- LES TURCS. LE MUPHTI. Mahameta, per Giourdina, Mi pregar sera e matina. Voler far un Paladina De Giourdina, de Giourdina. -- Luthérien ? Non. 1. « Le Muphti: Dis, Turc, quel est celui-ci? Anabaptiste? Les Turcs: Non.Zwinglien? Non. Cophte? Non. Hussite, more, phroniste (ou contemplatif)? Non, non, non. Non. Non, non, non. Est-il païen? Puritain? Non. forgés par Molière.) Non, non, non. Dieu! Comment s'appelle-t-il ? - Bramine? (Les noms de Moffina et de Zurina paraissent avoir été Jourdain. Jourdain? - Jourdain! >> Dar turbanta, e dar scarrina, (Aux Turcs.) Star bon Turca, Giourdina ? LES TURCS. Hi Valla. Hi Valla1. LE MUPHTI, chantant et dansant. LES TURCS. Ha la ba, ba la chou, ba la ba, ba la da. DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET. Le Muphti revient coiffé avec son turban de cérémonie, qui est d'une grosseur démesurée, et garni de bougies allumées à quatre ou cinq rangs; il est accompagné de deux Dervis qui portent l'Alcoran, et qui ont des bonnets pointus, garnis aussi de bougies allumées. Les deux autres Dervis amènent M. Jourdain, et le font mettre à genoux, les mains par terre, de façon que son dos, sur lequel est mis l'Alcoran, sert de pupitre au Muphti, qui fait une seconde invocation burlesque, fronçant le sourcil, frappant de temps en temps sur l'Alcoran, et tournant les feuillets avec précipitation; après quoi, en levant les bras au ciel, le Muphti crie à haute voix : Hou2. Pendant cette seconde invocation, les Turcs assistants, s'inclinant et se relevant alternativement, chantent aussi: Hou, Hou, Hou! MONSIEUR JOURDAIN, après qu'on lui a ôté l'Alcoran de dessus le dos. Ouf! LE MUPHTI, à Monsieur Jourdain. 1. « Le Muphti: Pour Jourdain, je prierai Mahomet soir et matin. Je veux faire de Jourdain un Paladin. Je lui donnerai turban et sabre, avec galère et brigantine, pour défendre la Palestine. Pour Jourdain, je prierai Mahomet soir et matin. (Aux Turcs.) Est-il bon Turc, ce Jourdain? Les Turcs: Oui, par Dieu!» 2. Hou, Lui, l'Etre par excellence, Dieu. LES TURCS. No, no, no. LE MUPHTI. Non star forfanta? LES TURCS. No, no, no. LE MUPITI, aux Turcs. LES TURCS. Ti non star furba1? No, no, no. Non star forfanta No, no, no. Donar turbanta. TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET Les Turcs dansant mettent le turban sur la tête de Monsieur Jourdain au son des instruments. LE MUPHTI, donnant le sabre à Monsieur Jourdain. Pigliar schiabbola. LES TURCS, mettant le sabre à la main. QUATRIÈME ENTRÉE DE BALLET Les Turcs dansant donnent en cadence plusieurs coups de sabre à Monsieur Jourdain. LE MUPHTI. Dara, dara, 1. « Le Muphli: Tu n'es pas un fourbe? - Les Turcs: Non, non, non. Tu n'es pas un imposteur? Les Turcs: Non, non, non. turban. Les Turcs: Tu n'es pas un fourbe? » etc. - Le Muphti Le Muphti: 2. « Tu es noble, ce n'est point une fable. Prends ce sabre. >> LES TURCS. Dara, dara, Bastonnara1. CINQUIÈME ENTRÉE DE BALLET Les Turcs dansant donnent à Monsieur Jourdain des coups de bâton en cadence. LE MUPHTI. Non tener honta: Questa star l'ultima affronta. LES TURCS. Non tener honta : Questa star l'ultima affronta2. Le Muphti commence une troisième invocation. Les Dervis le soutiennent par-dessous les bras avec respect; après quoi, les Turcs chantant et dansant, sautant autour du Muphti, se retirent avec lui, et emmènent Monsieur Jourdain. SCÈNE I DE L'ACTE V MADAME JOURDAIN. Ah! mon Dieu! miséricorde! Qu'est-ce que c'est donc que cela? Quelle figure! Est-ce un momon que vous allez porter, et est-il temps d'aller en masque? Parlez donc, qu'est-ce que c'est que ceci? Qui vous a fagoté comme cela? MONSIEUR JOURDAIN. Voyez l'impertinente, de parler de la sorte à un Mamamouchi! Comment donc? MADAME JOURDAIN. MONSIEUR JOURDAIN. Oui, il me faut porter du respect maintenant, et l'on vient de me faire Mamamouchi. MADAME JOURDAIN. Que voulez-vous dire, avec votre Mamamouchi? 1 « Donnez, donnez, bâtonnez, bâtonnez. » 2. « N'aie point de honte; voilà le dernier affront. » MONSIEUR JOURDAIN. Mamamouchi, vous dis-je. Je suis Mamamouchi. Quelle bète est-ce là? MADAME JOURDAIN. MONSIEUR JOURDAIN. Mamamouchi, c'est-à-dire, en notre langue, Paladin. MADAME JOURDAIN. Baladin! êtes-vous en âge de danser des ballets? MONSIEUR JOURDAIN. Quelle ignorante! Je dis Paladin : c'est une dignité dont on vient de me faire la cérémonie. |