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7° L'empereur Napoléon, au souvenir de la << troisième coalition vaincue dans l'espace de «< cent jours.

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«< 8° L'empereur Napoléon par la paix de Pres

bourg réunit les provinces de Venise au royaume « d'Italie; et cette cité célèbre recouvra tous les << avantages d'une patrie commune. La famille << italienne se rangea sous les mêmes lois. »>

Telles étaient les idées de Napoléon, et sur lesquelles il voulait que le sens des inscriptions fut dirigé.

Le premier soin de Napoléon, en revenant de Fontainebleau où il avait fixé son séjour en arrivant d'Allemagne, fut d'aller visiter le Louvre. Il s'y rendit presque sans suite, par la galerie des tableaux. En traversant le pavillon de Flore, il demanda s'il ne serait pas possible, en transportant ailleurs les deux grands escaliers, d'établir son logement personnel dans cette partie du palais, de manière à ce qu'il pût communiquer par sa bibliothèque à cette belle galerie, ne fût-ce que pour y trouver une promenade spacieuse et agréable, dont il sentait toujours le besoin quand il habitait les Tuileries, dont les jardins publics n'étaient d'aucun usage pour ses goûts et pour sa santé: il lui fut observé que ces galeries n'étant pas de plain-pied avec les grands appartemens des

Tuileries, il en résulterait des inconvéniens de tous les momens pour les distributions et les communications, et que la régularité des façades ne le permettait pas. Néanmoins il eut de la peine à se rendre à ces observations, que l'aspect des bâtimens rendait évidentes. Je suis persuadé que si son règne avait été plus long, il aurait fini par s'établir dans le pavillon de Flore, car il n'était pas accoutumé à se laisser vaincre par les difficultés.

Parvenu aux grands appartemens du Louvre, il ne trouva point les peintures des plafonds assez riches, il loua la porte en bronze de la belle colonnade. La proposition d'abattre l'église SaintGermain -l'Auxerois pour l'établir dans celle de l'Oratoire lui fut encore faite, comme aussi de racheter l'église des Théatins, sur le quai Voltaire, pour y placer les réformés de SaintThomas-du-Louvre..... Remettons cela à un autre temps, dit-il, occupons-nous de l'intérieur du Louvre : les architectes ont ruiné Louis XIV. En parcourant ce palais, il lui parut extraordinaire qu'un aussi vaste édifice ne pût contenir qu'une centaine de lits. Rien cependant n'était plus aisé à concevoir. Jamais comme habitation ce magnifique palais n'aura d'agrément. Il aura bien de la grandeur et de l'éclat, mais il sera toujours impossible d'y ajouter de petits appartemens des déga

gemens, des issues et toutes ces petites recherches devenues aujourd'hui si nécessaires, si importantes, et dont nos bons aïeux ne s'étaient jamais occupés.

Napoléon demanda qu'il fût érigé, sur le terreplein du Pont-Neuf, dans le lieu où est placée aujourd'hui la statue équestre de Henri IV, comme elle y était autrefois, un obélisque de cent vingt pieds, en granit, avec des bas-reliefs, des inscriptions et des statues, en mémoire de la conquête de l'Allemagne. Le programme de ce monument fut mis au concours par le ministre de l'intérieur; mais il ne produisit pas autant d'enthousiasme que l'avait fait le monument de la Victoire pour l'achèvement de la Madeleine. Dix projets seulement furent présentés. La commission qui devait prononcer sur leur mérite déclara, dans son rapport, qu'elle n'était point satisfaite des ouvrages soumis à son jugement...; et, sans oser fixer un choix, elle désigna en première ligne le projet de M. Chalgrin comme étant le plus simple et le plus exécutable, et en seconde, celui de M. Poyet, qui avait fait du soubassement une immense cascade d'eau; puis ensuite les plans de MM. Bastard, Gysors et Peyre neveu.

Jusqu'à ce jour, 28 décembre 1809, il avait été

dépensé, pour l'aile neuve des Tuileries, deux millions cinq cent mille fr. (cinquante toises); il en fallait encore autant pour la terminer jusqu'à la rue Saint-Nicaise, avec l'observation que l'emploi de ces sommes ne comprenait que les dépenses à faire pour les murs, les planchers, les toits, les escaliers et les couvertures. Les détails de l'habitation en ornemens, décorations, peintures et mobilier, devaient être l'objet d'un devis particulier.

Les sommes employées jusqu'à la même époque pour la restauration du Louvre, s'élevaient à sept millions six cent mille francs. Son achèvement exigeait encore une dépense de cinq millions.

A cette époque, Napoléon annonça l'intention de faire bâtir quatre hôtels de ministres : le premier pour celui des relations extérieures, le second pour le ministre de la police, et les deux autres pour chacun des ministres du royaume d'Italie. Il désirait que ces quatre hôtels fussent construits sur les terrains appartenant au gouvernement sur le quai Bonaparte (aujourd'hui d'Orsay), à la suite du quartier de la garde impériale; mais l'espace fut trouvé trop resserré. Cet emplacement fut destiné plus tard au seul ministère des relations extérieures. Les constructions commencées, mais immobiles depuis 1814, attes

tent la splendeur et la magnificence qui devaient présider à son élévation. Le château de Saint-Germain-en-Laye fut visité, dans l'intention d'y former une école de cavalerie; mais ce château fut trouvé dans un tel état de dégradation et de délabrement, soit relativement aux grosses constructions, soit à l'égard des distributions intérieures,

que d'après le rapport des gens de l'art, il n'était

bon tout au plus qu'à servir de prison d'état. On éleva sur les piédestaux des principales entrées de la grille des Tuileries, des masses de pierres de Conflans, pour en faire huit Victoires assises sur des trophées. Le château de Villiers près Paris étant rentré dans le domaine de la couronne par l'élévation du grand-duc de Berg sur le trône de Naples, il fut mis à la disposition du prince Kourakin, ambassadeur de Russie, pour lui servir de maison de plaisance : préalablement à cette concession de faveur, les tableaux et les statues en marbre furent transportés à Compiègne.

1810.

Jusqu'alors les bâtimens avaient fait partie de l'administration de l'intendance générale de la maison de l'empereur, déjà surchargée d'immenses détails. L'importance des travaux augmentant avec la puissance de l'empire, et surtout avec les goûts et les projets de Napoléon, il parut convenable

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