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E sa compaignie

En joie vont au ciel amount

En pardurable vie. (Ch. hist. I. 209.)

OU et U Seignors, ore entendez a nus :
De loinz sumez venuz a wous

Pur quere Noel.

(Ch. du XIIIe siècl. Musée Britanniq.)

OL et 0 Trente sols! lasse! trente sols!

:

Or viendra caiens le prevoz.

(Auberée, A. Jub. Neau rec. p. 219.)

Lisez sous, prevous. (V. Gr. de Colyng., règl. 23.)

Je m'attends ici à une objection: Si o sonnait ou, comment pouvait-on discerner les cas où il conservait son véritable son, et ceux où il empruntait le son ou?

Je vais essayer d'y répondre en formulant quelques règles, que j'appuierai par des exemples:

1° Toutes les fois que o est suivi d'un m ou d'un n dans la même syllabe, il sonne ou; Ex.: moun, toun, soun, renoum, houmme, tounnerre. (Palsgr., ch. V, pag. 7.)

Et l'ont laissé à leurs bons successeurs.

Prononcez :

Et l'oun laissé a leur boun seuksesseurs. (Id. pag. 61.) Ambition, compréhension, circonspection, démonstration; abondèrent, fondèrent; songe, mensonger; avons, donne, sont;

Prononcez Aumbicioun, counprehensioun, circounspectioun, démounstratioun; abounderent, founderent; sounge, mensounger; avouns, doune, sount. (Palsgr. p. 60, 61, 62, 63, 64.)

On le voit, cette règle est signalée par Palsgrave, et elle constate une prononciation non seulement usité au XVIe siècle, comme elle l'est encore dans une foule de mots au pays Blaisois, mais datant, il est facile de s'en convaincre d'après les citations suivantes, des origines mêmes de la langue :

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2o Toutes les fois que o est suivi ou précédé de r, il sonne et s'écrit même souvent ou. (Voir l'exemple précédent folour, amour, honour.) Ex. :

Et s'averés pain de fourment,

Bon froumage, et clere fontaine.

(Li Jus du Pelerin, Buchon, p. 112.)

Et Jalousie et malle bouche

Qui n'ayme que maulvais reprouche.

(R. de la Rose, vs. 4194.)

Je n'en seray a nul fourfait. (J. Bodel, Buchon, p. 169.)

Le toict de ta maison envers toy fort s'approuche,

Car tu giez sur le bas, le hault joint à la bouche;

Tu n'as membre sur toy, qui n'ait aucun reprouche.

Os, char et cuir pourrit, tu n'as dent qui ne louche.

(Le déb. du Corps, p. 57.)

Quel chiere fait-il? Triste et morne.

Et que fait-il? Sans dire mot,

Il attend que le vent se tourne. (Ch. hist. I. 361.)
Enfermés comme (en) une tour

Y sont pris comme le butour,
Qui est dedans la sauterelle.

(Mist. du S. d'Orl., vs. 5150.)
J'espère être encoures la ou sera le roy.
(Lett. de Phil. de Com.)
Maintenant chacun vous appelle

Partout Avocat, dessoubz l'orme;

Encor ne le dis-je pas pour me
Vanter. (P. Path. p. 20.)

Cette citation nous indique la prononciation des rimes orme et corne dans les vers suivants du Testament de Pathelin (p. 207.) :

En son temps advocat sous l'orme,

Conseiller de Monsieur de Corne.

Le lendemain l'abbé s'esveille et sourt (sort);
Des compagnons un chacun fait le sourd.

(Ch. Bourd. p. 90.)

Le maistre d'hotel serre tout

Pain, lard, voir une méchante crouste.

Il est avare jusqu'au bout;

Pour faire un faux rapport il trotte;

Pour la paix il va tout le pas;

En scavoir jamais ne se crotte

Car il ne s'y enfondre pas :

Voilà pourquoi Monsieur le gouste. (Tabourot, p. 18.)

Ses reins de puissance et fource (force)

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Lui-même encor d'une sainte rousée

Trois fois en rond a la troppe arrousée.

(Joach. du B. Enéid. VI.)

Voir Rabelais passim et tous les auteurs du XVI siècle. 3o O suivi del sonne ou quand l'l est lui-même suivi d'une autre consonne, soit dans le même mot, soit dans le mot suivant. Cette règle est ainsi formulée dans la grammaire de Colyngburne (règle 23) Item, quandocumque hæc littera / ponitur post a, e, et o, si aliquod consonans post sequitur, quasi u debet pronunciari. (Palsgr. Introduct. p. 30.)

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Se je ne soie de Dieu assous,

Chascun an gaaignait XX sols. (Rutebœuf.)

Se aussi sage es que St Pol,

N'ayant rien es reputé fol. (H. Est. dans Livet, p. 351.)

Ainsi sont tous, cum dit saint Pol,

Riche, poure, sage et fol. (Guill. de Guilleville.)

Voir Roquefort à Pou, Poul, pour Paul.

Le lait d'amande au lait dolz,

Le miel y vient desor les poz.

(Bat. de Karesme et Charnage, v. 499. Roquef. à poz.)

Là le cognurent bien li fol;

Ne lui convint sonnette au col. (Le second Renart.)

Sus, Messire Jehan de la Polle,

Menez vos genz a une folle. (1)

(Mist. du S. d'Orl. vs. 8148; Cf. 15326.)

Lisez Poule, foule, comme l'indique le jeu de mots qui suit :
Et la Polle qui est en cage. (M. du S. d'Orl. vs. 15384 )
Souvent ol est écrit oul, conformément à la prononciation.

(1) Assaillez-les a une foulle,

Messire Jehan de la Polle. (ld. 5544.)

12

Ils ont esté trop bien secoux

De venir sur nous comme foulx.

(M. du S. d'Orl. vs. 8996.)

REMARQUE. O précédé de l sonnait aussi généralement ou :

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Seigneurs, ne faites nulle doubte;

Saillez sur eulx en une flote. (M. du S. d'Orl. vs. 5807.)

J'en clouche. (La Cond. de Banq. pag. 248.)

4o O suivi de s se prononce ou. X équivalant à deux ss exerce sur o la même influence :

Qoi, fist li Lox, maldis me tu?

L'aigneax respunt: N'en ai voloir.

--- Li Loux li dit: Jeo sais de voir, etc. (M. de Fr. Fabl. 2)
Li varles fut sage et prox,

Si se faisoit amer a tox. (M. de Fr. Lai de Gugemer, vs. 39.)
Chappel de fleurs qui moult peu couste,

Ou de roses de Penthecouste. (Rom. de la R. I., p. 74.)
Ensi demoura Blondiau deschi a Pentecouste.

(Chron. de Reins.)

De Pasques a Penthecouste

On n'a pour dessert qu'une crouste.

(Gabr. Meurier, dans Lincy, Phes fr. p. 115.)

Las! Messeigneurs, que faites-vous?

Ce vous est bien mauvais propoux.

(M. du S. d'Orl. p. 84.) Quant au regart de leur puissance,

Ne fault acomparoir la nostre ;

Chascun scet que la leur passe oultre...

Qu'a nostre bon roy et le vostre

Luy soyt tout ce cas récité. (Id. vs. 5779.)

Or ça, Monseigneur le Prévost,

Que vous semble, que dictes-vous? (Id. vs. 8395.)

Allez trompiller parmi l'oust

Pour assembler nos gens trestoux. (Id. vs. 18519.)

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