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sommer largement du fer, du zinc, du plomb, de l'or. On doit, par conséquent, reconnaître que nous n'avons pas su tirer un suffisant parti des ressources de notre sous-sol, que nous avons importé des minerais que nous possédions sous nos pieds, et que nous avons, par une erreur d'organisation, gaspillé nos richesses au profit de l'étranger.

Auguste PAWLOWSKI.

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(D'après The Annalist.

New-York.)

COURBE DU COUT DE LA VIE montrant les fluctuations du prix moyen en gros de 25 objets d'alimentation choisis et groupés pour représenter les dépenses théoriques de l'alimentation d'une famille.

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Réserves d'or des Federal Reserve Banks de fin novembre 1914, pendant les mois en 1915, et pendant chaque semaine en 1916 (d'après The Annalist.)

OBSERVATIONS DE "THE ECONOMIC JOURNAL"

Janvier 1917

La physionomie du marché financier anglais a été profondément modifiée par la guerre. L'autorité de la Banque d'Angleterre est infiniment plus forte qu'autrefois, elle n'a plus besoin d'emprunter sur titres dans le marché, comme lorsqu'elle voulait faire hausser le taux de l'intérêt, empêcher un écart trop considérable entre le taux officiel et le taux hors banque.

Le marché est bien plus discipliné aujourd'hui. On lui fait réserver ses ressources pour les besoins de la guerre, en écartant le plus qu'on peut toutes les tentatives, toutes les séductions que pourraient présenter des émissions de valeurs autres que les fonds de l'État. Sur 585 millions de livres sterling, la part faite à des objets industrielsou commerciaux en 1916 est inférieure à 10 millions de livres sterling. L'emploi de capitaux britanniques est donc très limité en ce moment, l'Etat intervient pour en détourner le plus possible vers ses caisses et il ne laisse plus l'étranger puiser dans le réservoir qu'était la City de Londres. Que se passera-t-il après la guerre? Quel sera le taux de l'intérêt? Y aura-t-il des exportations de capitaux?

Un professeur de Cambridge, M. Pigou, s'est aventuré sur ce terrain. Il a envisagé l'hypothèse d'une tolérance et d'une prohibition d'exporter des capitaux, et il cherche à en dégager la répercussion.

Le taux de l'intérêt dépend de l'offre et de la demande de capital, de l'abondance des revenus, après satisfaction des besoins d'existence individuelle ou collective, après amortissement, après payement des impôts; parmi les sources de revenu, il y aura le solde des placements britanniques à l'étranger, déduction faite des titres vendus ou deve. nus des non-valeurs. L'Angleterre s'est endettée aux États-Unis, elle a des créances sur les colonies et les alliés.

Avant la guerre, le revenu annuel de la Grande-Bretagne a été estimé à 2 milliards de livres. Le déficit résultant de la réalisation de valeurs étrangères ne sera pas très sensible.

D'autre part, après la guerre, il y aura de grosses dépenses à faire en

Angleterre, même Į our rééquiper l'industrie, pour rendre à la marine marchande toute sa force.

En 1907, on a calculé qu'il fallait consacrer tous les ans 170 à 180 millions de livres sterling pour les frais d'entretien et les travaux neufs de la production industrielle et agricole... Ce sera une première mise de fonds indispensable après la cessation des hostilités et qui dépassera le montant annuel des périodes de paix. D'autre part, comme producteurs nouveaux, il y aura toutes les usines nouvelles qui travaillent pour la défense nationale et qui seront obligées de chercher l'emploi pacifique, approprié à leur outillage.

L'Angleterre est dans une situation privilégiée en comparaison de la Belgique, de la Pologne, du nord et de l'est de la France.

Après avoir examiné les conditions créées par la guerre (perte d'hommes tués, diminution du pouvoir manuel par suite de blessures, arrêt de l'émigration qui reprendra vers les colonies, place plus grande faite aux femmes), M. Pigou ne croit pas à de grandes modifications dans la faculté d'obtenir du revenu. Mais il prévoit des dépenses militaires plus considérables, des dépenses dites sociales, plus considérables en secours, en pensions. D'autre part, les détenteurs des emprunts de guerre recevront de plus gros intérêts. Le capital disponible, dans les premières années après la guerre, aura diminué.

La demande sera considérable. Beaucoup de travaux, beaucoup de onstructions ont été ajournés. Il faudra rembourser à l'étranger des engagements à court terme.

L'interdiction d'exporter du capital pour de nouvelles entreprises ne donnera peut-être pas tout ce qu'on en attend. M. Pigou rappelle que pour la restauration de la Belgique, de la Pologne, du nord de la France, de la Serbie, des engagements ont été pris par les gouver

nements.

En dehors des États-Unis et de la Grande-Bretagne, M. Pigou n'entrevoit pas de centres où l'on pourra trouver des capitaux en abondance.

Après la guerre, le taux d'intérêt pourra se maintenir élevé pendant trois ou quatre ans, 5 p. 100 pour les valeurs de tout premier ordre.

Quant à la prohibition d'exporter des capitaux, si elle se borne à interdire les émissions nouvelles, elle sera insuffisante, à moins d'empêcher la vente de titres anciens, même à perte. Elle sera nuisible aux intérêts des ouvriers et des industriels qui verront diminuer la demande de machines, d'outils, de produits anglais de toute espèce, car c'est en partie sous cette forme concrète qu'à lieu l'exportation des capitaux.

On ne saurait apprécier avec plus de rigueur, les résultats de l'ingérence gouvernementale dans le ravitaillenent civil que ne le fait le

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