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Suffit-il de dire ces paroles de bouche?

Non il les faut dire avec componction de cœur.

Qu'appelez-vous componction?

C'est avoir le cœur percé de douleur.

Que faut-il faire dans la confession?

Il faut, 1° étant aux pieds du prêtre, lui demander sa bénédiction, en disant en latin, Benedic mihi, Pater, quia peccavi; ou en françois Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché: puis dire le Confiteor jusqu'à meâ culpâ, et le temps de sa dernière confession; et ensuite dire ses péchés.

Est-il nécessaire de déclarer tous ses péchés?

Il est nécessaire de dire tous les péchés mortels: et celui qui y manqueroit volontairement, feroit une confession nulle et un horrible sacrilége.

Mais quand le péché est si honteux qu'on n'ose le dire, n'est-on pas excusable?

Non celui qui n'a pas eu honte de le faire, ne doit pas avoir honte de le dire.

Et si on craint que le confesseur ne le publie?

On ne le doit pas craindre, puisque le confesseur est obligé au secret sous peine de grand péché.

Et si l'on est en danger d'être entendu des autres pénitens?

Il y faut mettre remède, mais non pas taire son péché.

Comment faut-il confesser ses péchés ?

Avec beaucoup de componction et d'humilité, en commençant par les plus honteux.

Et après les avoir confessés ?

Il faut dire : « De ces péchés, et de tous ceux dont je ne me souviens pas, j'en demande pardon à Dieu de tout mon cœur; et à vous, mon Père, pénitence et absolution. >>

Après qu'on a dit ce que l'on sait, n'est-il pas à propos de prier le confesseur de nous interroger?

Oui cela est à propos.

Et quand tout cela est fait ?

Il faut achever le Confiteor, depuis meâ culpâ, écouter attentivement ce que le prêtre nous dira; et s'il ne nous trouve pas suffi

samment disposés pour recevoir l'absolution, il faudra suivre son conseil.

Que faut-il faire après la confession?

Il faut satisfaire à Dieu et au prochain, et se corriger de ses fautes.

Que faut-il faire pour se corriger de ses fautes?

Se défier de soi-même, et se tenir continuellement sur ses gardes.

Et quoi encore?

Eviter les occasions et les compagnies qui nous induisent au péché.

Et quoi encore?
Prier beaucoup.
Et quoi encore?

Eviter l'oisiveté.

Les trois leçons suivantes se feront à ceux qui seront plus avancés en capacité et en âge.

LEÇON VII.

De la soumission qu'on doit avoir dans le refus de l'absolution.

Le prêtre peut-il quelquefois différer ou refuser l'absolution?
Oui le prêtre peut quelquefois différer ou refuser l'absolution.
Pourquoi ?

Parce que Jésus-Christ lui a donné le pouvoir de lier aussi bien que de délier, et de retenir les péchés aussi bien que de les remettre. (Matth., XVIII, 28; Joan., xx, 23.)

Dites-nous les cas auxquels on doit différer l'absolution.

Il y en a de deux sortes: le défaut de la bonne instruction, et le défaut de la bonne volonté.

Qui est celui qui n'a pas les instructions nécessaires?

Celui qui ne sait pas, au moins en substance, les articles du Symbole des apôtres, les commandemens de Dieu et de l'Eglise, ni ce que c'est que le sacrement de pénitence, et les dispositions qui y sont requises.

Quand est-ce qu'on présume le manquement de bonne volonté ?

On le présume, si le pécheur doit quelque chose au prochain à

quoi il n'ait pas encore satisfait, l'ayant déjà promis à son confesseur.

Dites-nous-en quelque exemple?

Comme s'il refuse de demander pardon à celui qu'il a offensé, et de lui restituer sa réputation ou ses biens, étant en pouvoir de le faire.

Que doit faire en ce cas le confesseur?

Il doit déclarer au pénitent, de la part de Dieu, qu'il n'est pas en état d'être absous.

Quel autre cas y a-t-il de différer ou de refuser l'absolution faute de

bonne volonté ?

Si le pécheur est dans l'occasion prochaine du péché mortel, et qu'il ne veuille pas s'en retirer.

Qu'appelez-vous occasion prochaine?

Celle où on a coutume de pécher.
Dites-en des exemples.

Comme si en de certaines compagnies, ou dans de certaines maisons, comme au cabaret, on a accoutumé de blasphemer, ou de faire des juremens criminels, de s'enivrer, de s'emporter de colère, de voler, ou de commettre quelque impureté.

Que dites-vous de tels pécheurs?

Qu'ils sont incapables d'être absous, s'ils n'ont une ferme résolution de s'éloigner de ces compagnies et de ces maisons.

Et celui qui, en jouant, ne peut s'empêcher de blasphemer ou de tromper?

Il est obligé de quitter le jeu, autrement il est incapable d'être absous.

Et celui qui se sent porté à l'impureté dans les danses?

Il est incapable d'être absous, s'il n'est résolu de les éviter.

Et ceux qui ne veulent pas se défaire de leurs mauvais livres?

De même.

Que dites-vous des chansons qui portent au libertinage, et entretiennent de mauvaises pensées ?

C'est encore pis que les livres.

Que dites-vous de celui qui est dans l'habitude du péché mortel;

par exemple, de blasphème, d'ivrognerie, ou de quelque impureté ? Qu'il doit souffrir humblement le refus de l'absolution, s'il n'en fait aucun profit.

A quoi jugez-vous que l'absolution ne profite pas au pécheur ?

Si les rechutes sont toujours aussi promptes et aussi fréquentes qu'auparavant.

Pourquoi doit-on refuser l'absolution à un pécheur qui retombe toujours?

Parce qu'on a sujet de croire qu'il n'a pas le ferme propos de s'amender.

Mais le prêtre ne doit-il pas en croire son pénitent?

Non l'homme ne se connoît pas soi-même, surtout quand il est aveuglé par ses passions et ses mauvaises habitudes.

A quoi donc peut-on connoître l'homme ?

L'Evangile nous apprend qu'on le connoît à ses œuvres.

Mais le confesseur n'est-il point trop rude, quand il diffère l'absolution à son pénitent ?

Non il ressemble à un médecin qui tente tous les remèdes pour sauver son malade.

Qu'appelez-vous tenter tous les remèdes?

Tenter les voies de rigueur, quand le pécheur a trop longtemps abusé des graces de Dieu.

Mais le pécheur à qui on diffère l'absolution, doit-il désespérer de son salut?

A Dieu ne plaise; au contraire, il doit croire que les rigueurs de l'Eglise lui sont salutaires.

Mais le pécheur à qui on refuse l'absolution à cause de ses rechutes fréquentes, doit-il se retirer tout à fait de la confession?

Non la confession lui est utile en plusieurs sortes.

Comment ?

C'est qu'il s'humilie; il y reçoit de bons conseils et des pénitences salutaires; il produit quelques bons désirs, en attendant de bonnes œuvres; le prêtre prie pour lui; et enfin il y a toujours du mérite à subir le jugement de l'Eglise.

Quels sont les inconvéniens des absolutions mal données ?

C'est d'exposer le pécheur à la profanation des sacremens.

Et de là que s'ensuit-il ?

Qu'on lui attire la colère de Dieu, au lieu de la miséricorde.

Quel autre inconvénient y a-t-il ?

D'accoutumer le pécheur à ne profiter pas des remèdes, et les

lui rendre inutiles.

Ou tombe-t-il par là?

Dans une fausse confiance, et dans l'impénitence finale.
Qu'appelez-vous impénitence finale ?

C'est mourir dans le péché.

Qu'arrive-t-il à ceux qui cherchent des confesseurs qui les flattent?

Il leur arrive ce que dit Notre-Seigneur : « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous deux dans la fosse. »

Qu'est-ce à dire, tous deux ?

C'est-à-dire tant celui qui mène que celui qui suit.

Que doit donc faire un vrai pénitent?

Se mettre entre les mains d'un confesseur discret, et se soumettre à lui comme à son juge.

LEÇON VIII.

De la soumission qu'on doit avoir dans l'imposition de la pénitence.

Quelles pénitences devons-nous désirer qu'on nous impose?

Des pénitences salutaires et convenables. (Conc. Trid., sess. XIV, can. VIII.)

Qu'appelez-vous des pénitences convenables?

Des pénitences qui servent de remèdes particuliers à nos habitudes vicieuses.

Dites-nous-en quelques exemples?

Ordonner des aumônes à ceux qui volent ou qui pèchent par avarice, des jeunes à ceux qui ont violé le carême, des austérités à ceux qui ont pris des plaisirs déréglés.

Qu'entendez-vous encore par des pénitences convenables?

Des pénitences qui soient en quelque sorte proportionnées à la grandeur des fautes.

Et les confesseurs qui imposent des œuvres et des peines très-légères pour des péchés très-griefs ?

Ils participent au péché d'autrui.

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