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On compte dans cette commune 1,935 habitans, dont 645 indigens.

Sa superficie territoriale est de 1,359 hectares, dont 594 en terres labourables, 480 en prés, 10 en terrains plantés, 217 en bois, 7 en terrains incultes, 7 en fonds d'habitations, 42 en routes, chemins, et 2 en rivières et ruisseaux.

Sa culture ordinaire est le blé, les féveroles, le seigle, l'avoine, les pommes de terre, le houblon et le lin.

Sa culture principale est le blé.

Quoique le sol de cette commune soit, presque sur tous les points, médiocre et pierreux, le houblon qu'on y récolte est cependant de première qualité.

L'industrie des habitans a généralement pour objet l'agriculture, néanmoins une assez grande partie des habitans s'occupent aussi du filage du lin et du tissage des grosses toiles d'étoupe, dites toiles d'emballage.

On trouve à Boeschêpe 2 moulins à blé, 4 brasseries et blanchisserie.

BOESEGHEM, canton d'Hazebrouck-Sud, est situé à gauche de la route d'Hazebrouck à Aire et près de cette dernière ville.

Il existe aux archives du département un état fort long, sur deux bandes de parchemin, portant la date de 1298, qui indique les noms des personnes de Boeseghem et d'autres paroisses du bailliage de Cassel qui ont été du parti du roi pendant la guerre. Cette commune a une population de 997 habitans, dont 106 indigens et 13 mendians.

Son territoire renferme 695 hectares, ainsi divisés: 441 en terres labourables, 192 en prés, 25 en bois, 5 en landes et marais, 8 en superficie des propriétés bâties, 21 en routes, chemins, et

3 en rivières et ruisseaux.

Sa culture ordinaire est le froment, les fèves, les pommes de terre, l'avoine, le méteil, le lin, le tabac, le colza et la camomille. Sa culture principale est le froment.

Sa seule industrie est l'agriculture.

Il existe à Boeseghem brasserie et 2 moulins à blé.

BORRE est à 4 kilomètres d'Hazebrouck, son chef-lieu de canton, sur le chemin de cette ville à Bailleul, entre Hazebrouck et Pradelles.

La seigneurie de Borre dépendait de la cour de Cassel.

On trouve les noms de plusieurs habitans de la paroisse de Borre, dans un état de l'an 1298, indicatif des personnes du bailliage de Cassel qui ont été du parti du roi pendant la guerre.

En 1369, Yolende de Flandre, comtesse de Bar et de Cassel, accorde la prolongation d'un sauf-conduit pour quinze jours, au seigneur de Borre et à ceux qui viendraient avec lui, armés ou non armés, à pied ou à cheval, pour la trouver dans quelque lieu qu'elle soit,

Par lettres du 27 août 1391, cette même comtesse donne pouvoir à Pierre Delecourt, curé de Merville, son chapelain, de vendre au duc de Bourgogne 1,440 livrées de terre que ce duc devait payer à ladite comtesse, dans le comté de Flandre, en vertu du traité et accord passé par le parlement de Paris et ladite dame en récompense et au lieu des villes de Borre, Watten et Bergues.

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L'an 1400, Péronne de Saint-Omer, fille de Jean, apporta en dot la seigneurie de Peene, avec celle de Staple, de Borre et autres, à Watier de Halewin, qu'elle épousa.

Borre a une population de 803 habitans, dont 45 indigens et 2 mendians.

Sa superficie territoriale est de 595 hectares, dont 363 en terres labourables, 177 en prés, 29 en bois, 6 en fonds d'habitations, 18 en routes, chemins, et 2 en rivières et ruisseaux.

On y cultive généralement toutes les céréales; mais la culture principale est le blé froment, les fèves, l'avoine blanche, le lin, le colza et le trèfle.

Il s'y fait un assez grand commerce de bestiaux élevés dans la commune.

Les seuls établissemens qu'on y trouve sont: 1 brasserie et 1 moulin à blé.

BUYSSCHEURE, canton de Cassel, est à 11 kilomètres de cette ville, près de la limite des arrondissemens de Dunkerque et d'Hazebrouck.

Nous avons découvert, dans les archives du département, l'original en parchemin d'une lettre, en date du 12 juin 1367, de Marguerite de France, comtesse d'Artois et de Bourgogne, relative à une information qui devait être tenue au sujet de la mouvance de la terre de Buysscheure, que la comtesse d'Artois et le châtelain de Saiut-Omer prétendaient être du fief dudit châtelain et des arrière - fief et ressort du comté d'Artois, et que le comte de Flandre et la comtesse de Bar soutenaient au contraire être du fief de la dame de Cassel et des arrière-fief et ressort du comté de Flandre.

La paroisse de Buysscheure faisait partie de la châtellenie de Cassel. Son église, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, fut presqu'entièrement reconstruite en 1693; elle fut agrandie en 1759; des orgues y ont été placées, en 1831, par les soins de M. Cornette, desservant, et de M. Vitse, maire de cette commune.

La population de Buysscheure qui, en 1803, était de 750 habitans, est aujourd'hui de 903, dont 105 indigens et 4 mendians.

Son territoire contient 611 hectares, dont 318 en terres labourables, 275 en prés et pâtures, 7 en bois, 3 en superficie des propriétés bâties et 8 en routes, chemins et autres objets non imposables.

Ŝa culture ordinaire est le blé, les fèves, les avoines et les pommes de terre.

Sa culture principale est le blé.

Sa seule industrie est l'agriculture.

Il existe en cette commune 2 moulins à blé et 2 brasseries.

CAESTRE est situé sur la route de Lille à Dunkerque, entre Bailleul et Cassel, à 8 kilomètres d'Hazebrouck, son chef-lieu de canton.

Quelques antiquaires ont prétendu que la commune de Caestre doit son nom aux mots latins Castæ tres, les trois Chastes ou les trois Vierges; Gamay et Sanderus pensent au contraire qu'elle le tire du mot Castra, Camps.

Gérard de Caestre, bailli de Cassel, fut témoin à l'acte de confirmation du mois de mai 1261, de la vente faite par Wautier, dit Sclaffe, et Béatrix, sa femme, au chapitre de Harlebecke, de toute la dîme de la paroisse de Morselle.

Gérard de Juliers, seigneur de Caestre, déclare, le 9 juillet 1295, que le comte Guy lui ayant donné et à ses hoirs à toujours, une rente de cent livrées de terre à tournois, à recevoir tous les ans sur le comté de Namur, pour la tenir en fief des comtes de cette province, et ledit comte lui ayant aussi donné mille livres tournois pour acheter des terres dans le comté, il reconnaît être devenu son homme, promet de le servir comme homme lige doit aider son seigneur, s'en remet à la décision de Jean, duc de Lothier et de Brabant, pour les secours que lui et ses hoirs devront donner aux comtes de Namur dans les guerres qu'ils auront à soutenir, et s'oblige à ne jamais renoncer à cet hommage sans rendre les mille livres tournois ci-dessus.

Michel de Caestre donne quittance, en 1335, devant les échevins de Dunkerque, de tout ce qu'il pouvait prétendre contre la dame de Cassel et le défunt son mari, pour services, prêts, dommages et autres causes.

La chapelle de Caestre, dite des Trois-Vierges, dont la fondation remonte au 9.e siècle, est digne d'attention, non-seulement par son antiquité, mais encore par la légende tragique et miraculeuse qui s'y rattache, et que nous transcrivons ci-après : L'an de grâce 819, Sabine, Elfride, Edith, toutes trois filles

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de Kenulfe, roi de Mercie (en Angleterre ), ayant été converties à la religion catholique par des missionnaires étrangers que les flots avaient jetés dans les États de leur père, formèrent le dessein de quitter leur famille et de faire un pélérinage à Rome. Débarquées à Mardyck, elles allèrent visiter l'église de Saint-Winoc, montèrent à Cassel, où elles reçurent l'hospitalité dans un couvent de femmes, et s'acheminèrent ensuite vers le monastère d'Eecke, dans l'église duquel elles passèrent toute la matinée en prières. Ayant poursuivi leur route et se trouvant à une demi-lieue du couvent, sur le territoire de Caestre, elles se détournèrent un peu du chemin, s'assirent sur l'herbe et se mirent à manger quelques provisions que les religieux leur avaient données. Elles n'avaient point encore achevé leur frugal repas, que trois brigands, qui avaient suivi leur traces, les assaillirent à l'improviste et les assassinèrent.

Un chevalier vieux et aveugle résidait alors dans un castel voisin du lieu de cette horrible scène. Appuyé contre une balustrade, il réchauffait ses membres engourdis par l'âge, aux rayons déclinans du soleil, quand son ouïe, exercée par la privation de la vue, crut entendre, dans le ramage des hôtes ailés de la forêt, signal d'un événement extraordinaire.

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Etonné de ce prodige, le chevalier fait seller son cheval, et, guidé par son écuyer, il se dirige vers l'endroit où les cris et le vol des oiseaux semblaient appeler la présence d'êtres plus puissans qu'eux.

Il ne peut en croire le rapport de son écuyer, quand celui-ci s'écria que sur l'herbe d'une clairière gisaient encore palpitans les cadavres de trois jeunes filles. Il veut s'assurer par lui-même d'un événement aussi tragique; il descend de cheval, plonge sa main, conduite par celle de son écuyer, dans la plaie sanglante d'une des victimes, et, la retirant aussitôt avec un mouvement d'horreur, il la porta vers son front; mais, ô miracle inattendu ! à peine ce sang martyr a-t-il touché ses yeux...... il a recouvré la vue.

Ce chevalier, après avoir rendu graces à Dieu du bienfait qu'il venait d'en recevoir, fit enterrer les trois nobles pélerines et fit ériger, sur le lieu même, un monument pour perpétuer la mémoire de cet insigne miracle.

Quelques siècles après sa fondation, la chapelle de Caestre acquit un grand renom dans les alentours, à cause de la prompte guérison qu'y obtenaient certaines infirmités. C'est probablement à cette époque que fut instituée la procession qui se fait encore à Caestre, le dernier dimanche de juin de chaque année, procession dans laquelle on voit figurer les trois jeunes vierges, suivies

de leurs farouches assassins et le vieux chevalier aveugle monté sur son cheval.

Caestre a une population de 1,653 habitans, dont environ 200 portés sur la liste des indigens et 31 mendians.

Sa superficie territoriale est de 1,010 hectares, dont 631 en terres labourables, 332 en prés, 3 en bois, 9 en fonds d'habitations, 34 en routes, chemins, et i en rivières et ruisseaux.

On y cultive toutes les céréales; sa culture principale est le blé. Les habitans de cette commune s'occupent isolément du tissage

des toiles.

Les établissemens industriels qui existent à Caestre, sont : 3 moulins à blé, 1 moulin à huile, une briqueterie et une brasserie.

CASSEL, chef-lieu du canton de ce nom, sur la route de Lille à Dunkerque, est à 14 kilomètres d'Hazebrouck, 49 de Lille, 9 de Saint-Omer et g de Bergues.

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Cette ville, dont le nom latin est Castellum Morinorum, est fort ancienne. Tous les historiens assurent qu'elle était la capitale des Morins, quand Jules-César conquit ce pays. Des médailles trouvées dans les fouilles qu'on y a faites, ne laissent aucun doute sur le séjour qu'y ont fait les Romains. On dit que les Morins, peuples de la Gaule-Belgique, ont bâti le château qui y a jadis existé. Ce lieu devint célèbre par le nombre d'habitans qui vinrent s'y établir. Odoacre, forestier de Flandre, lui a donné, vers l'an 860, les privilèges de ville, et les comtes de Flandre l'ont fait entourer de murailles, pour se garantir des courses des Français.

En 1071, Robert le Frison, oncle et tuteur d'Arnould, dit le Malheureux, comte de Flandre, attaqua son neveu sous prétexte qu'il était faible d'esprit et incapable de gouverner ses États. Arnould appela à son secours Philippe I., roi de France; mais leurs troupes furent défaites près de Cassel par le comte Robert, et Arnould y fut tué sans laisser de postérité. Robert se mit alors en possession du comté de Flandre.

Le même comte Robert fonda à Cassel, en 1085, le chapitre de Saint-Pierre; les uns disent que ce fut en commémoration de la victoire qu'il avait remportée contre le roi Philippe; d'autres assurent qu'il fut contraint à cette fondation, à titre de pénitence, par le Pape Grégoire VII, indigné de l'action que Robert avait commise en ravissant injustement les États de son neveu, dont il

avait causé la mort.

Les titres de fondation du chapitre de Saint-Pierre existent aux archives du département; ils portent que cette église sera établie à Cassel, dans le quartier des Ménapiens, pour 20 chanoines, dont 7 prêtres, 5 diacres et les autres sous-diacres, auxquels il

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