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leur ciment est tellement dur qu'il a été impossible de les démolir. L'architecture du château, qui a été détruit pendant la révolution, a fait supposer qu'il était d'une date postérieure à la tour, dont la première destinatiou doit avoir été de servir de refuge à des gens de guerre. On croit qu'elle a été construite par une famille du Bois, qui, avant celle de Wignacourt, possédait la seigneurie de Flêtre. Jacques Meyer parle d un Gilbode du Bois, seigneur de Flêtre, qui vivait sous le comte Robert de Jérusalem, et d'anciennes chartes du couvent de Saint-Martin d'Ypres, de l'an 1256, font mention d'un Lambert du Bois, aussi seigneur de Flêtre. Dans l'église paroissiale se trouve un caveau dont l'entrée est aujourd'hui fermée, contenant les tombeaux de la plupart des seigneurs du Bois et des comtes de Wignacourt, entr'autres, ceux de Jean du Bois, décédé en 1398, d'Antoine du Bois, de Robert de Wignacourt, tué au siège de Calais, de Jean de Wignacourt et de son épouse Barbe de Sars, de la famille de Ligne.

Flêtre est la patrie de Jacques Meyer, que quelques érudits ont surnommé le père de l'histoire de Flandre. Il y naquit en 1498 et mourut à Blakemberg en 1552; il fut l'ami intime d'Erasme, de Jean Despautères et de plusieurs autres hommes célèbres. Parmi les nombreux ouvrages de Jacques Meyer, nous nous bornerons à citer ceux qui ont trait directement à l'histoire et dont voici les titres 1.° Rerum Flandicarum decas; cette production, divisée en dix livres, remonte à l'occupation des Romains, passe à la domination des grands vassaux des rois de France, développe les généalogies, les alliances, les guerres, les traités de ces premiers chefs, décrit les mœurs et coutumes des habitans et donne des notions très-étendues sur le sol, la culture, l'industrie, le commerce et les arts au temps des forestiers; 2.0 Chronicon Flandriæ ab anno Christi usque ad annum 1978; cette chronique fut interrompue, reprise et continuée par le même auteur jusqu'en 1478.

Antoine Meyer, neveu du précédent, naquit, de même que son oncle, au village de Flêtre. Devenu principal du collège d'Arras, il mourut en cette ville et fut enterré dans l'église de Saint-Nicaise, où l'on voyait encore sa pierre sépulchrale avant la révolution. Il existe d'Antoine Meyer différens morceaux de poésie historique sur la province d'Artois; c'est à ses soins que l'on doit l'édition complète des deux productions de Jacques Meyer, citées plus haut. Flêtre a une popnlation de 1,184 habitans, dont 211 indigens et 16 mendians.

Sa superficie territoriale est de 887 hectares, dont 455 en terres labourables, 331 en prés, 10 en terrains plantés, 58 en bois, 3 en terrains incultes, 6 en fonds d'habitations, 23 en routes, chemins, et en rivières et ruisseaux.

On y cultive généralement toutes les céréales; sa culture principale est le blé.

Les habitans travaillent isolément à la fabrication de la toile. On trouve à Flêtre 1 moulin à blé, 2 brasseries et i tannerie.

GODEWAERSVELDE est sur le chemin de Caëstre à Poperingue, au sud-est de Steenvoorde, son chef-lieu de canton, dont il est distant de 6 kilomètres.

C'est en cette commune que se trouve le mont des Cats, dit des Chats, qui, assure-t-on, tire son nom des Cats, peuple batave ou des bords du Rhin, venu à une époque très-reculée s'établir dans cette contrée de la Morinie, sous la conduite de Godewaert. On prétend même que c'est du champ de bataille de ce chef qu'a été formé le nom de la commune de Godewaersvelde.

Le mont des Cats fait partie de la petite chaîne de monts qui s'étend, presqu'en ligne droite, de Watten au mont de la Trinité. Il est moins élevé que le mont de Cassel, et plus que le mont de Boeschêpe et le mont Noir qui l'avoisinent. De son sommet la vue s'étend sur l'immense plaine qu'il domine et n'est bornée que par l'horison; c'est une position charmante qui offre de très-belles perspectives. Son sol sablonneux repose, à sa base, sur une couche de glaise noirâtre, très-épaisse, qui s'étend dans toute la contrée environnante.

Antérieurement à 1790, il existait, sur le plateau du mont des Cats, un ermitage, dont les pères tenaient école et un pensionnat fort renommé. Čet ermitage et les terrains qui en dépendaient furent vendus et en partie détruits par les circonstances du temps. Rachetés postérieurement par M. Ruyssen, peintre, natif d'Hazebrouck, ce dernier fit réparer les bâtimens, y ajouta de nouvelles constructions et y établit, en 1821, une école de frères à barbettes, qui y séjourna peu de temps. Après le départ de ces frères, M. Ruyssen y appela des trappistes du couvent d'Amiens, et, trois jours avant sa mort, il leur donna tous les bâtimens et terrains, la plupart incultes, qu'il avait achetés aux environs. Les quêtes et les aumônes eurent bientôt mis ces solitaires à portée de faire agrandir les bâtimens du cloître et de faire construire ceux nécessaires à un établissement agricole, ainsi qu'une grande et belle église.

Peu après leur arrivée, ces trappistes, au nombre de trente environ, ont défriché et mis en bonne culture une dixaine d'hectares de bruyères et terres incultes qui avaient toujours paru être d'une stérilité insurmontable et qui maintenant produisent de belles récoltes en blé, seigle, avoine , pommes de terre, etc., ou composent d'assez bons pâturages, Ces religieux ont en ce moment

2 chevaux et 8 vaches. Comme leur exploitation s'accroît sans cesse de tout ce qu'ils reçoivent, achètent ou louent dans les alentours, ils seront bientôt à même de subsister de leurs propres

ressources et sans aucun secours.

Godewaersvelde avait, en l'an 9, une population de 1,925 individus; elle était de 2,059 en 1827, et n'est plus aujourd'hui que de 1,821. Dans ce dernier nombre sont compris 400 indigens et 6 mendians.

Son territoire contient 1,181 hectares, dont 514 en terres labourables, 471 en prés, 8 en terrains plantés, 134 en bois, 9 en terrains incultes, 6 en superficie des propriétés bâties, 35 en routes, chemins, 3 en rivières et ruisseaux, et i en autres objets non imposables.

Sa culture ordinaire est le froment, le seigle, l'avoine, les fèves et les pommes de terre.

Sa culture principale est le froment.

Son industrie est, après l'agriculture, la fabrication des toiles d'emballage.

On trouve à Godewaersvelde 4 brasseries,

1 moulin à huile.

moulin à blé et

HARDIFORT, canton de Cassel, est situé au nord de cette ville, dont il n'est distant que de 4 kilomètres, et à droite de la route de Lille à Dunkerque.

Par lettres datées des tentes de Hardifort, sous Cassel, le 27 août 1328, Philippe VI mande à l'abbé de Saint-Bertin de recevoir le serment des habitans de Poperingue qui s'étaient soumis.

La population de cette commune n'a guère varié depuis l'an 9; elle était à cette époque de 513; elle est aujourd'hui de 553 habitans, dont go indigens secourus à domicile et 25 mendians.

Son territoire contient 606 hectares, ainsi divisés : 292 en terres labourables, 210 en prés, 6 en jardins, 74 en taillis, 2 en superficie des propriétés bâties, 21 en routes, chemins, et 1 en rivières et ruisseaux.

Sa culture ordinaire est le froment, les fèves, l'avoine, le seigle, les pommes de terre, le lin, le colza, le foin et le trèfle. Sa culture principale est le froment.

Son industrie a pour objet la fabrication des toiles.

Il y a dans cette commune moulin à blé et 1 moulin à huile.

I

HAVERSKERQUE est situé à peu de distance de Saint-Venant, à l'ouest de Merville, son chef-lieu de canton, et à 8 kilomètres de cette dernière ville.

La terre d'Haverskerque, ancienne bannière de Flandre, fut possédée très-long-temps par les membres de la noble famille de

ce nom qui a produit plusieurs hardis, sages et valeureux chevaliers, entièrement dévoués aux comtes de Flandre, leurs souverains, qui leur ont souvent donné des marques de leur confiance, en les chargeant de missions des plus honorables.

En 1190, Philippe, comte de Flandre et de Vermandois, déclare qu'il a fait homme de l'abbaye de Saint-Bertin, Gilbert de Haverskerque, son forestier, en partie pour de l'argent qu'il a reçu de ce monastère, et en partie pour 40 mesures de Wastines.

La comtesse Marguerite ayant été nommée arbitre par Arnould, comte de Guines, et Arnould, son oncle, ses chers et féaux, et Messire Fastre de Haverskerque et son frère, pour terminer toutes les difficultés qu'il y avait entre eux, prononce, le 17 mai 1270, que le comte de Guines est contrevenu à quelques articles d'un jugement rendu entre lui et son oncle d'une part, et Fastre et son frère de l'autre, et en conséquence le condamne à payer 1,000 liv. auxdits de Haverskerque, en plusieurs paiemens, dont le premier doit être fait à Arras, et les autres à Cassel, selon qu'il s'y était obligé par lettres.

Des lettres de l'an 1330, des bailli et hommes du fief de la cour de Haverskerque, pour la dame de Haverskerque et de Beauval, contiennent le déshéritement de Jacquime de Le Rue de Blaringhem, de la terre de Fontaines, située en la paroisse de Blaringhem, tenue franchement de la cour de Haverskerque et adhéritement de cette terre au profit de Jean de Metkerke, fils de Wautier de Metkerke, châtelain de Nieppe.

Le 20 Mars 1333, le comte Louis donne à Philippe de Haverskerque, chevalier, les briefs de Renenghe, appelés briefs de la chambre pendant sa vie, à tenir aux mêmes gages que feu Messire Jean de Bruges; 2.0 une rente viagère de 200 livres sur lesdits briefs; 3.0 et 1,000 livres pour acheter cent livrées de terre.

Le 5 février 1362, Yolende de Flandre, comtesse de Bar et dame de Cassel, donne en augmentation de dot à la chapelle Saint-Christophe, fondée par Eloi Surien, au lieu dit le Parc, en la rue qui vient du bois de Nieppe à Saint-Venant, en passant par le moulin du Tout-li-Faut, 10 mesures de terres situées à Haverskerque. La collation et présentation de cette chapelle réservée à la comtesse de Bar et à ses successeurs.

Le 3 juin 1378, la même comtesse mande à son receveur général de payer à Henri d'Antoing, chevalier, 3,000 francs d'or pour la terre de Haverskerque qu'elle lui a achetée.

Le roi Charles VI accorde, le 13 avril 1391, des lettres de rémission à François de Haverskerque, chevalier, pour rapt et enlèvement de la personne d'Alisse de Heuchin, dame de Thiennes, qu'il avait ensuite épousée.

Haverskerque ne comptait en l'an g que 1,39o ames; sa popu

lation, en 1827, était de 1,643 habitans; elle est aujourd'hui de 1,864, dont 280 indigens et 70 mendians.

Sa superficie territoriale est de 924 hectares, dont 639 en terres labourables, 179 en prés, 6 en terrains plantés, 32 en bois, 8 en fonds d'habitations, 35 en routes, chemins, et 25 en rivières et ruisseaux.

Sa culture ordinaire est le froment, le seigle, l'orge d'hiver, l'avoine, le trèfle, le lin, le tabac, les fèves, le blé millet, les pommes de terre et autres légumes.

Sa culture principale est le blé, le tabac et les fèves.

Sa principale industrie est le filage du lin et la fabrication des toiles.

Il existe à Haverskerque deux brasseries et trois moulins à blé.

HAZEBROUCK, chef-lieu du 2.e arrondissement du département, est situé sur la route royale N.o 16, de Paris à Dunkerque, à 47 kilomètres de Lille, 20 de St.-Omer et 36 de Dunkerque.

Vers le septième siècle et sous le règne de Dagobert, St. Éloi, évêque de Noyon, vint prêcher le christianisme dans ce pays, divisé alors en colonies. La population qu'il renfermait était peu considérable. La majeure partie d'Hazebrouck et de ses environs était marécageuse et couverte de bois, et c'est à cause des eaux et des bruyères que cette commune, ainsi que plusieurs autres, porte le nom celtique de Brouck, qui signifie marécage.

Tout porte à croire que les Romains ne se sont frayés par Hazebrouck que des passages temporaires; car on n'y trouve aucune construction ancienne ni bornes militaires. La seule voie romaine passant par cette ville, où elle conserve le nom de rue de Térouanne, est le chemin de cette dernière ville à Gand; elle paraît avoir été percée pour arriver vers Aire, Arques et Saint-Omer, alors baigné par la mer et qui, au dire de plusieurs chronologistes, était un port.

Il existe, dans les archives d'Hazebrouck, une charte coutumière écrite en flamand et datée du lundi après Saint-André 1336. Elle donne une idée de ce que pouvait être Hazebrouck à cette époque. La place n'était pas même pavée; au milieu était une grande fosse entourée de haies; les maisons étaient construites en paillotis et couvertes en chaume. Cette charte contient plusieurs dispositions sages sur les incendies, la tenue des marchés, la vérification des denrées exposées en vente et la police des lieux publics. Une des clauses de cette coutume porte qu'aucun homme ne peut demeurer avec une femme plus d'une demi-année qu'il l'ait épousée, sous peine d'une amende de 49 sous parisis. En juin 1246, Henri de Hazebrouck, chevalier, se déclare homme

sans

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