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politiques, 5 600 francs pour l'impres- [ contribue par une subvention de sion du catalogue critique des manuscrits de Leibnitz et 5 000 francs pour la publication des Ordonnances des rois de France.

M. Lyon-Caen, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques, annonce que le comte du Hamel de Breuil a légué à l'Institut quatre portraits celui de son grandoncle, Dupin aîné, par Larivière, et un autre portrait du même Dupin aîné par Horace Vernet; celui du général Foy par Horace Vernet, don du roi LouisPhilippe à Dupin aîné; enfin un portrait du chancelier Séguier, qui fut, après Richelieu et avant Louis XIV, protecteur de l'Académie française, portrait dont l'auteur n'est pas désigné. Ces portraits devront être placés soit au Palais de l'Institut, soit au musée Condé.

Prix Volney. La commission spéciale a décerné le prix à M. Marcel Cohen pour son ouvrage : Le système verbal sémitique et l'expression du temps. Une récompense de 500 francs est accordée à M. Fu-Lin pour son Étude expérimentale sur les tons dans la langue chinoise.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET

BELLES-LETTRES

Nécrologie. M. Théophile Hoмolle, membre de l'Académie depuis 1892, est décédé à Paris le 13 juin 1925.

Le prix Jean Raynaud a été attribué à l'œuvre scientifique de feu Henri Cordier.

Le prix Ambatialos (3 000 fr.) est décerné à Mlle Marcelle Flot pour la publication du fascicule du Corpus Vasorum antiquorum relatif au musée céramique de Compiègne.

Fondation de Clercq. L'Académie

4 000 francs à la publication de la Revue d'Assyriologie et par une subvention de 6 000 francs à la publication d'un ouvrage de J. de Morgan intitulé : Numismatique de la Perse antique depuis l'avènement des Arsacides jusqu'à la fin des Sassanides.

Le prix Saintour (3 000 fr.) est attribué à M. André Piganiol, Recherches sur les jeux romains.

Le prix Honoré Chavée (1 800 fr.) est ainsi partagé : 1 200 francs à. M. Pierre Foucher, Phonétique historique du Roussillonnais et Morphologie historique du Roussillonnais; 600 francs à M. Joseph Désormaux, Bibliographie méthodique des parlers de Savoie, langue et littérature.

Le prix de numismatique Allier de Hauteroche (1 000 fr.) est attribué à M. Georges-Francis Hill, conservateur du département des médailles au British Museum, pour son travail sur le graveur Becker et pour l'ensemble de ses travaux sur la numismatique grecque de l'Orient.

Sur les arrérages de la fondation Pellechet, l'Académie a attribué :

1° Une somme de 8 ooo francs à la réfection de l'église de Compeix (Creuse).

2o Une somme de 10 000 francs à la réfection de l'église de Nailly (Yonne);

3o Une somme de 3 500 francs à la réfection de l'église de La Queue-enBrie (Seine-et-Oise);

M. de la Coste Messelière, membre de l'École française d'Athènes, est désigné pour recevoir en 1925 la grande médaille d'argent de la Société centrale des Architectes.

Le Prix Joest (2000 fr.) est attribué à l'ouvrage de feu Jacques de Morgan, L'Humanité préhistorique.

Le premier prix Gobert (9000 fr.) est décerné à MM. Bourrilly et Busquet pour leur ouvrage La Provence au moyen âge, le second prix (1,000 fr.) à M. Marc Bloch: Les Rois thaumaturges.

la Concours des Antiquités de France. Première médaille : M. Cotte. Documents sur la préhistoire de la Provence, Deuxième médaille : MM. Maurice Jusselin et Brandon. L'église Saint-André et Saint-Nicolas de Chartres. Etudes et projets de restauration. Troisième médaille : M. Louis Borne. Les sires de Montferrand, Thoraise, Torpes, Corcondray aux XIII XIVe et XVe siècles.

Des mentions sont attribuées à MM. Jeanton (Les cheminées sarrasines), Oursel (Le rôle et la place de Cluny dans la renaissance de la sculpture en France à l'époque romane), l'abbé Dumont (Le chapitre cathédral de Notre-Dame de Moulins, 1378-1410, et La réforme du prieuré d'Yseure-lesMoulins): Georges Paul (L'abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu, recherches historiques et héraldiques); Georges Sangnier (Blangermont; essai d'histoire générale, économique et sociale d'un village de l'ancien comté de Saint-Pol). Le prix extraordinaire (3 000 fr.) est décerné à M. Albertini pour ses deux ouvrages Les Divisions administratives de l'Espagne romaine et La composition dans les œuvres philosophiques de Sénèque.

Bordin

Le prix Loubat (3 000 fr.) est attribué à M. le Dr Rivet pour ses études sur les langues américaines.

Le prix Le Senne (2000 fr.) est décerné à M. Charles Meurgey, pour son Histoire de la paroisse SaintJacques de la Boucherie.

Le prix Prost (1 200 fr.) est décerné

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à M. Léon Zeliqson: Dictionnaire des patois romans de la Moselle.

Le prix ordinaire (2 000 fr.) est décerné à M. Edmond Perrin pour son Catalogue des chartes de franchise de la Lorraine, antérieures à 1350.

Prix Bordin. L'Académie attribue les trois récompenses suivantes :

1° 1 500 francs à M. de Genouilhac, Les fouilles françaises d'El-Akhymer. 2° 1 000 francs à M. Louis Mercier, consul de France, pour son ouvrage sur le cheval arabe, intitulé: La parure des cavaliers; 3° 500 francs à M. Rouanet La musique arabe.

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Le Gérant: EUG. LANGLOIS.

Imp. PAUL BRODARD.

DES SAVANTS.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1925.

LA PREMIÈRE CROISADE.

FERDINAND CHALANDON. Histoire de la première croisade jusqu'à l'élection de Godefroi de Bouillon. Un vol. in-8° de 380 p. Paris, A. Picard, 1925.

La publication que des mains pieuses ont tirée des papiers de Ferdinand Chalandon accroît encore les regrets que nous cause la mort du savant si informé, si sûr, si sagace à qui nous devons l'Histoire de la domination Normande en Italie et les deux premiers volumes de l'Histoire des Comnène; elle nous prouve que l'auteur ne bornait pas son ambition à donner, dans un troisième volume, l'achèvement de l'ouvrage qui l'avait placé au premier rang des byzantinistes français. Sans préjudice d'autres travaux de longue haleine, tels qu'une Sigillographie de l'Orient latin pour laquelle il avait promis sa collaboration au maître et à l'ami qu'était pour lui M. Gustave Schlumberger, il méditait de nous donner cette Histoire des Croisades qui manque au pays où elles sont nées, depuis que l'ouvrage de Michaud est tombé, au point de vue historique, dans un discrédit mérité. Pareille œuvre eût été le couronnement des études que Chalandon avait poussées si loin dans tant de branches de l'Orientalisme. Elle lui tenait assez à cœur pour que, sans attendre la fin de ses autres travaux, il ait voulu en réaliser un commencement d'exécution. Ayant déjà vu de très près l'histoire de la première guerre sainte dans son livre sur Alexis I Comnène où il avait été amené à la traiter en partie, il en avait depuis lors tracé plus que le plan, un

SAVANTS.

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canevas détaillé, où il ne restait que certaines lacunes à combler, certaines harmonies à établir entre les différentes parties pour pouvoir le transformer, par la rédaction et le développement nécessaire, en une œuvre digne de l'historien.

C'est cette esquisse qui nous est livrée dans l'état même où l'auteur l'avait laissée, état qui malheureusement ne permet guère d'en faire un usage profitable qu'aux lecteurs déjà familiers avec les choses de la Croisade. Les premières pages par exemple (9 à 12) ne sont manifestement que la réunion de quelques notes presque sans lien, destinées à entrer dans un chapitre sur la Papauté et les Musulmans avant Urbain II, et non à le former à elles seules; ailleurs, en des chapitres de teneur plus suivie, les transitions manquent parfois, comme entre le récit des faits de l'armée de Godefroi de Bouillon et celui des faits de l'armée des Normands d'Italie (p. 130-131). Telle qu'elle est, elle rendra le service de mettre en lumière quelques-unes des idées qu'il convient de se faire désormais sur la Croisade.

S'il est certain maintenant que la pensée de la guerre sainte remonte au seul Urbain II qui tenta d'entreprendre en Orient ce que l'ordre de Cluny, auquel il devait sa formation, avait entrepris en Espagne depuis plus d'un demi siècle, il est vraisemblable qu'il devait nourrir depuis un certain temps le projet exposé devant le concile de Clermont, on ne peut dire inopinément, mais en tout cas sans qu'il en ait été fait la moindre mention dans les convocations au Concile dont le but principal semble bien avoir été de confirmer les mesures déjà prises en vue de rétablir la discipline ecclésiastique, de réformer les mœurs et de soulager les misères des populations. M. Chalandon paraît bien fondé à croire que le pape ne devait prévoir ni le succès qu'il allait obtenir, ni l'importance que prendrait l'expédition contre les Musulmans. L'émotion suscitée par le discours pontifical fut certainement très vive, mais elle ne créa pas subitement cet enthousiasme unanime que l'on est habitué à se figurer. Très peu de seigneurs s'étant rendus au concile, le nombre des Croisés de la première heure fut des plus restreints et, parmi eux, il n'y eut pas un seul haut baron. Le seul notable fut l'évêque du Puy, Adhémar de Monteil, que le pape mit d'ailleurs à la tête de la Croisade à laquelle il pensait conserver ainsi le caractère religieux. L'enthousiasme ne vint que plus tard la prédication qui suivit le concile contribua moins à le faire

naître que la Croisade elle-même et surtout que la prise de Jérusalem. Il y eut bien un très grand seigneur qui, peu de jours après, répondit à l'appel parti de Clermont, le comte de Toulouse, Raimond de Saint-Gilles; mais ce fut pour chercher à se faire désigner comme chef militaire de l'expédition à côté du chef religieux déjà choisi, titre qu'il ne put obtenir, mais que, quelques années plus tard, il s'attribuait rétrospectivement en s'intitulant chef de la chevalerie chrétienne dans l'expédition de Jérusalem.

Car hélas! contrairement à ce que l'on aime à s'imaginer, le désintéressement ne fut pas, chez les hauts barons, plus fréquent lors de la première Croisade que lors des suivantes. L'enthousiasme dès le début n'apparut que chez les petits, chez ces mêmes gens que Pierre l'Ermite entraîna lorsque, tout en prêchant et, sans le moindre souci d'organisation, celui-ci prit, sans plus attendre, le chemin de l'Orient en gagnant l'Allemagne où sa troupe se grossit de nouveaux adhérents. Dévoyé, cet enthousiasme suscita un peu partout un mouvement antisémitique qui, en plus d'un lieu, provoqua le massacre des Juifs réfractaires à un baptême imposé; mais tandis que ces excès étaient inspirés à ces foules grossières par le fanatisme, ceux auxquels se livrèrent des croisés d'un ordre plus élevé ne le furent que par la plus ignoble cupidité. Un de ces seigneurs des bords du Rhin dont, comme le dit M. Chalandon, le vol à main armée, constituait « le principal moyen d'existence, » Emich, comte de Leisingen, s'empressa de profiter du mouvement de la Croisade pour développer ses opérations en grossissant sa troupe des pèlerins racolés au passage et en exploitant à son profit l'animosité des classes populaires contre les Juifs. Sur toute cette agitation antisémite, l'esquisse de M. Chalandon fournit de précieux détails provenant de sources juives peu utilisées jusqu'ici et dont l'utilité est grande au point de vue de l'histoire générale des préliminaires de la guerre sainte. Sollicité par les Israélites menacés, l'empereur ordonna aux évêques et aux barons de leur accorder une protection que les évêques furent presque seuls à s'efforcer de rendre effective. Mais pareille protection n'était pas pour arrêter les bandes d'Emich; l'évêque de Mayence dut abandonner dans son palais qu'elles assiégeaient, les malheureux qu'il y avait abrités. Les croisés allemands poursuivirent leurs ravages en s'avançant vers l'Orient jusqu'au jour où ils furent défaits et dispersés par le roi de

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