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titution à lire, à écrire, l'arithmétique, la géographie, la géométrie et l'histoire. Ils en sortent pour remplir les grades de sous-officiers.

La reconnaissance publique attribue à cette princesse une foule d'établissemens qu'il serait trop long d'énumérer. C'est sans doute beaucoup que d'avoir, dans le cours borné d'une dizaine d'années, entrepris et fait exécuter tant de monumens, et d'avoir fixé l'ordre et l'économie dans l'administration de l'état et des finances.... Ce qui frappera le plus d'étonnement, ce qui paraîtra encore plus digne d'une juste admiration, ce sont cette pureté d'intention, cet amour du bien pour le bien lui-même, et ce grand désintéressement dépouillé de tout avenir, qui ont dirigé le cœur de Marie-Louise... La possession des trois duchés est assurée aux princes de Lucques, et l'orphelin de Napoléon est condamné à ne jamais entendre les expressions d'amour et de reconnaissance qui s'élèvent autour du trône de sa mère.

Pour moi qui n'étais point destiné à vivre parmi les heureux sujets qui, tous les jours; bénissent le règne de cette auguste princesse, je partis de Schoenbrunn le 7 mars 1816, jour fixé pour son départ pour l'Italie; et je revins dans ma noble patrie, comblé des marques les plus honorables des bontés, de l'estime et de la bienveillance de S. M. Madame la duchesse de Parme.

Je termine ici les Mémoires anecdotiques sur l'intérieur du palais de Napoléon et sur celui de Marie-Louise. J'aurais pu réunir d'autres matériaux du même genre, mais j'ai cru devoir m'arrêter à l'époque où finit ma mission.

Je répète encore une fois que je n'ai jamais eu la prétention d'écrire l'histoire; toute mon ambition s'est bornée à fournir quelques traits propres à faire connaître, dans son intérieur, l'homme extraordinaire que j'avais le bonheur de voir et d'étudier durant ses momens d'abandon. Si je me suis permis quelquefois d'empiéter sur la politique, et si j'ai cherché à dévoiler celle des ennemis de Napoléon, je l'ai fait avec la circonspection qu'exige un si grave sujet, et sans avoir l'amour-propre de faire prévaloir mon opinion. Je laisse à mes lecteurs la liberté de se prononcer sur les causes des grands événemens dont je n'ai pu me dispenser de parler dans ces deux derniers volumes.

Une tâche aussi douce pour moi qu'elle est grande pour notre belle France me reste encore à remplir. J'ai essayé de faire connaître

l'empereur tel qu'il était dans ses salons, dans son cabinet, dans ses voyages et dans ses quartiers-généraux : je vais maintenant le montrer sous un point de vue plus glorieux encore; je vais parler des grands monumens et des innombrables embellissemens qui, sous son règne, ont rendu Paris la ville la plus magnifique de l'Europe moderne, et la France la plus grande des nations. Tout ce que Napoléon a fait exécuter, les projets qu'il a conçus, aussi vastes que sa pensée, et dont nous recueillons journellement les avantages, ont fait le désespoir de ses ennemis, comme ils feront l'admiration des siècles futurs.

NOTICE ANECDOTIQUE

SUR

Les Bâtimens de la Couronne et sur les Etablissemens

de Paris,

DEPUIS LE CONSULAT JUSQU'A LA FIN DU RÈGNE
DE NAPOLÉON.

rieur.

CHAPITRE PREMIER,

Dès son avénement au consulat Napoléon se montre impénétrable et décidé. - Restauration de l'hôtel des Invalides: ce sera l'Elysée des braves! Mausolée élevé à Valence à la mémoire de Pie VI.Attentat du 3 nivose; il fournit l'occasion d'embellir les abords des Tuileries.-M. Lecomte, architecte des Tuileries est victime de quelques propos inconsidérés. — M. Fontaine est nommé architecte du gouvernement. - Commission établie près le ministre de l'intéRéponse de Napoléon à M. Fontaine. M. Trepsat; question que lui adresse le premier consul. - Durant la paix avec l'Angleterre, le premier consul veut étaler aux yeux des étrangers les richesses de l'État. Le roi d'Etrurie à Paris. — Trait de délicatesse du premier consul. Les deux arbres de la liberté plantés dans la cour des Tuileries sont abattus.-Embellissemens de la cour du château. Le plancher de la salle de la Convention nationale menace ruine; le feu y prend.—Le premier consul ordonne l'ouverture d'une rue des Tuileries au Louvre, ainsi que la démolition de la salle du fameux manége, etc. Le pont des Arts. Le palais de Saint-Cloud est mis à la disposition du premier consul. pour la restauration de ce palais. — La rue de Rivoli, etc.

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Dépenses

LES êtres prédestinés qu'un coup du sort place subitement dans les plus hautes régions du pou

voir, sont presque toujours livrés, dans les premiers instans de leur élévation, à une espèce d'hésitation et de tâtonnement qui tiennent sans doute à leur existence personnelle. Napoléon, au contraire, se montra tout d'abord impénétrable et décidé : il marcha seul et sans appui. Lorsqu'une fois il s'était expliqué sur une chose qui lui paraissait juste et convenable à sa position, il était impossible de l'engager à revenir sur ce qu'il avait arrêté.

Dès les premiers jours de sa puissance consulaire, Napoléon fit appeler l'un des plus habiles architectes de France, et lui ordonna de s'occuper de la restauration de l'hôtel des Invalides. Le premier projet d'un homme qui devait son élévation et le pouvoir suprême dont il venait d'être investi à la noble carrière des armes, devait naturellement appartenir au besoin d'embellir la retraite des compagnons et des témoins de sa gloire. Cette idée s'accorde parfaitement avec celle qu'on a dû se former de ce prince. Il exprima le désir de voir employés aux décorations intérieures de l'église et du dôme, les nombreux drapeaux conquis sur les ennemis pendant les guerres de la révolution, les statues antiques cédées à la France à la suite de divers traités, etc. Les chevaux de Corinthe, apportés de Venise, devaient être placés sur un piédestal au milieu de la grande cour.....; l'esplanade en avant de la façade de l'hôtel devait être fermée par de petits murs laté

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