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A quoi donc doivent servir les pénitences qu'on nous impose?

A corriger les mauvaises habitudes.

A quoi encore?

A venger et à châtier les péchés passés.

A quoi encore?

A nous rendre conformes à Jésus-Christ souffrant, et crucifié pour nos péchés.

Mais n'a-t-il pas satisfait pour nous?

Oui plus que suffisamment.

Pourquoi donc, en pardonnant la peine éternelle, réserve-t-il des peines temporelles?

Par bonté, et pour nous retenir davantage dans la crainte. Pourquoi l'Eglise nous impose-t-elle de ces peines temporelles dans le sacrement de pénitence?

Parce qu'il n'y en a point de plus utiles, ni de plus douces, que celles qui nous sont imposées par le jugement de l'Eglise.

Qu'arrive-t-il à ceux qui, étant réconciliés à Dieu par la pénitence, n'auront pas suffisamment satisfait pour leurs péchés en cette vie?

Ils satisferont en l'autre par des peines bien plus rigoureuses.

Où ?

Dans le purgatoire.

Et s'ils ne veulent aucunement satisfaire?

Ils seront damnés pour avoir fait trop peu de cas de la justice de Dieu.

Quand le pénitent refuse la pénitence que son confesseur lui impose? Il lui doit refuser l'absolution.

Ne peut-il pas quelquefois faire accomplir quelque partie de la pénitence, ou la pénitence tout entière à son pénitent, avant que de lui donner l'absolution?

Il le peut avec discrétion, s'il le juge utile à la parfaite conversion de son pénitent.

Et ceux dont les crimes sont notoires et publiquement scandaleux ? Le concile de Trente déclare que, selon le précepte de l'Apôtre, il faut leur imposer une pénitence publique. (Sess. xxiv, Reform., cap. VIII; I Tim., v, 20, 24.)

de

Pourquoi? C'est, comme dit le concile, afin que par leur bon exemple ils ramènent à la vertu ceux que leur mauvais exemple en a détournés.

Peut-on se dispenser de cette règle?

Le concile remet à la conscience de l'évêque de faire ce qui sera le plus utile.

Pourquoi instruire les pénitens de ces choses, ne suffit-il pas d'en instruire les confesseurs?

Il est bon d'en instruire aussi les pénitens, afin qu'ils apprennent à se soumettre à la conduite d'un sage confesseur.

LEÇON IX.

Des indulgences.

Qu'est-ce que la foi nous enseigne des indulgences?

Que l'Eglise a reçu de Jésus-Christ le pouvoir de les accorder, et que l'usage en est très-salutaire au peuple chrétien. (Conc. Trid., cont. sess. XXV, Dec. de indulg.)

Pourquoi sont-elles si salutaires?

Parce qu'elles sont établies pour relâcher la rigueur des peines temporelles dues au péché.

Est-il nécessaire de savoir précisément comment cette rigueur est relâchée?

Non il suffit de croire qu'une bonne mère, comme l'Eglise, ne donne rien à ses enfans qui ne serve véritablement à les soulager en cette vie et en l'autre.

Est-ce l'intention de l'Eglise de nous décharger par l'indulgence de l'obligation de satisfaire à Dieu ?

Nullement et au contraire, l'esprit de l'Eglise est de n'accorder d'indulgence qu'à ceux qui se mettent en devoir de satisfaire de leur côté à la justice divine.

A quoi donc nous sert l'indulgence?

Elle nous sert beaucoup en toutes manières, puisque nous avons toujours sujet de croire que nous sommes bien éloignés d'avoir satisfait selon nos obligations.

Et de là que s'ensuit-il ?

Que nous serions ennemis de nous-mêmes, si nous n'avions recours aux graces et aux indulgences de l'Eglise.

Quel est donc, en un mot, l'esprit de l'Eglise dans la dispensation des indulgences?

C'est d'aider les hommes de bonne volonté à s'acquitter envers Dieu, et suppléer à leur infirmité.

Que prétend-elle par là?

Exciter de plus en plus dans les cœurs la ferveur de la dévotion et l'amour de Dieu, conformément à cette parole de NotreSeigneur : « Celui à qui on donne davantage, doit aussi aimer davantage.» (Luc. vII, 47.)

Quelle est la meilleure disposition pour bien gagner les indulgences? C'est de faire de bonne foi tout ce qu'on peut pour les bien gagner, et d'en attendre l'effet de la miséricorde de Dieu, qui seul connoît le secret des cœurs.

Sur quoi sont fondées les indulgences?

Sur les satisfactions de Jésus-Christ et des Saints.

Pourquoi ajoutez-vous les satisfactions des Saints à celles de JésusChrist?

A cause de la bonté de Dieu, qui veut bien, en faveur des plus pieux de ses serviteurs, se laisser fléchir envers les autres.

Pourquoi encore?

A cause que les satisfactions des Saints sont unies à celles de Jésus-Christ, dont elles tirent toute leur valeur.

Qui a le pouvoir de donner les indulgences?

Le Pape dans toute l'Eglise; et les évêques dans leurs diocèses, avec les limitations que l'Eglise y a apportées.

INSTRUCTION

SUR LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

LEÇON I.

Ce que c'est que le sacrement de l'Eucharistie.

etc.

Représenter l'institution de cet adorable sacrement (Matth., XXVII, 26, Marc., XVI, 22, etc.; Luc., XXII, 7, etc.; 1 Cor., XI, 17, etc.). Les promesses de Jésus-Christ (Joan., VI, 25, etc.).

Qu'est-ce que le sacrement de l'Eucharistie?

C'est un sacrement qui contient, sous les espèces du pain et du vin, le vrai corps et le vrai sang de Notre-Seigneur, pour être notre nourriture spirituelle.

Mais ce qu'on met d'abord sur l'autel et dans le calice, n'est-ce pas du pain et du vin?

Oui et c'est toujours du pain et du vin, jusqu'à ce que le prêtre prononce les paroles de la consécration.

Et qu'arrive-t-il par ces paroles?

Le pain est changé au corps, et le vin est changé au sang de Notre-Seigneur.

Ne reste-t-il rien du pain et du vin?

Il n'en reste que les espèces.

Qu'appelez-vous les espèces du pain?

C'est la blancheur du pain, la rondeur et le goût.

Qu'appelez-vous les espèces du vin?

C'est la couleur du vin, l'humidité et le goût.

N'y a-t-il sous les espèces du pain que le corps de Notre-Seigneur ? Il y a avec son corps, son sang, son ame, et en un mot la personne entière de Jésus-Christ, parce que tout cela est inséparable. Et sous les espèces du vin?

Jésus-Christ y est tout entier.

Pourquoi donc Jésus-Christ ne nous parle-t-il que de son corps et de son sang?

Parce que c'est par son corps et par son sang qu'il nous a sauvés.

Comment ?

En s'offrant en sacrifice sur la croix.

Et en effet que nous donne-t-il sous chaque espèce?

Tout ce qu'il est, c'est-à-dire un Dieu parfait, et un homme parfait.

Quitte-t-il les cieux ?

A Dieu ne plaise: il demeure toujours à la droite de Dieu son Père, et n'en sortira que lorsqu'à la fin du monde il paroîtra en sa majesté, pour juger les vivans et les morts.

Comment se peut-il donc faire qu'il soit sur l'outel?

Par la toute-puissance de Dieu, qui peut tout ce qu'il veut.
Ce n'est donc pas l'homme qui fait ce miracle?

Non c'est Jésus-Christ, dont la parole est employée dans ce sacrement.

C'est donc lui qui consacre?

C'est lui qui consacre, comme le vrai sacrificateur; et le prêtre n'est que son ministre.

A quelle fin Jésus-Christ a-t-il établi ce sacrement?

En mémoire de sa mort.

En quoi consiste cette commémoration de la mort de Notre-Seigneur? C'est qu'en disant séparément avec Jésus-Christ: « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, » on représente la mort violente que Jésus-Christ a soufferte par la séparation de son corps et de son sang.

Mais le corps et le sang sont-ils effectivement séparés?

Non c'est assez que les signes le soient, et que les paroles dont on se sert pour les consacrer soient différentes.

Pourquoi ?

Parce que par ce moyen la mort de Jésus-Christ et l'effusion de son sang est représentée.

Faut-il adorer le corps et le sang de Jésus-Christ?

Oui, sans aucun doute; parce que ce corps et ce sang sont inséparablement unis à la Divinité.

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