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paroisse de la Gorgue. Il prie le même évêque de confirmer la donation du personnat de l'église de La Gorgue qu'il avait faite à l'église de Beaupré.

La comtesse Marguerite donne, en 1248, à l'abbesse et au couvent de Beaupré, près La Gorgue, la permission de faire paître vingt vaches à toujours, sans aucune reconnaissance.

Par un accord conclu en 1248 dans l'octave de la purification de la Vierge, entre Guy, fils de Marguerite, comtesse de Flandre, et Mahaut sa femme, fille aînée et héritière de Robert, avoué d'Arras, seigneur de Béthune, d'une part, et Elisabeth, dame de Moriaumež, veuve dudit Robert, il a été convenu qu'Elisabeth aurait pour son douaire, entr'autres biens, la maison et la ville de La Gorgue avec toutes ses appartenances, hommages, terres, prés, bois, justice, etc., excepté le bois coupé dans les forêts.

Par son testament du 28 mars 1258, Mahaut, dame de Béthune, femme de Guy, comte de Flandre, donne à l'abbaye de Beaupré, près La Gorgue, ordre de Citeaux, 15 livres de rente annuelle, dont 13 livres pour un chapelain et 40 sous pour une pitance aux religieuses le jour de son anniversaire ; plus une certaine somme d'argent aux pauvres et au curé de La Gorgue.

Par lettres du 19 avril 1382, les baillis et hommes de hef de la Gorgue, déclarent avoir reçu le déshéritement de Thomas de Beaufremez, sire de Flesquières, chevalier, du quart d'un fief de go livres parisis par an, situé à La Gorgue, et d'en avoir adhérité Jean Males, dit Piercevaus de Hocron, chevalier.

Philippe, duc de Bourgogne, devenu comte de Flandre, voulut mettre de l'ordre dans ses finances. Il reconnut que sa terre de La Gorgue était mal administrée et fit punir l'admodiateur pour ses dilapidations. Ses lettres à ce sujet sont du 11 octobre 1388.

D'un autre côté, cette terre, les écluses et les moulins étaient chargés d'une quantité de rentes tenues en fief qui en diminuaient considérablement le revenu. Il les racheta à différentes époques, entr'autres le 6 juin 1393, une de 200 livres de messire Jean Valentzane donnée par le comte Louis de Male à dame Marguerite de Harlebecque son épouse. Il fit plus : il acheta de différens particuliers des terres dans lesquelles il se proposait de creuser un canal pour venir au Val de La Gorgue.

Les soins que ce prince se donna, les arrentemens qu'il accorda, rendirent cette petite ville populeuse et commerçante. Elle fut brûlée par les Flamands, l'an 1340, et par les Français en 1347, dans la guerre qu'ils eurent à soutenir contre les Flamands, tandis qu'Edouard, roi d'Angleterre, assiégeait Calais.

Le 16 août 1512, Henri de Penin et Françoise de Rode, sa femme, vendent à Andrieu de Bourges, receveur de la ville de

La Gorgue, pour et au nom de l'archiduc, quinze verges de terre sur la rivière de Lawe, à l'endroit où est assis le mur du nouveau rabat.

Par lettres du 6 novembre 1514, les échevins de la ville de La Gorgue, reconnaissent que Pierre Paucelle a donné sa maison, située audit La Gorgue, pour sûreté et abouts de l'arrentement fait par la chambre des comptes à Jaspart Paucelle son fils, d'un petit fossé avec une rive tenant à icelui, contenant 86 pieds de long et 20 pieds de large, sis audit La Gorgue, derrière la maison dudit Jaspart, moyennant une reconnaissance annuelle de cinq chapons.

Le 12 novembre 1554, la chambre des comptes nomme Matthieu Marsy, bailli de La Gorgue, en remplacement de Jacques Levasseur décédé.

Un curé de La Gorgue avait fondé, en 1690, une école de charité dirigée par des religieuses, dites filles dévotaires de la représentation de la Ste-Vierge, et elle avait été confirmée par des lettres patentes du mois de mars 1781.

La population de La Gorgue n'a point éprouvé de notable augmentation depuis l'an 9; de 3,118 ames à cette époque, elle est aujourd'hui de 3,225, dont 700 environ sont secourus à domicile et ro se livrent à la mendicité.

Son territoire contient 1,488 hectares, dont 1,078 en terres labourables, 112 en prés, 214 en terrains plantés, 2 en bois, 13 en superficie de propriétés bâties, 50 en routes, chemins, et 19 en rivières et ruisseaux.

On cultive dans cette commune le froment, le lin, le tabac, les fèves et les graines oléagineuses.

Sa culture principale est le froment et le blé barbu.

Sa principale industrie est la fabrication des toiles de lin.

Les établissemens industriels qui existent à La Gorgue sont : 2 brasseries, 1 raffinerie de sel, 2 tordoirs à l'huile, 1 moulin à blé, quantité de métiers isolés pour la fabrication des toiles, une briqueterie et 6 blanchisseries de toiles.

LYNDE est sur le chemin de Blaringhem à Cassel, à ro kilomètres d'Hazebrouck, son chef-lieu de canton.

La population de cette commune était, en l'an 9, de 932 habitans; elle est maintenant de 955, dont 230 indigens secourus à domicile et 125 mendians.

La superficie totale de son territoire est de 896 hectares, ainsi divisés: 540 en terres labourables, 263 en prés, 60 en bois, 6 en fonds d'habitations, 26 en routes, chemins, et 1 en rivières et ruisseaux.

Sa culture ordinaire est le blé, les fèves, l'avoine, le seigle,

le colza, les pommes de terre, les choux, les navets, le trèfle et le lin.

Sa culture principale est le blé et les fèves.

Sa seule industrie est l'agriculture.

On trouve à Lynde, 1 moulin à blé, 1 moulin à huile et une brasserie.

MERRIS, canton de Bailleul sud-ouest, dont il est distant de 6 kilomètres, est sur le chemin conduisant de cette ville à la Motte-aux-Bois.

Par lettres du 10 août 1295, les avoués, échevins et communauté de la ville de Bailleul, s'obligent à dédommager les habitans de Merris des pertes qu'ils pourraient souffrir, à cause de la fête appelée la dédicace de Merris qui a toujours été dans cette paroisse, et que le comte a transférée dans la ville de Bailleul, laquelle fête doit durer trois jours, savoir: la nuit et le jour de St-Laurent et le jour suivant.

Merris a une population de 1,308 habitans, dont 240 indigens et 60 mendians.

Son territoire contient 1011 hectares, dont 611 en terres labourables, 271 en prés, 12 en terrains plantés, 72 en bois, 4 en terrains incultes, 8 en superficie des propriétés bâties, 32 en routes, chemins, et i en rivières et ruisseaux.

On y cultive le froment, le blé gris, les fèves, le colza et les pommes de terre.

Sa culture principale est le froment.

Son industrie a pour objet le tissage des toiles.

Il existe dans cette commune 2 moulins à blé et 2 brasseries.

MERVILLE, en flamand Merghem, autrefois Brueil, Broylus, Broïlum, Mauronti villa, est une petite ville située sur la Lys et sur le canal de la Bourre, près de la forêt de Nieppe, à 14 kilomètres de Béthune et de Bailleul, 18 d'Aire et d'Armentières, 22 de Cassel et 31 de Lille.

Cette terre appartenait autrefois à Saint-Maurand, fils d'Adalbald, et de sainte Rictrude, fondateur de l'abbaye de Marchiennes. Maurand était chancelier du roi Thierry III, et Leudes fils de son oncle Erchenoald, était maire du palais, quand Ebroïn, voulant s'emparer du pouvoir de ce dernier, le fit assassiner ainsi qu'Adalbaid. 'Proscrit à la suite de cet affreux événement, Maurand se détermina avec toute sa famille à embrasser l'état monastique; il fonda, en l'an 674, dans un lieu appelé en latin du temps Broïlum, un monastère de bénédictins dont il fut le premier abbé, après avoir été ordonné diacre par saint Amand. Saint Amé, évêque de Sens, aussi exilé par Ebroïn, devenu maire du

palais, avait été confié à la garde d'Ultan, abbé de St-Furcy, à Péronne; à la mort de ce dernier le prélat fut relégué au monastère de Broïlum, où il fut reçu par saint Maurand qui, édifié de ses vertus, lui remit le gouvernement de la maison, à laquelle il donna tous ses biens et se retira à Marchiennes, Saint Amé finit ses jours dans ce lieu d'exil; il y mourut vers l'an 690, et son corps y fut conservé précieusement jusqu'en 870, époque à laquelle la crainte des Normands obligea les religieux à se retirer d'abord à Soissons, et puis à Douai avec les restes de leur patron. Merville avait acquis une importance assez considérable pendant les deux cents ans que subsista le monastère, mais l'un et l'autre furent détruits par les Normands. Merville cependant se rétablit, et devint dans la suite une petite ville très-renommée par son commerce, principalement en toile et linge de table.

Quant au monastère, il ne fut point relevé. Les religieux sécularisés, fixés à Douai, et connus dans les derniers temps sous le nom de chapitre de St-Amé, se contentèrent de bâtir sur son emplacement une chapelle où depuis fut établi un couvent de capucins. Les religieux de St-Amé continuèrent néanmoins à posséder la seigneurie de ce lieu sous la suzeraineté des comtes de Flandre.

Une sentence d'arbitres, rendue le 13 avril 1265, règle les difficultés survenues entre la comtesse Marguerite et les doyen et chapitre de St-Amé, au sujet des revenus et de la justice haute et basse dans la ville de Merville. Il y est dit que l'église de St-Amé a joui autrefois de toute la ville au-dessous des Alleux, avec les bois, prés, moulins, terres cultivées et incultes, la dîme et autres droits. Cet acte contient en outre diverses dispositions dont voici les plus remarquables.

« Les babitans de Merville ne pourront être traduits hors de la » loi de leur ville pour des causes qui ont coutume d'être jugées » par les échevins;

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L'église aura les deux tiers et le comte un tiers de tous les » biens fonds et meubles que délaisseront les bâtards et estaiers, (étrangers).

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L'église de St-Amé jouira du tonlieu sur le pont de la Lys à » Merville;

« La Lys et la pêche appartiendront en toute propriété au comte » de Flandre.

« Les échevins connaîtront en demandes et saisies de navire qui » se trouveront sur le rivage.

« Les habitans de Merville pourront jouir des avantages de la » rivière, et si elle est trop considérable, y faire de petits ca»naux d'un pied ou deux sur leurs terres, pourvu que l'eau re» tourne à la rivière.

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<< La pêche de la rivière de la Bourre qui s'étend dans les » Allouds de l'église sera commune à tous, et les échevins con>> naîtront de tous les forfaits (délits, contraventions) qui s'y » commettront comme dans la ville..

« Le comte aura seul sur les habitans de Merville, comme au» dedans l'alloud le droit d'Ost, comme anciennement, et d'arrière-ban; et l'on entend par arrière-ban que la publication » de l'armée se fera à Merville huit jours après qu'elle aura été proclamée à Cassel ou dans les terres du comte.

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Robert, comte de Flandre, par lettres du mois de décembre 1318, défendit aux bailli et échevins de Cassel de comprendre dans l'assiette des tailles et impositions du territoire de cette ville les habitans de Merville, sujets de l'église de St-Amé.

Merville fut brûlé par les Français dans la guerre qu'ils eurent avec les Flamands en 1347.

Par une lettre du 15 juin 1384 le duc de Bourgogne ordonna au bailli de Merville de faire rompre le pont de cette ville pour empêcher le passage de l'ennemi qui s'approchait.

Les habitans de Merville avaient pris parti avec les Flamands contre le comte de Flandre leur souverain, dans les troubles politiques qui éclatèrent en ce pays pendant le 14.e siècle. Après que ces troubles furent apaisés, le comte ordonna qu'une information fut faite sur les rebellions et conspirations desdits habitans, et sur la conduite de Guillaume de Surijen, ci-devant bailli de Merville; cette enquête eut lieu le 9 août 1385 et jours suivans par les soins de Matthieu Bribars, procureur du duc de Bourgogne.

En 1581, les Calvinistes détruisirent et brûlèrent en grande partie l'église de Merville, ainsi que le couvent de religieuses bri. gittines et saccagèrent toute la ville; l'église fut reconstruite par Guillaume Vasseur, bourgeois de Merville en 1599.

Cette ville fut, en 1658 et 1659, le théâtre de deux exécutions dignes des temps d'ignorance et de barbarie dont on sortait à peine à cette époque. Deux malheureuses femmes de cultivateur, Marguerite Camberlin et Jeanne Delécluse furent traduites devant les juges, comme accusées de sorcellerie. Déclarées convaincues de ce crime, elles furent condamnées à être étranglées et brûlées, et subirent leur supplice sur la place publique de Merville. La procédure deJeanne Delécluse existe encore en son entier dans les archives de la mairie.

Il existe à Merville une confrérie d'arquebusiers, dite de SainteBarbe, instituée par lettres-patentes de Philippe II, roi d'Espagne. Cette confrérie possédait, avant la révolution, de grands privilèges; elle a des archives qui remontent à l'époque de sa création, et elle se compose encore aujourd'hui de quarante

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