiller référendaire de seconde classe à la cour des comptes, passe à la première classe. MM. Dupin (Ant.-Gab.), Odier, Passy et Duflos sont nommés conseillers référendaires de seconde classe.

Le ministre de l'intérieur a donné des instructions aux préfets pour délivrer à tous les réfugiés espagnols qui, par suite de l'amnistie, désireroient retourmer dans leur patrie des passeports, avec un mois de solde à titre d'indemnité de

route.

La réunion des pairs, connue sous le nom de réunion Marbois ou Choiseul, s'est assemblée le 11 chez le duc de Choiseul. On s'y est occupée de divers objets relatifs à la prochaine session.

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L'académie des inscriptions et belles-lettres a élu M. Arthur Beugnot, en remplacement de M. Thurot, décédé.

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M. le comte de Chazelles, ancien préfet du Morbihan, a été arrêté le 8, à la suite d'une longue perquisition. Il a été mis en liberté le lendemain.

Le dernier bulletin du choléra dans les départemens porte, le 9, 17 cas et 6 décès dans le département du Nord, 10 cas et 10 décès dans celui d'Ille-etle 8, 8 cas et 6 décès dans celui du Morbihan, et le 4, 6 cas et 2 décès à Arles (Bouches-du-Rhône).

Vilaine ;

Une grande partie du mobilier du château de Strasbourg a été donnée en jouissance à la ville,'à l'évêché et aux hospices. Le conseil municipal, par l'organe du maire, vient d'en témoigner sa reconnoissance à Louis-Philippe.

- Il y a eu un commencement d'émeute à Noyon, dans le but de refuser, dans deux faubourgs isolés, le droit d'octroi sur les boissons. Le sous-préfet s'est rendu sur les lieux le 26 octobre pour rétablir l'ordre.

- M. Pourrat, député, signataire du compte-rendu, a été désigné par la chambre du commerce de Clermont, en Auvergne, pour membre du conseilgénéral du commerce.

M. Pagès, député de l'opposition, a reçu, le 1er novembre, une ovation à St-Girons, où il a été élu député. La garde nationale et le conseil municipal sont allés au-devant de lui. Il a été conduit, aux cris de: Vive la liberte! à l'Hôtelde-Ville, où un banquet lui a été offert. Un coup de canon avoit salué son arrivée.

Trois condamnés aux travaux forcés à perpétuité se sont évadés de la prison de Colmar, en sciant les barreaux du cachot et en escaladant les murailles au moyen de tresses de pailles.

La garde nationale de St-Pierre-sur-Dive, près Lisieux, où M. Guizot doit se faire nommer député, s'est permis de crier sous les armes : 4 bas Guizot! M. le marquis de Marescot, lieutenant-général, pair de France, ancien inspecteur-général du génie, vient de mourir à Vendôme.

-

La comète de Biela a été découverte à l'Observatoire royal de Naples par l'astronome Capocci. Sa lumière nébuleuse est si foible et sa forme si vague, qu'il est permis de douter qu'elle ait été aperçue auparavant. Elle s'éloigne maintenant de notre globe.

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La convention en 5 articles signée à Londres, le 22 octobre, par le prince de Talleyrand et lord Palmerston, portoit que, si le roi de Hollande ne satisfaisoit pas à la sommation d'évacuer le territoire belge, un embargo seroit mis dans les deux pays sur les navires hollandais; que ceux qui seroient rencontrés en mer seroient saisis par les croisières; que les escadres anglaises et françaises stationneroient sur les côtés de la Hollande; qu'enfin, si, le 15 novembre, l'évacuation n'est pas effectuée, l'armée française entreroit en Belgique pour l'obtenir, sur la demande toutefois de Léopold. L'action de cette armée devra se borner à l'expûlsion des troupes hollandaises dé la citadelle d'Anvers, et les troupes françaises devront se retirer aussitôt, sans pouvoir occuper aucune place forte en Belgique.

D'après un ordre du roi d'Angleterre, en conseil des ministres, en date du 6, un embargo général a été mis sur les navires hollandais qui se trouvoient dans les ports anglais, et il a été défendu aux sujets de la Grande-Bretagne de faire voile pour la Hollande.

Le vaisseau le Donégal, que monte l'amiral Malcolm, a mouillé dans la rade de Deal, entre Douvres et Margate, avec plusieurs autres bâtimens de l'escadre. Le mauvais temps les avoit forcés à s'arrêter. La flotte française a continué sa route vers la mer du Nord. On ignore si elle aura souffert.

On a remarqué que l'ambassadeur hollandais est resté à Londres. On en conclut que de nouveaux efforts seront peut-être encore faits pour prévenir les hostilités.

- Le colonol Buzen, commandant militaire à Anvers, a, par une proclamation du 7, engagé les habitans à prendre des précautions pour leur sûreté, attendu que, d'un jour à l'autre, le commandant de la citadelle, contre laquelle se dirigera d'ailleurs les attaques, pourroit tirer sur la ville. Le prince d'Orange a visité la citadelle le même jour.

Le consul anglais résidant à Anvers a renvoyé sa famille à Malines. C'est le mardi 13 que doit avoir lieu l'ouverture des chambres à Bruxelles. Léopold la fera en personne.

M. Lebeau, ministre dé la justice en Belgique, a été réélu député par le district de Huy. On lui avoit donné pour concurrent M. Tielemans, qui n'a ob│tenu que le tiers des suffrages.

La reine de Hollande est partie dernièrement pour Berlin.

Un avis de l'ambassadeur de Russie à Paris enjoint à tout Polonais séjours nant en pays étranger, et qui n'a point pris part à l'insurrection, de solliciter dans le délai de trois mois l'autorisation de retourner dans le royaume ou de prolonger son séjour hors du pays. Les requêtes seront remises aux consuls russes, qni les soumettront à la décision du maréchal prince de Varsovie.

Le système semi-libéral, adopté par la reine régente d'Espagne, se poursuit: un certain nombre de fonctionnaires ont été remplacés. Le parti de don Carlos et de M. de Calomarde est en pleine disgrâce; M. l'évêque de Léon a été éloigné de la cour, et a été invité à retourner dans son diocèse.

On a affiché à la Bourse d'Ancône un avis adressé au commerce et à la marine, portant que le Pape ayant reconnu comme roi de la Grèce le prince Frédéric-Louis Othon de Bavière, son drapeau, ses navires et ses sujets devront être traités sur le pied de ceux des puissances amies.

Le choléra a éclaté de nouveau à Berlin, et avec beaucoup d'intensité. Il ya, dit-on, sept hôpitaux remplis de malades.

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Le grand-visir, arrivé le 25 septembre à Constantinople, y fait de grands préparatifs ponr une nouvelle campagne contre l'Egypte. La flotte a été renforcée.

Cours complet d'enseignement élémentaire, par M. Lefrauc, professeur

agrégé (1).

L'auteur de ce Cours est déjà connu de nos lecteurs; ils se rappelleront que M. Lefranc, autrefois attaché à l'éducation d'un jeune prince, a payé sɔn tribut par deux ouvrages, dans lesquels il a fait preuve de reconnoissance et de fidélité.

En examinant les méthodes universitaires, M. Lefranc a été frappé de leurs imperfections, et a essayé d'y porter remède au moyen d'un nouveau système. Les études classiques, qui renferment spécialement les langues, reposent et doivent reposer, dit-il, sur la grammaire des langues; or, le français dérive du latin dans la plupart de ses mots et de ses tournures; donc l'étude de la langue maternelle doit précéder celle des autres langues, pour que l'enfant, familiarisé par cette étude avec les premiers principes de grammaire, soit plus en état de saisir les rapports généraux ou particuliers que toutes ces langues ont entre elles.

Telle est la base du système de M. Lefranc; ainsi les deux grammaires, française et latine, présentent les mêmes divisions, le même ordre : les règles sont (1) Voyez la couverture de notre n° 2018.

semblables, l'application seule diffère. Partout l'instruction acquise sert à celle qu'il faut acquérir. M. Lefranc a publié un abrégé de ces deux ouvrages, pour préparer les plus jeunes élèves à l'étude des grammaires complètes dont ces abrégés sont l'image réduite. Le plan en est le même; seulement les exemples sont moins nombreux, et les règles sont restreintes aux développemens indispensables.

M. Lefranc a fait paroître sous le nom d'Exercices deux recueils de sentences et d'histoires tirées des auteurs classiques des deux langues, et appliquées aux règles des deux grammaires. Ces deux recueils ont été suivis d'un Traité d'Analyse, où on essaie de donner l'explication analytique des difficultés de la langue française. Un programme de questions termine ce qui regarde la grammaire; il servira aux élèves pour les préparer aux examens, et aux professeurs pour s'assurer des progrès de leurs clesses. Toutes les questions sont présentées de manière que l'élève ne peut entrevoir la réponse, que s'il a a bien compris le texte de la grammaire.

Ce n'étoit point assez, et il falloit rattacher l'étude de la grammaire à d'autres connoissances. Pourquoi ne feroit-on pas servir, par exemple, le travail des thèmes à celui de l'histoire, de la géographie, de la mythologie ? L'histoire sainte a dû tenir le premier rang dans ces applications. L'abrégé de cette histoire, présenté par M. Lefranc sous la forme de thèmes, commence à la création, et finit à JésusChrist. Les thèmes embrassent toute la grammaire latine; au second rang se plaçoit naturellement l'Histoire de France : l'abrégé de M. Lefranc s'étend jusqu'au règne de Charles X. Il s'y est attaché à assujétir le cours de thèmes aux entraves du récit et des règles. Des renvois indiquent les articles correspondans de la grammaire; il en est de même du cours de mythologie.

Pour compléter son Cours d'études, M. Lefranc se propose de publier la traduction latine de ses recueils de thèmes; l'abrégé de l'Histoire sainte a déjà paru sous le titre de Compendium historiæ sacræ. L'auteur s'y est servi principalement de Sulpice-Sévère.

} Ces divers ouvrages conviennent aux écoles ecclésiastiques, et l'auteur espère qu'ils pourront y être adoptés, et que l'esprit qui l'a dirigé et le bnt qu'il s'est proposé seront auprès des chefs de ces établissemens des titres de recommandation pour son travail.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.

· Bourse du 12 novembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 67 fr. 50 c., et fermé à 67 fr. 50 c. Cinq pour 100,jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. 00 c., et fermé à 95 fr. 95 c. Actions de la Banque.

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1657 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMPR.

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JEUDI 15 NOVEMBRE 1832.

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Etudes morales et littéraires sur la personne et les erits

de Ducis, par Onésime Leroy, 1832, in-8°.

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Si nous rendons compte de cet ouvrage, c'est moins, comme on peut le croire, pour entretenir nos lecteurs des beautés ou des défauts des tragédies de Ducis, que pour parler de ses excellentes qualités, de son noble caractère, de son attachement pour ses amis, de son dévoûment à ses princes légitimes, de son horreur pour la tyrannie, de sa religion surtout, et de sa fidélité à en remplir les devoirs. Nous recueillerons ce que nous trouverons de plus frappant à cet égard dans les Etudes de M. Leroy. Ce volume est en deux parties, dont la première traite des pièces de théâtre de Ducis, et la seconde de ses autres poésies, de ses lettres et des détails de sa vie privée. Dans l'examen des tragédies, M. Leroy les considère à la fois sous le rapport littéraire et sous le rapport moral. Il y montre l'ame de Ducis encore plus que son talent, son respect pour la Providence, son horreur pour le vice, ses grandes idées de devoir et de vertu, les sentimens enfin les plus honorables. Il est pourtant un point sur lequel j'aurois voulu que M. Leroy eût disculpé Ducis. J'avois cru qu'une de ses pièces, Abufar, ou la Famille arabe, où le poète paroit célébrer la religion naturelle, étoit une espèce de concession faite à l'esprit d'une époque où on avoit juré d'anéantir le christianisme. D'un autre côté, M. Leroy nous parle de Ducis comme ayant été constamment religieux, et nous rapporterons volontiers les exemples qu'il en cite.

Jean-François Ducis, né à Versailles le 25 août 1733, étoit d'une famille originaire de Savoie. Il dit que son père étoit un homme rare et digne des temps des patriarches, et il avoit pour sa mère le plus tendre respect. En annonçant sa mort à un ami, il en parle comme d'une femme profondément chrétienne. « Elle a rendu à Dieu, disoit-il, son ame pure et chrétienne, après 80 ans d'une vie exemplaire. Toute sa maladie a été un exercice de résignation et de patience, l'ange de la paix n'a point quitté son lit. Ah! si j'avois pu recueillir de sa bouche les impressions de religion, de foi, d'amour, d'espérance, qui

Tome LXXIV. L'Ami de la Religion.

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